Review VF – Dark Night : une Histoire Vraie

Review VF - Dark Night : une Histoire Vraie 13
Les points positifs :
  • Universel dans le propos
  • Une mise à nue complète de Paul Dini
  • Les dessins déments de Risso
Les points négatifs :
  • L’apparition des personnages DC pas toujours utile

« 100 What ?!? » – La traductrice de la PCE


  • Scénario : Paul DiniDessin et Couleur : Eduardo Risso

Pourquoi cette citation en forme de private joke en en-tête de la review ? Parce que pour moi, la conférence de Paul Dini à la PCE et sa présentation du projet Dark Night, marque le début de mon intérêt pour celui ci. Quoi de plus étrange de voir ce grand bonhomme massif et à l’aspect solide, vous parler de son agression et de comment son travail sur Batman l’a aidé à s’en sortir. Le tout illustré par Eduardo Risso s’il vous plait, le dessinateur qui s’est fait connaitre sur 100 Bullets (100 what ?!? selon la traductrice). Et présenté comme cela, si ça vous semble étrange et un peu léger, c’est que le bonhomme a été un peu modeste sur le contenu. Puisqu’il se met littéralement à poil sur sa vie ante et post agression.

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Il se présente d’ailleurs lui même comme un enfant transparent victime de brimades, certes soutenus par des parents aimant, mais qui très vite devient un adulte un peu insignifiant décrochant le job de ses rêves, scénariste chez Warner Bros. animation,ce qui s’accompagne d’un confort financier qu’il utilise pour s’acheter des gadgets geek et vivre une vie sentimentale décevante. Oui ce n’est pas réjouissant mais cela convient parfaitement au jeune Paul Dini. Enfin cela lui convient en façade, car celui ci va régulièrement voir une psy chez laquelle il se ment et fini même par s’auto-mutiler pour des motifs futils et immatures.

Au moins la couverture ne vous a pas mentit, c’est assez sombre à l’intérieur, mais si le propos est assez pessimiste en général, le récit montre comment Dini a fait son chemin vers plus de lumière et de bonheur. Et ce qui frappe, c’est l’universalité du propos. je ne suis pas Américain, ni même scénariste à Hollywood, mais chacun de ses fragments de vie peut parler à l’un d’entre nous. Sauf que lui les a vécus avec plus de violence et les a accumulés.

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Parlons au hasard, de cet starlette qui use et abuse de ce cher Paul dans son unique intérêt, le flattant dans son ego en tant que « femme objet », mais le frustrant violemment sentimentalement. Et bien nous sommes nombreux, je pense, à être tombé sur une femme (je suppose que la même chose existe chez les hommes…) qui ne voulait de nous que pour flatter son ego (si,si réfléchissez y, vous ne vous en êtes peut être aperçu que plus tard) et nous tenir en laisse sans jamais lâcher une once d’affection, ni même disons le, de sexe. Si pour ma part j’en ai été souvent sauvé par une fierté et un ego démesuré (je vous jure que cela n’a pas que des inconvénients), j’ai bien souvent vu nombre de pauvres diables tenus en laisse par ce genre de femme et jetés comme de vieilles chaussettes à la premières occasion (et parfois repris un peu plus tard à la convenance de la dame). Si c’était le propos je vous raconterais bien comment je me suis sorti des griffes d’une de ces femmes, par ailleurs aujourd’hui mariée et infidèle à un conseiller ministériel et parfaitement malheureuse dans sa vie comme dans son métier qu’elle a choisi juste pour briller, comme quoi la vie réserve parfois de sacré coup de balancier et Paul Dini va en connaitre un bon.

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Ce sont donc de petits morceaux de vie misérables et pathétiques mais universels, que l’on on croise à quasiment toutes les pages et on réussit à ressentir à quel point cet homme qui aurait du être parfaitement accompli est profondément malheureux. On est en pleine empathie, car quand il parle de lui il parle de nous ou de fragments de nos vies et on le comprends d’autant mieux, échappant au syndrome de la pauvre petite fille riche.

Jusqu’au jour de cet agression, centrale, mais sur laquelle il ne s’attarde pas. Préférant analyser que s’il était là à se moments la, c’était aussi à cause de son immaturité tentant de piquer l’orgueil de cette femme qui se fiche de lui, comme un retour de bâton. Néanmoins bien plus que les séquelles physique, qu’il minimisera, ce sont les dégâts psychologique qui seront les plus destructeurs, le faisant se refermer sur lui même et s’enfermer chez lui, à s’apitoyer sur son sort en noyant sa douleur dans l’alcool, jusqu’à provoquer une pneumonie. Pneumonie qui va marquer le début de sa renaissance, après une conversation avec un homme qui lui parle de ses cartoons.

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Parlons maintenant du deuxième point fort, c’es l’aspect graphique. Avec un Eduardo Risso en pleine forme qui semble se plier graphiquement à chaque désir du scénario, changeant régulièrement de style, passant du dessin enfantin, au monologue de Dini, au cartoons et surtout à une ambiance plus dark, plus personnelle à Risso, déjà vue dans 100 Bullets. Et c’est vraiment incroyable à quel point il à réussi à se mettre au service du récit oubliant, ainsi je suppose, son ego de créateur pour servir l’histoire de Dini. C’est beau et découpé avec talent, la mise en scène du récit à la première personne est vraiment faite avec brio. On en prend plein les yeux et on devine une vrai complicité artistique sur ce projet. Il ne pouvait en être autrement ceci dit vu le caractère très personnel de l’histoire.

Par contre j’ai été moins convaincu, par l’apparition des personnages de l’univers de Batman. Si les vilains représentent chacun un mal de Dini, Batman est la voie de la raison, parfois dure à entendre et souvent inflexible. Si la trouvaille est sympathique (Double Face qui représente les blessures physiques au visage, le Joker la tentation de la folie, Le Pingouin l’alcoolisme…), je trouve que cela ne sert, ni ne dessert finalement, le récit. Et cela à à même parfois un petit coté artificiel, sauf à la fin ou la présence d’Harley Quinn et des autres est assez parlante et sert à illustrer le plaisir retrouvé à raconter de nouveau leurs histoires. Ceci dit cela reste un bon moyen de faire partager sa psyché et ses interrogations tout le long du livre…

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Ceci dit, je ne sais pas si le scénario mettant en scène Sandman et Batman, dont parle le récit est apparu quelque part, mais si non c’est bien dommage !

Alors oui ce n’est pas très gai, mais c’est la vie et finalement « life is a bitch ». Alors autant l’embrasser et aller de l’avant. Et c’est à coup sûr le message de ce puisant récit qui prend aux tripes et permet de lever la tête du guidon et de voir au dessus de la mêlée des soucis quotidiens pour ce dire que putain oui, tout ne va pas si mal et qu’on a passé un super moment à lire ce bouquin. Alors si vous aussi vous vous sentez exclu et/ou transparents et/ou laid et/ou gros et/ou con, différent en somme, sachez que cela n’empêche pas de s’accomplir et d’être heureux. Changez cette partie de votre entourage toxique et donnez plus d’importance à ceux qui tiennent à vous et vous veulent du bien, changez de vie, prenez vous en mains et voyez que vous n’êtes pas seuls pour traverser ce marais putride que peut être la vie. Paul Dini est l’exemple que l’on peut se sentir à un moment de sa vie comme la pire des merde et malgré tout être parfaitement heureux plus tard… et moi aussi d’ailleurs.

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batbear
batbear
7 années il y a

Excellente review ça donne envie ! Hâte de lire ça

Skully
Skully
7 années il y a

Eduardo est au top la dessus !

Aric
Aric
7 années il y a

J’adore ces histoires sentimentales mais tout de même liées aux super-héros. Cela me fait penser un peu à « C’est un oiseau » sortie dans la gamme Urban Graphic.

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