Showcase #139 – Batman : Holy Terror

Si quelqu’un vient à vous parler de Holy Terror, vous penserez de suite à la polémique Millerienne et son oeuvre aux nombreux défauts dont personne ne cessera de rabâcher. Mais avant cela Holy Terror était un elseworld lié à l’univers de Batman. Étrange coïncidence quand on sait que Frank Miller voulait de Batman en tant que personnage principal dans son récit. Et comme ceci n’était absolument pas calculé pour servir d’introduction, vous serez bien évidemment surpris d’apprendre que ce Showcase sera bel et bien consacré à Batman : Holy Terror (n.b. : le titre des Showcase est un spoiler).

On retourne cette fois-ci en 1991. Une époque où les jeunes étaient des punk, traînaient dans les ruelles déguisés en combattants de Street of Rage. Et malgré la douce odeur de ce cliché, nous en sommes très loin. Ce récit est écrit par Alan Brennert et dessiné par sa sainteté Norm Breyfogle. Alan Brennert est un auteur et scénariste qui a écrit ci et là chez Marvel comme chez DC. Il signe ici le premier récit à porter le logo de Elseworld. Et est accompagné par une star de la fin des années 80 et début 90 : Norm Breyfogle. Son style laisse aujourd’hui perplexe bon nombre de lecteurs, mais à mes yeux il s’agit d’un style parfaitement adapté au personnage de Batman tout en restant personnel au point de reconnaître l’une de ses planches à côté de celle de n’importe quel autre artiste. Un style au traits droits, liant à la fois les angles rectangulaires et le mouvement dans la souplesse des corps et les effets dont celui de la cape déshumanisant le Batman. Plus de temps à perdre, on se lance.

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Le comics s’ouvre sur une courte explication du concept d’Elseworld, et nous présente ensuite Gotham Town, 20 ans auparavant. Le scénariste nous exprime l’importance de la date du 3 septembre en tant que second jour le plus important après la naissance du Christ. En cette année 1636, le Lord Protector Oliver Cromwell a pu renouveler son mandat par acte de providence. La ville est reconnaissante envers cet homme chrétien, devenu saint, laissant certains penser que la ville ait été construite selon la volonté de Dieu lui-même, donnant à Gotham Town un aspect très proche de la religion évoquée. De plus, dans la forme, ce rapprochement à la religion permet de représenter Gotham dans sa forme la plus gothique. On passe à une autre scène, où deux policiers retrouvent les cadavres d’un couple autour d’un jeune garçon. Parmi les indices, une croix dorée remerciant les Wayne des services apportés au Seigneur. Ce garçon est Bruce Wayne. L’inquisiteur Jim Gordon avec sa sublime coiffe de l’époque, s’approche de l’enfant et tente d’obtenir la description de l’assassin de la part de Bruce, mais l’enfant ne lui dira rien. Jim soupçonne Joseph Chill un homme déjà arrêté pour vol et meurtre. Il parle au commissaire des éléments et du suspect. Celui-ci dit que n’ayant aucune preuve, il ne peut rien faire. S’ensuit un débat sur la violence quotidienne du monde, et Gordon sort.

On entre ensuite dans l’époque actuelle avec Gotham City, et sa chaîne télé présentant les guerres à travers le monde, les injustices sociales, et clos le journal télévisé par le soutien du pape Lord Protector Maleville à une loi soutenant l’incapacité à voter des populations de couleurs, à cause de leur statut économique. On retrouve Bruce dans son manoir, Alfred annonce son départ et vient lui faire ses adieux. Bruce se retrouve de nouveau seul, et s’entraîne torse nu. Jim le surprend et s’avance pour lui avouer qu’il connaît l’identité de l’homme qui a tué ses parents. Bruce entend le nom de Joseph Chill, mort il y a quelques années. Jim lui dévoile bien plus. Ce meurtre n’est pas un simple accident, ou un braquage. Thomas Wayne dérangeait, il travaillait et luttait pour sauver les bas-fonds de Gotham. L’homosexuel dépressif préférant mourir seul que d’avouer qui il est. La prostituée essayant de tuer l’enfant qu’elle porte en vidant les bouteilles qui traînent. La femme violée essayant de trancher son corps souillé. Ces intentions déplaisaient à l’inquisition et celle-ci est intervenue en forçant les portes de la clinique.

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Bruce fait part de ces révélations à un vieil ami qui énumérera les références de héros du Golden Age s’étant opposé au système dans cet univers. Bruce précise qu’il ne cherche pas cela, mais veut venger ses parents de ceux qui ont commandités le crime dont il a été témoin. Etant membre de l’église, Bruce comprend qu’il doit se créer une double identité, l’une opposée à l’autre. Fidèle au personnage, la découverte de la Batcave, le symbole de chauve-souris s’enchaînent brièvement. Batman naît et trouve son premier témoin avec Lemuel Brown, un haut magistrat avouant le vote de l’assassinat des Wayne après que l’homme chauve-souris cita les écrits sacrés pour lesquels cet homme est censé vivre, et donc respecter. « Essaie d’écrire de bonnes paroles avant de la prêcher ». La décision dépendait de la Star Chamber. Frustré de ne pouvoir se venger, Batman déguise notre cher Lemuel Brown en prostitué et l’attache au pied de son lit.

Afin d’éviter de commettre la même erreur de se montrer à d’autres personnes non-impliquées dans l’affaire, Bruce réalise quelques recherches en profitant de son rôle au sein de l’église. Cette chambre trouvée, il passe par l’ascenseur et en sort de force mettant à terre les deux gardes. Il les ligote et a pour projet de prendre leurs cartes de sécurité pour avancer, mais ce qui semblait être des fenêtres sont en réalité des cellules. Batman croise un homme blond se décrivant comme un projet de Erdel. Cet homme blond était un scientifique de l’inquisition nommé Barry Allen touché par un éclair dans son laboratoire. Comme dans l’univers partagé, Barry est doté des mêmes capacités. Batman lui suggère de briser la vitre en essayant de faire vibrer ses mains sur la vitres à deux fréquences différentes l’une de l’autre. Barry avec un certain effort réussit à sortir, faisant éclater la vitre. Les deux héros passent le couloir observant les autres projets de Erdel.

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Parmi eux, Arthur Curry regardant dans le vide, d’autres speedsters, jusqu’à une altercation entre les deux héros et une Zatanna maléfique. Batman la neutralise à l’aide de capsules de gaz. Erdel fait son apparition, ce qui provoque chez Barry une colère immense. Animé par la vengeance, il court tuer ou du moins frapper très fort, Erdel. Celui-ci ayant injecté à chacun de ses projets le moyens de les tuer où qu’ils soient, ce qu’il fait avec Barry dont le corps prend feu. Batman se jette sur Erdel pour venger Barry, mais Clayface l’en empêche et emmène Batman. Une courte promenade vers son projet le plus important. Erdel a pour but d’utiliser les capacités d’un ou plusieurs individus pour comprendre d’où provient cette capacité, l’isoler et la reproduire. Seulement, les individus perdaient la vie. Il a prit alors connaissance de ce qu’il appelle l’aura qu’il a appris à maîtriser grâce à un produit qu’il a créé. Il présente donc son cobaye venu du Kansas à Batman. Ce projet devenant de plus en plus puissant à pu être maîtrisé grâce à des résidus radioactifs.

Batman réalise le nombre de vies perdues pour un simple homme crucifié entre deux pieds à perfusions, et trouve la force de sortir de l’emprise de Clayface et de le neutraliser en mélangeant son corps à divers produits chimiques, alors que Erdel sort une arme à feu et tire à plusieurs reprises. Les balles tirées ricochent sur le corps du dieu créé par la science. L’une d’elle se loge dans la poitrine de Erdel, il tombe et meurt aux pieds de l’ombre d’un esprit vengeur. Batman se retourne vers le corps crucifié et lui accorde un sourire avant de fuir vers la Star Chamber. Dans cette cour, il ne trouve qu’un homme incapable de l’aider, et incapable de satisfaire la soif de vengeance du Batman. Il s’en suit un dialogue sur lequel débouche les limites de la vengeance d’un personnage tel que Batman. Il comprend que sa vengeance ne peut se diriger vers une personne ou un groupe de personne, ni même leur mort. Sa vengeance se tourne vers le système, vers cette cour ayant approuvée une décision. L’histoire se clôt sur Bruce Wayne faisant le sermon, développant la séparation entre l’Eglise et l’Etat, l’homme et ses croyances, et donc l’homme d’église et l’homme de la nuit.

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Rédacteur depuis 2015, j'écris dans le but de partager ma passion pour les comics et entretenir ce sentiment de découverte. Bercé par Batman, mon cœur se dirige toujours vers l'éditeur aux deux lettres capitales.
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Lerhak
Lerhak
7 années il y a

J’ai pas lu jusqu’au bout, parce que le début m’a bien donné envie de lire ce récit !!
Du coup je vais me le trouver (légalement, si si) et je reviens donner mon avis ! :)

Lerhak
Lerhak
7 années il y a
Répondre à  Lerhak

Bon du coup je viens de le lire.
C’était une lecture très bizarre, impossible de dire si j’ai aimé ou pas.
La discussion finale fait assez sens toutefois, et pose comme tu le dis les limites du combat d’un homme comme Batman, qui n’affronte pas en réalité un individu mais le système.

DarkChap
DarkChap
7 années il y a

C’est un Elseworld que j’apprécie beaucoup. Après, pour toutes ses qualités, je trouve c’est peut-être le moins bon récit Batman que l’excellent Alan Brennert a écrit.
C’est assez fou mais Brennert a dû écrire quelque chose comme une demi-douzaine de comics Batman et tous méritent vraiment le détour. Pour info, DC les a récemment tous collecté dans un HC Tales of the Batman: Alan Brennert que je recommande à 200%.

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