Review VF – Suicide Squad Tome 3 : Discipline et Châtiment

Les points positifs : Une première partie d’Adam Glass vraiment bien Une caractérisation de Harley Quinn intéressante Distrayant Les points négatifs : Une deuxième partie d’Ales Kot plus brouillonne et moins soignée Le dessins de Rick Leonardini Sympa sans être génial

« Garde tes distances, Harley, ou la prochaine fois je te tue. » – Deadshot

• Scénario : Adam Glass, Ales Kot – Dessins : Fernando Dagnino, Henrik Jonsson, Cliff Richards, Patrick Zircher, Rick Leonardi – Couleurs : Matt Yackey, Peter Pantazis, Allan T. Passalaqua, Jason Keith, Brad Anderson

• Urban Comics – DC Renaissance – Suicide Squad Tome 3 – 2 décembre 2016 – 232 pages – 19€

Les reviews inattendues, c’est comme une boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber… En tout cas c’est clairement le sentiment qui m’a envahi lorsque notre vénéré boss a passé le pas de la porte de mon bureau tenant en ses mains trois ou quatre ouvrages issus de la défection d’un autre rédacteur. En général dans le partage on réussit toujours plus ou moins à se retrouver avec des ouvrages qui nous font envie, mais là ça ressemblait plutôt à un choix entre Charybde ou Scylla. Bref je fis le choix de prendre Suicide Squad tome 3, curieux de savoir comment avait été traitée la Task Force X pendant les New 52…

« Tu vas voir ce n’est pas si nul ! », me lance le Dr Kikoo. Impossible de déceler dans le ton de sa voix s’il s’agissait d’ironie ou d’un encouragement sincère…. Bref, ce n’était clairement pas avec un grand enthousiasme que je me suis lancé dans la lecture de l’ouvrage. Et à cela plusieurs raisons : la première tient du battage autour d’Harley Quinn ces derniers temps et le traitement qui l’accompagne dans les divers comics où elle apparaît (soit à peu près tous). La seconde, elle, tient à la qualité graphique discutable des covers des livres de la série (en VF). En effet beaucoup d’achat de livre se faisant par l’accroche avec la couverture, on ne peut pas dire qu’Urban ait mit toute les chances de son coté avec cette collection d’horreur mise en avant sur la série… Où alors Jason Trent Pearson (celui qui a commis la couverture) est un ami de la famille, ceci expliquerait cela…

Bref, tout ça pour dire que je m’attendait à tout, sauf à être surpris agréablement. Et c’est pourtant ce qui m’est arrivé, du moins sur la première moitié de l’ouvrage, mais j’y reviendrai.

L’ouvrage s’ouvre sur une Task Force X qui célèbre les funérailles de Deadshot, qui s’est sacrifié lors de la précédente mission, se tirant une balle bans le cœur pour atteindre leur objectif placé derrière lui. Ce sacrifice rend Harley Quinn d’autant plus triste, que cette dernière avait développé une histoire « sentimentale » avec le tireur d’élite de l’équipe. Mais ce béguin n’aura pas comme seule conséquence la tristesse de l’ancienne psychiatre, puisque à peine la boite au fond du trou. Le Joker va venir demander des compte à son ancienne dulcinée, l’accusant de l’avoir trompé et ayant des projets pour elle. Et comme rien n’est vraiment définitif dans les comics, on va finalement découvrir que les nouvelles sur la mort de certains personnages étaient largement exagérées.

Comme je l’ai dit plus haut la première partie, scénarisée par Adam Glass, m’a vraiment plu. On y retrouve une relation Joker/Harley Quinn comme on l’aime, c’est à dire barrée et abusive. Même si le refus (légitime) d’Harley de se soumettre met le cran de la violence un poil plus haut, certaines scènes étant à la limite du dérangeant, surtout si l’on fait le parallèle avec la violence parfois réellement faite aux femmes. Pour le reste tout ce qui met en scène la Skwad est plutôt bien foutu, avec une défiance généralisée de la team envers Amanda Waller (version taille 40) et vice versa, ainsi qu’un travail d’équipe qui fonctionne plutôt bien. Néanmoins on pourra reprocher certaines facilitées d’écriture, comme la résurrection « surprise » de plusieurs personnages et le manque de vision à longue vue. L’histoire n’ira pas plus loin que l’arc, point.

L’atout de cet histoire, et c’est particulièrement prégnant dans la première partie est la caractérisation de Harley Quinn. Une Harley Quinn qui s’est libérée de l’emprise du Joker, forte, qui fait ses propre choix et avec le grain de folie distillé juste comme il faut. Au contraire de la caractérisation du duo Conner/Palmiotti, qui semble si en vogue aujourd’hui.

Si je précise que la première partie m’a plu, c’est qu’il en est autrement de la deuxième. Et on sent bien la rupture de ton, même lorsque, comme moi, on ne fait pas trop attention aux équipes créatives. La prise en main du scénario par Ales Kot à pour conséquence immédiate d’introduire une certaine confusion dans le récit. En effet fini la fluidité de l’arc précédente et on doit vraiment s’accrocher pour ne pas perdre le fil. L’histoire se clarifie au fur et à mesure, mais le contraste est vraiment violent. Violente, l’histoire le devient aussi pour les membres de l’équipe avec la venu de nouveaux personnages qui ne compte pas parmi les plus tendre pour prendre la tête de l’équipe et soutenir Amanda Waller. D’ailleurs, mettre quelqu’un pour soutenir Waller et qu’elle s’ouvre à lui est une drôle d’idée, car pour moi celle ci est une indécrottable garce calculatrice et donc, de fait solitaire…

Coté graphisme, pas de quoi crier au génie, mais pas de quoi s’apitoyer non plus. A l’exception notable du numéro massacré par Rick Leonardini, ce sont donc des dessins agréables qui s’offriront à vos yeux. Néanmoins on a un peu l’impression que les dessinateurs sont interchangeables et qu’ils n’offrent pas une grande personnalité à leur travail. Le seul à se démarquer est donc Leonardini, qui nous offre des dessins d’une laideur heureusement rare aujourd’hui chez DC Comics. Tout est raté et les pupilles saignent un peu devant l’indigence du travail. Ne vous fiez donc pas à la couverture (affreuse, mais je crois que je me répète) pour juger du contenu graphique de l’ouvrage.

D’ailleurs on ne criera pas au génie du tout pour le contenu de ce livre. C’est un livre honnête, pas désagréable, qui sans se démarquer formidablement, saura offrir un divertissement agréable au fans de la Skwad et au lecteur DC en général. ArnoKikoo l’avait dit: « C’est pas si nul », et je crois que c’est le résumé parfait de cette lecture.