L’Humeur Du Lundi #9 – Candide à La Comic Con Paris 2016

Z’avez vu le titre ? Oui, moi aussi je me la pète journaleux ! Tout bon éditorialiste pond un jour où l’autre un édito avec Candide dedans, ça fait bien, genre j’ai lu Voltaire. De toute façon ici on s’en fout, on lit des comics (mais si vous avez 5 mn lisez Candide c’est bien aussi) ! J’avais le choix entre ça et « la balade des gens heureux », mais ça collait moins bien…

– Hé, ho, c’est pas la chronique du boss, espèce de lecteur VF ?

– Alors oui, mais quand on est sage, il nous la prête, jeune lecteur indélicat…

– Alors tu la craches ta Valda (expression interdite depuis les années 70) ?

– Vi, si tu me laisse en placer une, et sinon de toute façon tu va  moucher rouge…

Je ne pense pas être plus intéressant ou plus complet ou apporter quoi que ce soit au débat, mais je vais simplement vous donner un énième point de vue sur l’autoproclamé festival de la pop culture.

Bref, nonobstant les critiques et comme nous avions plusieurs heures à perdre avant un match de foot (oui, je suis un blaireau de footeux, bam, coming out direct !), mon fils et moi nous sommes dirigés vers la Halle de la Villette d’un pas guilleret. Arrivés sur place vers 10h30, nous n’avons pas eu droit aux grandes files d’attentes, dont tout le monde parle, mais la première impression désagréable a été de se faire piquer pas les Cerbères de la porte nos canettes de boissons…

Sur place, première surprise : le lieu est vraiment petit et il y a surtout peu d’espace entre les stands. Point de stand de figurine Pop à foison, qui ont tant fait se gausser les gens l’an passé, et les fruits séchés ont été relégués sous les escaliers. Un rapide repérage des lieux et des points d’intérêts (Bliss, Glénat, Comixology et éventuellement Panini) et armé du planning Web des dédicaces (car oui, on distribuait un planning faux sur place !), nous étions prêt !

C’est au moment de trouver « l’Artist Alley » (oui, les guillemets sont de rigueur) que ce fut un peu plus dur.  Après avoir fait le tour de la mezzanine, par ailleurs seul endroit où échapper à la foule grossissante était possible, je suis enfin tombé sur un espace d’une indigence rare. Imaginez un peu : une dizaine de tables (d’ailleurs à y réfléchir cela ressemblait plutôt à des tréteaux) alignées, ou des pointures du comics passaient le temps comme ils le pouvaient en attendant l’éventuelle visite du fan de comics égaré. Aucune signalétique propre à l’événement, seuls certains, comme Greg Pak avait des bannières personnelles afin de les repérer. Ceci dit le peu de foule aidant, nous n’avions aucun mal à nous approcher pour voir les noms sur les cavaliers.

Apres avoir fait le tour, mon fils et moi nous sommes décidés pour un superbe print de Marcus To, représentant la Super Family que ledit fils a choisi pour décorer sa chambre. Pour l’anecdote, je me suis tellement pressé de me mettre à l’écart pour ranger le print, que j’ai totalement oublié de le payer. Je m’en suis rendu compte plus tard en voyant que la somme dans mon portefeuille n’avait pas changé et j’ai réglé cet impair. Par ailleurs celui ci semblait grandement reconnaissant que j’accorde de la valeur à son travail. Ces trois jours d’oubli à l’écart l’ayant peut être convaincu du contraire.

On ne le répète jamais assez, pour une convention, l’organisation est primordiale (je parle de celle du visiteur, pour être honnête je n’ai vu personne de l’organisation pendant ma visite). Et c’est en tombant sur Alex Sinclair seul au stand Comixology, que la mienne s’est avérée défaillante. En effet je n’avait rien à lui faire signer ! Ce n’est pourtant pas la matière qui manque dans ma bibliothèque ! Donc sans rien à lui faire signer, je n’ai pas oser l’aborder et je me suis désespéré pour lui, de ne voir personne lui parler…

Néanmoins l’invité suivant de ce stand, avait été inclus dans la liste des livres que j’avais emporté. Là encore, pas grande foule pour Brenden Fletcher, hormis une scénariste en herbe, personne devant moi pour l’aborder, tout juste une personne avec un carnet de croquis m’a-t-elle demandé qui était la personne en dédicace, et quand je lui dévoilais que c’était un scénariste, il a fui d’un air déçu – en effet difficile d’avoir un sketch gratuit…

S’en est suivie une conversation surréaliste sur la passion de Babs Tarr pour Sailor Moon (qui a truffé littéralement Batgirl de référence au manga, je le sais j’ai un détecteur de 11 ans chez moi…) et sur leurs travaux avec le scénariste de l’Attaque des Titans chez l’éditeur de… Sailor Moon ! Vous l’aurez compris, un instant sympathique avec un personnage qui ne l’est pas moins, avec une belle dédicace sur mon Batgirl VF et un quart d’heure de discussion à bâtons rompus, rendue possible par l’absence de foule se pressant à mon séant… Pendant ce temps là le péquin moyen se pressait sur le stand Canal+ pour répondre à des questions sur la série Walking Dead…

Apres une pause repas rendu possible sur un petit espace en mezzanine vide de tout stand, nous sommes allés au stand Glénat ou une grand file d’attente attendait devant l’espace dédicace. Pas grave, j’allais prendre mon mal en patience. Ceci dit un détail m’intriguât ; en effet le public qui constituait cette file était en majorité constituée de jeunes filles en fleurs, un public en général fort peu enclin au comics indé… En effet cette file était là pour la dédicace d’une certaine « Chica Vampiro » (qui d’ailleurs n’a pas de nom d’actrice…) dont ma fille m’apprendrait plus tard qu’elle était l’héroïne d’une série Disney hispanique… Choc des cultures quand tu nous tiens…

Nous nous somme extraits de cette file pour nous glisser devant le stand des dédicaces, vides finalement, où attendaient Pierrick Colinet, Elsa Charretier, Bannister et Alberto Jiménez Alburquerque que passent le passionné qui visiblement se faisait aussi rare que le cheveu sur le crane de Zeppeli… J’ai donc eu le droit à une superbe dédicace sur mon exemplaire d’Infinite Loop (et trois prints qui vont grossir mon musée personnel sur le travail d’Elsa Charretier) et une autre conversation passionnante sur le charisme de Rebacca Romijn et l’air… pas très malin de Dominic Purcell avec sa casquette trop petite et ses lunettes de soleil, ainsi que sur  les vertus comparées des différentes Comic Con aux US, qui m’a d’ailleurs fait naître une forte envie de faire un tour à la NYCC, Elsa m’encourageant fortement en ce sens… Pendant ce temps mon fils s’extasiait devant une représentation d’une vue de New York faite par Alberto Jiménez Alburquerque sur une planche originale, comparée à la photo qui l’a inspirée (ce garçon a bon gout, c’était en effet  bluffant !). Seul hic, entre la table de dédicaces de Glénat, la file pour les dédicaces de « célébrités » et les gens qui essayaient de se frayer un chemin mon presque quintal tout de gras et de muscles composé, ne fut pas de trop…

 Bon ça c’était pour ce qui m’a enthousiasmé, mon fils lui s’est éclaté sur le canapé des sales gosses de South Park (de toutes façon il n’a pas le droit de regarder la série pour l’instant), a essayé un sabre laser sur le stand de la Sport Saber League (?!?) récupéré quelques goodies et sauté sur un coussin péteur géant siglé Adventure Time !

Nous avons mis les voiles au bout de 4h, le tour étant fait et la foule devenant bien trop imposante. Impossible de circuler dans l’après midi. Et il faut vous l’avouer j’ai une tendance à l’agoraphobie, ce qui me disqualifie complètement pour cet événement

Et voilà pourquoi mon bilan est plutôt complaisant : j’étais en famille. En effet inutile d’espérer une grande messe consacrée au comics, la première édition avait été assez claire à ce niveau et la deuxième confirme sur la lancée. Toi, fidèle lecteur de comics averti (tu fréquente ce site donc tu l’es forcément) passe ton chemin. Certes cela me fait du mal de voir toute ces pointures en mal de visiteurs, mais il ne sont là que pour justifier l’appellation. Par contre si tu es avec un ou deux enfants et que tu as ta journée à perdre, c’est tout indiqué. Si tu es de ceux qui aiment payer pour l’autographe ou une photo avec une célébrité de seconde zone, vas y ! J’aurais bien du mal à définir ce salon, mais il faut se faire une raison, rien à voir avec les festivals consacrés aux comics existant par ailleurs…

Maintenant que nous sommes prévenus, inutile de chouiner tout les ans. CE N’EST PAS UN FESTIVAL COMICS. De plus l’attitude des organisateurs avec les blogs et sites comics est innommable, préférant les reportages indigents fait par des journalistes sous informés des chaines de télés… Nouveauté cette année, les organisateurs ont pris le temps d’inviter l’un ou l’autre site pour organiser (bénévolement, hein, faut pas rêver) quelques rares conférences consacrées au support papier et à ceux qui le font (qui, heureusement, étaient de qualité). Malgré tout, on peut voir les critiques fleurir ça et là sur les internets, et ce n’est pas encore aujourd’hui que la PCC va s’attirer l’amour des sites en question (note du rédac chef : quant à nous, je suis encore en attente de mes demandes d’interview…).

Par contre là où ça pose problème, c’est que pendant ce temps le vrai rendez-vous comics de Paris rencontre des difficultés et ne pourra pas offrir de nouvelle édition avant 2018. Soyez sûr que je suis sur les starting-blocks pour la PCE 2018, mais pour moi, la PCC c’est bel et bien fini. Bon… Sinon… Ça coûte combien un ticket pour New York ?