Review VO – Teen Titans #1

Les points positifs : Le titre enfin sur la bonne voie Damian fucking Wayne Jonboy Meyers, c’est bien… Les points négatifs : …mais Jonboy Meyers, c’est fini Sans aucune surprise Une couverture qui en révèle trop

« Over the past few years the Teen Titans have been losers, criminals, a joke. » – Damian Wayne

• Scénario : Ben Percy – Dessins, couverture : Jonboy Meyers – Couleurs : Jim Charalampidis
  

• DC Comics – Teen Titans #1 – 26 Octobre 2016 – 32 pages – 2.99$

Après des années de déceptions, d’erreurs, de mauvais traitements, il est humain d’attendre chaque nouvel auteur comme le sauveur sur une série comme Teen Titans. C’est humain, oui, mais certainement injuste pour une équipe créative qui débarque avec pour objectif de faire le job mieux que les précédentes. Avec un numéro Rebirth agréable et qui avait le mérite de donner de l’espoir aux fans, le doute s’installait, récemment, à la suite de l’annonce du départ précipité de Jonboy Meyers pour « différents créatifs » après seulement deux numéros. Nous voilà donc cette semaine avec ce Teen Titans #1 entre les mains, à la fois vrai début de la série et aussi, déjà, dernière collaboration entre l’artiste et Ben Percy.

Le numéro reprend, en tout cas, les choses directement dans le vif du sujet ou presque. Après un court passage remettant en contexte la position actuelle de Damian Wayne dans l’univers DC, Percy ne perd pas de temps pour revenir là où le cliffhanger de Rebirth nous a laissé. A partir de là, cet épisode ne cherche pas à dépasser sa fonction d’introduction et se concentre donc sur les personnages, notamment sur ce nouveau Robin à la tête de l’équipe. Percy réalise alors un travail correct au niveau de la caractérisation de ses héros et même si c’est globalement le « Damian show », l’auteur permet à chacun des personnages d’avoir son petit moment sous les projecteurs. Le tout reste assez sage en terme de travail sur les protagonistes qui sont définis comme on est en droit de l’attendre, ni plus, ni moins. S’il y a bien une certaine fraîcheur retrouvée dans l’univers des Titans avec ce numéro, il ne faut donc pas y chercher trop de fantaisie de la part du scénariste.

Néanmoins, et c’est peut-être bien ça le plus important ici, Percy semble avoir compris ce qui rendait la version précédente de l’équipe problématique. Au détour d’un monologue de Damian, qui masque à peine le fait que c’est bien l’auteur qui s’exprime à travers son personnage, il nous annonce que les choses sont sur le point de changer. Il faut bien espérer que le changement se fera pour le meilleur et avouons que cet épisode nous montre quelques qualités qui laissent à penser que c’est bien le cas. Il y a, d’abord, une vraie énergie positive qui se dégage de ces ving pages. Non pas qu’il n’y ait pas d’enjeux, ni d’intrigue menaçant les héros mais une énergie positive tout de même qui vient du fait que cette version de l’équipe permet à la série d’aller enfin de l’avant et de passer à autre chose après des années à chercher un ton et une identité. C’est, encore une fois, Damian qui est à l’origine de ce nouveau postulat car c’est bien lui le moteur principal qui lance le récit. Certes, l’intrigue  est sans grande surprise et pour cause, la révélation du bad guy est gâchée par une couverture qui en révèle certainement un peu trop. L’ensemble se suit malgré tout sans déplaisir. Les dialogues sonnent juste et le rythme est bien senti, là aussi pour donner l’impression de voir des personnages réellement se propulser de l’avant. De plus, les quelques touches d’humour, même si elles ne sont pas à se rouler par terre, fonctionnent souvent alors que l’opposition de style entre le leader de l’équipe et le reste des Teen Titans offre déjà de belles promesses et de nombreuses possibilités de développement.

A côté de tout ça, le numéro doit beaucoup à la touche artistique apporté par Jonboy Meyers aux dessins et aux couleurs de Jim Charalampidis. Le talent de Meyers est bien réel et les planches sont, généralement, un plaisir pour les yeux. Le côté frais et coloré convient forcément très bien au style Teen Titans et l’artiste expose son savoir-faire en matière de designs et de représentation des personnages qui dégagent tous un certain charisme. L’aspect cartoony, avec un rendu qui rappelle le cell shading, est lui aussi bien trouvé. D’autant plus qu’il n’est jamais exagéré jusqu’à en devenir gênant dans l’impact des pages. Le numéro bénéficie, en plus, de couleurs très travaillées qui complimentent le style de l’artiste. Il est alors (un peu) dommage que le dessinateur n’apporte pas trop de soin aux arrières plans et ne s’applique, pour les trois quart du numéro, que sur ses personnages et sur le dynamisme de l’action. Dommage car dès qu’il s’attache à vraiment dépeindre des environnements, c’est à chaque fois une petite claque visuelle.

Avec Teen Titans #1, Ben Percy prend donc très peu de risques mais se montre appliqué. Si on aurait aimé une ou deux surprises ou, au moins, ne pas être face à une oeuvre qui ne donne l’impression que de faire le job, il est au fond difficile d’en vouloir à l’auteur tant, pendant des années, aucun autre scénariste n’a été en mesure de faire ce job justement. Concentrons nous alors sur les points positifs, comme cette sensation de retrouver une série avec une vraie identité et qui évolue dans le bon sens. Allez, réjouissons nous un peu car c’est bien la première fois, depuis un bon moment, que nous sommes en mesure de le faire quand on parle des ados de DC. Espérons simplement, qu’à l’avenir, le successeur de Meyers saura maintenir la série au niveau d’un point de vue artistique.