Sandman Theatre #1 – Harley & the Birds of Prey

3. Scénario

Evidemment, plus difficile d’imaginer que le studio laisserait à NWR la capacité d’écrire sa propre version des personnages – qui devront, en toute logique, resservir plus tard et donc éviter de mourir à la fin (les vieux réflexes). En tant que spin-off, le film devrait aussi avoir un impact limité sur l’avenir de Batman dans le DCEU, afin de ne pas contrarier le statu quo du héros entre Justice League et son propre épisode solo. Consultant à l’écriture, Affleck et Terrio auraient donc à repeindre par dessus le pitch du réalisateur en producteurs directs, et attribuer un scénariste pré-établi et bien inspiré (on range David Goyer dans un placard et on peut se mettre à bosser).

Pour raccorder avec Suicide Squad, le film devrait ainsi s’ouvrir sur l’arrestation du Joker. Sur les restes de David Ayer, la place du couple de clowns dans Gotham City est explicite : si le Joker est le prince du crime, Harley en est, elle, directement la Reine. Afin d’appuyer sur l’imagerie d’un film porté par des personnages féminins, l’enjeu serait donc de les opposer à un ou plusieurs vilains masculins peu désireux de laisser la femme du boss récupérer les clés du château. On pense au Pingouin, figure proprement antipathique et rarement dépeint comme un amoureux de la cause féminine, ou bien parce que ce-dernier a déjà été adapté, à Black Mask, Two Face ou Scarface et une armée de goons où pourraient se terrer quelques têtes connues du DCU traditionnel.

Acculée, Harley irait alors chercher de l’aide parmi ses walkyries préférées avec les Sirens, Catwoman et Poison Ivy. Le film s’inspirerait de la narration et des environnements de Joker par Lee Bermejo, déjà crédité sur Suicide Squad pour l’inspiration de certaines scènes et du traitement de certains héros – ici, ne serait reprise que l’ambiance « gangster » très street et terre-à-terre d’une Gotham plus éloignée des gratte-ciels de ses chauve-souris. De l’autre côté de l’équation, le film montrerait en parallèle le miroir des Birds of Prey, Batgirl, Batwoman et Huntress, qui tenteraient elles-aussi de pacifier les rues chaotiques dans une ville où, parce que le Roi n’est plus là, les autres malfrats veulent la couronne. Rarement traitées comme d’authentiques meurtrières en équipe, les Sirens et les Birds finiraient par se croiser et s’allier face à la menace commune et pour la survie, avant une fin ouverte où les héroïnes épuisées mais survivantes discuteraient, au bord d’un toit, de l’intérêt de remettre les vilaines en prison.

Le film se déroulerait sur un espace clos d’une nuit ou de 48 heures et serait essentiellement un enchaîné de scènes de rencontres en rencontres vers le firmament de la grosse bagarre finale indispensable dans l’esprit de tout producteur hollywoodien. La construction reprendrait une narration de type After Hours mêlée de Boulevard de la Mort (pour ses deux équipes de nanas montrées différemment), avec un esprit de groupe inspiré du film de genre où l’écriture de chaque fille ne devrait pas, contrairement à Suicide Squad, attribuer différents critères de personnages en un seul. Si Harley était à la le comic relief et la femme fatale dans le film de David Ayer, les rôles seraient ici mieux répartis selon le caractère de Selina, Pamela et de la blondinette qui serait l’élément plus jeune et anarchique, petite soeur de ses deux amies plus matures, l’une plus cruelle et l’autre plus roublarde.