Une fois n’est pas coutume, je propose aujourd’hui une petite pensée positive pour les lecteurs et fans de DC Comics que nous sommes. Les dernières actualités de ce domaine là (pour ceux qui osent encore s’intéresser au papier avec des dessins dessus) me semblent assez prometteuses. Mais alors qu’on pourrait tout de suite me taxer de fanboy et de succomber aux sirènes de la comm’ de DC, certains signes ne trompent pas, et 2017 pourrait bien être, à mon avis, une grande année pour l’éditeur.
En dehors des anniversaires et des opérations spéciales, il faut bien avouer que depuis 2011 et le lancement des New 52, malgré toute notre bonne volonté, l’enthousiasme a été quelque chose de manquant chez les lecteurs. Parce que la fusion des univers DC, Vertigo et Wildstorm ne se sera pas passée sans heurts, le dernier univers nommé disparaissant des publications à peine deux ans après le reboot, alors que l’esprit Vertigo s’en était allé des pages de Constantine et que la Justice League Dark n’avait pas de réelle personnalité. On se rappellera également des nombreuses (mais l’étaient-elles vraiment ? Ou ont-elles juste reçu une grosse médiatisation) affaires de différends créatifs, qui ont poussé des auteurs et artistes (George Pérez, Greg Rucka, James Robinson…) à quitter le navire, un navire qui se sera maintenu à flots malgré tout. Mais alors que l’an dernier DC You montrait qu’à force d’essayer de nouvelles choses, on risquait trop de perdre son lectorat, 2016 et son Rebirth mettent une pointe d’espoir pour la suite.
On pourra toujours discuter des bienfaits du dernier relaunch de l’éditeur qui, quelque part, a sacrifié une part d’innovation pour revenir à du classique. Un classique qui manquait à un grand nombre de lecteurs (mais étaient-ils si nombreux ? Ou bien hurlaient-ils juste très fort ?) mais qui pousse l’éditeur à établir une sorte de conservatisme, sans trop chercher à aller de l’avant. Il y a bien sûr des contre exemples mais le « retour aux sources » montre que le conservatisme n’est pas forcément une mauvaise chose. L’exemple le plus frappant étant, pour moi, le destin de Constantine qui en est revenu à ses racines dans The Hellblazer – sans toutefois égaler son aura lorsqu’il était chez Vertigo ou la volonté de DC d’avoir effacé les Lois & Clark des New 52 pour remettre un seul et unique couple dans leur univers.
Le recyclage fonctionne pour le moment, mais l’avenir semble lui prometteur. Faire du neuf avec du vieux, ce serait peut-être un nouveau crédo qui se cache sous le « retour aux sources ». On peut le voir avec la création du nouvel imprint DC’s Young Animal qui semble vouloir renouer avec l’esprit Vertigo d’antan (ou en tout cas, une ligne vraiment détachée du reste du DC proper, avec une touche d’insolence qu’il faudra confirmer dans les prochains mois). A peine deux titres sont sortis mais on peut ressentir une volonté de s’affirmer, et les retours pour l’instant sont plus que positifs. Quant au retour de l’imprint Wildstorm, sous l’égide de Warren Ellis… Il faudrait être bien cynique pour ne pas voir la volonté créatrice devant les envies commerciales. C’est en tout cas ce que j’ai envie de croire. Les nouveaux titres annoncés pour le début d’année 2017 dans Rebirth ont tout pour attirer le regard du lecteur (même si le sort de Super Sons marque le premier couac de l’éditeur avec son relaunch), et j’ai aussi envie de croire que le Kamandi Challenge sera une réussite, autant dans son histoire (et le challenge qui découle de son concept) qu’artistiquement.
Tout n’est pas encore parfait chez DC à l’évidence (toutes les séries ne sont pas bonnes, évidemment) mais je ne vous offrirai aujourd’hui que le côté du verre à moitié plein. Puisse 2017 le remplir convenablement, pour que nous puissions prendre un vrai plaisir à lire toutes ces histoires qui arrivent. Et qui sait ? Peut-être qu’au cinéma et à la tv aussi 2017 sera pleine de bonne surprises (bon, là vous pouvez me traiter de fanboy aveugle. Faites vous plaisir) ?
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Je n’ai pas vraiment l’impression qu’il s’agisse de conservatisme. DC semble plutôt avoir réalisé qu’ils avaient un peu jeté le bébé avec l’eau du bain avec les New 52, et que faire la révolution sur la quasi-totalité de leur catalogue en même temps, c’était un peu suicidaire, commercialement parlant.
Ils ont l’air d’avoir revu leur stratégie de façon plus réfléchie, avec un meilleur équilibre. Ils ont réintégré ce qui fonctionnait très bien et qu’il n’y avait pas besoin de dégager, tout en capitalisant sur ces valeurs sûres pour proposer *en plus de cela* quelque chose de différent et plus risqué, comme certaines minis par exemple.
J’aime beaucoup le principe des collections avec quelqu’un comme Gerard Way ou Warren Ellis à leur tête ! Techniquement ils font plus ou moins le boulot d’un éditeur, mais avoir un artiste connu et qui connote un certain univers à leur tête est plus parlant je pense (un éditeur, personne ne sait ce que ça fait visiblement).