Review VF – Checkmate Tome 1

Les points positifs : Intelligent et profond Mêle habilement politique, relations personnelles et action Garde en haleine tout au long Les points négatifs : Les dessins sont assez moyen Achetez un rasoir à Dick Grayson !

« Laissez moi deviner…Vous avez remis la Suicide Squad en ordre de marche. » – Rick Flagg

• Scénario : Greg Rucka, Judd Winick, Christina Weir, Nunzio DeFilippis – Dessins : Jesus Saiz, Cliff Richards, Steve Scott, Joe Bennet, Eddy Barrows, Matthew Clark, Ron Randall – Couleurs : Tanya Horie, Richard Horie, Santiago Arcas, Guy Major

• Checkmate Tome 1: Le jeu des rois – 30 septembre 2016 – 440 pages – 28€  – DC Classiques

Après les événements contés dans Infinite Crisis, j’étais curieux de savoir ce qu’avait pu devenir Checkmate, l’organisation manipulée par Maxwell Lord, avec l’aide de l’Oeil pour assouvir ses envies de pouvoir et faire tomber les métas humains. Et bien, l’organisation est tombé sous la coupe des Nations Unies et n’agit que sous son contrôle et son mandat. Ce qui ne va pas sans problème et imbroglios politiques.

On reprend le principe des rois et reines blancs et noirs, appuyés par leurs cavaliers et renseignés par leurs fous, alors que la piétaille est désignée sous le nom de pions, le tout, vous l’aurez compris, reprend le principe des échecs. Mais l’organisation va plus loin, dans chaque grade de chaque couleur il y a un méta humain et un humain « normal » et si les noirs s’occupent de l’opérationnel, les blancs font de la politique et de la diplomatie. En somme un partage des taches qui doit normalement garantir l’impartialité du groupe et éviter l’utilisation de Checkmate pour des intérêts personnels et/ou malveillants comme dans le passé récent. Enfin ça c’est le principe…

Et on retrouve à la tête de l’organisation des têtes bien connues, comme la reine noire Sasha Bordeaux, rescapée du Checkmate précédent et de la guerre contre les OMACs, toujours affublée des stigmates de l’attaque de l’Oeil ; son roi noir est le Colonel Taleb Ben Khalid, un Israélien, tandis que le roi blanc est Alan Scott, le  Green Lantern original et la reine blanche est celle qui, tel le chat retombe toujours sur ses pattes et telle la carpe nage parfaitement en eaux troubles : Amanda Waller, qui vous vous en doutez, va amener son lot de piquant.

Et le premier arc fait s’affronter l’organisation à la secte Kobra qui semble avoir des alliés parmi les membres permanents de l’ONU, puis s’opposer à un déni de démocratie à Santa Prisca, vraisemblablement organisé par la célébrité locale : Bane et enfin s’allier aux Outsiders menés par Nightwing (un « Dick » Grayson d’ailleurs très mal rasé) pour sauver un méta humain exploité. Le tout s’imbrique parfaitement et ne semble créer qu’un tout, alors que les arcs s’enchaînent les uns après les autres..

Les relations entre des personnalités aussi différentes, qui s’apprécient (parfois beaucoup) ou pas, donne tout son sel au recit, il est évident que Amanda Waller tente de tirer ses marrons du feu, les méthodes parfois expéditives de Sasha Bordeaux ne font pas l’unanimité notamment auprès de Fire (qui aura aussi fort à faire avec son passé), qu’un Alan Scott se sent un peu à l’étroit dans son rôle de diplomate, que la main mise des Américains sur Checkmate pose problème. Tout cela est exploré au détour des intrigues variées…

Franchement c’est une excellente surprise pour moi que ce livre. Je l’ai pris curieux de voir ce que pourrait donner la succession des événements d’Infinite Crisis sans savoir à quoi m’attendre et j’ai vraiment été agréablement surpris de la profondeur du titre. Entremêler à ce point politique, relations personnelles, intrigues de palais, le tout entrecoupé d’action toujours bien amenée.

Coté graphique, ce n’est pas fantastique, mais suffisamment correct pour ne pas gâcher la lecture, et sans grande personnalité, ce qui permet néanmoins de bien intégrer les divers intervenants sans que les styles ne s’empiétent dessus. C’est moyen voilà. De plus la colorisation est le plus souvent un peu fait à la truelle, sans grande nuances. Ceci étant dit j’ai eu beaucoup de mal avec le Nightwing mal rasé des Outsiders, ça fait un peu crado et négligé, sans avoir le coté badass ou classe recherché… Les dessins sont vraiment le seul point faible du livre.

J’ai lu ce livre quasiment d’une traite, tellement il m’a tenu en haleine, c’est un livre bien plus profond que ne sont les publications moyennes super-héroïque. De plus les intrigues se succèdent sans temps mort et restent toujours aussi passionnantes. Vivement le tome 2, en espérant qu’il garde la qualité de son prédécesseur.