Review VO – Teen Titans : Rebirth #1

Trinity_(2016-)_001-000[1]
Les points positifs :
  • Un auteur qui comprend les personnages
  • Une vraie identité visuelle
  • La version New 52 enfin enterrée
Les points négatifs :
  • Une introduction classique et sans surprises
  • Une lecture anecdotique pour les connaisseurs
  • On cherche encore l’intrigue

« That was shockingly easy. » – Damian Wayne


  • Scénario : Ben Percy  Dessins, couverture : Jonboy Meyers – Couleurs : Jim Charalampidis

Cinq ans, c’est long. Surtout quand ces cinq années sont passées à se faire enterrer un peu plus chaque mois par, en priorité, des Lobdelleries et des Pfeifereries. Oui, cinq ans c’est long mais ça n’a tout de même pas suffit pour définitivement faire oublier aux fans ce que représentent les Teen Titans. Néanmoins, s’il y avait un titre qui avait besoin d’une renaissance, c’était celui-là et sur le papier le changement semblait en tout cas réel. Avec un Ben Percy, fort de son succès sur Green Arrow et l’arrivée de Damian à la tête de l’équipe qui promet, à elle seule, de secouer l’univers des Teen Titans, les motifs d’espoir étaient là. Evidemment, entre les espoirs et les faits, il y a parfois un monde mais même s’il est bien trop tôt pour parler de réussite, ou d’échec d’ailleurs, avec ce Teen Titans : Rebirth, l’espoir est toujours là après la lecture. C’est déjà ça.

Teen Titans : Rebirth #1 reprend les choses là où la série précédente les a laissé. Suite aux récents événements impliquant Tim Drake, les Teen Titans version New 52 ne sont plus et il est temps pour une nouvelle équipe de voir le jour. Ca tombe bien, le titre avait grand besoin de changement. C’est sous l’impulsion de Damian Wayne que cette équipe va naître mais, forcément, vu le caractère et les méthodes particulières du fils Wayne, il ne faut pas s’attendre à ce que tout se déroule normalement. Voilà le programme proposé par Ben Percy pour cette renaissance attendue depuis très longtemps. Ce qui frappe d’abord, c’est qu’à l’image des autres numéros estampillés « Rebirth », il ne s’agit pas d’une lecture essentielle, Percy ne bousculant pas la formule et préférant se contenter d’une présentation efficace des personnages, sans réellement chercher à développer une intrigue. Il ne prend donc aucun risque pour ce premier chapitre et livre une introduction très classique, voire scolaire. Ainsi chaque membre de l’équipe bénéficie d’une présentation de quatre ou cinq pages. L’intérêt s’en retrouve limité pour les connaisseurs de cet univers et il faut avouer que le chapitre se conclut là où on aimerait qu’il commence. Cependant, pris pour ce qu’il est, ce numéro affiche de nombreuses qualités. L’auteur parvient, par exemple, à faire ressentir intelligemment les conflits intérieurs qui habitent ses personnages. S’il ne faut pas s’attendre à un profil psychologique détaillé de tout ce beau monde, en quelques pages Percy s’assure quand même que les nouveaux, comme les anciens lecteurs trouvent rapidement leurs marques.

En ce qui concerne les personnages, Percy n’oublie d’ailleurs pas que ce sont des adolescents. Là où la série précédente donnait l’impression de voir des personnages ayant déjà vécu l’équivalent de trois vies avec le poids du monde sur leurs épaules, ici le scénariste met en avant le manque de maturité de ses héros au détour de quelques dialogues. Cela n’est peut-être qu’un détail mais c’est tout de même une indication supplémentaire sur le fait que le scénariste a su saisir ce que doit être un titre Teen Titans en 2016. Le changement de ton par rapport aux New 52 semble donc bien réel, avec un aspect plus léger en surface mais pas encore assez marqué. Difficile d’en vouloir complètement à l’auteur de ne pas totalement se démarquer de la version précédente en terme d’ambiance et de rester dans une certaine continuité. Néanmoins le mal qui ronge la série depuis cinq ans est tellement profond qu’un changement plus radical serait le bienvenu. Malgré tout dans l’ensemble, et à la vue des autres numéros Rebirth parus jusqu’ici, Percy fait ce qu’on est en droit d’attendre de lui et balance un épisode rythmé, efficace et qui ne prend pas le lecteur pour un idiot. Evidemment tout reste à faire et on reste partagé entre optimisme et méfiance pour la suite mais avec le curseur penchant plus du côté de l’optimisme. La série semblant tout de même être entre de meilleures mains qu’elle ne l’a été depuis un bon moment aussi bien en terme d’écriture que d’un point de vu artistique.

Les dessins de Jonboy Meyers sont, en effet, globalement une réussite. Avec des effets visuelles très stylisées, des pages desquelles se dégage un vrai dynamisme dans l’action et un travail efficace sur les expressions faciales, l’artiste parvient à donner vie au script de Ben Percy. Meyers fait donc preuve de générosité, parfois peut-être même jusqu’à l’excès. Si visuellement Teen Titans : Rebirth #1 a de nombreux atouts, la partie artistique donne parfois l’impression d’un trop plein. La faute a un découpage qui impose un rythme de lecture soutenu sans jamais réellement chercher à poser un univers visuel plus en retenu quand il le faudrait. Une sensation d’ailleurs renforcée par des couleurs, bien dans le ton de l’oeuvre, mais tout de même assez flashy. Malgré tout, l’artiste réussi bel et bien à créer une vraie identité visuelle pour le titre, tout en saisissant l’esprit de l’écriture de Ben Percy et en balançant même quelques planches franchement classe, à l’image de la dernière page du numéro.

Oui cinq ans c’est long ! On aurait alors aimé un peu plus de prise de risque et au moins un semblant de début d’intrigue dans ce numéro. Il faut, au final, se contenter d’une introduction sage et efficace mais qui n’apporte pas grand chose à ceux qui connaissent déjà ces personnages. A l’image de la plupart des autres numéros « Rebirth », celui-ci ne nous apprend rien de plus que ce que son pitch pouvait dévoiler. Difficile cependant de ne pas se montrer compréhensif face à un auteur qui a pour mission de sortir un titre de la poubelle dans laquelle il pourrit depuis des années. Une lecture légèrement anecdotique, certes, mais on pouvait s’y attendre de part la nature même du numéro et, en l’état, c’est de toute façon déjà un net progrès.

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Vittorini
7 années il y a

Première phrase d’intro magique. On sent le lecteur qui voit enfin le bout du tunnel.
Quant au classicisme du numéro, si ça m’a un peu laissé de marbre, comme toi j’imagine, je trouve que pour l’occasion, c’était plus que nécessaire afin de présenter/rappeler les névroses ou le passif particulièrement important de personnages comme Wally II, Starfire ou Raven qui sont tous victimes des agissements de leur(s) famille/parents. Le plus savoureux reste les dialogues de Damian, qui montre à quel point ce petit morveux a un grave soucis en matière de relations sociales (toujours à l’image de son lignée), ou encore les pages magnifiques de Meyers (encore merci Todd.). L’avant dernière page était bien marrante également. Le seul point négatif, pour moi, restera la comm’ de DC qui a mis en ligne 90% du numéro :/

mavhoc
7 années il y a

Un excellent numéro. Je trouve pour ma part que l’usage d’une narration interne centré sur le background du personnage tout en laissant de l’action au niveau de ce que l’on nous montre permet d’avoir à la fois une dose d’action et une dose de lecture qui permet d’éviter l’introduction soit sans action, soit sans des personnages ayant un background.
Puis c’est de toute beauté, il faut le dire !

cedricibiz
cedricibiz
7 années il y a

Une note pour motiver à acheter je prend pas de risque vue tout les dc que j’achète

Vittorini
7 années il y a
Répondre à  cedricibiz

10/10

Vittorini
7 années il y a
Répondre à  Vittorini

Enfin, sinon, y a le texte de Noodle pour motiver à l’achat mais pfiou, y a genre plein de caractères et c’est en français quoi. Sinon, comme je disais plus haut, en cherchant bien, par exemple en allant sur le topic du forum (http://www.dcplanet.fr/forum/viewtopic.php?f=36&p=180985#p180985), il y a genre 15 pages de previews. Pour se faire une idée. Si ma note ne suffit pas.

cedricibiz
cedricibiz
7 années il y a

Merci ;)

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