Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Alors, c’est à moi de trancher. » – Harvey Dent/Double-Face
- Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Patrick Gleason, Doug Mahnke – Couleurs : John Kalisz, Tony Aviña- Encrage: Mick Gray, Christian Alamy, Keith Champagne, Mark Irwin, Tom Nguyen
- Urban Comics – DC Renaissance – Batman & Robin tome 5 : la Brûlure – 26 août 2016 – 176 pages – 15 € – Contient : Batman and Robin Vol 5: The Big Burn (Batman and Robin #24-28 + Annual 2)
Après un tome 4 intime et « familial », dont le sujet principal était le deuil de Damian par son père Bruce Wayne, les scénaristes ont épuisé absolument tous les ressorts scénaristiques touchant de près ou de loin à cette période difficile pour Batman. Ils ont dû se rendre à l’évidence et se mettre à écrire un comic book où il se passe vraiment quelque chose. Je suis cynique et j’exagère un peu (en plus j’ai adoré Requiem)… mais un peu d’action, ça fait du bien. Et on en a dans le cinquième tome de la saga Batman & Robin : la Brûlure.
Batman sur tous les fronts
En effet, le Chevalier Noir est de retour en ville et il doit se battre sur plusieurs fronts : d’un côté, la mafia – composée des plus vieilles familles de Gotham comme les Cobblepot et les McKillen – se propose de « nettoyer » la ville des fous furieux qui les empêchent de faire des affaires, de l’autre, Erin McKillen, cheffe du cartel irlandais, fraîchement débarquée d’Eire, se retrouve catapultée à la tête de cette organisation qui vise Double-Face en tant que première victime. Batman se retrouve alors pris dans un dilemme cornélien digne des meilleures tragédies grecques : doit-il protéger son ancien ennemi, aujourd’hui un dangereux psychopathe instable, ou doit-il laisser la mafia faire ? Avant cela, il lui faut maîtriser la fougueuse Erin qui a juré de se venger de Dent qu’elle tient pour responsable de la mort de sa jumelle Shannon… et en même temps protéger la violente rousse de Double-Face qui s’est promis d’obtenir réparation pour l’assassinat de sa femme Gina par la mafieuse. Ainsi, notre justicier est dans de beaux draps… arrivera-t-il à maintenir un semblant d’équilibre dans la ville ? Parviendra-t-il à raviver la conscience du brillant procureur Harvey Dent qui, selon lui, sommeille encore en Double-Face ? Je vous laisse découvrir tout ça dans les pages de cet excellent tome 4.
Cet arc « Brûlure » est en effet très réussi, selon moi. Il ramène un vilain qui avait un peu été relégué au placard par les New 52 sur le devant de la scène, lui réinvente une « origin story » tout en restant proche de celle décrite dans Un Long Halloween (Sale, Loeb… si ce n’est pas encore fait, à lire absolument!). Le personnage de Double-Face, aka Harvey Dent est traité avec maîtrise et cela nous permet de développer de l’empathie pour lui, alors que c’est quand même un gros psycho. On insiste sur le fait que s’il a perdu la boule, il n’a rien perdu de ses facultés d’observation et de déduction puisqu’il arrive à deviner l’identité civile de Batman (vous me direz, c’est devenu un secret de polichinelle depuis, mais faisons semblant, ok?).
Erin McKillen est un personnage très prometteur, autant remplie de rage et d’esprit vengeur que Damian. C’est un vrai danger ambulant, autant violente qu’imprévisible – au moins autant que Double-Face – elle promet d’être une vraie « marraine » irlandaise. Enfin une vilainE convaincante !
Qualité graphique au rendez-vous
Pour ce qui est des dessins, j’apprécie de plus en plus l’équipe créative de cette série qui, il me semble, a mis quelques temps à se roder mais qui maintenant fait du véritable bon travail. Au départ, le dessin de Gleason me semblait grossier, ce qui ressortait encore plus à cause de l’encrage de Gray. Aujourd’hui, soit je me suis faite à ce style (même si je pense que l’encrage gagnerait encore à s’affiner) ou alors ils se sont améliorés. La coloration de Kalisz et Aviña est bonne et met en avant les contrastes entre ombres et lumière que Gleason dessine à merveille. Toutefois, les visages semblent parfois un peu mal proportionnés et artificiels mais c’est le seul défaut. Les couvertures sont aussi très belles et très réussies.
Le découpage me plaît beaucoup. Le tome débute sur un épisode muet, moins long que dans Requiem, mais tout aussi réussi (vous l’aurez compris, j’aime bien les épisodes muets… ça claque !). Au cours du reste du tome, il claque tout autant et met vraiment en avant les scènes d’action, particulièrement sur les double-pages et sur les gros plans de Batman.
Le défaut de cet arc ? Ben… y a pas un Robin qui traîne… mais genre vraiment rien. Et pis ça c’est bien dommage, si vous voulez mon avis… surtout dans une série qui s’appelle Batman ET Robin. Alors j’imagine bien que c’est pour poser les bases de ce qui va se passer après, c’est certain… mais ça aurait été sympa qu’un des anciens Robin vienne faire coucou au moins dans un numéro. Cela reste toutefois une bonne histoire de Batman et ça fait plaisir qu’une équipe relativement réduite puisse produire de la bonne qualité… ça change des séries « omnibus » comme Batman & Robin Eternal où tellement d’artistes mettent leur patte que ça part dans tous les sens.
Un Annual sympathique
Maintenant, le tome contient aussi Batman & Robin Annual 2, qui parle des débuts de Dick Grayson (hiiii <3) en tant que coéquipier de Batman et sa rencontre avec un de ses plus vieux ennemis, Tusk. Si l’arc Brûlure sort un peu des chemins battus, l’Annual – scénarisé par Tomasi et dessiné par Mahnke – reste très classique dans la narration. Si l’histoire est absolument bateau, c’est une lecture sympathique, surtout si on affectionne le personnage de Dick Grayson. Pour ceux qui suivent les séries qui lui sont dédiées, l’histoire se passe alors qu’il officie en tant que Nightwing à Chicago. Son personnage est représenté avec toute sa niaque et son humour habituel. Le vrai ado casse-cou qui prend tout à la rigolade…
Les dessins de Mahnke sont jolis, il réussit particulièrement bien les scènes où les personnages sont en mouvement mais un peu moins les visages. La colorisation d’Aviña est très lumineuse et colle bien au dessins.
En fin de tome, une jolie surprise qui fera plaisir aux fans curieux : le script et les pages encrées pas-à-pas sont incluses… une lecture édifiante.
En résumé, ce tome 5 prouve que la qualité de Batman & Robin est vraiment à la hausse avec des intrigues et des dessins qui s’améliorent au fur et à mesure. Gros point négatif de ce volume : très peu de Robin dans l’ensemble et quasiment pas de Damian (oui, je sais il est mort mais quand même). Toutefois, une belle mise en lumière du personnage de Dent. On attend la suite avec impatience.
(Petite coquille sur le numéro de tome dans la conclusion )
En effet, merci d’avoir mentionné :)
A t’on besoin de lire la série principale Batman des new 52 pour comprendre celle-ci? Je n’ai acheté que la cour et la nuit des hiboux dans les new 52.
Non pas forcément. Par contre si ce n’est pas déjà fait et si tu veux savoir comment et pourquoi Damian meurt tu peux lire Batman Inc. de Grant Morrison (publié chez Urban)… après il y a toujours des références qui sont faites aux séries ongoing dont Batman de Snyder… mais tu ne rates rien si tu ne la lis pas (d’autant que ce n’est pas très bien).
Batman Inc c’est le tome 7 du run de Morrison non? J’en suis qu’au tome 3 mais je vais m’y mettre.
Je m’étonne quand même d’apprendre plus ou moins que vous trouvez le run de Snyder pas très bien alors qu’il était 4ème dans le top de ce qui se fait de mieux dans les New 52.
Mais je te crois et je pense me tourner vers ce run dont on me dit tant de bien.
Oui c’est dans les derniers tomes… le numéro ne me revient pas comme ça. En fait, j’ai absolument adoré le début avec la Cour des Hiboux, etc. Après la suite, Deuil dans la Famille j’ai beaucoup moins aimé. Il y a beaucoup de tie-ins aux autres séries et si tu ne les suis pas forcément, c’est pas évident de comprendre et si tu les suis, c’est redondant. Pas optimal. Après la suite j’ai beaucoup aimé, même si ça divise la critique. Le dernier arc publié en librairie me convainc beaucoup moins par contre. Si tu n’as pas peur de te faire un peu spoiler, tu peux lire les reviews du site pour te faire une idée :)
*Deuil DE la Famille, pardon
La série « Batman & Robin » est-elle accessible en tant que telle ou bien est-elle connectée à d’autres sagas? Dans les Batman new-52 j’ai lu uniquement le run de Scott Snyder..
Il est tout à fait possible de lire Batman & Robin sans avoir lu le Batman de Snyder. Le seul petit lien se trouve dans le tome 3 puisque ce sont des épisodes liés à l’arc « Le deuil de la famille ». Mais là encore, ils se lisent très bien indépendamment.
Merci ;)
« Niveau à la hausse » : je suis sacrément d’accord ! Ces batman et Robin sont mêmes désormais mes favoris face au travail de snyder et ses deus ex machina, ses « c’est comme ça « . Là (et surtout avec le tome 4 superbe) , je retrouve le Batman que j’aime face à des méchants « réalistes » et crédibles
Complètement d’accord. Même si la série n’est pas mal en soi, je la trouve toujours un petit peu décevante et relativement répétitive dans l’ensemble :s