Review VO – Suicide Squad #1

Suicide Squad 001-000
Les points positifs :
  • Deadshot bien écrit
  • Jason Fabok aux dessins
Les points négatifs :
  • Ce découpage en deux parties débile
  • Jim Lee l’escroc
  • Bordel, DC, gâchez pas le titre spotlight de l’été comme ça !

« Oh, hey, we’re gonna die. About time already. » – Deadshot


  • Scénario : Rob Williams – Dessins : Jim Lee, Jason Fabok – Encrage : Scott Williams Couleurs : Alex Sinclair, Brad Anderson – Couverture : Jim Lee, Scott Williams

Alors que notre éditeur Urban Comics nous ressort aujourd’hui la Suicide Squad d’Ostrander, c’est une nouvelle série pour l’équipe qui voit le jour de l’autre côté de l’atlantique, avec la relance du titre pour profiter du relaunch Rebirth, pour lequel DC Comics veut mettre les gros moyens sur son équipe phare du moment. On nous donne donc au scénario Rob Williams, qui s’est déjà illustré par la qualité de ses histoires chez DC (Martian Manhunter) et Vertigo (The RoyalsUnfollow) – et pour la partie artistique, quoi de mieux que de donner l’un des plus gros artistes de l’écurie, et accessoirement co-éditeur en chef, Jim Lee ? Le tout en donnant à la Suicide Squad l’équipe vue dans le film de David Ayer, pour que les nouveaux lecteurs soient attirés. Sur le papier, le potentiel et les promesses sont là, mais qu’en est-il en réalité ? Réponse tout de suite.

Je vais rentrer dans le vif directement : Suicide Squad déçoit à plusieurs occasions, et le plus gros reproche qu’on pourra faire en premier lieu est à imputer à Jim Lee, ou à la stratégie éditoriale, et de communication de DC Comics. Ha, que nous avons été bêtes de croire que Lee arriverait à tenir la route sur un titre mensuel. On aurait pu penser que Rebirth et la hype autour de l’équipe suffiraient comme motivations, force est de constater que ce ne sera pas le cas. En résultent deux points négatifs : dans un premier temps, on force le découpage du numéro en deux parties quasi équivalentes : une principale, sur 13 pages, qui raconte l’histoire intégrante et la secondaire, sur 7 pages, qui fait office de back-up. Une entrave qui empêche Rob Williams de réellement pouvoir raconter quoi que ce soit, puisque l’intrigue se limite à une brève présentation de l’équipe, et à les parachuter en territoire hostile.

En terme de contenus, l’histoire principale se révèle très creuse. Les personnages utilisés sont bien ceux vus au cinéma, à quelques nuances prêt qui font qu’on s’éloigne du film (et c’est bienvenu) : June Moone a changé de profession et n’est pas un love interest lambda de Rick FlagBoomerang revient plus à ses racines sous Ostrander et ressemble moins au tocard buveur de bière aperçu chez Ayer – mais Katana a tout autant de présence, c’est à dire aucune. Et ce n’est pas en 13 pages qu’on va pouvoir développer quoique ce soit. Au moins on s’épargne une Harley Quinn omniprésente et Deadshot est bien plus intéressant (j’y reviens après) que sa contrepartie ciné. De cette façon, on réussit à accrocher le nouveau lecteur tout en offrant une équipe plus travaillée que sur grand écran.

Le problème, je le disais, c’est que Rob Williams n’a rien le temps de développer (bordel, Jim Lee au pire, reste à l’éditorial ou fais tes projets à côté, mais ça ne sert à rien de rester sur du régulier !) ; l’exposition explique les principes de la Skwad, au cas où vous n’auriez pas lu le one-shot Rebirth d’il y a deux semaines, puis on part vers une mission qui a l’air assez particulière, mélangeant (par sa géographie) des éléments actuels avec ce qui devrait rester bien propre au comics DC. En résulte donc une séquence d’action pas très finaude, avec une séquence qui se voudrait, je crois, un brin humoristique (?) avec du vomi –  je cherche encore ce qui a pris à Williams de nous écrire ça – ou pour pointer le fait que oui, on peut mourir malgré tout dans cette équipe (on nous l’annonce pour le prochain numéro d’ailleurs), même si, au vu des personnages présentés, on a un peu du mal à croire que quelqu’un risque d’y passer (El Diablo et Slipknot ne sont pas là, après tout). Très franchement à part Enchantress, j’ai du mal à croire que Williams soit autorisé à sacrifier les autres personnages sur le titre.

La première déception vient donc de cette histoire principale qui pour l’instant ne raconte rien, et propose même une scène gênante en plus d’être creuse. La seconde déception nous vient une nouvelle fois de Jim Lee, puisqu’il faut bien avouer que l’artiste n’est clairement pas au top de sa forme. Non seulement de revenir sur son annonce d’être présent « à temps plein » sur Suicide Squad, il doit également être assez pressé puisque ses planches ne sont pas du niveau de ce qu’on est en droit d’attendre de Lee, qui a dû boucler ses planches à la va-vite, et ce ne sont pas Williams ou Sinclair qui vont pouvoir tout rattraper.

Heureusement, il y a un back-up avec un artiste invité, qui est ici Jason Fabok. On peut le remercier (il a fait ces planches très rapidement, et a partagé cette mauvaise expérience sur son Twitter d’ailleurs) car même dans l’urgence, Fabok livre des planches ici excellentes, comme à son habitude. Un souffle de soulagement de voir ces quelques pages, qui se consacrent à Deadshot. Et là aussi, Williams donne, curieusement, l’impression d’avoir plus d’espace, et développe l’aspect dépressif/suicidaire de Floyd Lawton, tout en appuyant sur sa relation avec sa fille. Mais pas de willsmithiade ici, non, on en revient aux racines du personnage, qui fera tout pour protéger sa gamine sans pour autant l’inviter à vivre chez elle ou lui faire ses devoirs, et ça fait du bien. Ces sept pages sont vraiment plus appréciables et montrent mieux le talent d’écriture de Williams, tout comme une certaine forme de jusqu’au bout-isme (Deadshot ne semble pas avoir trop de limites), pour un mini-récit coup de poing qui permettra de mieux digérer la première partie.

Ne jugez pas la note sans lire le texte, elle rend en premier compte d’une grosse déception par rapport aux attentes. Quand on a Rob Williams et Jim Lee, on est en droit de s’attendre à une bonne histoire et de bon dessins. Mais Lee est bien trop occupé pour rendre ses planches dans le temps imparti, et il en résulte un numéro bicéphale, qui n’a pas grand chose à raconter dans sa première partie (qui n’est artistiquement pas à la hauteur de ce qu’est capable Lee) et qui, heureusement, se sauve dans la seconde, parce que Williams est plus direct, et que Jason Fabok est toujours aussi talentueux. Mais DC pourrait bien regretter son faux pas pour le lancement de ce titre, qui a pourtant toutes les chances de son côté. Il va falloir vite repenser la formule, Suicide Squad ne peut pas se reposer que sur des back-ups !

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ArnoKikoo

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alphacharliecho
Invité
alphacharliecho
7 années il y a

« Ha, que nous avons été bêtes de croire que Lee arriverait à tenir la route sur un titre mensuel »
Parceque quelqu’un y a vraiment cru ? Srx je me suis fait betement avoir sur batman europa mais alors pour SS je n’y croyais pas une seconde !

Harle
Harle
7 années il y a

Euh mais un back-up c’est pas sensé être EN PLUS des 20 pages habituelles ? qu’est-ce que c’est que ce foutage de gueule ? Puisque c’est comme ça je retourne lire mes 60 pages de Black Monday Murder à 4.99$

Haribosaki
Haribosaki
7 années il y a

Quelqu’un peut il m’expliquer la différence entre le Suicide Squad Rebirth #1 de Rob Williams et Philip Tan d’il y a deux semaines et celui-ci ?

Billy Batson
7 années il y a
Répondre à  Haribosaki

Les numéros Rebirth sont plus des numéros 0, servant d’introduction là où le #1 est le véritable début de la série (enfin ça c’est sur le principe).

Raptaman
Raptaman
7 années il y a

Sans vouloir chercher la petite bête, j’ai pas l’impression de voir Fabok se plaindre de ce titre sur Twitter. Je pense qu’après le parcours du marathon qu’a été Darkseid War pour lui, un back-up doit presque lui sembler être des vacances ^^, sans vouloir m’avancer.

Harle
Harle
7 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Petit aparté mais ne serait-il pas intéressant de consacrer un article à ce sujet ? De plus en plus de dessinateurs ont du mal à respecter le rythme mensuel, alors que d’autres l’assurent sans problème, parfois même sur plusieurs séries même si c’est très rare. Est-ce juste une question de style, certains prenant plus de temps que d’autres, de capacité de travail, de laisser-aller des éditeurs sur les plannings ? C’est une tendance qui s’accentue depuis les années 90 et la prise de pouvoir des artistes, est-ce lié, alors qu’on voit des Joe Mad ou des Bryan Hitch qui ne prennent même pas la peine de finir leur Creator Owned ? Ou bien certains scénaristes, qui sont revenus au premier plan ces dernières années et ont eux tendance à écrire plein de séries en même temps donnent les scripts trop tard ou les modifient au dernier moment ? Les nouvelles techniques de dessin, de colorisation, et même d’envoi puis d’impression des planches ne devraient-elles pas permettre au contraire d’aller plus vite ?

Harle
Harle
7 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Ah ben pour ceux que ça intéresse cet article explore en profondeur ce que peut être le quotidien d’un dessinateur de comics d’aujourd’hui, ça explique bien des choses : http://www.multiversitycomics.com/longform/the-life-and-times-of-the-modern-comic-book-artist/

Bowhunter
Bowhunter
7 années il y a

Je trouve pas que deadshot est vraiment « bien ecrit » et rien de plus banal Que sa présentation.pour le reste rien de bien transcendant, un Jim lee qui fait le minimum, pour un titre qui ne brille pas par ses dialogues!bref vite le second pour oublié celui la!

Haribosaki
Haribosaki
7 années il y a

Sinon voici une critique à contre-pied de la review : http://blog.midtowncomics.com/blog/12028

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