Review TV – Preacher S01E10 « Call and Response » – FINAL SAISON 1!

« Hahahaha. Balls ! » – God

• Preacher Saison 01 – Episode 10 – Titre : Call and Response
  

• Réalisé par : Sam Caitlin – Écrit par : Sam Caitlin– 31 juillet 2016 – AMC

Preacher, première saison, dixième épisode : c’est déjà terminé. Un projet qui revient de loin, et malgré de faibles audiences, a réussi à suffisamment séduire la chaîne AMC pour commander une seconde saison. La moindre des choses, tant la série de Seth Rogen, Evan Goldberg et Sam Caitlin s’inscrit dès ce premier essai dans la catégorie des fan favorites immanquables, réalisé par une équipe compétente, une chaîne de talent et commandée par un véritable sens du devoir, de rendre justice à ce fantastique comics de Garth Ennis et Steve Dillon.

Cette fin de saison répond à toutes les attentes formées dès le pilote il y a quelques semaines, y compris celles qu’on espérait éviter. Preacher en télévision, fidèle à Preacher en comics ? Oui et non, et en y regardant de plus près, Sam Caitlin (qui reprend ici la main sur l’écriture et la réalisation) avait d’emblée annoncée la couleur. Reprendre le rythme et la cadence du comics aurait été trop coûteux et difficile, disait-il une semaine avant la sortie du premier épisode. Au vu du nombre de tentatives passées, du nombre de projets qui ont accordé à la BD sa place parmi le statut des inadaptables potentiels, on est en droit de se dire que le bonhomme avait raison. Pour assurer une phase de test au projet, l’équipe s’est donc mise au travail sur une version différente, sédentaire, et plus calme des idées d’Ennis. Un trompe l’oeil, une saison d’intro’ dans le texte, qui n’avait pour but que d’amener aux réels débuts du comics, ici enfin atteints et avec quel brio.

Ce choix énervera autant qu’il rassurera le fandom, selon sa manière d’aborder la série – toujours est il qu’au fil de dix épisodes, celle-ci sera parvenue à raconter avec une amplitude différente une histoire propre, et une proposition très intéressante dans le paysage des séries TV « modernes ». Plusieurs éléments ont été glissés pour mener à la seconde saison – Herr Starr, le Saint of Killers et la quête de Dieu. La relation Jesse et Tulip, enfin accordée au diapason de la BD, l’amitié de Jesse et Cassidy, en réalité le seul point de discorde sera le rôle d’Arseface qui diffère du comics. Pour le reste, tout est là, et je ne peux pas vous balancer l’intrigue sans vous gâcher le plaisir de regarder, mais soyez rassurés : tout est là, vraiment, du début à la fin.

L’écriture de Caitlin est très réussie, celui-ci s’arrange avec tous les subplots et réemploie certaines pistes distillées par le passé (comme ce fameux opérateur et son tableau de bord souterrain). Un ensemble qui fait dire que « tout était prévu », et les astuces de scénario concordent à merveille dans ce final pour confirmer que, oui, les détours pris n’étaient là que pour ramener à l’essence même de l’intrigue, et le rythme souvent chaotique pour ne pas finir avant ce pitch, dans la lignée du premier TPB. Les acteurs sont excellents, comme à leur habitude, et la réalisation de Caitlin fait un super boulot, remplie d’effets de styles, de jeu de rythme et d’un bel usage de la bande-son. Seul « point faible », une scène de milieu qui aurait de quoi traîner en longueur si elle n’était pas justement lourde de sens et volontairement kitsch pour préparer le public (pas au courant) des enjeux de la seconde saison.

En vérité, je cherche quoi dire mais que ce soit du côté qualités comme défauts, rien n’a été évité dans les critiques bout à bout des derniers épisodes. Celui là rebutera ceux qui ont déjà décidé de passer à autre chose, et sera le moment réussi de série TV DC pour les autres. Définitivement, dans la réalisation comme le propos, les personnages et la capacité d’écriture, loin devant la télévision classique et digne d’un Ennis modernisé, transformé, adapté, un résultat génial sur lequel je n’ai presque rien à dire, parce que cette fois encore, je pense que la note sera plus éloquente que moi.

Preacher, c’est terminé, et hé, wow, comment c’était bien. Vous me pardonnerez de ne pas vous raconter l’épisode (il se laisse mieux découvrir qu’à la description stérile), mais mis à part un vague flottement au milieu, c’est bien l’aboutissement parfait de cette première saison. Elle n’aura fait que brouiller les pistes, prendre le grand public par la main pour l’emmener sagement du côté d’une adaptation straight-edge, et pris AMC dans l’étau de valider une seconde saison avant de comprendre qu’ils s’étaient fait enfler (je m’demande d’ailleurs s’ils ont validé l’idée dans l’envie de savoir la suite, ce qui ne m’étonnerait même pas). L’ensemble conclut toutes les sous-intrigues, reconnecte aux comics, est souvent drôle et souvent aussi cru que l’auteur original peut l’être. Les concessions d’une saison faites pour contourner « le problème de transport » des pages à l’écran, sur lequel les projets d’avant se sont écrasés, et même tel quel, une excellente saison qui raconte sa propre histoire et le fait avec génie. J’achève cette review (pas super utile) là-dessus, on se retrouve à la rentrée pour des trucs plus teenagers et on se retrouve l’année prochaine pour parler de Dieu autour d’un whisky et d’un burger Texan.