The Films of #1 – David Ayer, Blazing Bullets

Sur les sites de comics, on parle souvent des grands scénaristes et dessinateurs qui ont le mieux écrit les pages du medium. Mais, au XXIème siècle en particulier, les personnages qui habitent les kiosques et les reliés, ceux que le lecteur côtoie fréquemment, ne sont plus seulement confiés aux auteurs de bande-dessinée. Les adaptations, qui touchent (logiquement) un public bien plus vaste que les seules pages imprimées, impactent souvent les décisions éditoriales de l’industrie papier, et sont aussi l’occasion de découvrir un regard différent sur certains héros, concepts ou séries.

A quelques jours (heures ?) de la sortie de Suicide Squad sur les écrans, c’est à David Ayer que s’intéresse cette chronique. Un cinéaste plutôt intéressant du paysage Hollywoodien, qui réalise peut-être ici son premier travail de commande authentique plus de quinze ans après son expérience sur une autre franchise – le premier Fast & Furious. Quoi que cette pierre ne soit pas la plus marquante de l’édifice, sa filmographie recoupe quelques thèmes, points de vues et fulgurances qui valent à cet ancien militaire de la Navy le statut d’auteur authentique, avec ses hauts et ses bas.

Entre les flingues, ses célèbres plans intérieur/voiture, des personnages borderline et un goût pour les fins dramatiques, l’univers d’Ayer part des quartiers de Los Angeles, entre Santa Monica, Compton et South Central, pour atterrir jusqu’au Pentagone et aux rues de Midway City. Pêle-mêle, des flics ripoux et des militaires authentiques, un amour des « vrais gars » en uniforme loin de la hiérarchie corrompue et planquée, et un ensemble assez intéressant aux airs de choix logique quand on se demande « au fait, pourquoi est-ce lui qui a eu le job ? ».

Des rues de South Central aux plateaux de Training Day

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David Ayer naît le 18 janvier 1968 dans l’Illinois. Ses grands-parents étaient officiers pendant la Seconde Guerre Mondiale, et sa famille de confession Chrétienne. Après deux déménagements, dans le Minnesota et le Maryland, David est mis à la porte de chez lui par sa mère, et part s’exiler chez son cousin à Los Angeles, où il passera une bonne partie de son adolescence. Si le réalisateur a passé pas mal de temps à écrire, filmer et se documenter auprès des flics du L.A.P.D., lui-même avoue avoir passé un temps équivalent à fuir les sirènes de la brigade locale. Son expérience dans le quartier de South Central inspirera pas mal de ses films, sa connaissance des gangs, des ghettos et de la jungle urbaine. Dès ses 18 ans, il s’engage dans la Navy, en 1986, pour deux années de service.

Le cinéma d’Ayer est un reflet de ses premières années. La plupart de ses films se déroulent à Los Angeles, d’autres sur les champs de bataille. Au contraire des artisans établis du cinéma de guerre ou d’action, son expérience d’avoir vécu « du dedans » le boulot de militaire et la vie des rues offre un autre regard sur les films « à uniforme » au lendemain des années ’90. Après une décennie de flics invincibles, blagueurs et droits dans leur botte, ce scénariste-là se présente comme le premier pas d’un cop movie moderne, qui met au coeur de ses histoires les choix moraux des hommes de terrain. Son premier succès, Training Day, est le départ de ce discours étalé sur une dizaine de films.

Le script de Training Day est écrit en 1996, et mettra quatre ans avant d’entrer en pré-production. Plusieurs acteurs sont envisagés – une version devait avoir Matt Damon et Samuel L. Jackson – avant qu’Ethan Hawke et Denzel Washington soient choisis. L’un incarne Jake Hoyt, jeune policier de Los Angeles naïf et innocent. L’autre, Alonso Harris, lieutenant chef de la brigade des forces spéciales, une unité infiltrée avec les meilleurs résultat de toute la police Californienne. Le film dure le temps d’une journée, où Jake doit convaincre Alonso de l’intégrer à son équipe. Le novice va apprendre auprès de ce vétéran le métier « à la dure », la dualité morale de la rue et les choix difficiles que doivent parfois prendre les hommes de terrain – connaître la rue, devenir la rue.

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En 2001, avant la sortie du film, une affaire de corruption éclate autour de l’unité C.R.A.S.H. de la police de L.A.. Le réalisateur Antoine Fuqua et l’acteur Denzel Washington ont expliqué pendant la promotion que cette actualité avait grandement influencé le tournage du film, déjà en partie tourné au moment des faits. Lorsque Training Day sort, il réagit à une actualité, et la réalité des forces de police. Hiérarchie corruptible, lieutenant ripoux aussi proche de ses indics qu’un parrain local, le film raconte les failles d’un système et de là où peut échouer celui qui tente de le combattre, en acceptant les règles.

Pour son interprétation du personnage d’Alonso, Denzel Washington recevra l’oscar du meilleur acteur en 2002 (Ethan Hawke ne sera, lui, que nominé). L’alchimie des acteurs est une des réussites du film, et l’un des leitmotivs du scénariste/réalisateur : la bromance à contre-emploi. La caméra balade deux amis dans les rues de South Central, complices et blagueurs, jusqu’à ce que la folie où l’ambiguïté morale de l’un les oblige à s’entre-déchirer. C’est aussi l’histoire de Dark Blue, réalisé un an plus tard par Ron Shelton, avec Kurt Russel, Scott Speedman et Brendan Gleeson.

Ce film-là adapte une histoire originale du romancier James Ellroy. Avec pour toile de fond le célèbre « procès Rodney King« ‘, un autre jeune officier (Bobby) enquête avec son équipier sur un crime. Les méthodes de l’ancien sont brutales, il accepte de se compromettre et de faire accuser un innocent sur demande de la hiérarchie. C’est un autre de ces choix moraux chers au scénariste, une réplique de Training Day avec cette fois un accent plus prononcé sur le rôle de l’autorité et de l’impact qu’elle peut avoir sur les hommes bons au départ. Chez Ayer, ces figures de chefs ont rarement le beau rôle. Ici, un Gleeson aussi pourri que Forest Whitaker dans Street Kings (qu’Ayer réalisera en 2008), dans S.W.A.T. l’officier supérieur est un abruti loin de ses hommes et procédurier, et dans Fury, les généraux se sont trop éloignés des champs de bataille pour comprendre la réalité du combat.

En général, ce désamour des échelons est symptomatique, chez Ayer, d’une justesse à décrire pour « les vrais combattants ». Il expliquera avoir passé plusieurs mois avec la police de Los Angeles pour préparer le tournage du film End of Watch en 2012, et s’y être fait de nombreux amis. Plusieurs ont servi des rôles de consultants, et à la sortie du film, comme pour Fury, c’est à ces policiers et soldats qu’il dédie son travail, l’avis de référence sur lequel il s’appuie (au devant des critiques) pour estimer s’il a correctement fait son boulot. Il attend de ses acteurs un même désir de réalisme et d’authenticité, pour capturer l’essence des humains, des gars de terrain, et fera ainsi participer Gyllenhaal et Michael Pena à plusieurs mois d’entraînements au sein du L.A.P.D. en préparation de leurs rôles. La préparation sera plus intense pour Fury, mais on y reviendra plus bas.

Ses deux premiers films dans le genre du cop movie racontent la même histoire : un jeune officier bercé d’illusions et de l’amour de sa patrie qui se heurte tout à coup aux réalités du quotidien policier, aux cruautés des rues et à ceux passés avant lui. Une expérience tirée de l’armée, et de l’époque où le jeune homme a posé pour la première fois le pied dans ses quartiers de la Navy et découvert comme ses personnages la réalité du backstage, loin des discours et du bon patriotisme Américain.

Premiers pas de réalisateur

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Après Dark Blue, David Ayer écrit le film S.W.A.T. en 2003. On y retrouve à peu près tout : un héros débarqué de l’armée, une équipe de vrais combattants soudés, une figure d’autorité contestable, un mentor avec qui il entame une relation d’amitié, et un pote borderline avec qui il entre rapidement en conflit. Le film recycle aussi l’amour du réalisateur pour les actrices hispaniques (souvent mises en avant dans son cinéma) avec Michelle Rodriguez et les seconds rôles joués pas des rappeurs. LL Cool J dans S.W.A.T., après Kurupt dans Dark Blue, Snoop Dogg et Dr. Dre dans Training Day.

S.W.A.T. est le premier film d’Ayer à dépasser les cinquante millions de budget – il en pèse soixante-dix, son écriture va donc se plier aux codes d’un blockbuster moins pessimiste et violent. Tous les gimmicks de son cinéma sont présents, et il en récupère un nouveau au passage : après avoir tourné avec des acteurs de premier plan, le scénariste commence à s’entourer sur les plateaux des « roues de secours » du blockbuster Hollywoodien. Des acteurs qu’on aperçoit souvent et n’ont pas pour réputation d’être difficiles dans leurs choix de carrière : Collin Farell, Jeremy Renner, Samuel L. Jackson, Michelle Rodriguez, etc. La distribution de ses films suivants ira vers la même idée.

S.W.A.T. est un succès au box office, et après quelques années à avoir fréquenté les plateaux de tournage, Ayer semble paré à se lancer à la réalisation. Il signe en 2005 son premier essai derrière la caméra, Harsh Times, un film semi-biographique basé sur ses propres expériences de jeunesse à South Central. On y suit le personnage de Jim Davis (Christan Bale), soldat Américain revenu d’Afghanistan et redécouvrant la vie civile, avec son ami d’enfance Mike Alonzo (Freddy Rodriguez). Le scénario développe le traumatisé de son expérience militaire, incapable de se réintégrer après son retour, encore marqué par la violence, le meurtre et l’instinct de survie.

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Pendant la promo’ du film, Ayer a expliqué que l’ensemble des personnages est, de près ou de loin, inspiré par ceux qu’il fréquentait dans sa jeunesse. Le soldat revenu du front est le récit de sa propre histoire, à laquelle il ajoute sa panoplie : héros violent et un peu dingue, des promenades en voiture entre potes, certaines scènes difficiles avec lacérations et coups de feux, et une L.A. organique où tout le monde semble se connaître et vivre des mêmes combines, du petit trafiquant local au flic ripoux du quartier. Le scénario ne prend jamais parti contre Jim, ni contre la violence de South Central. A mesure que les deux amis flirtent dans les quartiers, le film prend des allures de fresque sociale (et communautaire) sur ceux qui grandissent dans les ghettos, les militaires qui rentrent au pays, et l’amitié forte malgré la violence. Un terrain qui prépare déjà End of Watch, où deux autres potes (un latino et un blanc aux cheveux courts, une fois de plus) se promènent en bagnole, cette fois du bon côté de la loi.

En 2008, il réalise son second film, Street Kings avec un budget confortable et un casting solide (Keanu Reeves, Chris Evans, Forest Whitaker – mais aussi Common & The Game, obligé), sorte de remake modernisé de Dark Blue où tous les éléments de l’histoire originale d’Ellroy auraient été enlevés. Après une mise en scène encore timide sur Harsh Times, Ayer travaille sa caméra sur ce second essai plus abouti, notamment sur les scènes d’action. Et, oui, c’est encore un film de David Ayer avec Terry Crews, fil rouge de leurs carrières respectives et probablement potes dans la vraie vie.

Reconnaissance critique et publique (The Later Years)

End-of-Watch

Après son retour à South Central, le réalisateur retrouve plusieurs de ses amis de jeunesse devenus policiers. A côtoyer les tournages et consultants, il s’en fait de nouveaux, et il devient important pour lui de montrer un film où les flics, même les plus coriaces, sont généralement des types bien. C’est pour eux qu’il écrit, en une dizaine de jours, le script du film End of Watch, que Jake Gyllenhaal reçoit peu de temps après Source Code. L’acteur s’embarque immédiatement dans le projet, et rencontre Michael Pena avec qui il passe cinq mois en immersion dans la police de Los Angeles pour s’imprégner du rôle.

Le film, tourné en une vingtaine de jours avec un budget de sept millions utilise la technique du found-footage, généralement réservée aux films d’horreur. Ayer implique ses deux acteurs principaux dans la réalisation, et profite de leur complicité à l’écran, acquise pendant leurs mois au sein du L.A.P.D.. End of Watch, plus encore que les films précédents, est un film sur les flics, la communauté, les pratiques « illégales » et la triche que permet souvent l’uniforme, mais surtout les êtres humains derrière le badge et la sirène rouge et bleue. L’usage du found-footage est utilisé pour rendre avec plus de véracité la réalité des rues, le film étant sans nul doute le plus authentique représentant du travail du réalisateur sur ce sujet, et s’appuie sur une narration « day by day », où les personnages deviennent toute de suite attachants.. Il lui vaudra un très bon accueil critique et plusieurs nominations aux cérémonies indés’.

End of Watch est la suite spirituelle d’Harsh Times. Les personnages se ressemblent et la narration à taille humaine cherche plus les moments de dialogues que le dynamisme de l’action. C’est aussi un constant plus optimiste où l’artiste quitte peu à peu les figures de maniaques et la délinquance pour accepter son statut de réalisateur rangé, qui règle ses problèmes avec les flics ripoux. Cet éloignement avec les figures cyniques se ressent dans son film suivant, moins maîtrisé, mais dans une recherche plus jusqu’auboutiste des anti-héros et des mauvais choix.

Arrivent en effet Sabotage et Fury. Le premier, probablement le plus Américain et le moins bien noté des films d’Ayer, a pour interprète Arnold Schwarzenegger en chef d’une équipe de personnages tous aussi fous et violents que le Jim de son Harsh Times, cloné par dix. Anciens soldats pour la plupart, ces membres d’une unité spéciale dans la lutte anti-drogues dissimulent une quantité importante d’argent subtilisée à des trafiquants à leurs supérieurs. L’un d’eux décide de les éliminer les uns après les autres, pour récupérer l’argent. Ce scénario-type est inspiré d’un roman d’Agatha Christie, duquel le film ne retient que quelques éléments et rajoute une patine Redneck et N.R.A..

Sur Sabotage, c’est l’esprit de groupe qu’entretiennent ces hommes qui les désengage peu à peu de leur humanité. Le film est profondément pessimiste, violent et souvent assez gratuit. Les interprètes sont une fois encore des rebus du système Hollywoodien (Sam Worthington, Terrence Howard, Joe Manganiello, Josh Holloway), et l’ensemble s’accorde comme un genre d’Expendables-discount aux airs de série B sans enjeux. C’est l’avis que donnera la presse Américaine, quasi unanime sur ce film qui a, pourtant, déjà des allures de Suicide Squad dépolitisée. Pour les besoins de la promo’, Schwarzenegger et Joe Manganiello participent avec Hulk Hogan à un combat de la WWE – l’ambiance est posée.

 fury

Quelques accents patriotes plus tard, Ayer s’engage dans Fury en 2014. Le film suit une équipe de soldats organisés autour d’un tank mobile à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ces vétérans fatigués et brisés par les horreurs du conflit accueillent une nouvelle recrue, qui va comme Jake ou Bobby être formée à la dure. Ici, Ayer dédie le film aux militaires, et raconte l’histoire de cette « famille » unie par un tank et une affectation. Si Sabotage n’est pas le film dont il est le plus fier, il reconnaît que cette première expérience de gestion d’équipe lui a été indispensable dans ce nouveau projet.

Même conditions de préparation (drastiques) : les acteurs suivent pendant quatre mois l’entraînement des Navy Seals et se mettent dans les conditions de l’époque. Ils dorment ensemble, mangent ensemble, organisent des tours de garde. Le réalisateur pousse ses acteurs à s’insulter et à en venir aux mains pour préparer les dissensions de leurs personnages, ainsi qu’à faire l’expérience des artilleurs de chars en les contraignant à cohabiter dans le tank pendant plusieurs jours. Quoi que cette préparation puisse sembler abusive, il est à noter l’investissement de Shia Laboeuf, qui s’est de lui-même immergé dans la Garde Nationale et appris la Bible pour préparer son rôle d’aumônier de terrain. Le réalisateur louera en interview le talent de l’acteur, et avouera en micro assez peu se soucier des polémiques ou du retour critique sur ses choix de direction.

Sur Fury, le réalisateur remplace ses intérieurs de voitures par des tanks reconstitués pour tourner dans le véhicule, et cherche à filmer l’unité difficile de ces frères d’armes, tous usés et au bout du rouleau. Le film emploie des scènes assez fortes, quand le chef Wardaddy (Brad Pitt) ordonne au jeune Norman (Logan Lerman) d’abattre un soldat désarmé. Un autre moment présente les soldats en invasion dans un village allemand, où le sergent refuse à ses hommes le droit de violer une famille civile. En interview, Ayer présente ce film comme un autre point de vue rarement montré au cinéma : les Américains en envahisseurs, et « la vérité » derrière les films de Guerre encore trop propres et à la gloire des combattants. Les critiques ont dans l’ensemble salué la recherche du réalisateur sur la peinture de la crasse et de l’horreur du combat, que le cinéaste est encore une fois allé chercher auprès d’authentiques vétérans.

Généralement bien accueilli dans la presse, Fury est aussi un succès commercial et le film le plus rentable réalisé par Ayer (il a été contacté par Warner Bros. peu de temps après). On y retrouve les éléments habituels de son cinéma, y compris l’envie de s’entourer d’acteurs de second plan (Jon Bernthal, Shia Laboeuf, Jim Parrack. C’est aussi là qu’il rencontre Scott Eastwood) et une écriture sans concessions où le metteur en scène brosse quelques jolis effets, notamment sur la représentation des batailles de blindés.

Maintenant : Suicide Squad

Suicide-Squad-Team-Poster

Entre deux facettes d’écriture, on peut résumer la Suicide Squad à une équipe de troisième couteaux de DC, des vilains risibles ou grotesques réunis par l’autorité d’Amanda Waller pour une série de missions suicides, quelquefois politisées. Quand David Ayer est arrivé sur le projet, il a présenté son idée comme un film fait pour les fans, et qui continuerait à creuser la dualité morale de ses (anti) héros. Comme Alonso, Jim Davis ou Eldon Perry. Les soldats, les exécutants, brisés ou exploités par un système injuste, une hiérarchie corrompue ou une lutte où eux risquent leur vie au quotidien.

Est-ce que le Rick Flag de Joel Kinnaman serait pour Amanda Waller ce que le lieutenant Tom Ludlow de Keanu Reeves était au chef Jack Wander de Forest Whitaker ? A défaut d’avoir vu le film, le sacerdoce d’Ayer a de quoi s’accorder avec l’idée d’une adaptation de Suicide Squad. Jusque dans le casting, puisque si le Skwad était au départ un empilage de personnages secondaires, qui de mieux qu’un réalisateur habitué aux acteurs sous le radar pour diriger une équipe de personnages sous le radar ? A sa façon, même Will Smith a des airs de « real life Deadshot » – autant célèbre que ridicule pour les dernières années de sa carrière du point de vue du public. Habitué à manœuvrer les personnages des deux côtés de la loi, des personnages de différentes origines, de différents quartiers et de différents bords, une équipe comme la Skwad pourrait finalement convenir à ce réalisateur, en incorporant l’aspect militaire de l’époque Ostrander.

Le problème majeur sera pour le cinéaste de s’accorder avec la direction humoristique du film, mise en avant par la promo’ des studios Warner. Peu enclin à la déconne en règle (très) générale, les films d’Ayer font plus souvent sourire que rire, dans la complicité et les blagues que s’envoient ses personnages entre deux arrestations et fusillades musclées. A voir comment la relation réalisateur/studio a marché sur ce projet là – on l’a connue dysfonctionnelle sur certains projet passés, et le verdit dira sur les producteurs ont laissé au metteur en scène la place de raconter, plus qu’une bonne histoire, un film dans son style à lui.

Du reste, David Ayer reste un réalisateur authentique, avec ses propres codes et une filmographie avec de vraies bons moments. Il fait partie de ces réalisateurs qui impriment leur propre expérience de vie sur tout un parcours d’artiste, ce qui, qu’on accroche ou pas à son univers, est une des marques des véritables auteurs de cinéma : raconter une histoire, donner plus dans ses oeuvres qu’un simple divertissement, et enseigner un point de vue différent. A découvrir pour les fans de cop movie, de flingues, de morts violentes, d’intérieur-caisse et de drapeau ‘ricain (hé, encore que).

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Corentin

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Ares
Invité
Ares
7 années il y a

Bonne idée de chronique, et très intéressante ^^

Ares
Invité
Ares
7 années il y a
Répondre à  Corentin

Ton envie de parler cinéma se ressent ^^

Winterwing
7 années il y a

Super pratique, cette nouvelle chronique, pour les mecs comme moi qui y connaissent pas grand chose en cinéma ! À ce propos justement, j’ai vu très peu de ses films mais Ayer semble avoir du mal à se renouveler, non ? Parce qu’à lire, comme ça, il m’a l’air de faire sensiblement la même chose à chaque fois.

BlueRobin
BlueRobin
7 années il y a

Génial la chronique ! Utile à quelques jours de la sortie du film

Porter
7 années il y a

Quand tu vois sa filmo , tu te dis qu’il était parfait pour faire un film suicid squad.
Verdict dans 2 jours.

DoctorVin's
DoctorVin's
7 années il y a

Excellente idée de rubrique (et qui s’annonce prometteuse). On sentait en toi Corentin l’envie de parler de cinéma et je ne peux que te rejoindre sur cette envie (la passion du cinéma je connais ^^), en tout cas cette rubrique m’emballe déjà.
Je ne me suis pas encore intéressé à Ayer mais ça ne saurait tarder!
En tout cas merci pour l’article et bonne continuation dessus!

Jo Ker
Jo Ker
7 années il y a

Super rubrique et excellent article, merci Corentin.
J’ai déjà vu une bonne partie des films cités dans l’article et il y en a que j’ai beaucoup aimé, Training Day et Street Kings en particulier. Pourtant, hormis pour Fury, je ne savais pas que D.Ayer avait travaillé dessus. Cela ne présage que du bon pour la Skwad sur grand écran :)
Encore une fois, merci pour le travail effectué. Hâte de lire le #2

Spic
Spic
7 années il y a

Super chronique !

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