Review TV – Preacher S01E07 « He Gone »

Les points positifs :
  • Tient toujours la route formellement
  • Les relations entre les personnages
  • Le round d’observation semble enfin terminé
Les points négatifs :
  • Jesse Custer
  • Déjà trop confortablement installé dans une formule
  • Manque de panache

« Your God, if he even exists, is nothing more than a muppet who smells his own farts ! » – Cassidy


  • Preacher Saison 01 – Episode 07 – Titre : He Gone
  • Réalisé par : Michael Morris Écrit par : Mary Laws – 10 juillet 2016 – AMC

Après avoir enclenché la seconde la semaine dernière, pour le meilleur et pour le pire, en embrassant pleinement l’aspect fantastique et hyper violent de la mythologie dans elle s’inspire, la série Preacher était attendu au tournant cette fois. D’autant plus que cet épisode nous approche un peu plus de la dernière ligne droite d’une première saison qui se doit de marquer les esprits pour préparer, au mieux, la seconde.

Au risque de se répéter chaque semaine, il faut bien mettre en avant, encore une fois, l’excellent travail de tout le casting. Chaque acteur jouant son rôle avec conviction et surtout un réel talent. De même, dans la forme, Preacher reste une série extrêmement soignée. Les cadres, mouvements de caméra, le découpage et la photographie participent à créer une ambiance qui scie parfaitement au sujet, tout en instaurant un rythme lancinant qui, même s’il en gêne certain, rappelle aussi l’héritage « Western » de la série. Ne nous emportons pas non plus, le réalisateur, Michael Morris cherche l’efficacité avant tout et l’ensemble manque certainement de folie mais, comme depuis le début, il y a toujours une imagerie et une symbolique intéressante développée ici et qui vient apporter un plus visuellement.

Si tous ses éléments sont maintenant bien attendus, c’est finalement dans le traitement de son personnage principal que Preacher surprend légèrement, et pas vraiment pour le meilleur. Même si on a bien compris que  Rogen, Goldberg et leur troupe n’hésitent pas à prendre des libertés avec le comics, la caractérisation de Jesse Custer a de quoi poser quelques problème. Présenté depuis le début de la série comme un individu avec des principes moraux forts (comme sa version comics) malgré son passé trouble, le Preacher, ici, est un personnage qui n’hésite pas à abuser de ses pouvoirs au point de faire de lui un bad guy pour le moment. Certes, les auteurs nous préparent à coup sûr une histoire de rédemption et de prise de conscience par rapport aux actes du personnage interprété par Dominic Cooper mais la force du Jesse Custer original, ce qui le rendait attachant malgré le fait qu’il soit potentiellement surpuissant, était le fait que, jamais, il ne se laissait aller à la facilité dans ses actions. En tout cas certainement pas face à des personnages inoffensifs, ni avec un détachement aussi extrême. Tout le contraire se passe cette fois, et c’était déjà amorcé depuis quelques épisodes, il devient alors compliqué de ressentir de l’empathie pour lui. Ceci étant dit la « condition » de Jesse amène aussi les qualités de cet épisode à la surface. A savoir le traitement des personnages secondaires et des relations qui les lient, entre eux, et vis à vis du Preacher. Tulip continue à être intelligemment humanisée par les auteurs après une introduction dans le pilot en mode « action hero » tandis que la relation Cassidy/Jesse arrive enfin à un point logique et surtout attendu depuis un bon moment. Tous ses éléments promettant donc finalement de voir le show passer, enfin, à la vitesse supérieure de ce côté là.

En terme de narration, là où l’épisode précédent assumait pleinement le côté mystico-fantastique et totalement perché de la bande dessinée, ce septième épisode fait retomber à nouveau la série dans un faux rythme. Si l’aspect fantastique est forcément présent en arrière-plan, il est tout de même mis de côté pour revenir à du « drame humain » plus classique dans le traitement.  Avouons quand même que c’est surement nécessaire pour préparer au mieux la dernière ligne droite de cette première saison d’ailleurs, mais la structure narrative de cet épisode apparait parfois bancale.  En définitive, les amateurs des aventures de Fiore et DeBlanc devront prendre leur mal en patience ici. Même s’il est donc facile de reprocher à Preacher, ses digressions et ses flashbacks, donnant parfois l’impression que les auteurs n’ont pas assez confiance en leur public pour se jeter à corps perdu dans l’univers du titre, ce sont souvent ses dits éléments qui fonctionnent le mieux dans cet épisode. J’en veux pour preuve les nombreux retours sur l’enfance de Jesse et Tulip, qui en plus d’apporter de nouvelles couches de caractérisation aux personnages, offrent des séquences traitées avec soin et qui fonctionnent même d’un point de vue émotionnel. A côté de ça, l’arc narratif impliquant Quinncannon (Jackie Earle Haley crevant encore une fois l’écran à chacune de ses trop rares apparitions) progresse aussi, d’abord tranquillement, puis dans une démesure salutaire et visuellement marquante en guise de cliffhanger venant promettre, cette fois et pour de bon, une suite des événements beaucoup plus enlevée.

Après sept épisodes, on commence à connaitre la musique. Preacher n’est pas une série parfaite. La bonne nouvelle, c’est que Preacher n’a pas à être une série parfaite. Formellement toujours agréable à suivre, la série continue de poser ses bases pour cette première saison qu’il faut voir comme un gros chapitre de fondation pour un univers narratif complexe à la fois sérieux et décomplexé. Si les quelques problèmes de rythmes et les choix de caractérisation qui manquent parfois de finesse sont bien réels, jamais ils ne viennent détruire le projet de Rogen, Goldberg et Caitlin. D’autant plus que le teaser du prochain épisode semble enfin montrer un show prêt à basculer dans les excès que l’on est en droit d’attendre d’une adaptation de l’oeuvre de Garth Ennis et Steve Dillon. Il est bien temps, c’est vrai car il faut quand même avouer que la petite formule que l’on connait depuis maintenant le premier épisode ne surprend que trop rarement. En attendant, même dans ses temps faibles, le show peut toujours compter sur son casting concerné, ses dialogues et tout simplement son univers pour faire le job.

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Arkham Joker
Invité
Arkham Joker
7 années il y a

Effectivement Jesse est devenu un gros salopard imbu de lui-même (bon c’est Genesis qui fait tout ça mais il es quand même coupable !)…par contre je trouve que Cassidy est très gentil avec Dieu, j’aurais été beaucoup moins respectueux ^^
Reste maintenant à voir ce que ça va donner pour la suite, en particulier « l’assaut » (bon ok Jesse a Genesis donc il a un avantage) et comment ça va se passer pour le reste de l’histoire.

Blue
7 années il y a
Répondre à  Arkham Joker

Clairement d’accord pour Jesse … Je m’attendais à ce que ce qui est arrivé à Eugene lui pose un problème mais absolument pas, il ne scille pas lors de la confrontation avec Cassidy qui lui par ailleur est le personnage le plus humain de l’épisode ^^

Arkham Joker
Invité
Arkham Joker
7 années il y a
Répondre à  Blue

Ca le perturbe un peu mais à peine et oui paradoxalement c’est le vampire le plus humain dans toute cette histoire XD
Ce qui ma’ vraiment convaincu de l’attitude de gros salopard de Jesse c’est son attitude à la fin de l’épisode pendant le dîner..

rufus08
rufus08
7 années il y a
Répondre à  Arkham Joker

Je ne suis pas d’accord avec ton point de vue concernant Cassidy.
Avec l’épisode 7, c’est la deuxième fois qu’il critique « the big Lebowski ».
Selon moi ça le désigne clairement comme LE grand méchant de l’histoire :D

barneywinkels
barneywinkels
7 années il y a

Depuis L’ep 05, j’ai arreté de prendre Preacher pour l’adaptation du comics. Bah c’est mieux en fait. J’aurai aimé voir le designe des bourreaux du pere de Jesse dans la serie, peut etre pour la saison 2.

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