Review VO – Justice League : Rebirth #1

Les points positifs : Une Justice League unie Bonne écriture Introductif, mais pas trop Les points négatifs : Pas si « new-reader friendly » que ça Quelques planches ratées

« They are our heroes. The Justice League. »

• Scénario : Bryan Hitch – Dessins : Bryan Hitch – Encrage : Daniel Henriques, Scott Hanna – Couleurs : Alex Sinclair
  

• DC Comics – Justice League : Rebirth #1 – 6 juillet 2016 – 32 pages – 2.99$

L’éditeur DC Comics poursuit son opération de relaunch Rebirth avec un nouveau one-shot chargé de nous présenter, anciens lecteurs comme nouveaux arrivants, la « nouvelle » Justice League, fier étendard super-héroïque, sous l’aune d’un Bryan Hitch qu’on aurait bien aimé voir conclure son titre JLA avant de s’attaquer à ce one-shot. Mais à ce qu’il paraît, on n’peut pas tout avoir dans la vie.

Comme pour tous les one-shots Rebirth, le principe reste le même : présenter dans les grandes bases le sujet du comicbook, tout en installant les premières pièces des prochains arcs à venir – bien qu’ici la menace pourrait bien ne pas être immédiate. Le rôle de Bryan Hitch, qui officie comme artiste ET auteur, est donc de nous faire un rappel sur ce qu’est la Justice League, en passant surtout par la composition de ses membres. Parce que si Batman, Wonder Woman, Aquaman, Flash et Cyborg sont maintenant habitués à combattre ensemble, il y a un nouveau Superman sur Terre, ainsi que deux Green Lanterns. A ce niveau, le liant avec les fins d’intrigues du New 52 et du début des porteurs d’anneaux est correctement amené, mais je crains vraiment que le le tout nouveau lecteur qui se promène dans ce titre se sente un peu perplexe d’apprendre d’emblée qu’un Superman est mort sur cette planète et qu’il y en a déjà un de nouveau (qui est le petit malin qui osera lui conseiller de tout reprendre depuis Convergence pour bien comprendre le délire ?). Il vaudra peut-être mieux juste accepter la chose qu’on nous présente et lire le reste sans (trop) se poser de questions. L’idée c’est de ferrer l’hameçon pour donner au lecteur de revenir. Les petits détails un poil compliqués, on verra par après.

A ce jeu là, Bryan Hitch s’en sort plutôt bien. Forcément, pour amener toute la League à s’unir, il faut un gros ennemi contre lequel les membres séparés ne peuvent rien. Dans les New 52, on attaquait direct avec Darkseid. Ici, on se contente d’une « simple » gigantesque créature – mais qui agit également comme un teasing d’une menace plus grande. Les interactions entre les membres déjà présents dans la Ligue sont travaillées, on sent la confiance ENFIN acquise entre eux et ça fait vraiment plaisir de voir la notion « d’équipe » réellement appuyée. Comme à son habitude, Batman reste le plus méfiant, et pourtant veut faire confiance au nouveau Superman – pour mieux le surveiller, c’est un classique. Les motivations de Kal-El sont aussi transparentes, son désir d’aider le reste du monde et son dialogue avec Lois font voir ce Superman doué d’expérience, et qui essaie une dernière fois de rester en retrait, par pudeur, de ce monde de super-héros. Quant aux Green Lanterns, qui viennent de débuter, il est assez facile de les mener dans l’équipe par des motivations simples mais efficaces.

Vous aurez donc compris que la tâche de Hitch (en vérité assez simple pour ce type de one-shot) est accomplie avec brio. J’ai quand même envie de tiquer, outre les deux-trois aspects « lisez du DC You pour tout capter », sur un certain culot de la part de l’auteur de citer le passif de l’équipe avec Rao, qui renvoie directement à son histoire sur le titre JLA, alors que le bougre n’a toujours pas fini son histoire – et dieu seul sait s’il le fera.

On sent aussi des faiblesses dans les traits de l’artiste. Il faut reconnaître que les planches profitent d’un découpage assez large qui permet d’avoir énormément de détails, dans les personnages, l’action et les décors, je ne vais pas dire qu’Hitch est une feignasse, loin de là, la performance est même assez honorable. Mais il y a néanmoins des cases qui laissent hausser un sourcil, notamment pour les personnages en plans rapprochés : Wonder Woman est particulièrement affreuse à un moment, et j’ai énormément de mal avec l’aspect filiformes des personnages, et surtout des designs de Cyborg et Aquaman, pas vraiment réussis ici. Ca restera peut-être juste une simple appréciation personnelle, mais je n’ai pas été conquis par l’aspect graphique.

En définitive, ce Justice League : Rebirth #1 fait ce qu’on lui demande de faire. Bien écrit, il incorpore deux « nouveaux » éléments à une équipe dont la composition n’a pas varié depuis cinq ans, et propose sous couvert d’une jolie et longue scène d’action, un bonne démonstration du travail d’équipe et du teasing pour aller lire la suite de la série. Si seulement les planches et les designs des personnages pouvaient être plus réussis, ce serait très certainement un one-shot à se procurer sans réfléchir. Je le proposerai néanmoins plus à ceux qui ont lâché le titre durant les New 52 pour se remettre en route avec la locomotive Rebirth. A mon avis, ça va valoir le coup.