Review VO – Green Arrow #1

Les points positifs : Otto Schmidt La dynamique entre les personnages THAT cliffhanger ! Les points négatifs : THAT cliffhanger ! Un côté gros trailer pour la suite dans le dernier acte

« I don’t understand. Why are you doing this ?! » – Green Arrow

• Scénario : Ben Percy – Dessins, Couleurs : Otto Schmidt – Couverture : Juan Ferreyra

• DC Comics – Green Arrow #1 – 15 juin 2016 – 32 pages – 2,99$

Après nous avoir servi une introduction efficace il y a quinze jours qui promettait de remettre les éléments importants de la mythologie de Green Arrow en avant, Ben Percy et Otto Schmidt sont déjà de retour cette semaine afin d’entamer, pour de bon, cette nouvelle ère pour l’archer vert.

Pour ce premier numéro, l’auteur attaque son histoire pied au plancher avec, au programme, de l’action, un travail intéressant sur la dynamique des personnages et la mise en place de ses enjeux. A cet effet, il ne perd pas son temps inutilement en résumant le chapitre précédent et entre tout de suite dans l’action tout en réintroduisant certains éléments de la série qui avaient plus ou moins été laissés de côté dans le numéro Rebirth. Emiko fait, par exemple, un retour au premier plan dès les premières planches. Ce sont d’ailleurs bien les relations entre les personnages qui font le sel de ce numéro. Percy parvient à créer une réelle dynamique entre ses personnages principaux sans pour autant faire dans l’excès d’exposition. Au contraire, il trouve le bon équilibre entre mise en place des relations entre Green Arrow, Black Canary et Emiko et l’avancée de son intrigue. Même si la caractérisation de tout ce beau monde est encore un peu simpliste, cela permet en tout cas de créer de l’empathie envers le personnage principal dans un dernier acte qui risque de faire parler, notamment en ce qui concerne le cliffhanger.

En effet tout, dans ce premier numéro, semble fait pour renforcer l’impact des dernières pages et notamment du cliffhanger qui vient conclure brillamment un chapitre qui fait monter la tension crescendo. Seulement voilà, si ce premier numéro est largement à la hauteur des attentes, la façon dont Percy abordera la suite sera fondamentale dans la réussite de ce premier arc. L’évolution qu’amorce cette fin de chapitre pourrait tout aussi bien nous offrir un grand récit ou faire s’effondrer tout l’univers que met en place l’auteur durant ces vingt pages. Si la surprise est réelle en refermant ce comics, ce qui est déjà assez rare pour être signalé, le plus dur reste à faire puisqu’il s’agit maintenant, pour l’auteur, d’échapper à la facilité et aux clichés qui ne sont jamais très loin avec ce genre de procédé. Au-delà de cette ultime page, le dernier acte du numéro, aussi efficace soit-il, laisse tout de même avec la légère impression de découvrir une succession de scènes fortes mais qui n’ont d’autre but que de donner envie de lire les prochains numéros. La conclusion prend donc parfois des formes de bande annonce alléchante pour la suite, tout en restant uniquement à l’état de promesses.

En tout cas, tout va très vite dans ce Green Arrow #1. Cependant Ben Percy peut se le permettre car il utilise habilement des éléments déjà connus de la mythologie de l’archer. Entre le retour de personnages importants et une intrigue qui revient aux sources de ce qu’on aime chez le personnage, l’auteur laisse le lecteur en terrain connu. Néanmoins, jamais ce numéro ne donne l’impression de faire totalement dans la redite. Ce qui est raconté ici est alors assez intéressant pour tenir, seul, debout mais l’impact du numéro est néanmoins décuplé pour les connaisseurs de l’univers de Green Arrow.

Pour la partie artistique, Otto Schmidt se montre, lui aussi, en grande forme. Avec un découpage nerveux qui apporte des variations de rythme intéressantes dans la narration, un trait relâché et plein de dynamisme, l’artiste joue un rôle majeur dans la réussite que représente ce premier épisode. Il parvient, en plus, régulièrement à rendre ses personnages iconiques sans jamais tomber dans la surenchère et en faisant preuve d’un vrai sens du design. Finalement, l’ensemble donne parfois l’impression d’être face à un animé. Certes, l’artiste a quand même tendance à abuser d’arrière-plans vides et de s’en remettre à des couleurs unies pour faire illusion. Seulement, là encore, en se chargeant lui-même des couleurs, il crée des atmosphères réussies aussi bien dans les environnements de jour que de nuit.

Après ce premier numéro, l’objectif de Ben Percy semble plutôt clair : faire du neuf avec du vieux. Avec la mise en avant d’un aspect social, le retour de plusieurs éléments qui ont fait le succès de l’univers de l’archer et quelques idées intéressantes, l’auteur réussi pour l’instant son coup. Même s’il se nourrit largement des grands moments du passé de son personnage, Percy parvient à éviter de tomber dans un délire nostalgique qui serait mal venu. Reste alors ce cliffhanger qui laisse, à la fois, beaucoup d’espoir pour la suite mais aussi un sentiment de crainte de voir tout ça s’effondrer si ce n’est pas traité correctement. Malgré tout, en l’état, il n’est pas insensé de se montrer très optimiste !