Review VF – Batman Univers #4

Les points positifs : Un bon intérim sur Batman. Un numéro de Grayson émouvant. Gleason a pris ses marques sur Son Of Batman ! Les points négatifs : Un léger coup de mou sur Detective Comics... Batgirl ne concerne plus tellement que les fillettes de 10 ans.

Batman #43

• Scénario : Scott Snyder, Brian Azzarello– Dessins : Jock – Colorisation: Lee Loughridge

Pas de Bat Chappie cette semaine. A la place un excellent numéro signé Azzarello et Jock, je suppose que le nom de Snyder n’est là que pour la frime, ou parce que l’histoire se raccroche vaguement à l’arc en cours, car  le style est aux antipodes du style Snyderien.

Et c’est là que l’on se rend compte que si le run de Snyder et Capullo peut être agréable par moments, une excellente histoire de Batman ça fait plaisir. On retrouve un Batman proche du terrain et social qui, et oui mesdames et messieurs sous vos yeux ébahis, enquête ! Et ne se contente pas de distribuer des bourres pifs en suivant des indices prémâchés avec une technologie qui ferai pleurer Horatio Caine sous ses Ray-Ban…

Bref, celui ci enquête sur la mort d’un jeune garçon peu après l’An Zéro, une mort apparemment banale (si cela existe), mais qui va valoir le coup que Batman se penche dessus et l’élucide. C’est un Chevalier Noir presque humain et délicat qui transparaît dans ce numéro, c’est très inhabituel, mais franchement rafraîchissant…

Au dessin, c’est Jock, et là tout est dit. Si vous avez aimé Black Mirror, vous adorerez ce numéro ! Sinon…. Bon les gars franchement ! Pour ne pas aimer, il faut le faire exprès ! Un mot aussi sur la superbe colorisation de Lee Loughridge absolument magnifique ! Un super numéro, qui loin de remplir un instant de pause des titulaires sur le titres, nous fait presque regretter  le retour des titulaires. Un intérim plus que réussi, quoi !

Episode flashback mettant en scène le personnage de Bruce Wayne sous le costume de Batman, ce numéro est tout à fait efficace et permet de faire une pause fort bienvenue au milieu de l’arc Endgame.

Brian Azzarello assure avec brio l’interim, et il est épaulé au dessin par le talentueux Jock. Cette association est fort bénéfique au titre et l’on découvre une histoire à l’ambiance résolument proche du polar noir, qui nous présente un peu le personnage de Mr. Bloom, nouveau méchant assez mystérieux, que l’on commence à découvrir dans Endgame.

L’atmosphère est parfaite et l’on recolle enfin à une vision tout à fait classique de Batman, avant de retomber dans le Snyderisme de base. On a au moins eu droit à une histoire intéressante avant de retrouver notre pote Gordon en armure …

Detective Comics #44

• Scénario : Brian Buccellato – Dessins :  Fernando Blanco– Colorisation : Brian Buccellato

L’épisode conclusion tant attendu. C’est propre, c’est net. La présence du « à suivre » à la fin n’est pas si important. On conclut avec la mort de Yip et si vous êtes attentifs, vous vous êtes doutés depuis un moment déjà que cela se passerait de cette façon. C’est à la fois assez classique mais ça fait son effet. Je valide. Il ne pouvait en être autrement. Un peu de facilité quant aux manigances qui ont menée jusqu’au dénouement. A se demander si ce n’était pas trop long pour en arriver là. A savoir, un nouveau statu quo pour Bullock et sa nouvelle partenaire.

Le robot géant qui ressemble à un Joker fait un peu référence à Gordon de Batman Begins : la surenchère. Donc un BatBot a droit à son JokerBot. Qui est aux commandes… j’aurais presque préféré un personnage lambda représentant vraiment la « rue » comme La Fille du Joker le dit si bien.  Pour info, c’est une barjo qui s’est cousue le visage du Joker sur le sien. Donc son absence dans sa dernière apparition, sur son visage, est une faute pour quelqu’un qui bosse dans l’industrie. On se renseigne, mille diou!

Et puisque je parle dessin, ils sont toujours du même acabit, ils font le job et l’action. L’ambiance y est bien respectée. Néanmoins, Jim apparaît trop jeune, et la vanne sur l’iroquoise m’a plu. Et pour info, si on veut cacher un fusil sniper, ce n’est pas « sous » la planche pour qu’il soit vu des spectateurs en-dessous mais « sur » pour qu’il soit justement caché. Bonne conclusion quoique simple et arc trop long. Dommage

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Conclusion de cet arc, qui met en avant les personnages d’Harvey Bullock et de sa coéquipière historique, Renée Montoya. C’est plutôt efficace dans l’ensemble et l’on sent une volonté de créer une nouveau statu quo.

On regrettera toutefois quelques éléments un peu trop faciles. On se débarrasse trop facilement du personnage de Yip, qui avait pourtant du potentiel. De même, l’épisode souffre un peu de la présence d’un robot Joker, opposé au nouveau Batman armuré. Ce n’est pas aussi intéressant que les épisodes précédents, mais le personnage de Bullock parvient toutefois à rattraper le niveau. L’ambiance reste intacte et le graphisme est toujours aussi efficace.

On se plaît donc à la lecture de ce numéro, mais on peut regretter un peu cette petite baisse de régime, qui n’est pas scandaleuse, mais vient rompre un peu avec le sérieux et le côté très “polar” de la série.

Robin : Son Of Batman #4

• Scénario : Patrick Gleason – Dessins : Patrick Gleason – Colorisation: John Kalisz

Quatre numéros plus tard, Patrick Gleason prend un appui plus solide dans son écriture et livre un récit qui ne cesse de s’enrichir. Son Damian en petit héros hanté par un passé honteux est toujours réussi, servi par une caractérisation aussi attachante que d’habitude, et un style propre à l’artiste qui enchaîne les ambiances, la contemplation et le dynamisme.

Deathstroke est ici convoqué parce que les vrais aiment la tatane et la bière (non ?), les couleurs sont splendides et la narration visuelle de Gleason fait toujours son effet dans les scènes d’action. Dans l’ensemble la série est une suite complète de Batman & Robin et un de ces moments de comics où un personnage secondaire sort de l’ombre, et à ce titre participe avec Grayson ou aux débuts de Batgirl (il y a longtemps) à une diversification des bat-séries agréable dans cette proposition plus mystique façon Son of the Demon. Les quelques moments d’humour fonctionnent, Damian a la classe, Goliath est grand, rouge et poupi (la prose de ces reviews s’améliore de mois en mois, c’est fabuleux), c’est du tout bon.

Robin: Son of Batman est un titre solide, qui commence à prendre ses marques. L’intrigue est tout à fait maîtrisée et l’on tient là un récit efficace, servi par une caractérisation réussie du personnage de Damian, qui est franchement attachant.

L’épisode est parfaitement rythmé et l’on ne s’ennuie pas une minute. On apprend quelques nouvelles informations sur le passé du jeune Wayne et l’on sent que la série est tout à fait ambitieuse. Les scènes d’action sont très réussies et Patrick Gleason parvient à prouver son talent de scénariste, qui s’ajoute à ses dessins, toujours d’une qualité exemplaire. Tourner les pages de ce comic book est un véritable plaisir. Un seul regret cependant : on sent qu’il s’agit d’un titre qui se lira beaucoup mieux en album relié, mais ça reste franchement bon.

Batgirl #43

• Scénario : Cameron Stewart, Brenden Fletcher – Dessins : Babs Tarr- Colorisation:  Serge Lapointe

Barbara doit jongler entre ses deux vies et organiser un mariage tout en essayant de résoudre des crimes liés entre eux. Pourquoi pas. Après tout, c’est ce que j’aime, la vie de super-héros et sa vie « normale ». Mais il manque quelque chose. Ce n’est pas clair dans les dialogues, on ne sait pas si Alysia sait pour Barbara ou pas. D’abord si, puis non. C’est pas clair. En plus, on a d’abord un triangle amoureux qui s’installe, mais qui se résout presque dans le même épisode.

Le combat de l’épisode, c’est contre un tigre, idéal pour la dessinatrice de nous régaler en positions acrobatiques bien mises en scène, mais presque anecdotique. De plus, j’ai trouvé que vu son gabarit, Batgirl gère un peu facilement le gros chat. Ah ! Oui ! La moto valise ! Je rappelle que la série était un retour aux sources avec du faible budget pour Barbara après la destruction de ses biens. D’où le costume « cheap » dans sa construction. Alors la moto valise mais un simple cuir comme protection… pas logique. Même si je trouve la moto valise cool et la façon mode d’emploi de la présenter amusante. Néanmoins, j’ai vraiment apprécié le côté « enquête » et la Batgirl adjointe. Je persiste à dire que Luke Fox est un ersatz de Dick Grayson qui, n’étant pas disponible à cause de sa propre série, est remplacé. C’est dommage.

Comme je le disais, c’est beau visuellement. Il y a du style et du style vestimentaire. Barbara et ses amies s’habillent de vêtements divers. La dessinatrice, Babs Tarr, s’éclate vraiment et ça se voit. En somme, un épisode correct et très agréable à lire mais plein de maladresses d’écriture selon moi.

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Dans Fantômette ce mois-ci, un tigre s’est échappé. Clover et Alex seront-elles de taille à vaincre l’animal ? Pendant ce temps, les amies de Sailor Moon organisent le mariage de son ex colloc, et un cliché de geek rencontre un cliché de sidekick alors que, oh mon dieu, y a encore plein d’autres tigres en fait !

En dehors de ces considérations secondaires (si le scénario de la série passionnait qui que ce soit, y a longtemps que Stewart serait parti), le trait de Babs Tarr évolue d’épisode en épisode vers un léger relâchement dans les visages ou la finesse générale des débuts de la série. Ici plus encrée, vers un rendu cartoony où la colorisation remplit pas mal les fonds, l’ensemble n’a jamais autant ressemblé à un blog BD – de qualité, mais un blog, c’est gratuit – qui commence à descendre vers un aspect bâclé grandissant.

Difficile de ne pas se dire avec la restrospection des choses que l’équipe avait déjà prévu de filer chez Image faire d’autres parodies de Cat’s Eye colorées. La série peine à se relever sur le plan de l’écriture, et le dessin qui reste joli sent le manque de finitions. Bref, rien ne va plus au royaume du Ranger Rose, et comme les auteurs, certains d’entre nous ont hâte que ce soit terminé.

Grayson #12

• Scénario : Tim Seeley, Tom King – Dessins : Mikel Janin – Colorisation: Jeromy Cox

L’épisode plein d’émotions, de cascades, de punchs(-lines), de références, les mégas retrouvailles de Dick et ceux qui le croyaient mort.

Alors vous me direz qu’il faut s’y connaître pour ces références car je ne suis même pas sûr de les avoir toutes retrouvées. Chaque phrase provient d’un ancien numéros, New 52 ou avant, Tom King l’a confirmé. En plus la traduction pouvant différer, ça rend la tâche plus délicate. Néanmoins, vous êtes à l’épisode douze, vous devriez être habitués aux multiples références qu’apporte la série Grayson. On a même le retour du code déjà vu dans l’épisode Futures End. On pourrait se dire que ce n’est pas accessible mais en réalité, pas du tout. L’épisode se lit très bien sans connaître les références. Cela fait juste des easter eggs, des bonus à redécouvrir. Un genre de jeu de piste. On voit donc ici les liens entre les membres de la Bat Famille avec parfois des non-dits très clairs. Retrouvailles assez attendues entre Dick et Barbara, cette dernière faisant le lien avec la précédente fois où ils s’étaient croisés, et entre Dick et Damian qui se croyaient mutuellement morts.

Mais tout cela s’inscrit dans la continuité de notre intrigue. Dick reprend les commandes. Encore une fois, Bruce Wayne est absent, il démontre sa position de leader et digne héritier sans pour autant reprendre la cape. Et ces retrouvailles ont un but bien précis. Descendre Spyral. On notera le problème qu’apporte la série Batman & Robin Eternal, on ordonne à Dick de ne plus faire d’aller-retour en dehors de Spyral à l’avenir… mais bon, DCYou, tout ça, continuité on s’en arrange, c’était la consigne il me semble.

Les dessins parfaits de Mikel Janin soulignent les scènes. Des flashbacks en fond très beaux rappelant bien les événements. Ils mériteraient tous de ne pas être seulement des fonds mais au premier plan. Certains trouvent que les Bat-boys se ressemblent, je ne suis pas d’accord. Je vois les nuances de visages. Mais, Babs prend un coup de jeune sans le masque, dommage. Seul regret, pas assez d’espace pour étoffer ces retrouvailles par personnages. On voudrait presque un épisode par personnages comme on a pu le voir dans Batman et Robin et la recherche de Damian. On a même la petite touche d’humour habituelle avec un court antagoniste. Si vous n’avez toujours pas compris que c’est vraiment une excellente série qui restera même avec des Crisis, je vous le dirai encore le mois prochain.

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Attendu que ce numéro est probablement l’un des (si pas “le”) meilleurs de la série Grayson, l’éloquence du type au dessus – qui, et c’est à savoir, a envoyé une bague de fiançailles à Tom King. Le colis traverse actuellement l’Atlantique, réponse de l’intéressé au prochain épisode ! – devrait suffire à vous en convaincre.

Soyons donc plus larges : qu’est ce qu’un bon numéro ? Qu’est ce qu’un numéro, d’ailleurs ? Qu’est ce qu’un comics et pourquoi y a encore des gens qui disent “comix boox” ? Pourquoi les cosplayeuses Harley Quinn tentent aussi rarement la version Bombshells en hiver ? A l’époque du slip de Superman, est ce que vous vous êtes déjà demandés si le gars en avait un en dessous le collant aussi ? Pourquoi y a t il un camion à côté de l’Aquaria dans Pokémon Rouge ? Et y a quoi de tellement difficile dans le fait de faire du bon café aux Etats-Unis ? C’est quoi, leur eau qui est pas assez dilluée ? On est quand même dans le pays qui a inventé le commerce triangulaire, sérieusement ! C’est pas comme si la Colombie était à deux pas avec les meilleurs champs du monde. Tout ça pour quoi ? Un café dégueulasse. Et George Clooney alors ?

Bref, tout ça nous prouve bien la qualité de ce numéro, équivalent de Batman & Robin #8 dans l’attachement aux personnages, et réponse au Grayson : Futures End (génial aussi, real talk), bien écrit, juste, sensible, profond, superbement illustré et gavé d’amour pour les personnages de Gotham. Et arrêtez d’aller chez Starbucks, sérieux, y a aussi du wifi en bibliothèque et ils vous laissent prendre votre thermos.