« La Moldavie, c’est nul à chier ! » – Moses
- Réalisation : Robert Schwentke – Production : Lorenzo di Bonaventura, Mark Varhadian
- Scénario : Jon & Eric Hoeber
- Acteurs : Bruce Willis, Mary Louise Parker, John Malkovich, Karl Urban, Morgan Freeman, Helen Mirren, Brian Cox
Hauts les cœurs les amis, puisqu’après une semaine à énumérer les ratés des adaptations DC Comics, nous allons aujourd’hui parler d’une adaptation DC Comics ratée. « Ah, super. Mais du coup, c’est pareil, pourquoi tu fais une césure ? » très bonne question, lecteur passionné. Voilà en quoi le film Red de Robert Schwentke est différent des autres – jusqu’ici, cette semaine thématique s’est plutôt attachée à décrire les films qui, d’une manière ou d’une autre, ont trahi l’essence, l’esprit ou les qualités des héros qu’ils adaptent, pour proposer une version souvent américanisée, aseptisée, hollywoodisée des héros de l’imprint DC. Le film dont il est question aujourd’hui, quoi qu’il trahisse aussi l’esprit du comics original, n’est pas forcément mauvais. L’oeuvre d’origine est en plus plutôt anecdotique. En cela, la question « on est obligés d’en parler quand même ? » vous brûle certainement les lèvres, et la réponse est simple : non. Mais, j’ai envie.
Le film Red repose sur un ensemble humain assez amusant pour les passionnés d’adaptations. On a d’abord Bruce Willis, qui a joué dans Sin City (1 et 2) et Clones, un film pas terrible tiré d’un comics, Morgan Freeman, qui, au delà de la trilogie Dark Knight a aussi fait Wanted, là encore un film médiocre tiré d’un comics, John Malkovich de Jonah Hex, Julian McMahon des deux premiers 4 Fantastiques, avec à la caméra Robert Schwentke aussi responsable d’R.I.P.D. (là, faut l’avoir vu pour comprendre), et produit par Lorenzo di Bonaventura, aussi en poste sur la saga Transformers. Un panel intéressant (qui nous apprend l’utilité d’IMDb) avec Helen Mirren, Mary Louise Parker et, oh, Karl Urban, qui a joué Judge Dredd récemment. C’est cool.
L’histoire du film se base sur un agent des services secrets à la retraite, tout à coup pris pour cible par le gouvernement, qui cherche à l’éliminer suite à une mission accomplie il y a des années. Le scénario qui jusque là suit le déroulé du comics (qui raconte la même chose sans l’humour, les personnages, la résolution, les deux tiers des scènes) se présente comme un script typé d’agent ou de militaire trahi par sa hiérarchie. Comme dans Salt, par exemple, aussi produit par Lorenzo di Bonaventura, ou Shooter, produit par Lorenzo di Bonaventura. Ou G.I. Joe 2 qui, oh, sac à papier, encore lui, tiens donc. Toujours dans les bons coups, ce Laurent de la Bonne Aventure.
Par dessus cette base posée par Warren Ellis dans le comics de WildStorm, le film utilise l’idée d’un agent à la retraite comme terrain pour l’humour (sur les vieux). Avec une folie de personnages secondaires, pour la plupart de jolies gloires passées du cinéma, l’ensemble s’oriente vers un tournage familial, sorte d’Expandables du troisième âge. Ce qui fait rire (pendant trente bonnes minutes !) et porte quelques scènes, sur le capital sympathie de ses interprètes. Le récit progresse sans faire de vagues, véritable modèle d’écriture que vous pouvez comparer à toute une batterie de films sur le même thème (éculé), sans le dynamisme moderne ni le côté vraiment parodique qui manquerait pour vraiment avaler le truc. Si le montage enchaîne les effets, le rythme perd en ressenti dans les nombreux moments où le réalisateur semble prendre son sujet au sérieux. Karl Urban est un parfait exemple du problème, jamais amusant au fil des deux heures de film (au passage, je laisse ce visuel pour les fans de Star Trek ancienne génération).
A dire vrai, cette critique me pose problème, étant assez peu consommateur de divertissements du genre. Vu de l’extérieur, Red m’apparaît comme le bon coup flairé par un producteur pour faire un film divertissant – sans plus. Capitaliser sur l’affect du public auprès des acteurs en présence, et le côté déconne d’une bande de vieux se prendre pour l’Agence Tous Risques, à une époque où les générations se renouvellent dans le cinéma grand public (d’action, en particulier). Sauf que tout ça est emballé dans un scénario abécédaire – il aurait été plus drôle d’en faire une vraie parodie ou un film violent à la Kick Ass. Malgré quelques bonnes scènes d’action, Red est édulcoré par et pour le cinéma. On entend le crissement du popcorn entre les dents du public à chaque silence, assorti des rires du groupe d’adolescentes au fond de la salle qui prennent des selfies pendant la séance et qu’un petit vieux se met à ronfler au troisième rang en sursautant à chaque détonation. Bref, un moment de cinéma comme il en existe peu.
En soi, est-ce si grave ? Vu les têtes pensantes et le pédigré du metteur en scène, le projet annonce la couleur. Tout ce qu’on demande à des films comme Red, c’est d’être divertissants. Des actionners drôles, légers, sympathiques, qui ne servent qu’à occuper une soirée pizza-bière, un dimanche après-midi ou une fin d’anniversaire dans un état second. L’oeuvre d’origine, loin de figurer au panthéon des grands moments de Warren Ellis, n’amène pas la question « est-ce fidèle ou non ? ». Si ce n’est la présence au générique du logo DC Comics, ce film n’est pas une adaptation, juste un moment de détente sans prétention, pas le meilleur film du monde, pas le pire non plus.
C’est un peu ça le problème, cela dit. Ce film ne sert pas à grand chose. Il y en a des plus drôles, en particulier dans le genre du pastiche de l’espionnage ou de l’actionner. D’autres films « humour de vieux », d’autres moments où des héros ridés se retrouvent à l’écran pour un dernier baroud d’honneur (et d’argent). Au cumul, le succès du film m’inquiète – le public semble avoir été très réceptif, là où là où le produit final n’est qu’un de plus à empiler sur l’étagère des moments de rien d’une salle de cinéma. Il y a eu une suite, et un troisième en projet. Si cela permet à Bruce Willis de payer son loyer sans devoir faire un Die Hard par an, tant mieux. Mais, tel quel, je ne sais pas si le Red passe pour meilleur qu’il n’est ou si c’est le public qui devient de moins en moins demandeur. Parce qu’en fait, bah… Sans être méchant, c’est moins bien filmé que Wanted, quoi.
Bref, c’était Red, et c’était le dernier ratage de cette semaine DC. Que faut il en retenir ? Qu’une adaptation de comis peut complètement s’éloigner du comics pour réussir à faire un truc sympa ? Que le public Américain aime bien voir des vieux se prendre pour des jeunôts, et donc : go Harrisson Ford pour Indiana Jones 5 ? Que Bruce Willis devrait se dépêcher de jouer Max Payne au cinéma avant d’être définitivement has been et qu’on caste Chris Pratt pour un reboot de Die Hard ? Ou bien simplement, que cette conclusion en gras est débile et qu’on devrait sonner le clap de fin ? A vous de voir, en attendant rendez-vous tout bientôt pour les trois derniers (bons) films de DC Comics !
Vous avez bientot fait le tour des films adaptés de DC/vertigo, si vous voulez je peux vous conseiller le film the losers ou superman 4 si vous etes en manque de films merdiques
Le but de cette thématique est de donner une existence « textuelle » aux adaptations sur le site (pour l’aspect encyclopédique). Maintenant, les suites du genre superman 2, 3, 4 ou même Red 2, je pense qu’on va s’en passer.
Là il ne reste que The Losers, Watchmen et V, avec peut-être Swamp Thing 2 si j’ai le temps.
Pour les 3 films restants je parie sur Watchmen et V for Vendetta mais pour le dernier je sèche. Peut-être Dredd ou The Losers (bien sûr le chef d’oeuvre BvS a déjà eu une review donc ça peut pas être lui).
Attention tu as osé faire du sarcasme sur le chef d’oeuvre du grand Zack Snyder, tu vas te faire tirer les oreilles par les chiens de garde de DC planet.
J’ai adoré BvS mais ça m’empêche pas de troller un peu ^^
Attention, réaction de chien de garde : ouh ! Oulah ! C’est pas bien, hein. Attention. Faut pas, comme ça, dire des trucs, que… Alors, hein. Que je t’y reprenne plus.
Dredd, on ne peut pas, même si le personnage a eu un passage par DC (autrement faudrait aussi faire Tank Girl, et j’ai pas le courage). C’est bien The Losers en troisième, qui proportionnellement à tout ce qui a été évoqué jusqu’ici, reste (un peu) mieux.
Y a que moi qui trouve le terme « film américanisé » un peu méprisant et surtout peu approprié pour parler de manière négative d’une industrie qui est, justement, américaine (le comics pour ceux qui suivent pas dans le fond) ?
Ca dépend comment tu prends le terme.
C’est peut-être plus dans le sens « hollywoodisé » que juste géographique non ?
Standardisé reste un mot plus approprié. Americanisé esg surtout associable avec un film non américan ou une oeuvre non americaine que hollywood adapterait à sa sauce.
Vu que ce passionnant débat sémantique a l’air de passionner tout le monde (le temps que vous avez à perdre les gars, c’est… Violent ^^), je signale à ceux qui l’ignoreraient que Warren Ellis est britannique. Tout comme le personnage de Constantine en comics, à l’inverse du film. Ou Andy Diggle, scénariste des Losers, adapté par un studio Américain.
Bref, je vais vous demander de faire un effort et d’aller au delà de cette énorme, monstrueux abus de langage et de passer aux phrases qui suivent le premier paragraphe. Vous verrez, c’est bien quand vous allez plus bas.
On est juste en train de débattre hein. Pète un coup. ;)
Passionnant sujet de débat ^^ cela dit, je t’ai juste répondu, pète un coup.
C’était pas une vanne, pète vraiment un coup, ça te détendra. Bref, pas la première fois que je remarque ton esprit obtus. Ne pas prendre tes lecteurs pour des truffes qui ont du temps à perdre en leur demandant de faire des efforts pour un simple micro débat inoffensif serait la moindre des choses. Bref, je t’aime quand même, la vie est belle.
Mais moi je t’aime pas forcément ^^
Tu t’exprimes dans les commentaires, je te réponds. C’est ça « la moindre des choses ».
Maintenant, si t’as l’impression de passer pour une truffe, pose toi des questions, perso, je n’ai pas l’impression de t’avoir insulté. Si tu veux me catégoriser, fais toi plaisir, je suis ravi d’être une soupape de détente pour les gens qui aiment se braquer ^^
Tu fais le malin, mais tu sais très bien ce qui est mis en cause dans ton intervention agressive et anti-débat et par la même occasion condescendante.
Ne soit pas aussi naïf que tu voudrais le faire paraître, il n’y a rien d’innocent dans tes formulations déclamatoires.
« Vu que ce passionnant débat sémantique a l’air de passionner tout le monde (le temps que vous avez à perdre les gars, c’est… Violent ^^) »
« je vais vous demander de faire un effort et d’aller au delà de cette énorme, monstrueux abus de langage et de passer aux phrases qui suivent le premier paragraphe. Vous verrez, c’est bien quand vous allez plus bas. »
Donc bon, niveau braquage, irrespect et cie… hein…
Ça sera tout pour moi, si tu ne comprend pas que tu ais pu être insultant d’une manière ou d’une autre, autant passer à autre chose. Joyeux noël.
Merci ! Pareillement ^^