Après un Off My Mind focalisé sur les valeurs brisées du Dark Knight sous forme de liste de récits, pourquoi ne pas se focaliser sur les valeurs telles qu’elles sont en général ? On se penchera ici sur les manières d’aborder les valeurs de quelques façons, après avoir établi le point de vue d’une personne extérieure à la « culture pop », regardant ce que la télévision accepte de lui montrer et de lui apprendre (ce qui est un bien grand mot). Pourquoi donc un coup de gueule tel que celui là ? Tout simplement pour voir ce que l’on veut nous montrer, avant de voir ce que l’on peut découvrir et ressentir à travers certaines pages prises en exemple quelques paragraphes plus bas. L’objectif étant de donner conscience à une personne extérieure qu’un intérêt réside derrière tout ces préjugés, comme celui d’ouvrir les yeux à un lecteur, pointer du doigt cette lecture et réaliser ce que l’on a apprit de cet univers et l’influence de cette culture sur notre propre personne.
1. Des comics et des hommes |
2. D’un oeil à un autre |
3. L’étoffe d’un héros |
4. Ma Loi, mon Pays ! |
5. Apprends à me les briser et fais moi rêver |
6. Poesía sin fin |
1. Des comics et des hommes
Les comics sont bien trop souvent associés à des histoires de super-héros. Mais il est bien difficile de les en dissocier, tant ces héros sont nombreux, et les idées reçues attachées à ces personnages en collants. Vus comme indignes du moindre intérêt aux yeux d’un jury d’Angoulême, les super-héros restent et resteront ces personnages nombreux qui n’attendent que quelqu’un se retrouvant à travers leurs actions, leur manière de penser, les valeurs qu’il défendent et qui font d’eux des héros. Les personnes extérieures à ce milieu passeront devant sans oser regarder ne serait-ce que la couverture, se limitant à leurs habitudes, pour qui la curiosité est « un vilain défaut », à moins que l’ignorance ne soit la meilleure des qualités. Ce genre de personnes à penser tout savoir, tout connaître, grâce à des connaissances générées à partir de préjugés qui limiteront une forme de discussion à « des types en collants, dans des histoires violentes. Non, je ne lis que de la bande-dessinée française. Cela fait longtemps que j’ai arrêté les manga. » (inspiré de faits réels). Pourtant, cela est dû tout d’abord à la diffusion du point de vue de la masse populaire. Les comics, c’est compliqué, qui oserait se lancer là-dedans ? En revanche, un aspect philosophique et pédagogique se cache derrière tout cela, qui amène quelques articles plus ou moins intéressants. Tout d’abord un article sur la sémiologie du super-héros « Comics : Les super-héros décryptés par la sémio » qui était assez intéressant, plus pour la description de ce qu’est la sémiologie, et qui a été très bien résumé en une seule citation d’Umberto Eco « Le sémiologue est celui qui voit du sens, là où les autres voient des choses ».
Une autre œuvre publiée, sobrement intitulée « Super Héros et Philo » reste une vaste arnaque au vu des éléments étudiés restant à la surface même du sujet étudié et ne fait que définir les notions connues de la philosophie que l’auteur a associé à un élément du super-héros classique. Chez l’un comme l’autre, on apprendra qu’un super-héros varie d’un personnage à un autre, qu’ils ont des origines différentes, que certains portent un masque, que d’autres non. Qu’il dégage alors une image de confiance en soi, chez un autre, un désir de se cacher des autres. Bref, l’on s’approche plus de l’étude d’une thématique en général, plutôt qu’un traitement d’un personnage en lui-même.
C’est avec la diffusion d’études de ce genre que le petit Français cherchant son quota culturel pour sa propre satisfaction, habitué à se faire manipuler par ses médias favoris (coucou BFMTV), mangera bien des papiers remplis de stéréotypes du genre. Même si les études sont bonnes, que l’article est bien écrit, le traitement cohérent, il reste axé sur une direction assez générale qui fait que, finalement, le lecteur ne sera pas plus avancé sur ce que représente un super-héros et ses variations. Avant qu’on me balance ça au visage, je ne dis pas que je suis la personne appropriée à une tâche de ce genre. Mais, faute de mieux, notre français moyen resterait dans son canapé face à sa télé, à manger les informations qu’on veut bien lui livrer. Pour revenir aux comics, ces écrits manquaient de rêve, manquaient de la dimension qui m’a toujours fait voyager et qui fait que je nourris un amour continu pour mes personnages préférés.
Le sujet est vraiment intéressant, du beau boulot ^^
»Préparez les mouchoirs, parce que bordel, il y a de ces valeurs qui sont belles à en pleurer, l’amitié en l’occurrence. » J’en ai une douzaine de boîtes prêtes. lol lol Comme toujours j’aime beaucoup les développements que tu fais. Beaucoup de sujets abordés. Je reprendrais celui de Wonder Woman/Superman. Une relation complexe, outre le thème que tu as abordé les concernant, il aurait celui de ce lien qui concerne leurs »divinités », unique chez le S-H. Qu’il ait consommation ou pas, leur relation demeure indéfectible dans le sens de leur compréhension mutuelle allant au-delà du discours politique/social/culturel; la force qui réside dans cette relation demeure et demeurera ce platonisme récurrent de ces dernières années(post-Bronze Age), qui se différencie de la relation avec Lois Lane/Superman, mais se rapprocherait plus de la relation Lana Lang/Superman. La plus belle représentation et de sa signification entre WW/Kal-El est dans ces quelques cases qui apparaissent dans »Kingdom Come », par Waid et Ross(sortez vos mouchoirs avec cette case quand on voit WW déplacé une mèche de cheveux de Kal-El de son front lol lol). Dans cette représentation Waid et Ross ont donnés une synthèse de ce que représente ce symbole entre deux divinités, qui se perpétueras jusqu’à aujourd’hui. De même, ce n’est pas anodin qu’on ait choisit WW et non Batman pour retirer Kal-El de son isolement/retrait(une autre thématique, celui du Héros qui se retire de la vie publique, comme de la disparition d’un dieu: Superman se retire ainsi, quand il se sent dépasser par les choix d’une humanité qui se recherche de nouveaux dieux. On est en pleine tragédie).
Il aurait tellement de choses à dire. Tu m’incites à réfléchir, j’ai pas de chances de pouvoir réfléchir comme ça dans mon entourage lol lol Perso, cette citation me rejoint beaucoup concernant Kal-El »L’essentiel est invisible aux yeux ». Tout l’enseignement qu’il a eu de ses parents fermiers se retrouvent là.
Merci Crazy. C’est vrai que le couple Superman/Wondy est intéressant, on a une lecture biblique avec cet aspect Adam et Eve. Par le fait qu’ils se trouvent au dessus d’un monde qu’ils survolent au point de ne presque plus y porter une quelconque attention par une forme de lecture graphique (être un super-héros et ne pas porter attention aux victimes, c’est un poil compliqué). Le couple est souvent représenté seul, à part, et de plus par les décors de Thémyscira, l’on met facilement les personnages en lien avec ce monde de divinités et de représentations possibles plus ou moins ressorties par l’histoire racontée.
Malheureusement, j’ai toujours trouvé que ce couple n’a jamais creusé l’une de ces idées (du moins, surtout dans la série leur étant consacré).
Je te rejoins pour Kingdom Come, et cette citation, j’ajouterais même le titre du livre/BD de McCloud « L’art invisible », qui ferait un beau lien entre les valeurs de ces héros, et l’analyse que l’on peut faire chacun de son côté de cet art qu’est la bande dessinée que McCloud a si bien su déchiffrer et expliquer, morceau par morceau, pour donner à ses curieux lecteurs les outils pour arriver à ce genre d’analyse et de réflexions sur tout ce que peut transmettre quelques unes de ces pages.
Heureux de t’inciter à ces réflexions (et certainement à d’autres) !