The Script of #3 : William Moulton Marston, Féminisme et Bondage

1. Ladies, Women and Girls

2. Girls Get Busy

3. Plea For Peace Take Action


Plea For Peace Take Action

Stab

1947-Marston-Photo

It’s too bad for us « literary » enthusiasts, but it’s the truth nevertheless — pictures tell any story more effectively than words . . . If children will read comics . . . why isn’t it advisable to give them some constructive comics to read?.

Sous l’ère Marston, les ventes de Wonder Woman se chiffrent à plusieurs millions. Le succès de l’héroïne se cumule à celui d’autres personnages féminins de l’époque, et devient la figure de proue d’un DC au sommet des ventes avec Superman et Batman, seuls concurrencés par l’Amazone et le Captain Marvel de Fawcett. Un événement marquant va cependant interférer avec la course de l’Amazone, lorsqu’en 1947, Marston décède des suites d’un cancer de la peau. Privée de son géniteur, Diana est confiée à une famille d’accueil, en la personne du tuteur Robert Kanigher, qui va peu à peu déconstruire l’iconographie scandaleuse déployée par Marston pour s’orienter vers le style plus calme et traditionaliste de l’Après-Guerre.

Le travail réalisé par Kanigher déplaît aux fans de l’héroïne : Steve Trevor prend une place plus importante, Wonder Woman devient un personnage plus identifiable en tant qu’héroïne féminine de son temps (à savoir, plus proche du modèle Américain standardisé) et l’absurde du silver age commence à se faire sentir. Le dernier coup de marteau est posé sur le cercueil de Marston lorsque, en 1954, un psychiatre du nom de Fredric Wertham publie Seduction of the Innocent, un ouvrage polémiste à charge contre la BD Américaine dans son ensemble. Le livre accuse publiquement Diana d’être un modèle déviant pour les jeunes filles, en plus d’être la métaphore affichée d’une homosexualité déviante.

Réformé sous l’impulsion du Sénat, National / DC Comics se tourne alors vers les directives du Comics Code Authority et expurge la série Wonder Woman de tout contenu jugé dangereux. Diana ne ressemble plus en rien à ce que le clan Marston avait imaginé, et s’écoulent des décennies d’une longue traversée du désert ou l’héroïne sera assassinée par la critique, jusqu’à être récupérée par la presse féministe des années ’70. Un retour en grâce tardif, mais suffisamment bien placé pour voir l’héroïne sauvée du vivant de son binôme maternel, Olive et Elizabeth.

Love Thing

ladygeekgirl.wordpress.com_

There isn’t love enough in the male organism to run this planet peacefully.

En définitive, la carrière de William Moulton Marston et de ses deux épouses dans la sphère des comics commence et s’arrête à Themyscira. Une utopie constatée, porteuse des idées d’un couple en marge, à l’avant-front du droit des femmes et préfigurant du statut des travailleuses et combattantes de l’égalité d’aujourd’hui et demain – belle idée que celle d’une communauté pacifiste et ouverte d’esprit, un peuple d’Amazones échappant à la brutalité du monde masculin, la métaphore d’idées survenues dans un contexte où le monde moderne aurait des allures de science-fiction.

Si Marston est fréquemment mis de côté dans la galerie des auteurs qui ont compté, l’influence de son personnage et de ses convictions auront porté à travers soixante-quinze ans d’histoire un message encore idéaliste dans le présent. Wonder Woman symbolise, plus que le combat des femmes, un pan entier de la culture pop’, qui part de la BD des années ’40 pour aller de la série TV au cinéma, une panoplie de goodies et de boîtes de céréales et des action figures s’empilant sur l’étagère de collectionneurs. Un apparat consumériste à l’image de l’arbre qui cache la forêt : plus qu’une héroïne de comics, Wonder Woman est une héroïne. La suffragette d’avant-garde d’un imaginaire progressiste, pacifiste et profondément engagé pour la lutte des femmes. Son symbole de paix et d’amour résonne encore comme une anomalie dans le paysage brutal des super-héros où les motifs d’affrontement et de sempiternels conflits entre héros et vilains n’a cessé de durer depuis plus de soixante-dix ans.

Après tout ce temps passé, Wonder Woman est finalement devenue la déesse de la Guerre sous l’ère Brian Azzarello. Une messagère pacifiste personnifiant la Guerre ? A croire que l’ambiguïté des croyances du docteur Marston n’ont pas encore tout dit.

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Corentin

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DarkChap
DarkChap
8 années il y a

Un très bon article, particulièrement d’actualité vu la sortie mercredi dernier du Earth One de Morrison, qui emprunte énormément d’éléments aux comics de WMM pour les dépoussiérer (et vu la Xena que devient parfois Diana sous la plume de certains auteurs, c’était bienvenu), ce qui ne manquera pas de surprendre les lecteurs n’étant pas familier des comics du Golden et des idées assez iconoclastes de leur auteur.
Un petit doute sur le post-WMM; j’ai pas lu énormément de Golden Age post-Marston mais j’ai plutôt l’impression que les auteurs l’ayant succédé n’ont pas attendu le Comics Code pour rentrer dans le rang. De même, à ma connaissance, c’est surtout la tentative ratée de Dennis O’Neil pour réinventer Wonder Woman en espionne sans pouvoir à l’image d’une Emma Peel à partir de 1968 qui a été très critiquée, en particulier par Gloria Steinem, icône féministe.
Enfin, pour ce qui est de la conclusion, vu ses Amazones, je crois surtout qu’Azzarello n’a jamais ouvert un comic book écrit par WMM (et en règle générale, qu’il s’en fout un peu de la continuité, le seul contre-exemple qui me vient à l’esprit, c’est son excellent Dr.13)…^^

Winterwing
8 années il y a

Excellent dossier ! J’ai vraiment appris beaucoup de choses. Je salue le gigantesque travail de recherche qu’il doit y avoir derrière des articles pareils (j’avoue que je me rends pas bien compte).

Billy Batson
8 années il y a

Excellent travail, Corentin ! D’autant plus que comme le dit DarkChap, il sort à point nommer compte tenu de l’arrivée du Wonder Woman Earth One.

Brutal Destr0y333r
Brutal Destr0y333r
8 années il y a

Sympa ce dossier. Bien foutu.

Mocassin
Éditeur
8 années il y a

Très bon travail, j’ai appris pas mal de choses, et ça me donne d’autant plus envie de découvrir plus en profondeur le personnage !

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