Review VO – Bloodlines #1

Review Bloodlines #1
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Les points positifs :
  • Un mélange SF/horrifique à l’ancienne
  • Bonne attache au personnage principal
  • Des dessins solides
Les points négatifs :
  • Trop de personnages en coup de vent
  • Rush sur les dernières pages
  • L’esprit 90’s ne plaira pas à tous
  • A-t-on besoin de ce titre chez DC ?

« And here I thought… I needed to take care… of you… » – Graham


  • Scénario : J.T. Krul – Dessins : V. Ken Marion et Sean Parsons – Couleurs Andrew Dalhouse  – Couverture : V. Ken Marion, Jill Thompson (variante)
  • DC Comics – Bloodlines #1 – 06 avril 2016 – 32 pages – 2,99$

Depuis le lancement de DC You en juin 2015, DC Comics s’est essayé à la mode « nostalgique » qui s’est déjà emparée du cinéma US et français et qui consiste à faire revivre des licences et/ou concepts oubliés des années passées, avec plus ou moins de brio. Pour ce que nous avons vu chez DC, le revival de Prez s’est avéré excellent, le premier numéro de Sugar & Spike a été également très plaisant ; et nous vient maintenant ce premier numéro de Bloodlines, mini-série qui fait écho à un concept élaboré en 1993. Durant cette année, chaque Annual publié voyait l’arrivée de nouveaux super-héros, créés par l’infection par un organisme extra-terrestre. Je n’ai pas eu le privilège de tout lire de cette époque, mais de l’avis général, c’était plutôt mauvais, et tous les personnages créés à ce moment là n’ont plus été utilisés après, à l’exception de Hitman, qui a eu ensuite droit à son propre titre par Garth Ennis.

Du coup, sous l’impulsion de l’éditrice Marie Javins (qui a supervisé, entre autres, Convergence et ses mini-séries, Telos – hum – mais également Prez) , Bloodlines s’en revient avec J.T. Krul au scénario (qu’on avait plus vu chez DC depuis Green Arrow et Captain Atom) et un artiste débarqué de chez Aspen Comics et Zenescope, qui fait donc son entrée chez l’un des Big Two. Le concept de l’infestation alien reste présente pour le moment, puisque nous commençons le numéro d’emblée par le crash d’un météore en pleine forêt, qui contamine un cerf qui passait par là, et se métamorphose en créature sanguinaire aux yeux rouges ; l’introduction est très rapide (il faudra scruter la planche pour apercevoir les petits parasites aliens) et rappelle un peu les films de série B qu’on se mate entre potes le samedi soir. Et place ensuite à l’exposition des personnages du titre, tous habitants d’une petite ville tranquille – tranquille pour le moment.

On y suit en particulier Eddie, un jeune homme atteint d’une maladie génétique (on le devine) qui l’empêche de marcher ; c’est un personnage assez triste, qui porte un regard très désabusé sur sa situation, mais je trouve que J.T. Krul trouve les bons mots pour nous mettre dans la peau de cet adolescent, qui est conscient de sa situation et déteste sa perte d’autonomie, persuadé qu’il est de pouvoir s’en sortir tout seul, sans la pitié ou l’aide des autres. On passe ensuite très rapidement le tour d’un très grand nombre de personnages, qui répondent assez bien aux stéréotypes du film d’horreur teenage, avec l’intello de la classe, une jeune femme qui passe son temps à se filmer pour son VLOG, une mécanicienne keupon et un couple de jeunes flics. Le problème c’est qu’avec une page par personnage et tout cet ensemble, on a très peu de place pour vraiment s’intéresser à eux, d’autant plus qu’on ne les reverra plus du numéro. Je comprends qu’il faille les introduire mais l’exercice peine un peu de ce côté là. On passe ensuite à l’élément perturbateur de ce numéro, puisqu’au cours d’une soirée en pleine air, le cerf mutant débarque, fout le bronxon, et Eddie se transforme d’un coup en espèce de gros Hulk tout bleu – et je vous laisse découvrir la fin du numéro, ponctuée par un cliffhanger qui peine à vouloir poursuivre la lecture et est assez cliché.

Toujours à cause de ce problème d’espace limité, les dernières pages semblent un peu racontées très rapidement, et j’ai un gros souci avec la transformation d’Eddie qui n’est pas expliqué – si on suppose que les parasites alien ont un rôle à jouer, il ne sont même pas vraiment montré, à peine quelques tâches rouges, mais on ne sait pas d’où ils sortiraient – enfin bref, c’est un peu confus. Et le temps passé à montrer tous les personnages avant fait qu’il faut aller plus vite à la fin. Alors le côté SF et horrifique (avec une grosse explosion de gore à la fin) est assez plaisant, et plutôt surprenant à retrouver dans du DC Comics d’ailleurs, mais j’ai quand même envie de questionner la pertinence d’avoir tiré cette mini-série, puisque le scénario ne propose pour le moment, rien d’original, et qu’un même concept chez Vertigo ou un autre indé permettrait certainement bien plus de libertés. Mais bon, je ne suis pas Marie Javins ou Dan Didio, il y a peut-être des subtilités qui m’échappent.

Concernant les dessins, je pense que le style V Ken Marion s’adapte très bien à un revival d’un titre des 90’s, puisqu’il est clairement l’héritier de Michael Turner et de ses consorts. Cela dit, il évite pas mal de travers qu’on pourrait reprocher d’habitude, les personnages ont quand même une morphologie normale, les femmes ne sont pas hyper-sexualisées. Cela dit, quand tout le monde aura des super-pouvoirs, j’attends de voir. En tout cas il serait fort malhonnête de dire que d’un côté artistique c’est moche – c’est plutôt que le style pourra paraître démodé, ne pas vous plaire, mais il y a clairement du potentiel, surtout qu’à plusieurs reprises j’ai trouvé quelques bonnes idées de découpage, pour ajouter du dynamisme à la lecture. Et alors que les 3/4 du numéros sont assez terre-à-terre, l’artiste semble aussi bien se débrouiller pour des moments posés, que pour des grosses explosions d’action comme à la fin. Il faudrait ajouter un je ne sais quoi d’autre pour faire moins 90’s pour plaire plus, mais en même temps avec l’encreur et le coloriste présent, ça va être difficile de verser dans un autre style sur cette base.

Bloodlines #1 n’est pas foncièrement mauvais, mais ce n’est pas très bon non plus. Les dessins à l’esprit 90’s pourraient ne pas vous séduire, même si je trouve que V Ken Marion se débrouille bien. L’histoire est compressée et a un problème de rythme par manque d’espace, mais le vrai problème, c’est sa place chez DC. Si vous ne lisez que chez cet éditeur, alors vous accueillerez ce changement de ton joyeusement, je suppose, mais il ne faut pas aller regarder trop loin pour constater qu’il y a bien mieux, et bien plus original dans la SF et l’horreur à côté. Et donc : pourquoi avoir publié ce titre ? 

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ArnoKikoo

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urbanvspanini10
urbanvspanini10
7 années il y a

Juste une question c’est quoi l’esprit 90’s pour vous?Je ne comprends pas pourquoi vous vous en plaigniez?

urbanvspanini10
urbanvspanini10
7 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Ok merci de ta réponse ArnoKikoo,perso se style ne m’a pas dérangé.

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