Review VF – NOU3

Les points positifs: Une ambiance qui colle au dessin Un contexte hors du commun avec de l’émotion La conception de l’univers Les points négatifs: Certains passages lents avec peu d’intérêt

« C’était écrit « bandit » sur ton collier…tu es bandit »

• Scénario :  Grant Morrison – Dessin : Franck Quitely  – Couleur : Franck Quitely

• VERTIGO DELUXE – Nou3 – 8 Juin 2012 – 144 pages – 15 €

Vous l’aurez deviné, on revient encore avec une œuvre rééditée par Urban Comics en juin 2012, de la collection Vertigo Deluxe. Pour le scénario on retrouve Grant Morrison (Arkham Asylum, Batman, Les Invisibles) et au crayon Franck Quitely (All Star Superman, JLA Terre-2) qui a reçu le Eisner Award du meilleur dessinateur en 2005 pour ce livre et tout le monde sera d’accord en disant qu’il l’a bien mérité. Ne perdons pas plus de temps. 1, 2 ,3… C’est parti!

Agiles, furtifs et mortels, voilà les caractéristiques que l’armée souhaite voir dans ces nouveaux instruments de guerre. Autrement dit des animaux équipés d’une armure et d’armes puissantes développées exprès selon les caractéristiques de chacun. Commençons par 1 (oui c’est un nom), un chien répondant autrefois au nom de Bandit. Il est aujourd’hui considéré comme un tank. Autrefois Minette, maintenant elle ne répond que sous le nom de 2. 2 est un chat considéré comme un dangereux furtif. Pour finir voici 3 alias Pinate, un lapin conçu pour poser des mines et libérer des gaz létaux.

Après le succès de leur dernière mission, le sénateur décide de rendre visite au Docteur Trendle pour voir ce fameux projet Nou3. Ce dernier se voit inquiet face à ces 3 bêtes, surtout quand numéro 1 fait usage de la parole en mentionnant le nom du sénateur. Restant là, bouche bée suite à cette découverte, le sénateur décide que le projet Nou3 doit être abandonné. C’est à ce moment qu’intervient le personnage de Roseanne Berry surnommée « Docteur Dolittle ». Elle s’occupe du projet et apporte un soutien moral et affectif à 1,2 et 3, comme une mère le ferait pour ses enfants. Elle s’oppose à l’arrêt du projet en argumentant que c’est un franc succès mais en vain. La décision est irrévocable! Les trois pensionnaires doivent-être abattus. Quelques temps après un évènement fait que l’alarme retentit dans l’enceinte du bâtiment, les 3 sujets sont libérés et s’enfuient du complexe. Ainsi l’histoire prend une tournure de poursuite infernale. Mais comment ont-ils pu réussir à s’échapper? Qui peut arrêter des animaux génétiquement modifiés, ne connaissant ni la peur, ni la mort?

En quelques mots, Nou3 est un « Quand la cruauté humaine croise le désir de posséder un contrôle absolu sur chaque être. » Autrement dit cela nous donne un concentré de fureur, d’impuissance et de passages émouvants. Les caractéristiques d’une histoire prenante et réussie. Mais…oui il y a toujours un mais, souvent on se retrouve perdu dans l’histoire, à se demander « où est-ce que cela va nous mener ». C’est peut-être l’effet Morrison. Au niveau artistique c’est un sans faute, les dessins et les couleurs collent très bien à l’univers « sombre » du récit.

Au final que vous dire à part beaucoup de bonnes choses, si vous ne l’avez pas encore acheté ou lu : précipitez-vous! On peut le classer dans les immanquables ou comics à avoir!

Un avis de plus c’est bien aussi!

Nou3 a une saveur particulière pour moi. Celle d’un dépucelage Grant-Morrisonien. C’est grâce à Urban que je peux relire – au passage dans une bonne édition – ces 140 pages . En faisant abstraction de ma nostalgie et de ma jeunesse en matière de comics, je le dis, Nou3  est une œuvre avec ses qualités et ses défauts, mais qui ne laisse pas insensible. Tout comme Grant, on est gêné, dérangé, on doute. On se questionne sur l’évolution de la science et on ne peut qu’être pris d’affection pour nos trois bestiaux.

C’est beau – merci Quitely – intense, brut et c’est en même temps une liberté d’une grande fraîcheur  Sans être dénué de défauts et bien que l’adjectif « culte » soit trop fort, Nou3 mérite sa place dans votre étagère pour une seule bonne raison: « Un bon comics doit être la métaphore des angoisses de son époque. » Avi Arad

– Baccano