Review TV – Supergirl S01E14 « Truth, Justice and the American Way ».

« I’m keeping the world safe » – Supergirl (qui confond « ville » et « monde », problème de traduction kryptonienne).

• Supergirl Saison 1 – Épisode 14 – Truth, Justice and the American Way.
  

• Réalisation : Lexi Alexander – Scénario : Michael Grassi – 22 février 2016 – CBS

Après une petite pause d’une semaine, qui nous a laissé digérer une mauvaise réécriture d’un classique d’Alan Moore (oui, je suis très sérieux, je n’ai pas du tout apprécié l’épisode précédent), la série Supergirl revient nous servir sa dose habituelle de Greg Berlantisme. Oui, je préfère vous annoncer la couleur dès le départ, et me faire catégoriser « hater » dès les premières lignes, histoire d’être assez clair. Mais sachez que j’ai de la sympathie pour cette série, sa dimension féministe est intéressante et le personnage de Kara gagne a être connu du grand public comme une entité à part entière. Cette semaine, c’est un épisode assez classique, presque freak-of-the-weekesque qui nous est proposé, tout en développant la relation complexe entre Supergirl et les autorités.

Le pitch est simple, notre amie Kara est confrontée à un nouvel ennemi, le dangereux Master Jailer, qui chasse les évadés de Fort Rozz et les exécute de façon sommaire. Notre héroïne est en désaccord avec les pratiques de ce personnage, et compte bien se mettre en travers de son chemin. Parallèlement, on découvre une nouvelle assistante embauchée par Cat Grant, une dénommée Siobhan Smythe (son nom devrait parler aux lecteurs de comics, s’ils continuent à regarder ce show. Si c’est le cas, je compatis, les mecs) qui risque de donner du fil à retordre à notre amie. Et comme si ce n’était pas suffisant, des tensions se créent entre Kara et le D.E.O dont elle n’approuve pas les méthodes. Voilà, en gros, les différents enjeux de l’épisode. Honnêtement, ça reste assez bien réalisé pour une série de ce type, mais tout est traité de manière incroyablement naïve, et l’on a très vite l’impression de s’être posé devant un épisode de Power Rangers.

En effet, le design ridicule et le doublage vocal du méchant n’aide pas à le rendre crédible et les différents affrontements ont bien vite l’air de chorégraphies made in japan, façon tokusatsu, mais en plus cheap (c’est dire) et que dire de ce costume en tapis de sol que ne renierait pas les pontes de la communauté cosplay (oui, je vous vise, amateurs de cutters et de colle néoprène) ? Cette intrigue concernant le Master Jailer est franchement anecdotique, et l’on sent que l’on ne nous la livre que pour gagner du temps et délayer le plus possible l’arc principal, qui tourne autour de la menace que représente Non, que l’on ne voit que très peu durant l’épisode. Maintenant, imaginez que plus de la moitié de l’épisode repose sur cette histoire qui semble calibrée pour votre petit cousin de huit ans, et pleurez toutes les larmes de votre corps.

A mon grand désarroi, l’une des parties les plus réussies de l’épisode reste la sous-intrigue concernant Maxwell Lord, puisque l’on en est encore au stade du build-up concernant ce personnage, et je vous avoue que j’attends beaucoup de ce personnage, qui devrait constituer, au final, une menace plus que crédible pour notre héroïne. De même, tout ce qui concerne le D.E.O reste plus que correct, et j’ose même avouer que la relation entre Kara et Alex est plutôt intéressante et assez bien écrite, ce qui apporte une véritable dimension humaine à notre kryptonienne favorite.  En ce qui concerne les scènes de bureau, c’est toujours aussi énervant, Cat Grant est horripilante et l’on se croirait dans une de ces séries pour adolescentes attardées façon Gossip Girl, alors je ne m’étalerai pas là-dessus. Mais on a droit à l’introduction de la future Silver Banshee. Voilà, c’est probablement du spoil, mais si vous vous intéressez à la série sans lire de comics, honte à vous, plébéiens (je plaisante, évidemment).

On regrette donc d’avoir droit à un épisode qui vient simplement annoncer tout un tas de choses sans faire avancer l’intrigue principale de la saison, et qui vient, de surcroît, gaspiller l’usage d’un titre iconique, associé au personnage de Superman.  Certains éléments sont toutefois réussis et il est évident qu’une partie du public y trouvera son compte, si ses attentes ne sont pas trop élevées. Mais il faut toutefois faire le triste constat que la série Supergirl ressemble à un produit calibré pour les adolescentes, qui ne semble donc pas destiné au lectorat traditionnel des comics.