Dossier – Le Batman du Golden Age et le cinéma

Le Batman du Golden Age et le cinéma
Sommaire

Note de la rédaction : nous vous proposons aujourd’hui de découvrir un tout nouveau dossier « Le Batman du Golden Age et le Cinéma » rédigé par Jason Todd, un des membres de la communauté de DC Planet (qui n’en est plus à son coup d’essai sur le site !), qui a pu proposer son travail dans le cadre de notre système de « Contribution ». Enjoy !


Batman et le cinéma ont une longue histoire en commun, en témoigne la sortie prochaine de Batman V Superman de Zack Snyder et l’apparition du chevalier noir dans le prochain Suicide Squad de David Ayer. Mais cette longue histoire d’amour n’a pas commencé en 1943 avec le serial Batman réalisé par Lambert Hillyer. Non, elle commence dès la création du personnage il y a soixante-dix-sept ans lorsque Bob Kane et Bill Finger collaborent ensemble sur le fameux Detective Comics #27. Dès ce numéro nous retrouvons beaucoup de références au cinéma en vogue à cette époque, que ce soit au niveau du découpage, des cadrages ou des actions des personnages. Je vous propose donc de découvrir aujourd’hui quels sont les genres, les films, les courants et les réalisateurs qui ont marqué les créateurs du Batman des débuts, le Batman de l’Âge d’Or des comics.

The Bat Whispers (1930)

Au-delà du genre auquel il appartient (le thriller), The Bat Whispers est un film méritant sa propre partie dans ce dossier dû à son influence dans l’univers du chevalier noir. Sorti en 1930 et réalisé par Roland West, le film intervient après l’arrivée du cinéma parlant. Une époque où la politique des studios d’Hollywood est de réaliser les remakes parlant des plus grands succès du cinéma muet. C’est ainsi que The Bat Whispers est le remake de The Bat, réalisé par le même West, une adaptation de la pièce de théâtre éponyme ayant été un grand succès à Broadway dans les années 1920. A noter qu’un nouveau remake, ayant de nouveau pour titre The Bat, vit le jour en 1959 avec Vincent Price dans le rôle principal.

Dans The Bat Whispers, nous apprenons durant la scène d’introduction que la police est à la poursuite d’un criminel costumé du nom de The Bat terrifiant la ville par ses méfaits. Après une fois de plus avoir déjoué les plans de la police pour l’arrêter et avoir par la même occasion tué un homme pour voler son collier de perles, The Bat annonce qu’il prend sa retraite et qu’il part à la campagne avant d’être le témoin du hold-up de la banque de la ville, crime dont on l’accuse. Peu de temps plus tard des faits étranges se situent dans une grande demeure à la campagne où se rencontrent plusieurs personnages jouant chacun un double jeu. Très vite, tous vont se rendre compte que l’un d’entre eux est The Bat.

Bat Golden Age - 1

Si contrairement au personnage de ce film Batman a choisi la voie du bien, les points communs sont nombreux entre les deux personnages : ils ont tous les deux costumes rappelant la chauve-souris, ils agissent tous les deux en dehors de la loi et le public ignore leur véritable identité (même si les lecteurs ont pu découvrir choqué que Bruce Wayne n’est autre que Batman sur la dernière case de Detective Comics #27). Mais les influences de ce film sur les premières aventures du chevalier noir ne se limitent pas qu’au personnage de Batman. Lorsque l’on regarde la toute première scène de The Bat Whispers, composée d’un faux plan séquence présentant d’abord la cathédrale et les immeubles de la ville avant que la caméra ne plonge vers le sol pour nous présenter la police se mettant en route pour arrêter The Bat, il est impossible de ne pas penser à Batman. Tout dans cette première scène, et celles qui suivent, sont empreintes d’une atmosphère qu’ont su ensuite saisir Kane et Finger lorsque tous deux ont ensuite collaborés sur Batman. Cette atmosphère se ressent d’abord par les plans que reproduira ensuite le duo dans les différentes cases dont le découpage reprendra les mouvements de caméra. Un autre plan qui semble avoir fortement influencé ensuite le duo est celui où The Bat est témoin du vol à la banque.

Tandis que nous voyons, depuis une fenêtre, le coupable se diriger vers le coffre-fort, l’ombre de The Bat le surplombe de manière irréelle, surréaliste. Une des nombreuses références au cinéma expressionniste allemand de la part du réalisateur (nous reparlerons plus tard des liens entre ce mouvement artistique et le chevalier noir) qui marquera semble-t-il les créateurs de Batman puisque cette image du personnage déguisé en chauve-souris projetant son ombre sur les criminels en train de commettre un forfait.

Le cinéma expressionniste allemand

Durant la Première Guerre Mondiale, le nombre de société de production de films augmente dans le but de produire le maximum de films de propagandes contre le cinéma Américain et Français. Avec la fin de la guerre et les difficultés économiques du pays, la plupart de ces sociétés fondent la UFA. Pour faire face à la concurrence imposée par Hollywood et ses productions pharaoniques disposant de ressources sans limites leur permettant de construire des décors massifs, les réalisateurs de la UFA, ne disposant presque pas d’argent, se mettent à privilégier les jeux de lumière, la symbolique des images et l’expression des sensations de manière outrancière.

S’inspirant du mouvement expressionniste qui a vu le jour en 1905, les décorateurs se mettent à construire des décors peints à formes géométriques, les rendant le plus souvent difformes. C’est ainsi que naît le cinéma expressionniste allemand qui commence à s’exporter au début des années 1920 vers les autres capitales d’Europe et vers les Etats-Unis où ces films rencontrent un vif succès de par leur étrangeté et leur nouveauté qu’ils apportent au cinéma. Rapidement, cette atmosphère étrange et déformée va influencer Hollywood qui va s’en inspirer pour deux genres : les films de monstres et le film noir. Parmi les plus grands films du cinéma expressionniste Allemand, on peut citer le Cabinet du docteur Caligari, Métropolis ou encore Nosferatu.

Bat Golden Age - 2

Lorsque Batman naît en 1939, le cinéma expressionniste allemand est déjà du passé. Avec l’arrivée du régime Nazi au pouvoir en 1933, l’expressionnisme (tout comme d’autres mouvements artistiques) est interdit sous prétexte d’être décadent. Pourtant, ce mouvement continue de faire parler de lui et d’influencer dans le reste du monde. C’est ainsi que les premières aventures du chevalier noir sont empreintes de cette atmosphère étrange et fantasmagorique mais aussi des trouvailles visuelles du cinéma Allemand. Ainsi, il est courant de retrouver dans les premiers numéros de Detective Comics où apparaît Batman des ombres projetées et des éclairages tranchés directement inspirés de l’expressionisme. De même, Kane reprend dans son style graphique le jeu des acteurs, un jeu excessif mettant le plus souvent en avant la folie de leurs personnages. La folie, un thème récurent dans le cinéma expressionniste qui se retrouve donc exporter dans l’univers de Batman d’abord via ses vilains.

C’est ainsi que si il y a plusieurs sources d’inspirations, l’adaptation de 1928 de L’homme qui rit de Victor Hugo reste la principale influence qu’aient eu Bob Kane, Bill Finger et Jerry Robinson pour la création du Joker. Si le film a été réalisé aux Etats-Unis, il n’en reste pas moins un produit du cinéma expressionniste Allemand, de part la présence de Paul Leni et Conrad Veidt, respectivement réalisateur et acteur ayant tous deux quittés l’Allemagne mais aussi de part l’atmosphère globale du film, les effets de lumière ou le langage corporel des acteurs. Dans ce longmétrage, nous suivons les péripéties de Gwynplaine, un fils de lord vendu à des trafiquants d’esclaves qui le défigurèrent en lui faisant deux cicatrices au coin des lèvres. Après avoir réussi à s’échapper, Gwynplaine est recueilli par des forains et rejoint leur troupe où il est baptisé « l’homme qui rit ». Avec son sourire figé au milieu d’un visage pâle, tout dans le physique de Gwynplaine fait penser au Joker.

Cependant, comme ça avait été le cas avec The Bat Whispers, Kane, Finger et Robinson font le choix de simplement reprendre l’apparence physique du personnage pour changer complètement sa nature. En revanche, on retrouve dans le Joker le thème de la folie, un thème très souvent abordé dans les films expressionnistes à travers la psychologie des personnages mais aussi leurs regards, leurs gestes, leur physique en général. Si, contrairement aux films expressionnistes, les personnages dans les comics peuvent parler grâce à des bulles, le Joker semble être lui s’être échapper d’un film muet expressionniste avec ses mouvements aussi stylisés que sa folie.

Le cinéma d’horreur Hollywoodien

Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne en 1933, la grande majorité des réalisateurs ayant fait leurs armes avec le cinéma expressionniste s’exportent d’abord à Paris avant de partir pour Hollywood où leurs talents vont être utilisés par les studios Hollywoodien. Et alors que le parlant fait son apparition au cinéma, Universal décide d’adapter les classiques de la littérature horrifique en films sonores.

Le premier à avoir droit à ce traitement est Dracula dans le film éponyme, bien plus inspiré de la pièce de théâtre que du roman de Bram Stocker, sorti en 1931 réalisé par Tod Browning et avec Bela Lugosi. A noter que les prises de vues sont effectuées par Karl Freund qui a précédemment travaillé avec Fritz Lang sur Métropolis. Suivrons ensuite le Frankenstein de James Whale avec Boris Karloff dans le rôle de la créature, la Momie toujours avec Karloff et réalisée cette fois-ci par Freund lui-même. Tous ces films donneront lieu à des suites et à rencontres entre ces différents monstres, créant ainsi un univers partagé avant l’heure.

Avec les numéros #31 et #32 de Detective Comics, Bob Kane et Gardner Fox (futur créateur de la Justice Society of America et de son héritière la Justice League of America) imaginent une histoire en deux parties où pour la première fois Batman quitte la ville où il agit (qui ne se nomme pas encore Gotham à cette époque) pour affronter un ennemi surnaturel : le Moine, un vampire. A travers ses deux numéros, Batman voyagera à Paris avant d’aller en Transylvanie. En plus d’introduire deux éléments très importants de la mythologie de Batman : le Batarang et le BatplaneKane et Fox introduisent également pour la première fois un adversaire surnaturel très inspiré du Dracula de Tod Browning. Si le cinéma expressionniste Allemand avait déjà traité du mythe de Dracula avec Nosferatu c’est bien l’adaptation de 1931 qui sert d’inspiration principale à ces deux numéros. Entre les métamorphoses du vampire, le fait qu’il soit accompagné d’une jeune femme qui rappelle les trois « fiancées » qu’avait Dracula dans le film ou encore la scène d’introduction du numéro 32 qui rappelle beaucoup l’arrivée de Renfield au début du film de Browning ou même le personnage de Julie Madison qui rappelle beaucoup celui de Mina. Mais ce ne seront pas les seuls numéros du Batman du Golden Age qui seront influencés par les films d’horreurs.

Bat Golden Age - 3

En effet, quelques mois plus tard le chevalier noir (désormais accompagné de Robin) doit faire face au retour du professeur Hugo Strange qui cette fois-ci détient une formule capable de transformer une personne ordinaire en un géant monstrueux. A travers cette histoire, il est facile de faire le rapprochement avec la série de films Frankenstein d’Universal où rapidement le mythe de Prométhée se perd pour ne plus que raconter avant tout l’histoire du monstre souvent manipulé par des scientifiques maléfiques. Strange correspond à l’archétype du savant fou, un archétype qui ne vient pas des films de monstres Universal mais l’utilisation que Kane et Finger s’inspire bel et bien de la version que l’on peut croiser au détours d’un des films inspiré du roman de Mary Shelley. On peut également faire le lien entre les créatures de Strange et la création de Frankenstein telle qu’elle est interprétée par Boris Karloff.

Enfin, il est impossible de parler des films d’horreur Universal et du chevalier noir sans mentionner deux numéros de la série Detective Comics : le #40 et le #49. Le premier marque la première apparition du personnage de Gueule d’Argile sous l’identité de Basil Karlo tandis que le deuxième marque son retour dans la série. Si Kane et Finger disent s’être inspiré de l’acteur Lon Chaney (star du cinéma muet d’horreur Hollywoodien) pour le physique du personnage de Karlo, le prénom de celui-ci est repris de l’acteur Basil Rathbone (Sherlock Holmes durant 14 films mais aussi le méchant des Aventures de Robin des bois ou le fils de Victor Frankenstein dans… Le Fils de Frankenstein) tandis que son nom de famille est bien entendu une référence à Boris Karloff. Ces deux histoires sont par ailleurs des hommages aux films d’horreur. C’est ainsi que Detective Comics #40 suit Batman et Robin tentant d’arrêter un mystérieux assassin agissant sur le tournage du remake parlant d’un film d’horreur. L’assassin n’est autre que Karlo, acteur principal de la précédente version du film, souhaitant se venger du studio pour ne pas l’avoir repris dans ce remake. Dans Detective Comics #49, Karlo s’échappe et de nouveau souhaite se venger du studio mais aussi de Batman et Robin. A travers ses deux numéros, Finger et Kane nous présentent le Dynamic Duo sur les plateaux de tournage, montrant ainsi leur amour pour le cinéma et les films d’horreur en particulier.

Le film policier et sous-genres

Dès ses débuts les histoires de Batman sont présentées comme des enquêtes policières effrayantes. Né dès le début du cinéma, le film policier se développe en plusieurs sous-genres. Mettant en avant des protagonistes agissant en dehors des lois soit pour faire régner la justice ou en agissant justement contre elle, le film de gangsters est l’un de ses sous-genre et est très populaire au moment de la créations du chevalier noir au point de devenir un genre à part entière. Si Universal avait fait des films de monstres sa marque de fabrique, le film de gangsters sera ce qui fera le succès de la Warner qui produira les meilleurs films du genre durant les années 1930. Ces films sont souvent d’une grande cruauté pour l’époque et explorent des thèmes déjà vu durant les décennies précédentes mais sous un nouvel angle : violence, insécurité ou encore le réalisme des bas-fonds américains touchés par la Grande Dépression. Parmi les nombreux chef d’oeuvre du genre on peut citer l’Ennemi Public de William A. Wellman, Scarface d’Howard Hanks ou encore le Petit César de Mervyn LeRoy. Remplis de réalisme et de violence, ces films inspirent les créateurs de Batman. D’ailleurs, ce dernier est au départ plus un anti-héros qu’un véritable « super-héros » noble comme Superman. Lors de sa première apparition, Batman tue à plusieurs reprises et est pourchassé par les forces de l’ordre.

Si plusieurs des premiers adversaires du chevalier noir ne sont pas de simples gangsters, ce sont pourtant bien eux qui seront les plus nombreux durant les premières aventures de Batman à l’affronter. Si le professeur Hugo Strange est représenté dans Batman #1 comme une figure semblable à celle du savant fou, le personnage tel qu’il apparaît dans Detective Comics #36 est bien différent. Poursuivi par le FBI et à la tête d’un empire criminel, Strange est bien loin de ses futures représentations. Lorsque Batman rencontre le Pingouin dans le numéro #58 de Detective Comics, Oswald Cobblepot est lié à un gang dont il essaye de prendre le contrôle en se débarrassant du patron. Il est assez simple de faire le rapprochement entre cette histoire et celle du film le Petit César qui suit Rico Bandello, un petit criminel voulant devenir quelqu’un et qui tente de prendre la place du patron du gang dans lequel il se trouve. Par ailleurs, on peut faire le rapprochement entre le physique du Pingouin et celui de l’acteur Edward G. Robinson qui incarne Rico dans le film.

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Parmi les autres sous-genres du film policier en vogue durant les années 1930, on retrouve le film à énigme, sous-genre qui suit lui l’enquête d’un détective. Si les premiers films à énigme sont des adaptations des aventures de Sherlock Holmes ou des enquêtes écrites par Edgar Poe, Hollywood va transformer le genre durant cette décennie. Désormais, ce sont des détectives privés ayant souvent un passé flou derrière eux qui deviennent les héros de ces films. Au moment de la création de Batman, l’un des détectives les plus populaires au cinéma est Charlie Chan. Adaptés de la série de romans d’Earl Derr Biggers, les films mettant en scène ce détective sino-américain se comptent au nombre de vingt et deux acteurs ont tenu le rôle de Chan. Très inspirés de cet univers oriental, les créateurs de Batman envoient donc à de nombreuses reprises leur chevalier noir résoudre des enquêtes à Chinatown où il devra faire face à des sectes venues d’Asie. Des histoires fortement marqué par un sentiment de l’époque : le péril jaune, l’idée selon laquelle l’ennemi viendrait d’Asie. Avec l’attaque de Pearl Harbor en 1941, ce sentiment se fera de plus en plus fort.

Dans une tradition plus « classique », Batman devra également démasquer de mystérieux criminels masqués dans des contextes à chaque fois particuliers. C’est ainsi que dans Detective Comics #41, le chevalier noir doit retrouver garçon kidnappé dans un pensionnat et doit démasquer le kidnappeur parmi le personnel tandis que dans le numéro suivant Batman doit cette fois-ci démasqué un tueur en série responsable de la mort de plusieurs personnalités dont le point commun est d’avoir été les modèles d’un même peintre.

Autres sources d’inspiration

Si le cinéma expressionniste Allemand, le film policier et le film d’horreur ont été des sources d’inspirations très importantes pour le chevalier noir durant ses débuts, d’autres genres marqueront les créateurs du chevalier noir de manière moins fortes ou plus tardivement. Sans doute l’un des plus grand succès de l’année 1939, le Magicien d’Oz de Victor Fleming et son univers magique sert de source d’inspiration du numéro #34 de Detective Comics publié la même année où Batman se retrouve à Paris pour enquêter sur un duc cruel capable d’effacer le visage des personnes qu’il touche avec son terrible rayon (ce qui servira sans doute d’inspiration à Steve Ditko pour créer le personnage de the Question qui partage le même physique que l’une des victimes du duc). Lors de son enquête, Batman se retrouvera piégé dans un monde féérique et coloré où il parlera avec des fleurs au visage humain, un épisode rappelant l’arrivée de Dorothy à Munchkinland au début du film de Fleming.

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Quelques années plus tard, un autre film inspire les scénaristes et dessinateurs de la série. Ce film n’est autre que le sérial (film d’une durée proche des trois heures divisé ensuite en plusieurs épisodes, il s’agit du successeur du roman feuilleton et le précurseur de la série TV) Batman sorti en 1943. Si Bob Kane n’était guère satisfait de cette adaptation, on retrouve de nombreux éléments introduits dans ce film dans les comics qui virent ensuite le jour comme la Batcave. Auparavant, lorsque Bruce Wayne souhaitait se changer, il passait dans une autre pièce pour enfiler son costume. Avec le serial, pour la première fois Bruce Wayne descend dans une grotte située sous son manoir en passant par une vieille horloge. Un autre élément provenant d’abord du serial et qui a ensuite été modifié dans les comics est l’apparence d’Alfred. Si le personnage est d’abord imberbe et plutôt rond dans les comics, le serial l’introduit comme mince avec une fine moustache. Une apparence depuis reprise dans les comics.

Avec l’apparition du Comics Code Authority en 1954 dans le but de censurer les contenus trop choquants des comics, les auteurs des aventures de Batman doivent changer de sources d’inspirations et ne peuvent plus se permettre d’être influencé par les films d’horreur et de gangsters. C’est ainsi que la science-fiction qui connaît un grand succès à cette époque fait son apparition dans les aventures du chevalier noir. Ce dernier fait ainsi la rencontre dans le numéro #224 de Detective Comics à un robot indestructible portant son costume, les robots étant devenus très populaires depuis le début de la décennie avec notamment le Jour où la Terre s’arrêta sorti en 1951 et réalisé par Robert Wise. Avec l’arrivée du Silver Age en 1956, la science fiction sera de plus en plus présente dans les aventures de Batman avec des aventures de plus en plus farfelues.

Sources :

  • « Les débuts d’une légende » : documentaire contenu dans les bonus du DVD The Bat Whispers
  • L’introduction d’Archives Batman : 1939-1941. Editions Semic/DC
  • Les dossiers Batman année par année se trouvant dans les magasines Batman Saga d’Urban
  • La suite au prochain épisode… : Le sérial américain de Jean-Pierre Jackson. Edition Yellow Now
  • Hollywood, les années 30 de Jack Lodge. Edition C.I.L.

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Billy Batson

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Vakarian
Vakarian
8 années il y a

Je vais lire ça avec intérêt. Sacré dossier en tout cas.

Mocassin
Éditeur
8 années il y a

Dossier très intéressant, ça fait voir les comics de cette époque sous un autre regard !

urbanvspanini10
urbanvspanini10
8 années il y a

tiens il est arrivé se dossier finalement.

crazy-el
crazy-el
8 années il y a

très beau boulot Jason. En plus de  »The Bat », selon Kane, il aurait vu 2 autres films, ceux-ci en 1931(il avait 16 ans). Le 1e est  »The Public Defender », connu aussi sous  »The Reckner » des studios RKO, dont WB a acheté leurs films(il existe en DVD dans la collection WB Archives). Ce film est interprété dans le rôle principal par Richard Dix, acteur prolifique à cette époque dans des rôles de détective ou de personnages mystérieux travaillant dans l’ombre. Nous retrouvons aussi Boris Karloff dans le rôle du  »Professor », qui est l’assistant de The Reckner. Ce film personnifierait plus Bruce Wayne. Le 2e est  »The Secret Six » des studios de la MGM, interpréter par Wallace Beery, plus connu comme acteur celui-ci, cependant je sais pas s’il existe en DVD.

LaurentDo
LaurentDo
8 années il y a

Très beau boulot qui nous prouve que la culture est un grand tout ou tout se mêle et ou les influences se mélangent très bien pour peu qu’on est du talent. Merci Jason !

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