A propos : les illustrations qui accompagnent l’interview sont susceptibles de ne pas convenir à un jeune public. Ne les dévoilez qu’en connaissance de cause.
Le Goûteur Culturel : Bonjour Tony, quel a été ton parcours pour arriver dans le milieu de la bande dessinée ? Es-tu autodidacte ou bien as-tu suivi une formation ?
Tony Emeriau : J’ai fait une école privée d’arts appliqués puis les beaux-arts, le tout à Angers. L‘école m’a d’ailleurs demandé de devenir prof, mais j’ai refusé, je ne me sens pas encore prêt pour ça.
LGC : Pourtant tu donnes déjà des cours à l’atelier La Boîte Qui Fait Beuh
Tony : C’est pas pareil, on y donne plus des conseils à des jeunes pour qu’ils s’améliorent. Dans une école, c’est pour qu’ils puissent ensuite vivre de leur travail que tu leur a appris. Ça fout pas mal la pression…
LGC : À propos de travail, tu as eu une autre vie avant la BD ou bien y es-tu entré directement ?
Tony : Eh bien j’ai travaillé comme graphiste dans un cabinet d’expertise comptable pendant sept ans avant de me lancer dans la BD, je tenais juste un blog pour garder le moral. À la base faire de la BD c’était un rêve et puis à la veille de mes trente ans, je me suis tapé une grosse déprime et j’ai décidé de me lancer : J’ai envoyé une soixantaine de mails à des éditeurs pour leur montrer mes travaux. Au final j’ai eu quelques réponses positives ce qui m’a encouragé à cumuler le travail de graphiste BD avec mon emploi dans le cabinet d’expertise comptable.
LGC : Et à quel moment es-tu devenu auteur à plein temps ?
Tony : Il y a neuf ans, quand j’ai eu assez de commandes pour en faire mon activité principale, notamment quand Olivier Supiot (NDLR : oui, le légendaire papa de Marie Frisson, entre autres), dont j’avais été l’élève, m’a proposé de bosser avec lui sur un album jeunesse (Le Pro des robots aux éditions Toucan, la filiale BD de TF1). Depuis ça s’enchaîne naturellement.
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LGC : Tu es donc passé de la bande dessinée jeunesse à Sticky Pants ? C’est un grand écart plutôt violent.Tony : Haha ! Ça ne s’est pas passé exactement comme ça. Entre les deux, il y a eu Power Intérim, avec Gildo au dessin et publié dans le Lanfeust Mag de Soleil. C’était aussi une BD sur le thème de la parodie super héroïque mais elle n’a pas eu le succès escompté. C’était en quelques sortes les (sages) prémices de Sticky Pants.
LGC : Et tu n’as jamais songé à dessiner des comics ?
Tony : Non, j’ai bien conscience de mes faiblesses, je ne me sens pas capable de le faire.
LGC : D’accord, passons maintenant aux questions qui divisent : plutôt Marvel ou DC ? Frank Miller ou Alan Moore ?
Tony : Je suis plutôt Marvel niveau events et crossovers (enfin, je dis ça, mais Un Long Halloween et Kingdom Come sont mes récits comics préférés) mais je trouve que les productions animées DC sont bien meilleures. Depuis la série animée Batman des années 90 ils se sont placés clairement au-dessus. J’ai d’ailleurs maté Justice League Doom ce matin avant de venir dédicacer aujourd’hui. Pour le coup, celui-là j’ai pas été convaincu, contrairement à Flashpoint que j’ai préféré à la version comics. Pour les séries live, je mate Flash et Arrow avec mes filles, mais je n’ai pas vu Gotham.
Et sinon Alan Moore, sans hésiter (NDLR : encore un, où va le monde ?).
LGC : Et tes lectures du moment ?
Tony : Black Science et East of West sont mes dernières grosses claques, sinon c’est essentiellement du Urban Comics, j’adore leur ligne éditoriale et leurs bouquins : François Hercouet est un homme de goût… et je ne dis pas ça parce qu’il apprécie Sticky Pants ! (rires)
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Si l’auteur vous intéresse, découvrez l’intégralité de son interview sur le blog du Goûteur Culturel !
Bonne petite interview ! ^^
Mais ce qui a le plus attiré mon attention, c’est ce dessin de Catwoman ! Je sais pas pourquoi, mais y a quek’chose d’hypnotique ! *___*