Review VO – The Phantom Stranger vol. 1 : A Stranger among us

Les points positifs : Visuellement très beau Personnage principal charismatique Apparition de tout un tas de personnages cools Les points négatifs : Narration confuse Enjeu de l’histoire pas clair Rythme peu soutenu

« Guess what, Obi-Wan ? You’re my only hope. » – Terrence Thirteen

• Scénario : J. M. DeMatteis & Dan Didio – Dessin : Brent Anderson, Scott Hanna, Philip Tan & Rob Hunter – Colorisation : Oncenf Oucompp-Laiteman – Couverture : Ethan Van Sciver
  

• DC Comics – The Phantom Stranger : A Stranger among us – 29 mai 2013 – 144 pages – 14.99 $

La série New 52 The Phantom Stranger a une particularité : elle a commencé lors du zero month. C’est-à-dire que le premier numéro de cette série était le numéro #0, puis, quatre semaines plus tard, sortit le numéro 1, puis 2, comme une série normale, quoi. Ce TPB regroupe les six premiers numéros de la série, donc du #0 au #5. Vous avez peut-être entendu parler du Phantom Stranger, un personnage mystérieux au sujet duquel on ne sait pas grand chose, excepté qu’il se bat dans le camp des gentils. La série New 52 décide de lui donner des origines, et par la même occasion plein de détails sur son histoire et ses motivations.

Un homme dont on n’entend jamais le nom est jugé pour un des pires péchés de l’humanité, faisant de lui un membre de la Trinity of Sin (les deux autres étant Pandora et La Question), et est condamné à errer sur Terre en attendant sa rédemption, sous le nom de Phantom Stranger.

Un scénario plein de failles

Au niveau du scénario, la série à beaucoup de choses à améliorer.

Commençons par l’histoire en elle-même : on ne comprend pas le sens de la condamnation de notre monsieur. Son péché serait d’avoir trahi un de ses plus proches amis, mais on ne sait pas ce qu’il a fait. Et dit comme ça, « a trahi son ami » n’est pas tellement impressionnant. Si les magiciens qui l’ont condamné considère que c’est un des péchés les plus graves, admettez qu’on a du mal à les prendre au sérieux. Ensuite, la condamnation elle-même : d’après ce qui est dit dans ce tome, il est condamné à… trahir involontairement d’autres personnes, jusqu’à ce que chaque jeton de son collier disparaissent. On a du mal à voir en quoi c’est un châtiment douloureux pour quelqu’un qui a été condamné en le faisant, et à comprendre les intentions des magiciens.

Aussi, l’histoire s’égare très rapidement. Si les deux premiers numéros se centrent bien sur le Phantom Stranger et sa quête pour la rédemption, le troisième fait intervenir sa famille, puis Pandora. L’apparition de cette dernière est censé être le centre de l’attention dans ce numéro, mais très vite, elle s’en va, et on comprend qu’elle ne va probablement pas réapparaître (même si elle fera une toute petite réapparition dans ce tome). Et cette apparition n’a aucune incidence sur la série Phantom Stranger. Le numéro suivant présente le personnage de Terrence Thirteen, et met en scène son conflit avec une entité venue des enfers nommée The Haunted Highwayman. C’est pas fondamentalement mauvais, le souci est qu’on sent que c’est censé être l’élément principal du numéro, mais l’histoire ne sonne que comme une intrigue de second plan.

Enfin, le scénario contient un bon nombres d’incohérences. Une des plus flagrantes est celle-ci : vers la fin du tome, Dieu, qui parle à travers un chien, explique au Spectre et au Phantom Stranger (qui étaient en train de se battre) qu’il les a envoyé sur Terre pour une raison. Le Spectre pour répandre la justice, et selon ses dires, le but du Phantom Stranger est inexplicable. Pourtant, ce dernier n’a pas été envoyé par Dieu, mais s’est fait condamné par un groupe de magiciens.

Les auteurs ont aussi décidé de donner une famille au Phantom Stranger. Vers la fin du tome, celle-ci disparaît, et notre héros va tenter de la retrouver. Cette décision n’est pas judicieuse du tout. Si l’enjeu de retrouver sa famille fonctionne bien pour un héros lambda, ce n’est pas le cas avec le Phantom Stranger, qui est censé être au dessus de ça.

Des dessins particuliers, mais très beaux

Si le TPB ne brille pas au niveau du scénario, c’est quand même plus le cas du côté des dessins. Le numéro #0 n’est pas bien folichon, mais cela change clairement dès le deuxième numéro. Cependant, le style est assez atypique, très éloigné d’un classique Ivan Reis ou Jim Lee, donc il se peut qu’il ne plaise pas à tout le monde. Mais certains choix artistiques, comme certaines case où le Phantom Stranger est colorié en blanc, et où il se confond avec le bord de la page, sont très bien vus, quoique parfois un peu étranges, et apporte un réel plus à cette oeuvre.

J’aimerais terminer sur un point : donner des origines et des motivations au Phantom Stranger n’était pas une bonne idée. Ce qui faisait l’essence du personnage, c’était tout les mystères qui gravitaient autour. On ne savait ni ce qu’il voulait, ni d’où il venait, rien. Lui donner des origines et des motivations casse le mythe et fait perdre de la valeur au personnage.

Si son début semblait prometteur, cette oeuvre est néanmoins à réserver aux fans du Phantom Stranger. La partie graphique, les multiples apparitions de personnages de l’univers DC et le charisme du protagoniste principal ne compense pas un ryhtme très mal soutenu dès le deuxième numéro, et une histoire qui va un peu partout et nulle part à la fois. Ce n’est pas fondamentalement mauvais, mais on s’ennuie durant la lecture de ce tome.