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Les points négatifs :
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« Indeed ! Everyone’s afraid of something, yes ? » – Scarecrow
- Scénario : Bruce Jones – Dessins : Sean Murphy – Couleurs : Jay Leisten
- DC Comics – Year One : Batman/Scarecrow – 25 mai 2005 – 96 pages – 11.98$
Joyeux Halloween ! DC Planet se propose de célébrer ce 31 octobre 2015 avec une sélection d’articles concoctés pour l’occasion, et cette review en fait partie ! Revenons en 2005, à l’époque de la sortie de Batman Begins dans lequel Scarecrow est l’un des principaux vilains. Pour capitaliser sur la popularité du personnage, DC Comics décide de sortir une mini-série en deux numéros pour conter ses origines, en reprenant le branding Year One pour préciser qu’il s’agira de la première rencontre du Chevalier Noir avec cet ennemi, et avec un certain Sean Murphy en guise d’illustrateur. Ce « Year One » de l’épouvantail vous fera-t-il frissonner de plaisir ? Ou instillera-t-il la terreur des mauvaises histoires ? Réponse de suite.
Batman et Robin (ici, Dick Grayson, dont on dirait qu’il vient à peine d’enfiler le costume) sont à la poursuite d’un mystérieux inconnu. Mais ils le perdent et ne retrouvent que des brins de paille. C’est ainsi qu’une longue enquête va commencer pour le Duo Dynamique alors qu’une vague de crimes commence à être perpétrée. Chose curieuse, la première victime semble être morte de peur, et était d’ailleurs un professeur de psychologie réputé. De fil en aiguille, l’on va remonter la piste de qui vous savez, puisque c’est le personnage qui donne son nom au récit. L’enquête de Batman et son compagnon s’effectue de façon classique mais vaut surtout pour l’écriture de Jones qui nous emmène doucement par la main, et si l’on sait déjà qui est le coupable dès le début, on suit avec plaisir les différentes allées et venues de notre duo d’enquêteurs, tout comme on apprécie la complicité qu’il y a entre eux. La relation est à ce titre un peu particulière car en plusieurs points on la ressent comme une sorte de complicité fraternelle, voire de deux bon potes, plutôt qu’un réel côté père/fils ou mentor/apprenti. Ce qui n’est pas désagréable et offre même quelques moments de légèreté et d’humour dans une histoire somme toute assez sordide.
Car le second intérêt de ce récit, ce sont bien évidemment les origines de Scarecrow, Jonathan Crane de son vrai nom. Et si certains éléments classiques sont repris alors qu’ils sont déjà bien connus (le coup de l’étudiant en psychologie qui pousse trop loin son obsession, et ses expériences, sur la peur), Jones va plus loin en remontant jusqu’à la naissance de Crane. On se prend donc un coup classique du vilain qui a eu une enfance malheureuse, sauf que le tout est assez bien expliqué, loin du carcan du « mon père m’a battu » – au contraire, la tortionnaire est la grand-mère du jeune garçon, et dont les sévices vécus se retrouvent ensuite, de façon implacable, dans la façon d’agir du super-vilain actuel. Un Scarecrow qui d’ailleurs reste dans une dimension très humaine, tant au niveau de son costume qui est loin d’être extravagant, mais surtout parce qu’il reste à visage découvert la plupart du temps. C’est d’ailleurs de sa propre voix que l’histoire de ses origines est racontée, distillée au fil des rencontres du personnage avec ses futures victimes, qui comme vous le devinerez, ont toutes un lien avec son passé. Et si l’ensemble se lit avec plaisir, on pourra juste se montrer au final assez indifférent quant au peu de nouveauté apportée par cette histoire.
En revanche, la vraie plus-value de ce récit, ce sont les dessins d’un Sean Murphy qui, alors, débute dans l’industrie avant d’aller rejoindre Grant Morrison sur Joe The Barbarian. Le style de l’auteur est alors moins chargé en traits, peut-être moins précis, mais par moment déjà reconnaissable. Ce qui est assez amusant, c’est qu’il y a un mix dans les dessins entre le style cartoon que l’on retrouve chez Timm et dans l’esprit de Batman : TAS mais également un certain esthétisme plus moderne, alors que le Chevalier Noir et Robin ont une allure assez simple, sans gros muscles apparents, mais sans être trop cartoonys non plus. Alors pour une histoire avec Scarecrow ça pourrait être dommage de ne pas se retrouver avec quelque chose de plus sombre pour accentuer un côté horrifique, mais ce n’est pas forcément ce qui est recherché, et les hallucinations (un grand classique de ce genre d’histoires) sont malgré tout réussies, et le trait de Murphy vaut à de nombreuses occasions le coup d’oeil (cliquez donc sur l’image avant ce paragraphe pour en être convaincu).
Il n’y a donc pas de véritable défaut à trouver à ce récit si ce n’est peut-être un gros manque de nouveauté quant à un personnage que l’on connaît bien. Mêlant une enquête de terrain tortueuse avec les origines torturées d’un personnage dont on a envie d’avoir peur, cette histoire s’apprécie d’autant plus par la dynamique développée entre ses protagonistes que pour le style jeune de Murphy, à la croisée d’un Batman TAS avec ce qui sera son style plus personnel quelques années plus tard. A découvrir sans trop se poser de questions.
Perso, je préfère une enquête classique au enquêtes ULTRA exagérers et aux « Je fou le bordel à Gotham ! » qu’ons nous sert ces dernieres années (ça en deviens presque drôle !)… Et c’est bien triste car petit à petit on pert tout ce que Batman à de si cool et sombre (heureusement, on peut compter sur Zack Snyder et le DCCU pour re-doré le blason de Batou).
Sinon, il y a une sortie VF prevu chez Urban Comics pour celui-ci ?
Je suis bien d’accord !
Perso, c’est ce que j’avais bien aimé avec » Paul Dini présente Batman » Tome 1 , c’était une succession de petites enquêtes de la vie de » tout les jours » sur un fond commun. Ca change des gros arcs style No Man’s Land ou Knightfall