Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Art is walking among us » – Regina Jones
- Scénario : Shaun Simon, Michael Allred – Dessins : Michael Allred – Couleur : Laura Allred
- Vertigo – Art Ops # 1 – 28 octobre 2015 – 24 pages – 3.99$
Rentrée des nouvelles séries chez Vertigo, et parmi ces titres, accompagné de Clean Room, Art Ops apparaît aux yeux de tous avec ce premier numéro. Cela faisait un bon moment que je n’avais pas touché à un titre Vertigo (honte à moi), et sachez que je le regrette profondément ! Mike Allred arrive avec un concept complètement dingue et lui donne vie avec son style qu’on lui connaît depuis toujours, qu’il a déjà appliqué chez Vertigo avec I Zombie.
Pour cette série, Michael Allred, va creuser une idée avec Shaun Simon, celle de donner vie à l’art. À la peinture, plus exactement, et va jouer avec la couleur en général, avec la peinture, et donner au comics une impression de folie permanente qui se transformera en récit fantastique. Il réussit à saisir notre attention en trois pages d’introduction, présentant ce concept avec l’équipe de Art Ops en action au Louvre, d’où la couverture. De plus que cette introduction n’est pas simplement là en guise de présentation, mais l’action qui s’y déroule est réutilisée pour ce qui semble être une aventure bien plus complexe que ce premier numéro.
L’histoire de cette série se centre sur un personnage à première vue marginal. Un punk vivant en banlieue, une relation difficile avec sa mère, et qui subit un accident très étrange, et donc dans le but de survivre, subit une expérience encore plus étrange. Rien de plus complexe, il s’agit de la création d’un héros de comics, seulement, tout ce qui l’entoure le sépare du super-héros lambda. Déjà parce qu’il n’a rien d’un super-héros, mais détient par la suite des capacités. Des capacités dont je doute que l’on ait déjà vu auparavant l’application. Cette série sent l’originalité à plein nez. L’on ne peut avoir aucune idée de la solution de n’importe quelle intrigue. Et le comble dans tout cela, c’est que l’on ne connaît pas la menace.
L’écriture de ce numéro est tout simplement exceptionnelle. C’est en nous disant le moins, qu’il nous intrigue le plus. Mais il n’oublie en aucun cas de donner des informations à propos d’un personnage ou d’une situation tout en cachant certains éléments, qui agissent sans que le lecteur ne le voit. Il n’est spectateur que des conséquences sans en connaître le déroulement.
De plus, les dialogues sont tous essentiels, chaque phase de dialogue apporte un point de vue des personnages. Chaque bulle à sa place, rien n’est laissé au hasard, rien n’est là pour compléter ou pour simplement prendre de la place. On ne se trouve pas dans l’idée d’industrie du comics. On se trouve dans un véritable travail artistique, celui de ces auteurs qui offrent l’accessibilité de ce numéro qui n’est rien d’autre qu’une œuvre aux grandes chances de se trouver le statut de chef-d’œuvre si la série continue sur cette lancée époustouflante.
Il y a une manière de dessiner, et Allred est un dieu en la matière. Par son style coloré habituel qu’il doit à sa femme Laura Allred, mais aussi par ses personnages toujours fins, hors du rôle qu’ils sont censés tenir. Et en terme de punk, Reginald Jones est un personnage principal des plus intéressants. Il suit un mouvement de révolte, mais se révolte contre ce qui lui est arrivé, et contre ce qu’il a subit. Il est humain, et se persuade, il n’est pas un simple stéréotype de punk amoureux de l’idée de se révolter sans forcément avoir de raison. Ses pensées présentent sa réaction, son ressenti, qui peut s’opposer à un autre ressenti précédent. Pas de violence gratuite. Ce titre n’est pas indépendant uniquement pour jouir de la violence autorisée. Elle l’exprime, mais n’en profite pas pour multiplier les litres de sang sur les pages. Et le style de Allred ne s’y prête pas vraiment, d’ailleurs. Il colle exactement à l’ambiance surréaliste/fantastique de cette série, et retranscrit l’aspect underground qui colle à la mentalité punk du personnage.
Il y a peu de chose à dire, pour tout ce qu’il y a à découvrir. Ce premier numéro pose toutes les bases d’une aventure qui semble être des plus trépidantes. Les secrets sont encore biens cachés, et bordel, Reginald Jones a de grandes chances d’être l’anti-héros de cette décennie !
Le nouveau Top 10 est là. Et il est écrit par Mike Allred.
Je m’interroge quand même quant au futur de la série vu que Mike et Laura Allred retournent dès janvier chez Marvel pour continuer d’écrire le Silver Surfer aux côtés de Dan slott.
A voir si les Allred ne continuerons pas la série ça reste leur création, même de façon irrégulière. Mais ce serait dommage de laisser une autre équipe toucher à cette serie prometteuse.
Le second numéro donne quelques indications sur l’implication futur de Mike Allred. Il semblerait donc que Matt Brundage (ami et collaborateur de longue date des Allred) va illustrer la série tandis que Mike Allred s’occupera de l’encrage.
Une excellente entrée en matière ! Le couple Allred me semble légèrement moins efficace et déjanté que sur leur dernier travail chez Marvel (en même temps, il faut bien avouer qu’ils ont placé la barre très haute en matière de folie visuelle!), mais le concept qui se met en place et anime le personnage principal promet de futurs numéros de malade dans lesquels Laura Allred va pouvoir s’en donner à cœur joie en terme de colorisation.
L’histoire fonctionne, intrigue et rappelle forcément le concept de base de Fables et plus encore celui de The Unwritten du fait de la relation dysfonctionnelle qu’entretient ce héros blasé avec une mère qui déploie une aura quelque peu secrète.
J’ai très hâte de lire la suite !