Les points positifs :
Les points négatifs :
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« That was no storm. That was a warning ! » – Bundo
- Scénario : Gilbert Hernandez – Dessins : Darwyn Cooke – Couleurs : Dave Stewart – Couverture : Darwyn Cooke
- Vertigo – The Twilight Children #1 – 14 octobre 2015 – 40 pages – 4,99$
Il y a parfois, dans le vaste monde des comics, des collaborations dont la simple annonce suffit à faire saliver. Alors forcément quand Vertigo nous a envoyé tranquillement à la gueule, il y a quelques mois, que Gilbert Hernandez (Love and Rockets) et Darwyn Cooke (dois-je vraiment le présenter ?) allaient travailler ensemble, il y avait de quoi attendre la sortie de ce Twilight Children #1 avec une petite excitation. Sur le papier, cette équipe créative a, en effet, tout de la dream team et encore plus quand on ajoute Dave Stewart à la liste puisque c’est bien lui le coloriste ici. Evidemment entre les attentes, parfois irrationnelles, et le résultat final d’une oeuvre, il y a parfois une sacrée différence. Alors Twilight Children, oeuvre à la hauteur ? Ou petite déception ? Sans plus de suspense, la réponse c’est maintenant (et de toute façon, vous avez déjà une petite idée puisque vous avez regardé la note).
D’abord, Twilight Children de quoi ça parle ? Dans un petit village d’Amérique du Sud en bord de mer, un mystérieux orbe lumineux apparait de façon, semble-t-il, aléatoire à la vue des habitants. Voilà pour le pitch de l’épisode qui, c’est vrai, ne révèle pas grand chose, voire rien du tout. Autant le dire tout de suite, ce premier numéro se contente uniquement d’expliciter ce postulat de base. Pour en savoir davantage il faudra donc patienter encore un peu puiqu’ici, Hernandez et Cooke ne livrent finalement qu’un premier acte extrêmement classique dans sa construction. Classique oui, mais pas dénué d’intérêt pour autant car avouons que les deux compères font preuve d’une certaine maitrise pour poser les bases solides de leur récit. On peut, de toute façon, difficilement reprocher à une mini-série en 4 partie d’avoir un premier chapitre très porté sur l’introduction de son univers. Ainsi les enjeux véritables ne sont pas encore tous clairement définis et Gilbert Hernandez préfère laisser respirer son histoire en s’attardant plutôt sur ses personnages.
De ce côté là, il faut bien admettre, que l’auteur nous montre vraiment son savoir-faire. En quelques pages, nous faisons alors connaissance avec les personnages principaux de l’oeuvre : une vieil alcoolique qui a tout perdu, un groupe d’enfants téméraires, des amants qui se voient en secret et un scientifique étranger au village. Certes, on reconnait rapidement les archétypes présents ici et Hernandez n’a rien inventé avec cela. Néanmoins chaque personnage est introduit rapidement et sans artifice, ce qui donne à l’oeuvre un aspect très organique et fluide. Même quand la narration se fait plus éclatée en passant d’une scènette à l’autre, l’introduction à cet univers demeure assez captivante pour maintenir l’intérêt de lecture. Malgré ça, après ce premier chapitre, difficile de voir dans ce Twilight Children plus qu’une charmante histoire bien racontée. Vous me direz que ce n’est déjà pas si mal pour un début mais l’aspect « surréaliste » et « jamais vu » promis par Vertigo durant la présentation de l’oeuvre peine, pour l’instant, à se révéler.
Au moins, le charme opère et c’est ce qui manque à beaucoup de comics aujourd’hui. C’est, évidemment, en grande partie grâce à Darwyn Cooke que le tout fonctionne aussi bien. Tout a quasiment déjà été dit sur l’artiste et je me garderai bien de vous le présenter à nouveau. Disons alors simplement que ce dernier se montre à la hauteur de sa réputation et que ça devrait suffire à vous convaincre. L’aspect délicieusement rétro qui se dégage des planches, l’assurance dans le trait de l’artiste et les couleurs parfaitement adaptées de Dave Stewart assurent donc le spectacle et apportent une personnalité indéniable à l’ensemble. De ce côté, Gilbert Hernandez a, en plus, l’intelligence de laisser une grande liberté à Cooke et l’artiste dispose de plusieurs planches sans texte pour nous rappeler son talent et sa maitrise dans la narration visuelle. La caractérisation réussie des personnages doit alors autant à l’écriture qu’aux dessins de l’artiste. Darwyn Cooke parvenant, en effet, à faire ressortir des éléments de leurs personnalités à travers leurs représentations graphique. La grâce qui se dégage des personnages féminins et les allures des personnages masculins en disent finalement plus que n’importe quel mot sur ce qu’ils sont réellement.
Vous l’aurez peut-être remarqué, j’ai tout fait pour ne pas réellement me mouiller au sujet de la qualité globale de l’oeuvre. Ce n’est pas par mauvaise foi mais plutôt parce qu’il faut bien avouer que ce premier numéro se montre très limité en révélations sur l’intrigue et aurait certainement gagné à disposer de quelques pages supplémentaires pour que l’on puisse vraiment mesurer de l’importance de l’oeuvre. Reste, tout de même, un travail plutôt abouti sur la caractérisation des personnages et une beauté graphique évidente pour être rassuré et attendre le prochain numéro avec impatience. En définitive, The Twilight Children #1 est bien trop court pour, déjà, apparaitre comme la grosse claque attendue mais révèle quand même un fort potentiel.
D’accord avec la review. Cette série démarre à peine mais est absolument MAGNIFIQUE. ça fera un excellent tome!
J’ai bien aimé perso, après je suis d’accord avec ta revue, un peu court… du coup j’ai hâte d’avoir le numéro 2 pour me faire une vraie idée :)
C’est très joli mais je me suis profondément ennuyé et ai trouvé ça très long au contraire… On est pas plus avancé à l’issue du premier numéro : de quoi ça parle ?!
Au lieu de dessiner les contours d’une histoire, on a droit à un attachement à toute une galerie de personnages qui ne m’ont jamais intéressé et qui m’ont semblé très décalés dans leur attitudes et les interactions qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Les scènes avec le shérif blasé et le triangle amoureux m’ont particulièrement paru lourdingues par exemple.
L’un des titres Vertigo que j’attendais le plus, je suis assez déçu. Dommage !