« I, Hal Jordan, do solemnly swear to pledge allegiance… to a lantern, that I got from a dying purple alien in a swamp. » – Hal Jordan
- Réalisation : Martin Campbell – Production : Greg Berlanti, Donald De Line
- Scénario : Greg Berlanti, Michael Green, Marc Guggenheim, Michael Goldenberg
- Acteurs : Ryan Reynolds, Blake Lively, Peter Sarsgaard, Mark Strong, etc.
2008, Marvel sort Iron Man. Énorme succès, qui ne prend même pas la peine de dissimuler ses ambitions d’être le point de départ à un véritable univers partagé sur grand écran reprenant une pléthore de héros de la Maison des Idées. DC a bien la trilogie de Nolan sur les bras, récemment consacrée par le succès critique et commercial de The Dark Knight, mais un seul personnage pour faire face à un univers entier en train de se développer, n’est-ce pas un peu maigre ? Aussi, en collaboration avec Warner, ils décident de lancer un nouveau projet, basé sur une des locomotives des comic books DC d’alors : Green Lantern. En effet, Geoff Johns était alors à l’apogée de son run, préparant d’arrache-pied le très attendu Blackest Night, et l’accueil chaleureux de son travail auprès du lectorat mettait en confiance l’éditeur.
Pour maintenir l’ordre dans l’univers, les Gardiens, vivant sur la planète Oa, ont mis en place une force de l’ordre constitué de milliers de Green Lantern, tirant leur pouvoir de leur volonté, canalisée dans un anneau vert leur permettant de réaliser tout ce que leur imagination leur dicte. Mais le pouvoir des Gardiens est mis en péril lorsque l’entité de la peur, Parallax, est accidentellement libérée, et un des ses premiers méfaits consiste à blesser mortellement le porteur d’anneau dénommé Abin Sur. Celui-ci est contraint de s’écraser sur Terre, où il remet son anneau de pouvoir, et toutes les responsabilités que celui-ci implique, à un pilote impétueux connu sous le nom de Hal Jordan. Celui-ci devra vite apprendre à maîtriser ses nouveaux pouvoirs, car la menace s’approche de la Terre…
Prêt pour le jeu des septs différences ? C’est parti
Tout d’abord, Green Lantern se loupe sur le plan visuel. L’incipit du film se déroule entièrement dans l’espace, et ça plonge immédiatement le lecteur dans un déferlement de CGI étouffant et peu convaincant. Dieu sait pourtant que la crédibilité formelle est importante dans les films de super-héros, en premier lieu dans le design des costumes, qu’il s’agisse des gentils ou des méchants. Reconnaissons que le pari est ardu pour un Green Lantern-verse imprégné de fantaisies cosmiques, mais si Star Wars a réussi à convaincre les spectateurs en 1977, il n’y aucune raison pour que Green Lantern, trente ans plus tard, n’arrive pas à rendre convaincants les scènes se déroulant dans l’espace et les extra-terrestres qu’on y croise. Même reproche au design des costumes, probablement trop fluo, trop coloré, bref trop kitsch pour le grand public, auquel un lecteur assidu du Green Lantern-verse aurait pu pourtant adhérer. On peut également parler de la lanterne elle-même, moins crédible que certains jouets dérivés qu’on trouve sur les rayons, mais le pire reste sans doute le masque de Hal Jordan, que les auteurs du film ont décidé de moudre en CGI, et qui fait l’effet d’une glu verdâtre collée sur son front. Même reproche encore au design du grand méchant, Parallax, entièrement constitué de CGI et trop vague pour être apprécié.
Les scènes où l’anneau est utilisé convainquent variablement. Franchement, une ou deux fois c’est même réussi, cf celle où Hal glisse des ressorts géants sous un camion-citerne pour le projeter en l’air, pour ensuite matérialiser une mitrailleuse à toute vitesse et tirer sur le camion-citerne. C’était nerveux, c’était assez bien vu. Mais la scène la plus mémorable est celle où il utilise un circuit Hotweels géant pour empêcher un hélicoptère de s’écraser dans une foule. Passons sur un sentiment de danger complètement anéanti une fois que l’hélicoptère a traversé les trois quarts de la foule sans toucher personne, puisque c’est le moment où Hal le récupère qui est intéressant dans la mesure où c’est une idée purement comic-bookienne, il y a cette fantaisie, un peu enfantine, qui fait rêver le lecteur lorsqu’il assiste à une utilisation similaire de l’anneau dans les pages de son comics, tout en lui arrachant un discret ‘Waaah!’ qu’on essaie de dissimuler dans un métro bondé. Le problème, c’est que sur grand écran, à fortiori lorsque c’est couplé au ‘potentiel’ danger de voir des dizaines de gens se faire déchiqueter par les pales d’un hélico, ça fonctionne vachement moins bien. Si le film avait totalement basculé dans un ton campy et léger, la pilule aurait pu passer, mais la transformation horrifiante et progressive de Hector Hammond, responsable du crash de l’hélico, ferme cette voie, et la scène qui aurait pu nous faire rêver sur du papier glacé tombe dans le ridicule une fois transposée à l’écran.
On attend en vain l’émerveillement
Arrêtons-nous deux secondes pour songer à ce qui est sympa dans les comics de Green Lantern. Deux choses ressortent en premier lieu : l’émerveillement intrinsèque des univers cosmiques, qui se déroule à travers le plaisir coupable qu’on a à découvrir de nouvelles planètes et de nouvelles espèces extra-terrestres (comme dans Star Wars) ; en second lieu, les possibilités offertes par un anneau de pouvoir à priori sans limites, qui va pouvoir laisser libre cours à l’imagination du scénariste, permettant des délires aussi jouissifs que celui où, dans la JLA de Grant Morrison, Kyle Rayner matérialise une bouche de bébé géante suçant dans une paille pour sauver une ville d’une énorme inondation. Le deuxième de ces plaisirs est franchement ardu à transposer sur grand écran, premièrement parce qu’il coûte une blinde en CGI dès que l’utilisation de l’anneau devient conséquente, et deuxièmement parce que c’est difficile de trouver le juste milieu entre le ridicule et le timide. Quant à l’émerveillement devant un univers cosmique, ici l’action est centrée sur Terre, dans le but évident (et raté) de provoquer un attachement pour le personnage de Hal Jordan. Les scènes sur Oa sont trop brèves et donnent un aperçu fugitif des autres membres du Corps. Quant aux autres planètes, nada. Et Dieu sait que ça aurait été mon kif de voir Mogo sur un grand écran.
Revenons à Parallax. Il faut dire que ce ne sont pas les quelques lignes de dialogue qui sont prêtées à l’ennemi choisi pour le film qui vont accentuer sa crédibilité. Et ici, on aborde le second problème de Green Lantern : un character developpment négligé honteusement. Vu la mise en retrait relative de Parallax, on aurait pu s’attendre à ce que son développement bâclé serve à mette davantage de lumière sur le porteur du film, à savoir Hal Jordan, pourtant il sera difficile de trouver dans toute la production super-héroïque étalée depuis vingt ans un personnage principal aussi creux et peu attachant que ce Hal Jordan, au point qu’on lui préférerait le Daredevil interprété par Ben Affleck, c’est dire ! Le personnage se limite à une accumulation de clichés qui lui servent d’ersatz d’identité : perte du père (vraiment besoin d’exemples ?), relations compliquées avec son ex (Spider-Man, The Dark Knight, etc.), attitude irresponsable qui cacherait une grandeur insoupçonnée, … Certes, Hal Jordan, dans les comics déjà, est un personnage souffrant un peu d’une absence de reliefs, mais il aurait été tout à fait possible de s’éloigner intelligemment du support d’origine pour pondre un héros plus solide.
Que quelqu’un m’explique l’engouement autour de Ryan Reynolds
Ce portrait en carton n’est pas arrangé par l’interprétation mollassonne de Ryan Reynolds, mystérieusement adulé outre-atlantique. Alors qu’il est censé jouer le rôle-type du héros cool un peu dépassé par les événements, son léger strabisme lui donne un air idiot dont il ne parvient jamais à se départir, que son masque aurait pu peut-être arranger s’il n’eût été en CGI. Sa copine, interprétée par Blake Lively, a certes une plastique intéressante, mais c’est pour détourner l’attention du spectateur de ses lignes de dialogue fantômes et de son rôle purement prétexte mal écrit de bout en bout, visant juste à remplir paresseusement le quota de scènes romantiques sans même faire d’efforts pour cacher cette démarche. Franchement, qui croit une seule seconde à la scène du bar où ils dansent ? Je veux dire, on s’en cogne ! On s’en cogne !
Les deux rôles qui, peut-être, tirent plus habilement leur épingle du jeu, c’est celui de Mark Strong, qui interprète Sinestro, et celui de Peter Sarsgaard, qui interprète Hector Hammond. Ce qui est habile pour le premier, c’est qu’il parvient à trouver le juste ton entre le statut, originel, de gentil de Sinestro, tout en annonçant sa future chute. Et, à la surprise générale vu le manque de subtilité ambiant du film, ça ne se fait pas à coup de grosses punchlines décérébrées qui signifieraient bruyamment au lecteur : ‘Ouuuuuh attention je vais devenir MÉCHANT !’ Il passe pour un type dur, mais juste, avec qui on partage une profonde déception à la vue de l’être humain qui a été choisi pour porter l’anneau d’Abin Sur, un point commun qui ne manque pas de rapprocher le spectateur du personnage. Quant à Hector Hammond, c’est surtout son apparence, dépourvue de CGI et entièrement assurée par le maquillage, qui le rend repoussant. Son attitude de raté fini désireux de se faire la belle Carol Ferris s’accorde encore davantage avec ses traits monstrueux, et on en vient à le préférer au gros nuage flou qu’est Parallax, malgré la menace moins conséquente qu’il représente.
Pan dans les couilles hihihi hohoho
Mais pour le reste, le gros problème du film, c’est la manière dont le scénario accumule les clichés sans aucune once d’ambition. Des blagues (pan dans les couilles, Kilowog !), aux scènes d’amour (celle du bar, on s’en remet pas), en passant par les punchlines balancées entre gentils et méchants (Hector Hammond : ‘I lied !‘ Boum dans ta face mais oh ! Ça ne marche pas ! Hal Jordan : ‘I lied too.’) On aura rarement vu du tel réchauffé ailleurs que sur la CW (mais c’est qui au scénar’ de Green Lantern ? Oh, les auteurs de la série Arrow…). Le film a le goût dégueu de ces plats décongelés et recongelés trois fois avant d’être mis au micro-onde. Et, comme avec la bouffe, non seulement c’est deg, mais en plus c’est pas conseillé pour la santé, condamnant ici Hal Jordan et le Green Lantern-verse à des années d’opprobre que la Warner aura de la peine à effacer avec son prochain film sur le Corps attendu pour 2020.
Il est difficile d’énumérer exhaustivement tous les problèmes du film, même si cette vidéo avait pour ambition de le faire en six minutes. J’aurais voulu aussi aborder le problème des cuts intempestifs entre des scènes aux tons et aux environnements diamétralement opposés. Mais disons qu’un film de super-héros peut convaincre de différentes manières : en inspirant le spectateur (Superman, 1978), en l’impressionnant (The Dark Knight, 2008), en le faisant rire (Iron Man, 2008), ou le soufflant à grands coups de scènes d’action dantesque saupoudrées de considérations philosophiques poussées (Fantastic Four, 2015). Green Lantern ne réussit sur aucun de ces tableaux et, le plus triste, c’est qu’il est trop plat, pas assez mauvais, pour tomber dans le nanar, au point que, pour se marrer entre potes avec des bières et des pizzas, on préférera largement se remater le cultissime Batman & Robin de Joel Schumacher. Et franchement, qu’on lui préfère Batman & Robin, il n’y a rien de pire qui puisse arriver à un film de super-héros.
Paradoxalement, je trouve que Ryan Reynolds était un très bon choix pour Hal Jordan. Le film est mauvais, mais à la hauteur du personnage, je trouve sa prestation plutôt correcte ^^
« son léger strabisme lui donne un air idiot dont il ne parvient jamais à se départir », c’est moche d’attaquer sur le strabisme quand même^^
je pense que ce film souffre aussi du fait que adapter green lantern au cinéma est assez compliqué , il faut a mon avis un budget d’au moins 300 millions et un bus de scénariste doué pour rendre un film du tonnerre .
Je suis pas persuadé que ce soit si compliqué que ça. Il suffit surtout de croire à son personnage, et de voir ce qui en fait la force et l’intérêt. Quand on y réfléchit, le grand public a accepté les wookiees, un type qui se déguise en chauve souris et un raton laveur de l’espace. Green Lantern, l’univers est fascinant, il aurait juste fallu essayer de réfléchir à comment bien l’exploiter plutôt que d’en faire un alpha blockbuster creux. Et Green Lantern, c’est 200 millions de budget. Sans être méchant, si les types n’arrivent pas à faire mieux avec une telle somme, c’est pas en ajoutant 100 de plus que ça marchera mieux ^^
Je trouve que Reynolds fait un bon Hal Jordan avec un humour très lourd, et j’avoue avoir ri à quelques vannes par ci par là, après pour le reste, ce film reste un film assez pouet pouet quoi ahahah
Honnêtement j’ai aimé la majorité des acteurs dans ce film et en particulier Reynolds qui était, à mon sens un bon Hal Jordan et qui, avec un meilleur scénario, aurait sans doute pu définir le personnage au cinéma comme l’a fait Robert Downey Jr pour Iron Man. C’est d’ailleurs vraiment dommage de voir qu’au cours des réécritures, le script ne s’est pas fait amélioré et est devenu de plus en plus mauvais (alors que le premier jet était plutôt bon).
On a déjà pas mal discute de ca sur le forum. Pour mon avis Perso, je pense que le film aurait gagner à miser d’avantage sur le corp des GL (ce qui risque fortement de se passer pour le prochain heureusement) et surtout.. Hector Hamond quoi… Pourquoi lui ? Meme dans les comics il est pas intéressant !^^
Le film est sympathique pour peu qu’on le regarde dans un moment d’ennui légendaire, un peu trop d’effets spéciaux, surtout pour au final rendre l’action moins fluide.
Côte des acteurs, Mark Strong est de loin le meilleur, Reynolds et Lively sont pas mauvais mais avec l’écriture qu’ils se payent difficile d’être réellement bons, quand à Peter Sarsgaard il est assez mauvais, avec un personnage dépourvu de charisme, ou de réel sensation de danger, il est moche mais c’est tout. Et je ne parlerais pas du meilleur pote de Jordan/faux sidekick/pet qui ne sert réellement à rien.
Bref ce film est très moyen, il aurait pu être bon si il était pas bourré de clichés et si il avait eu un vrai méchant autre qu’un Elephant Man moustachu et et un nuage de fumée en CGI (franchement Hollywood, après le Galactus des 4 Fantastiques et le Surfeur d’Argent, t’as pas retenu la leçon ?!)
Une leçon à Warner pour la suite »pas mal la réplique ^^
Petite coquille sur la conclusion non ? The Dark Knight c’est 2008. ^^
Et Fantastic Four version 2015 n’avait pas de scènes d’actions dantesques. ^^
Fantastic Four 2015 n’avait pas grand chose en fait x)
Et pourtant il est aussi bon voir meilleur que Green Lantern c’est dire la pauvreté de ce film
Meilleur je sais pas, GL avait au moins un vrai rythme régulier x)
Oui enfin la première heure de FF jusqu’à l’ellipse enterre facilement tout le film GL mais je suis d »accord après l’ellipse c’est une boucherie .
Je vous fais confiance sur ce coup, pas vu. ^^’
Corrigé pour le Dark Knight! En revanche pour Fantastic Four je maintiens, meilleur film de super-héros de ces dix dernières années pour moi.
Tu me donnes envie de le voir, du coup.
le meilleur film incomplet surtout(1h30)
Pour moi c’est le meilleur film mal monté, dirigé et surtout le plus désolidarisé ^^
Le film avait eu, à mon sens, une bonne idée : fusionner Krona et Parallax, la seule façon de rendre Parallax pas trop compliqué dans un premier film de la licence Green Lantern.
Ca et la remarque de Carol sur le masque inutile de Jordan …
Voilà les deux bons points du film.
C’est certainement pas le film du siècle, mais il reste sympathique à voir je trouve, malgré de nombreux défauts évoqués dans la review. C’est dommage de ne pas avoir donné de chance à une suite.
100% d’accord avec toi c’était loin d’être un chef d’oeuvre mais aussi très loin d’être un nanar
je trouvais que ca se laissait regarder et une suite aurait pu être malgré tout sympa …
Notez que 2/5, c’est pas une catastrophe interplanétaire selon mon système de notation. À l’inverse, s’il avait été un nanar, il aurait eu aussi le charme de cette catégorie de film, et ma note aurait peut-être été plus clémente.
Je vois franchement pas comment on peut s’en prendre à autre chose qu’à la réalisation, si le film est mauvais ce n’est pas du fait de Ryan Reynolds qui est non seulement un très bon acteur, mais tout à fait crédible dans le rôle de Hal Jordan avec son humour arrogant et sa suffisance il était tout désigné. D’ailleurs à l’approche de la sortie de Deadpool, rôle pour lequel je le trouve encore plus à même d’être crédible je pense que les 3/4 de ses détracteurs comprendront que le malaise sur Green Lantern n’était pas du tout du à sa performance mais à la réalisation et au scénario dégueulasse. Wait and See.
« Lui préférer Batman & Robin », JAMAIS ! Je préfère dire que Steel est le meilleur film de SH de tous les temps plutôt que de ne serait-ce faire un effort pour essayer de trouver un point positif à cette bouse absolu (non, je ne suis pas objectif et j’en suis fier sur ce point-là) !