Review VO – Green Lantern : Emerald Dawn I

Critique de Green Lantern Emerald Dawn
Les points positifs :
  • Le Year One de Hal Jordan
  • Qui nous ferait presque aimer Hal Jordan
  • Un classicisme solide
Les points négatifs :
  • Le vilain peu charismatique
  • Peu de surprises
  • Une résolution sans explication

« I wish that damned alien had just died with his ship ! I wish he’d never found me… never given me… never tempted me… » – Hal Jordan


  • Scénario : Jim Owsley, Gerard Jones et Keith Giffen  – Dessins : Mark Bright

Suite à Crisis On Infinite EarthsDC a entrepris de représenter les origines de ses personnages-phares aux lecteurs. C’est ainsi que nous avons eu droit à des oeuvres qui firent date, telles que Batman : Year One par Frank MillerThe Man Of Steel par John Byrne ou encore la reprise de Wonder Woman par George Pérez. Si ces trois origin stories sont célèbres et sont plus ou moins devenues des incontournables pour qui s’intéresse à ces personnages, le sort n’a pas été aussi clément avec la mini-série Green Lantern : Emeral Dawn première du nom, qui avait pourtant pour vocation d’appliquer le même traitement au personnage d’Hal Jordan.

Contenu : Green Lantern – Emeral Dawn #1-6

Hal Jordan est un minable. Relégué aux simulateurs de vol suite à une imprudence au cours d’un vol d’essai, sa vie professionnelle est en déroute, et on peut en dire autant de sa vie sociale, puisque sa copine vient de le quitter et qu’il ne va pas tarder, dans un élan de témérité, à perdre la confiance de ses meilleurs amis en les précipitant dans un accident de la route. Mais sa vie prendra un tournant inattendu le jour où il croisera la route de l’alien Abin Sur, écrasé en plein désert américain, qui lui remet un mystérieux anneau de pouvoir. Tandis qu’il essaie de reconstruire sa vie et de composer avec ses nouveaux pouvoirs, il va être pris en chasse par une mystérieuse créature se présentant sous le nom de Legion, ce qui va le contraindre à une épopée qui l’emmènera vers son destin, à l’autre bout de l’univers…

Un Hal Jordan plus nuancé que d’ordinaire

Dans la préface, l’éditeur confie avoir voulu, avec cette mini-série, signifier aux lecteurs pourquoi Hal Jordan avait été choisi pour devenir un Green Lantern, pourquoi est-ce qu’il est vraiment ‘sans peur’ et pourquoi est-ce qu’il est un héros dont la grandeur n’a rien à envier à ses collègues de la Justice League. Il est vrai que le pauvre Hal souffre parfois de l’image d’un personnage particulièrement lisse dont la personnalité est rarement le moteur premier de ses aventures. Pourtant, ici, Keith Giffen, avec le concours du pas-toujours-très-bon Gerard Jones, parvient à nuancer admirablement le portrait du jeune pilote. Cette nuance se fait à travers deux événements majeurs : la mort, sous ses yeux, de son père dans un crash d’avion, et sa responsabilité dans l’hospitalisation, puis la mort, d’un de ses collègues et amis suite à un accident de voiture lors duquel Hal tenait le volant.

Si le premier s’apparente au traditionnel drame à la base de la carrière d’une pléthore de héros orphelins ou semi-orphelins, et a été mis en scène avec plus de panache par Geoff Johns au cours de son arc Secret Origins, le second, lui, est inédit, et apporte un relief réellement profitable au personnage qui traîne cette culpabilité tout au long de cette mini-série. L’accident est par ailleurs assez bien présenté : la conduite dangereuse se justifie par le désir chez Hal Jordan de prouver qu’il vaut quelque chose (ce qu’il n’arrivera à faire au final que lorsqu’il obtiendra son anneau de pouvoir), et, en somme, un accident de voiture laissant indemne le chauffeur pour toucher un passager n’y étant pour rien est un drame qui n’a rien de l’extraordinaire qui caractérise en général les histoires de super-héros, et à fortiori celles touchant au cosmique. Cet incident rapproche donc Hal Jordan du lecteur, lui attire sa sympathie, et c’est peu dire qu’il en avait bien besoin, tant il semble déconnecté parfois de notre quotidien, occupé à combattre des menaces planétaires à l’autre bout de l’univers. C’est une excellente idée de faire démarrer la mini-série sur une péripétie de ce type.

Legion ne vaut pas un bon vieux Sinestro

La scène de la remise de l’anneau ne soulève ensuite pas de réelles surprises ; tout le monde connaît l’histoire et il est malaisé d’y trouver quelque chose à ajouter. Ce que l’on ignore cependant, c’est qu’Abin Sur avait sur ses traces un extra-terrestre, Legion, décidé à traquer le Green Lantern pour se rapprocher des Gardiens, à qui il en veut. S’ensuit une série de scènes d’action sur Terre, qui n’ont pas d’autre grand mérite que de faire retomber les conséquences de la dévastation que la créature sème sur les proches d’Hal Jordan et d’attiser sa culpabilité. On déplore en outre que la créature, lors des premiers numéros où elle apparaît, manque tristement de charisme. Son design peu inspiré est encore enlaidi par la peinture jaune qui la recouvre, nécessaire pour lui faire offrir de la résistance aux pouvoirs des Green Lantern (nous rappelons que l’invulnérabilité du jaune face aux anneaux verts n’a été supprimée qu’à l’arrivée de Geoff Johns). Quant aux motivations de la créature, elles ne sont expliquées que tardivement, et d’ici à ce qu’elles soient présentées, on ne considère l’alien que comme un vilain générique, assoiffé de chaos comme d’innombrables méchants sans âme qui écument les comics.

À l’arrivée de Hal Jordan sur Oa, on assiste aux premiers contacts du Terrien avec ses futurs collègues, en premier lieu Tomar-Re et Kilowog, lors de scènes pas forcément difficiles à rater mais gardant tout de même leur saveur. Il croise aussi la route des Gardiens dont le caractère ambigu est d’emblée présenté au lecteur, puis renforcé avec les explications sur les origines de Legion. Toutefois, ces scènes ne forment qu’une brève accalmie avant la plongée du récit dans un showdown bourré d’action lorsque Legion lui-même arrive sur Oa. C’est alors l’occasion pour les auteurs de mettre en avant Hal Jordan, se distinguant de ses collègues par son penchant à ne pas forcément suivre les ordres, ce qui permet, en définitive, de vaincre Legion par un tour de main scénaristique laissé inexpliqué. En effet, on voit Hal plonger dans la batterie centrale, en ressortir gonflé d’énergie et prêt à mettre la misère à Legion. Mais comment a-t-il fait ça, pourquoi est-ce que personne d’autre n’y a songé si c’était effectivement possible, et tant d’autres questions sont laissées sans réponse, et c’est encore appuyé par des lignes de dialogue échangées entre les Gardiens : « Can you conceive how Jordan might have done what he did ? » « I cannot… and it troubles me. » Une manière de signifier que les auteurs eux-mêmes n’avaient qu’une vague idée des détails de l’opération, et se souciaient surtout de son potentiel à en mettre plein la vue aux lecteurs. Sur ce point, du moins, c’est réussi.

Des dessins eighties, mais c’est pas du Pérez

La majorité des numéros est dessinée par le discret Mark Bright, dont c’est en réalité le travail le plus connu aux côtés de la mini-série qui a suivi, Emerald Dawn II. Son trait est ici d’un classicisme efficace très eighties ne laissant jamais présager, et heureusement, que les années nonante ne sont pas loin, toutefois il n’a pas le charme d’un George Pérez ou d’un Keith Giffen de la même époque. Il remplit tout de même honorablement le cahier des charges, et son classicisme convient parfaitement à une origin story visant à rester dans les annales, là où un dessinateur à la patte plus personnelle aurait pu davantage marginaliser le récit.

Green Lantern : Emerald Dawn est un récit classique ayant pour principal mérite de présenter le personnage de Hal Jordan sous un jour nuancé et charismatique, un exploit lorsqu’on songe qu’il s’agit peut-être d’un des héros les plus lisses parmi les tout-grands du DC Universe. Si le run de Geoff Johns s’adresse avant tout aux fans de cosmique et du Green Lantern-verse déjà acquis à sa cause, cette mini-série pourrait être le seul comic book de Green Lantern, avec son excellente suite, que devrait posséder tout lecteur de comics, ne serait-ce que pour pouvoir dire « Hal Jordan, ce naze » en connaissance de cause.

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8 Commentaires
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Billy Batson
8 années il y a

Review forte intéressante, merci Riddler ! J’avais déjà entendu parler de cette mini-série et j’ai désormais envi de m’y attaquer.

Achuck
Invité
Achuck
8 années il y a

Salut j’ai deja lu la plupart des histoires de Green Lantern et je me demande si je peux lire Emerald Dawn ou si c’est ennuyeux pour moi car je connais tres bien le personnage. J’espere avoir des reponses

Achuck
Invité
Achuck
8 années il y a
Répondre à  Achuck

Quand je dis que c’est ennuyeux je veux parler de la lecture si elle est interressante ou si elle ne sert a rien car je connais le personnage

Achuck
Invité
Achuck
8 années il y a
Répondre à  TheRiddler

Merci tu m’as convaincu

Raeve
Raeve
8 années il y a

Il va vraiment falloir que je dresse une liste d’achats en VO. Merci pour la review Riddler!

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superman
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