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Les points négatifs :
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« Nous ne vivons pas d’actions, pas d’années ; de pensées, pas de souffles ; de sentiments pas de chiffres sur un cadran. Nous devrions compter le temps en battements de cœur » – Aristote cité par Silence
- Scénario : Paul Dini– Dessin : Dustin N’Guyen – Couleur : Derek Fridolfs
- Paul Dini présente Batman tome 2 : le cœur de Batman – 28 août 2015 – 296 pages – 22,5 € – DC Signatures
Le premier tome était bon, mais j’avais un peu tiqué sur l’absence d’arc narratif suivi et sur le côté épisodique, à l’ancienne. Force m’a été de constater que certains n’étaient pas d’accord avec moi, mais nous nous entendions sur le fait que la qualité était présente. Pour résumer la seule chose qui manquait à mon bonheur était une histoire suivie. Et comme ce deuxième tome se concentre quasi exclusivement sur une histoire mettant en scène « Hush » (« Silence« , quoi !), le tout parsemé de citations plus ou moins profonde d’Aristote (et même des fables d’Esope…), je suis comblé, pour le moins.
D’ailleurs si l’ouvrage s’appelle « Le cœur de Silence » ce n’est par hasard, car c’est le cœur sous toutes ses coutures qui occupe une place centrale, en tant qu’organe musculeux ou bien en tant que symbole amoureux. D’abord en tant que symbole d’amour puisqu’on y découvre une Zatanna très entreprenante avec Bruce Wayne, lui proposant même carrément de se mettre en couple. Mais notre super-héros grognon ne donne pas suite et Zatanna en déduit que le cœur du Chevalier Noir ne lui est pas acquis. Cela correspond avec le retour de Silence, qui n’avait pas été tué par le Joker. Et je vous passe sur les attaques de Scarface et son nouveau Ventriloque (bien plus séduisant que le précédent) , du Docteur Ésope qui s’inspire des fables de ce dernier pour ses forfaits (ouais c’est un peu étrange mais ça fonctionne), du Chapelier Fou et Tweedledee et Tweedledum qui font les poches des privilégiés avec le « Gang du Pays des Merveilles« … Bien qu’au départ tout ceci paraisse partir dans tous les sens tout amène le retour du docteur Thomas Elliot.
Et celui ci, partant du principe que Batman lui à volé le cœur de sa vieille folle de mère, veut punir ce dernier par là ou il estime qu’il à péché. Il veut lui voler son cœur en s’en prenant à la femme qui occupe ses pensées de façon assez symbolique et expéditive. S’ensuit une violente confrontation et une vengeance très subtile de la part de la victime de Silence qui utilise ses dons pour taper là ou ça fait mal.
Comment vous décrire ce scénario, si ce n’est par l’adjectif brillant… Sans atteindre la complexité d’un scénario de Morrison (qui officiait au même moment sur les séries Batman, heureux lecteurs de l’époque), on retrouve la même façon de semer des indices dans chaque histoires, car chaque chapitre même le plus insignifiant en apparence sert l’histoire principale de près ou de loin. Même si au départ les ramifications sont tenues, tout le puzzle se met en place à la fin de la lecture, rendant l’ensemble cohérent. L’utilisation des personnages les plus colorés, voire les plus farfelus de l’univers de Batman, est parfaitement intégrée à l’intrigue principale, plus proche de la réalité et plus sombre, ce qui constitue un vibrant hommage à la profondeur de l’univers de l’alter ego de Bruce Wayne.
L’histoire de Silence se retrouve, elle aussi, approfondie, on découvre notamment la dynamique des liens qu’il avait avec sa mère, handicapée suite à la tentative de meurtre du jeune Thomas sur ses parents, tyrannique et surprotectrice et fan absolue d’Aristote qu’elle cite à tout bout de chant. C’est même le personnage autour duquel gravit la rancœur de Silence envers Bruce, dont il considère qu’il lui a volé l’amour de sa mère.
Côté dessins, c’est Dustin N’Guyen qui s’y colle brillamment. fini les multiples intervenants, on passe au dessinateur unique. Et quel dessinateur ! Ses dessins ne sont évidement pas parfaits et en cherchant bien on peut leur trouver des défauts objectifs, mais il dégage de l’ensemble un tel style et une telle classe que l’on pardonne ses peccadilles et que l’on ne peut que profiter de la beauté des planches. D’ailleurs sont reprises , comme d’habitude, les covers des numéros présents dans le volume et celles-ci (ainsi que celle de la couverture de l’ouvrage), signés de la main de N’Guyen, sont magnifiques. À noter une exception près, que constitue la cover du DC Infinite Hallowen Special #1 signée Alex Ross et qui représente une Zatanna plus vraie que nature et plus désirable que jamais !
Si j’avais des réserves sur le premier volume, notamment sur l’absence d’histoire suivie, ce deuxième volume est bien plus abouti que le premier, qui dépasse largement la première apparition de Hush sous la plume de Jeph Loeb au niveau de la complexité des origines de Silence. C’est beau, c’est fun, c’est intéressant, la caractérisation des personnages est géniale, bref je crois que je suis tombé amoureux. Mon cœur est pris…
Moi qui vient de découvrir Hush, tu me donnes carrément envie de prendre celui ci !
Si tu as aimé Hush, tu ne peux pas être déçu par celui-ci, même si son mode opératoire différe.
Le changement de mode opératoire me semble inévitable de toute manière maintenant que Batman connait son identité. En tout cas j’irai l’acheter cette semaine !
entièrement d’accord avec la notation. Un arc que j’ai dévoré de bout en bout ; avec une caractérisation excellente qui plus est. J’étais pour ma part bien fan du Silence de Loeb, et ne suis pas déçu par sa « suite »!
Popaul Dini quoi!!!!
Génial ! Ca donne envie ! Et ayant découvert Silence avec l’edition N&B cette semaine, il me tarde de lire la suite.
Petite question cependant, ça se passe combien de temps après et il y a des arcs particuliers à suivre pour comprendre l’entre deux ?
Il n’y a pas d’entre deux, l’histoire commence juste apres la défaite de Silence, donc tu peux te lancer directement!
Pas besoin de lire Paul Dini présente… tome 1 alors, si?
A toi de voir ce que tu en attends (et à quel point tu es complétiste) car le tome 2 Paul Dini présente… d’urban ne comprend pas uniquement les épisodes consacrés à la saga du « coeur de Silence », les premiers épisodes compilés eux par contre sont une suite directe à des éléments introduits dans le tome 1 (relation Batman/Zatanna, l’histoire sur le ventriloque notamment).
Alors si il y a bien un entre deux, Silence était réapparu auparavant dans l’arc Hush Returns, publié dans les pages des n°50 à 55 et n°66 de « Batman: Gotham Knights » (série arrêtée en 2005). Je suppose que cette saga est inédite en français…
Mais je suppose que son importance est plus ou moins minime et que Heart of Hush fait figure de suite plus poussée à la saga Hush de 2003.
Je le signale quand même parce-que Silence fait référence à une altercation (ça ne gêne pas à la compréhension du reste de l’histoire) entre lui et Joker (élément qui ne me parle pas si c’est dans le Hush de Loeb et Lee).
Question d’amateur : est-il possible de le lire sans avoir lu le premier tome ? Celui ci me tente énormément alors que le premier pas du tout…
Oui, tout à fait, ils sont complètement indépendants.
ok mais le « hush money » il est entre les deux ?
J’avais trouvé Hush un peu inutilement compliqué et longuet, avec des rebondissements qui me paraissaient même un peu forcés. Heart of Hush est bien plus condensé et maitrisé à mon avis.
Ceci étant dit, pour ceux qui n’ont pas lu Hush, je pense qu’il faut tout de même le lire avant, ne serait-ce que pour ce qui se développe entre Batman et Catwoman. Du coup, les enjeux de Heart of Hush sont infiniment plus dramatiques…