Le copieux dossier recueillant les easter eggs de la première moitié de la première saison de Gotham réalisé par mon collègue ArnoKikoo ne l’ayant pas laissé indemne – il a même dû passer un court séjour dans un obscur hôpital psychiatrique dont le nom m’échappe malheureusement, au portail gothique, à proximité d’une grande ville américaine – il a obtenu des big boss la permission de décharger la seconde partie sur quelqu’un d’autre. Qui était mieux désigné pour l’affaire que moi, qui ai suivi avec ardeur et impatience chaque épisode de Gotham, chaque semaine, étant un énorme fan de séries télévisées en général ? Nota bene : c’est de l’ironie, et voyez comment, à force de regarder Gotham, mes blagues ont fini par acquérir la même subtilité que les easter eggs de la série, et nécessitent maintenant d’être soulignées systématiquement.
Cette seconde moitié pourrait avoir l’air plus légère que la première, mais il faut noter qu’une fois l’essentiel du cast installé, l’apparition de nouveaux personnages est devenue plus ponctuelle, or c’était cette dernière qui permettait aux producteurs de glisser des clins d’œil aussi discrets qu’un troupeau d’éléphants bodybuildés. Nous avons tenté de les réunir ici de manière exhaustive, agrémentés de captures d’écran de notre cru et d’images de comics scannés expressément pour vous. Si, si, croyez-moi.
Comme d’ordinaire, n’hésitez pas à nous le faire remarquer si nous sommes passés à côté de telle ou telle référence, et sentez vous libre de discuter de tel ou tel clin d’œil dans les commentaires. Sur ce, bonne lecture !
Saison 1 – Épisode 11 à 14
Épisode 11 : « Rogue’s Gallery »
- Leslie Thompkins
Dans la mythologie de Batman, Leslie Thompkins est un médecin, de l’âge de ses parents, et qui fut une bonne amie des parents Wayne. Son intimité avec la richissime famille de Gotham l’a conduite à être une précieuse alliée du justicier, en lui soignant régulièrement ses blessures. On relèvera d’ailleurs qu’il s’agit traditionnellement d’une des rares personnes de confiance à être dans le secret de la double-vie de Bruce Wayne. Leslie Thompkins est introduite dans l’épisode 11 de Gotham, interprétée par Morena Baccarin. Plus qu’un caméo, les producteurs ont décidé d’en faire un personnage récurrent, qui devient par la suite la compagne régulière de Jim Gordon.
- Gotham Girls ?
Le rapprochement entre Catwoman et Ivy dans cette épisode rappelle les nombreuses histoires où les représentantes de la gente féminine de Gotham se sont réunies pour vivre des aventures ensemble. Une impression qui serait confirmée si Harley devait rejoindre, dans le futur, le duo, pour le plus grand bonheur des nombreux fans du personnage.
- L’Electrocutioner
Ce vilain de seconde zone a subi un petit regain de popularité suite à son apparition, annoncée en grandes pompes, dans le jeu Batman : Arkham Origins. S’il n’est pas établi dès le départ que Jack Gruber, interprété par Christopher Heyerdahl, est calqué sur ce méchant, dès l’épisode suivant il est révélé qu’il s’appelle en réalité Jack Buchinsky, qui se trouve être l’identité du premier Electrocutioner, apparu en 1981 dans le Batman #331. Ce Jack Buchinsky sera cependant tué par le Vigilante en 1986, et c’est son frère, Lester Buchinsky, qui reste à ce jour la version la plus connue du personnage – c’est d’ailleurs celle-ci qui apparaît dans Arkham Origins.
- Amygdala ?
Certains ont voulu voir dans le personnage de Aaron Danzing une version ‘adaptée’ du vilain Amygdala, dont le nom, dans les comics, est Aaron Helzinger. Les similitudes ne s’arrêtent pas à ce prénom semblable : tous deux sont chauves et extrêmement forts. De plus, dans les comics, bien que de nature irascible, Amygdala n’est pas foncièrement malveillant et commet souvent de mauvaises actions lorsqu’il est sous le joug d’un autre criminel, comme le Ventriloque. On retrouve un peu de ce trait dans la docilité qu’adopte le Aaron de Gotham une fois un lavage de cerveau subit au fil des expériences électriques de Jack Buchinsky (à ce sujet, le choix de la pièce représentée à l’asile, The Tempest, de Shakespeare, n’est pas anodin car on y retrouve plus ou moins les mêmes rapports entre Caliban et Prospero). Pour toutes ces raisons, on pourrait conclure à une reprise du personnage, mais une rumeur selon laquelle la Fox chercherait à caster pour ce rôle précis un type âgé d’une trentaine d’années décrit comme ‘une énorme montagne de muscles, chauve ou possédant le crâne rasé‘ viendrait contredire cette référence.
Comme références de moindre envergure, on peut relever le rire qu’on entend lors de l’évasion à l’Asile d’Arkham, qui pourrait être de ces easter eggs hebdomadaires au Joker annoncés en début de saison, mais auxquels on a un peu cessé de croire. On apprend également dans cet épisode que la petite Ivy est vegan, une manière de renvoyer à son attachement aux plantes dans les comics. Quoique. Attendez, si elle aime les plantes, elle devrait pas se nourrir exclusivement de viande en fait ? Genre comme ceux qui adorent les animaux et se tournent vers le végétarisme ?
Épisode 12 : « What The Little Bird Told Him »
- Le commissaire Loeb
C’est dans l’épisode 12 qu’apparaît pour la première fois le commissaire Loeb, incarné ici par l’acteur Peter Scolari. Sans parenté connue avec le talentueux scénariste d’Un Long Halloween, ce flic corrompu a été créé par Frank Miller dans son célèbre arc Batman : Year One. Apparu dans la trilogie de Nolan, on se souvient également de lui au début du jeu Arkham Origins où il trouve la mort dans des circonstances tragiques.
- Arnold Flass
Autre création de Miller, également dans Batman : Year One, Arnold Flass apparaît également pour la première fois dans la série dans cet épisode 12, incarné par Dash Mihok. Comme Loeb, Flass est dans Gotham comme dans Year One un flic corrompu, et son opposition à Gordon rappelle le conflit qui séparait les deux personnages dans le Batman : Year One de Frank Miller. Il prendra une importance non-négligeable dans la suite de la série.
On relève également dans cet épisode le sigle d’un taxi de Gotham où on peut lire les mots ‘Gotham Central’, référence probable au comics de Ed Brubaker et Greg Rucka, concentré sur le quotidien de la police de Gotham, qui a servi d’inspiration à la série. Par ailleurs, le véritable nom de l’Electrocutioner, Jack Buchinsky, est révélé, et le personnage est affublé par la presse du pseudonyme de l’Electrocutioner de manière explicite. Enfin, Falcone est montré une fleur à la main, or des portraits similaires de lui se retrouvent dans les comics.
Épisode 13 : « Welcome Back, Jim Gordon »
Un épisode plutôt avare en easter eggs. On peut relever l’occupation du club de Fish Mooney par le Pingouin, annonçant peut-être le Iceberg Lounge qui lui est traditionnellement lié dans les comics. On peut également voir dans cette opération une sorte de référence au goût du Pingouin pour les poissons, tel qu’il est par exemple mis en avant dans le Batman Returns de Tim Burton, puisqu’ici le Pingouin ‘croque’ Fish et son territoire. On peut aussi relever le râteau que se ramasse le pauvre petit Bruce Wayne face à Selina tandis qu’il teste sur celle-ci l’efficacité de ses premières pick-up lines, on peut y voir le début de jeu de chat et souris, mêlé d’affection et de rejet, auquel s’adonnent régulièrement Batman et Catwoman dans les comics.
Épisode 14 : « The Fearsome Dr. Crane »
Là aussi, on tient un épisode plutôt chiche en easter eggs. On ne pourrait relever que la présence d’un autre clin d’œil au Professor Pyg, comme on pouvait déjà en voir un dans l’épisode 3 (easter egg que mon collègue n’a apparemment pas jugé nécessaire de souligner dans son dossier consacré à la première partie de la saison). Ce personnage n’est cependant pas destiné à devenir le sadique créé par Grant Morrison puisqu’il se fait abattre par le GCPD. Du reste, le clin d’œil le plus important, et le plus évident, porte sur l’Épouvantail. Notre cher Jonathan Crane, joué par Charlie Tahan, apparaît ici sous la forme du fils d’un psychopathe fasciné par la terreur, le Docteur Gerald Crane, joué par Julian Sands. À noter que les noms des deux parents Crane, respectivement Gerald et Karen, ont été fidèlement repris des comics. Est-ce que le fiston est destiné à devenir le célèbre vilain par la suite ? L’avenir nous le dira.
Saison 1 – Épisode 15 à 18
Épisode 15 : « The Scarecrow »
- Les origines de l’Épouvantail
Si Jonathan Crane était déjà apparu dans l’épisode précédent, c’est réellement dans cet épisode 15 qu’il prend de l’importance face à son père et passe par le traditionnel événement tragique qu’on devine à l’origine de la folie qui le mènera à une vie de crime. Le symbole de l’épouvantail lui-même est utilisé dans cette origin story, tandis qu’on voit également son père faire usage d’un sérum qui ne va pas sans rappeler le gaz de peur qu’utilise Crane dans de nombreux récits le mettant en scène. Dans cet épisode, Gerald Crane meurt sous les yeux de son fils, abattu par la police, tandis que Jonathan Crane finit par perdre la raison, constamment en proie à des terreurs irrationnelles, où la figure de l’épouvantail ne cesse de revenir, depuis que son père lui a administré un sérum de peur de sa création. À noter que cette version se rapproche de celle dépeinte par Gregg Hurwitz dans les New 52 puisque dans les deux cas, c’est la fascination du père Crane et les mauvais traitements infligés à son fils qui conduisent ce dernier sur la voie du crime.
On peut également relever dans cette épisode la mention d’un cirque lorsque Gordon et Leslie Thompkins prévoient une sortie en amoureux. Les amoureux de DC Comics ne peuvent s’empêcher de songer au Cirque Haly, où travaillaient la famille Grayson avant qu’elle ne soit décimée par la tragédie qui a mené Dick Grayson sur les traces de Batman. En entendant ‘cirque’, on peut également penser à Deadman, dont l’alter-ego, Boston Brand, était également trapéziste de génie dans un cirque avant qu’il ne soit abattu par The Hook et ne devienne le fantôme Deadman. Deadman ou Robin ? L’épisode suivant nous le dira.
Il y a également une scène durant laquelle Bruce chute sur une pente raide dans la forêt. Il se retrouve ensuite seul, immobilisé dans la forêt tandis que la nuit commence à tomber. Cet incident ne va pas sans rappeler la célèbre chute dans le puits qui fut si déterminante dans le choix de sa carrière dans la version que proposait Frank Miller dans Batman : Year One, mais il manque évidemment un détail non-négligeable : les chauves-souris. Toutefois, cela reste, à l’image de la chute dans le puits, une sorte d’épreuve initiatique qui contribue ici à faire du petit Wayne un vrai justicier. Enfin, les fans de Jonah Hex n’auront pas manqué de tressaillir à l’ouïe du nom de Stanley Turnbull, le juge corrompu à qui Maroni en veut, puisque Quentin Turnbull est également le patronyme d’un des plus grands ennemis de Jonah Hex, au point que les producteurs du film sorti en 2010 décidèrent d’en faire l’antagoniste principal du célèbre cow-boy défiguré. Peut-être un lointain descendant ?
Épisode 16 : « The Blind Fortune Teller »
- Ladies and gentlemen, The Flying Graysons !
Cet épisode est marqué par l’introduction de membres éminents du DC Universe : les Flying Graysons. La piste du cirque donnée à l’épisode précédent trouve donc sa réponse : il s’agit bien du Cirque Haly, qui a vu naître le célèbre Dick Grayson, né de Mary Lloyd et John Grayson, qui doit devenir un jour le célèbre acolyte de Batman, Robin. Dans l’épisode, les familles Lloyd et Grayson sont présentées comme des rivales, une rivalité comptant toutefois une exception dans l’amour que se vouent John et Mary, respectivement interprétés par Robert Gorrie et Abbi Snee, ici pas encore mariés et dépourvus de fils. Ce schéma d’amour traversant la rivalité de deux familles ne va pas sans rappeler la célèbre histoire de Roméo et Juliette, que ce soit volontaire ou non. Plus tard dans l’épisode, une fois réconciliés, John et Mary confient à Jim Gordon leur intention d’avoir un fils, appuyant encore la présence suggérée de Dick Grayson dans la série.
- The joke’s on you !
On avait plus ou moins cessé de croire aux possibles caméos hebdomadaires du célèbre Prince Clown du Crime dans la série, mais ici les soupçons étaient tellement forts sur un personnage précis que la toile n’a pu s’empêcher de s’enflammer en clamant : « Voilà le Joker de Gotham. » Celui-ci s’appelle donc Jerome, est interprété par Cameron Monaghan, et est né au sein du Cirque Haly, soit le même cadre que Dick Grayson – une idée pour le moins originale, mais qui trouve un écho dans l’attitude de clown que la célèbre némésis de Batman adopte. Sa folie n’a ici pas été causée par un événement tragique, mais il semble la porter depuis sa naissance, et c’est celle-ci qui l’amène à tuer sa mère, bien qu’il invoque les mœurs légères de cette dernière. À voir si le personnage doit prendre une importance plus marquée par la suite.
L’épisode compte également des easter eggs plus mineurs. On peut ainsi relever que le Hellfire Club faussement accusé du meurtre de la mère de Jérôme renvoie à une société secrète anglaise qui a réellement existé au XVIIIe siècle. Dans un autre registre, le choix de la marque de céréales (Fruit Brute) dont se goinfrent Selina et Ivy à l’arrivée de Barbara Kean n’est pas anodin car elles appartiennent au groupe General Mills avec qui DC entretient de bonnes relations, ayant mené de concerts avec eux des partenariats pour encourager les jeunes à lire, et les ayant aidés à trouver un nouveau design à leurs boîtes de céréales grâce au concours de certains de leurs artistes, au nombre desquels figurait Jim Lee. Enfin, certains ont voulu voir dans le gribouillis de Bruce Wayne, où on discerne un monstre saccageant une ville, un easter egg à Killer Croc, tandis que d’autres leur opposaient que c’était simplement une sorte de Godzilla.
Épisode 17 : « Red Hood »
- Under The Red Hood
Comme les Graysons dans l’épisode précédent, la star de cet épisode est Red Hood. Alors, qui est Red Hood ? Dans les comics, le nom a été introduit pour la première fois dans le Detective Comics #168, de 1951, où on en faisait l’identité du Joker avant sa transformation. Ce statu quo connut une évolution dans le fameux Killing Joke d’Alan Moore (besoin d’une review ?), où Alan Moore y rajoutait deux détails non-négligeables : tout d’abord le masque du Red Hood était fait pour être porté par différents membres de façon à ce qu’on ne puisse jamais déterminer qui était véritablement l’homme derrière le Red Hood ; deuxièmement Alan Moore dépeignait cette origine du Joker comme une version possible parmi une infinité d’autres. Si ce dernier élément a été largement ignoré par la suite, les auteurs préférant se tenir à une origine stable, plus rassurante, pour le plus grand vilain de DC Comics, l’idée selon laquelle l’identité du porteur du masque varie est reprise dans cet épisode de Gotham, où le masque échoit à trois membres du même gang, tour à tour tué par le porteur suivant. Dans les comics, Red Hood devient également le pseudonyme de Jason Todd une fois revenu d’entre les morts sous la forme d’un justicier aux méthodes radicales, cependant la manière dont il traite le thème ici rappelle davantage le Red Hood dépeint dans le Killing Joke.
- Encore du Joker ?
Même si on a été plus ou moins assurés de l’identité du Joker dans le dernier épisode de Gotham, on tient dans « Red Hood » plusieurs pistes qui évoquent le Prince Clown du Crime, à commencer par l’omniprésence du gang du Red Hood lui-même, évoquant la bande de criminels qui emmenaient quasiment contre son gré le futur Joker dans une entreprise fallacieuse dans le Killing Joke d’Alan Moore. Par ailleurs, la scène où Red Hood lance de l’argent à la foule en rappelle une similaire dans le Batman de Tim Burton, à la différence près qu’il y s’agit du Joker, et non du Red Hood, parallèle intentionnel ? Hélas, les candidats au poste se font abattre les uns après les autres. Toutefois, la scène finale dépeint un inconnu en train de ramasser la cagoule rouge, s’il y a peu de chances de le voir devenir le Joker, on peut du moins espérer entendre à nouveau parler de Red Hood par la suite. Le second goût de Joker nous vient du comique sans succès qui apparaît sur la scène du club du Pingouin, évoquant une scène similaire au début de la saison. Mais encore une fois, peu de chances de voir cet illustre inconnu devenir le vilain emblématique de Batman compte tenu de la place accordé à Jerome dans l’épisode « The Blind Fortune Teller ».
L’épisode est riche en références plus secondaires. Par exemple, le vin que propose Bruce Wayne à Alfred et son vieil ami est daté de 1966, soit l’année du début de diffusion de la série Batman avec Adam West et Burt Ward. Par ailleurs, le « office manager » de l’endroit où est séquestrée Fish Mooney présente son patron comme un certain Doctor Dulmacher, prononcé Dollmaker à l’américaine ; or, le Dollmaker, ou Taxidermiste en français, est un vilain de DC Comics, à l’origine opposé à Plastic Man, aujourd’hui rattaché au Chevalier Noir, tel qu’ont pu le voir les lecteurs de Batman Saga dans les pages de DC Comics. D’autre part, cet « office manager » est joué par Jeffrey Combs, qui a notamment doublé l’Épouvantail dans la quatrième saison de Batman – The Animated Series. Dans ce même endroit, Fish Mooney passe devant des cellules, dont l’une d’elles contient un détenu dont les bandages faciaux rappellent l’apparence de Hush, ou Silence, alias Thomas Elliott, un vilain de Batman créé par Jeph Loeb dans l’arc qui porte son nom. Toutefois il n’est pas garanti que la référence soit volontaire.
Sans vouloir trop aller dans le capillo-tracté, on peut également relever que Selina Kyle balance le juron archaïque « Holy Moley ! » qui, dans le DC Universe, est traditionnellement rattaché à Billy Batson / Captain Marvel, lequel ne cesse de le répéter depuis ses aventures du Golden Age. Enfin, au rang des références hors-DCU, on peut souligner que la parade d’identification rappelle celle, archi-célèbre, du film The Usual Suspects. Même s’il n’est à nouveau pas garanti que la référence ne soit intentionnelle, la scène du film précédemment cité est tellement entrée dans la conscience populaire qu’il est difficile de croire que les scénaristes n’y aient pas songé en l’inscrivant au plot de l’épisode.
Épisode 18 : « Everyone Has A Cobblepot »
Après un épisode 17 profus en références, c’est le retour au calme avec cet épisode 18. On peut soulever tout d’abord l’apparition du Docteur Francis Dulmacher – le Dollmaker – à l’écran. L’horreur de son œuvre est également étalée au spectateur, ne laissant aucun doute sur la folie du personnage, quand bien même il rend service à des petites vieilles aux reins déficients. Enfin, la scène de la découverte de Miriam Loeb, la fille du Comissaire Loeb, évoque un peu Alice Au Pays des Merveilles : une fille blonde en robe devant une table nappée recouverte d’un set de thé, une vague référence à l’oeuvre de Lewis Carroll et, par extension, au Chapelier Fou ?
Saison 1 – Épisode 19 à 22
Épisode 19 : « Beasts Of Prey »
- Qui a peur de l’Ogre ?
Cet épisode introduit un nouveau vilain dans Gotham : l’Ogre. Ce méchant est ici joué par Milo Ventimiglia, et son identité civile est Jason Skolimski, comme on le découvrira par la suite. Dans les comics, il existe bien un ennemi de Batman appelé l’Ogre, apparu pour la première fois dans le Batman #535 d’octobre 1996 sous l’impulsion de Doug Moench et Kelley Jones, cependant il a peu de choses en commun avec celui de la série : là où Jason Skolimski est un gentleman distingué cachant des penchants sadiques, celui des comics s’apparente davantage à une brute sanguinaire aux proportions monstrueuses acquises suite à une expérience secrète du gouvernement. Son identité civile n’est d’ailleurs pas non plus la même puisqu’il s’appelle Michael Adams. Il est ainsi difficile de déterminer si la similarité des noms ne relève que de la coïncidence ou si les producteurs de la série se sont inspirés très librement de ce vilain secondaire.
Cet épisode recèle une autre référence très sympathique. Lorsque Bruce Wayne est à la recherche de l’ancien ami de Alfred, il passe en revue les stands de tir de Gotham City. Or l’un de ceux-ci s’appelle Polk Gun Range. C’est fort probablement un clin d’œil à Bill Polk, alias The Wyoming Kid, un personnage populaire de l’univers western de DC apparu pour la première fois dans le Western Comics #1 de février 1948. Le fait qu’il s’agisse d’un stand de tir dont le logo est un revolver appuie encore davantage le rapprochement.
Épisode 20 : « Under The Knife »
Pas grand-chose à relever dans ce vingtième épisode, à l’exception de quelques noms glissés au passage qui pourraient, ou non, être des clins d’œil. On mentionne par exemple un ‘counsilman Klein‘, qui pourrait renvoyer au grand lettreur Todd Klein – probablement le plus célèbre de sa profession, qui a gagné pas moins de 16 Eisner Awards dans sa catégorie. On mentionne également une adresse à l’angle de Grant et de la 80e rue, comment ne pas penser à Grant Morrison voire, puisque piquer un nom de famille serait plus naturel qu’un prénom, au scénariste Alan Grant, qui a notamment co-créé les personnages de Anarky et du Ventriloque ? On entend aussi parler d’un certain juge Harkness, ce qui fait immédiatement penser à Captain Boomerang, alias George Harkness. Finalement, on pourrait retrouver une certaine ressemblance entre le visage de l’Ogre avant son opération de chirurgie esthétique et le visage de Arseface, l’un des personnages-phares du comics Preacher. Une inspiration possible ?
Épisode 21 : « The Anvil Or The Hammer »
Tandis que la fin de la saison se rapproche, les easter eggs se font plus discrets qu’à ses débuts. Pour cet épisode, on peut tout d’abord relever la première apparition dans la série de Lucius Fox, le fidèle employé de Wayne Enterprises apparu pour la première fois dans le Batman #307 de janvier 1979, qui était interprété par Morgan Freeman dans la trilogie de Christopher Nolan. Dans Gotham, il est interprété par Chris Chalk, et semble être un des rares îlots épargnés par la corruption au sein de l’entreprise des Wayne. On peut également relever que l’adresse du manoir figurant sur le courrier de Selina Kyle adressé à Bruce Wayne est identique à celle mentionnée dans l’épisode The Demon’s Quest de la mythique série animée Batman des années nonante. Enfin, on a droit à la mention d’un mystérieux ‘secret’ qu’aurait dissimulé Thomas Wayne durant sa vie ; il s’agit en réalité de la Batcave, tel que nous l’apprendrons dans l’épisode final.
Épisode 22 : « All Families Are Alike »
Le gros easter egg de ce final explosif où tout le monde meurt est à n’en pas douter la révélation de la Batcave à laquelle on accède, dans Gotham, par un passage secret derrière la cheminée, au lieu de l’horloge traditionnellement utilisée. Puisque cette cachette était utilisée par Thomas Wayne, on peut songer également au Detective Comics #235, affublé du titre « The First Batman », où on voyait le père de Bruce Wayne porter un costume de chauve-souris, évoquant étrangement celui que devait prendre son fils des années plus tard, à un bal costumé où il finissait par mettre une raclée à des brigands venus troubler les festivités. D’ailleurs, le personnage du Dr Hurt du run de Grant Morrison est inspiré de cet épisode.
Holy moley ! XD Tellement de retard que j’avais complètement zappé cette 2ème partie ! Mais on vous pardonne volontiers, parce que ce genre de dossier fait bien plaisir. Pour ma part, j’y ai appris pas mal de choses et certains easter eggs sont vraiment de l’art du petit détail, mais qu’il est toujours sympathique de découvrir ! :)
Beau boulot, ce dossier m’a presque donné envie de me refaire la saison (mais évidemment, je ne le ferai pas).