Après un dossier de bilan sur la troisième année des New 52, difficile pour nous de ne pas faire un bilan final alors que le concept éditorial amené en septembre 2011 est dorénavant fini, abattu par l’event Convergence puis effacé définitivement sous la bannière du DC You. Trois ans et demi d’existence, donc, et une dernière occasion pour nous de revenir en détails sur ces six derniers mois passés avant l’extinction des feux. Quelles séries auront perduré, quels changements importants auront eu lieu ? Notre équipe de lecteurs, plus motivée que jamais, vous propose un décryptage en bonne et due forme.
Et pour ceux qui ont oublié notre dossier consacré à la troisième année des New 52, et qui ont la flemme de le re-lire, voilà d’abord un petit récapitulatif des faits. Cette année avait été impactée fortement par la publication du crossover Forever Evil dont la publication fut chaotique, et dont la fin était censée amener à la « seconde phase » des New 52, qui fut synonyme du lancement de plusieurs titres à l’orientation un poil différente du reste, comme Infinity Man and the Forever People ou Star-Spangled War Stories feat. G.I. Zombie. Ce fut également durant cette année que DC Comics se lança dans la publication de deux séries hebdomadaires : Batman Eternal pour fêter les 75 ans du Chevalier Noir, et The New 52 : Futures End dont le but était encore mystérieux. Une troisième série était également prévue, mais ne débutera qu’au lancement de la « quatrième » année des New 52.
Du côté des titres Justice League, de nombreux changements ont été opérés : départ de Geoff Johns sur Aquaman et remplacement par Jeff Parker, avec en outre l’arrivée d’un titre spin-off avec The Others, arrêt de Justice League of America et remplacement par Justice League United, arrêt et relaunch de Teen Titans. Chez Batman, le Zero Year s’est poursuivi un long moment alors que Francis Manapul et Brian Buccellato débarquaient sur Detective Comics et qu’une pléthore de titres étaient annulés. Cette année pour ce groupe aura vu le plus de changements, annonciateurs de ce qui allait arriver par la suite. Du côté de Superman, le crossover Doomed aura permis également d’apporter quelques prémisses à Convergence alors que l’arrivée de Geoff Johns sur le titre principal permettait enfin d’oublier l’ère Lobdell. Greg Pak, lui, a continué de faire un travail respectable sur Action Comics et Batman/Superman. Le groupe Green Lantern a, quant à lui, continué de faire ce qu’on lui reprochait depuis le départ : enchaîner crossover sur crossover, avec Lights Out (global) puis Uprising (sur deux titres seulement) – mais c’était pour mieux repartir ensuite là-dedans. Et enfin, les groupes The Edge et The Dark ont subi un bon nombre d’annulations, compensées par le lancement de quelques nouveaux titres qui, on le verra, n’auront pas eu forcément le succès escompté.
On peut à présent aborder cette dernière demi-année d’existence des New 52, dont on aura retenu principalement : le lancement de la troisième série hebdomadaire Earth 2 : World’s End, l’arrivée de nouveaux titres et le changement de tons pour certaines séries du Bat-verse via de nouvelles équipes créatives, un énorme crossover (une fois de plus) pour le groupe Green Lantern – et au final, la conclusion d’un bon nombre d’arcs et des trois séries hebdo’ pour laisser la place à Convergence. Pour aborder ce dossier en détails, il est clair qu’il nous faut vous prévenir de la présence de nombreux spoilers, et nous vous invitons donc à faire attention avant d’entamer la lecture.
Comme nous l’avions fait l’an dernier, ce dossier sera découpé en « groupes » avec un avis pour chaque série en faisant partie, puis un bilan pour le dit groupe. En fin de dossier, une dernière partie fera la conclusion sur cette dernière-demi année d’existence et essayera de tabler les enjeux pour le nouveau DC Universe, qu’on appelle aussi par chez nous DC You. Et il me faut bien évidemment remercier mes camarades rédacteurs Corentin, Harley, Nathko, n00dle et Zeppeli pour leur inestimable contribution au dossier ! Bonne lecture !
Groupe Justice League
Groupe le plus important (ou presque, celui de Batman pèse également beaucoup) pour DC Comics, les six derniers mois d’existence des New 52 auront permis de conclure les deux séries hebdomadaires qui y appartenaient, dont Earth 2 : World’s End, qui aura commencé en octobre 2015 – un mois qui aura également vu quelques titres opérer des changements dans leur équipe créative, le temps pour certains d’amorcer une nouvelle direction (Wonder Woman) ou de faire un simple arc de remplissage (Green Arrow). Pour beaucoup en fait, les six derniers mois d’existence des New 52 auront permis aux auteurs de terminer un arc afin de laisser le champ libre, après Convergence, à une nouvelle direction, voire une nouvelle équipe créative. Mais vous verrez que tous les titres ne survivront pas à l’event de 2015 de l’éditeur américain !
Aquaman
Cette troisième-et-demi et dernière année des New 52 aura été très simple pour notre Roi d’Atlantis. Enfin, du côté éditorial on va dire. Débutant en octobre 2014, l’arc Maelstrom se terminera également avec la fin des New 52. Dans cette nouvelle grande aventure, Arthur, Roi d’Atlantis toujours aussi peu accepté par une majorité de son peuple, cherche à mieux comprendre sa culture, son passé, son histoire. Il n’a pas le choix car la ville d’Atlantis semble le rejeter, lui, le demi-sang. Il fera alors appel aux humains qui en savent le plus sur le peuple du fond des mers. Il s’embarque alors dans une quête qui va le mener à suivre les traces de sa mère, prétendue morte depuis des années. Loin des idées du run de Geoff Johns, Jeff Parker terminera le sien comme il l’avait commencé, dans l’action et l’aventure. Ces deux éléments sont les caractéristiques dominantes, celles qui auront toujours été présentes dans les arcs de l’auteur. Combat contre des monstres géants, créatures fantastiques ou horribles, voyages sur de nouvelles terres et téléportation, des secrets révélés, de nouveaux alliés, de nouveaux ennemis, tout y est. Maelstrom ne fait pas exception et se termine dans un feu d’artifice de pouvoirs et déferlement de puissance contre… un dieu, tout simplement. Cet arc ne fera sûrement pas date mais se laisse lire très agréablement car il vous fera passer un très bon moment de lecture, riche et pourtant très simple à aborder.
Aquaman and the Others (annulée)
La fin de l’ère New 52 aura été marquée par un étrange apport à la mythologie Atlantéenne, avec une série spin-off du titre principal, Aquaman & the Others. Souvent aperçus dans le run de Johns puis de Jeff Parker, les “Autres” ont hérité de leur série à eux, scénarisée par Dan Jurgens avec Lan Medina aux dessins. Le premier arc rassemblera les sidekicks du héros sur la base d’une menace liant les artefacts d’Atlantide, avant que ne soit introduit un nouveau vilain dans le panthéon des ennemis d’Aquaman : Legend, sorte de surhomme revanchard au look d’apparence steampunk, qui entretient envers la famille d’Arthur une haine millénaire. Dans le second arc, l’équipe en affronte une autre, et reste confrontée aux fantômes de son passé en affrontant l’équipe de vilains “Mayhem”, commandée par Cheschire et KGBeast, où la conclusion – sur fond de bonne grosse baston qui tâche – mènera la série à l’annulation après seulement onze numéros. Mis à part la mort de membres de l’équipe, et un lien relativement ténu avec la série Futures End, Aquaman & The Others restera comme une semi-déception : pas franchement mauvais, parfois même plutôt bons, les numéros s’enchaînent avec dynamisme, mais manquent généralement de l’envolée qui justifie simplement l’existence de la série. Certes agréable pour étendre le lore du Roi des Mers et proposer d’autres aventures à son récit personnel, les Others eux mêmes manquent de substance et les récits de direction pour faire de cette tentative autre chose qu’un coup d’épée dans l’eau (haha,délire). Constat similaire pour les dessins : de qualité, mais peu originaux ou suffisamment inspirés pour que le titre s’en sorte sur son seul attrait graphique.
Earth 2 (annulée)
Après une brillante reprise par le talentueux Tom Taylor, la série Earth-2 s’en était plutôt bien tirée, grâce à sa maîtrise du personnage de Superman, dans sa version “maléfique”. Cependant, il est clair que cette dernière année de “New 52” n’aura pas été bénéfique pour cette terre, qui a clairement souffert d’un manque d’idées nouvelles. Le nouveau Batman n’a pas forcément rempli ses promesses et l’on peut dire que le scénariste a été un poil décevant. Mais il est loin d’être le seul responsable, puisque nous avons pu voir les personnages d’Earth 2 se développer dans d’autres titres, comme le discutable Futures End, qui a dédié l’une de ses sous-intrigues aux héros de cet univers enfermés sur la terre principale, après une guerre des mondes, thématique aussi développée dans la série hebdomadaire Earth 2 : World’s End, scénarisée par des gens comme Marguerite Bennett, Mike Johnson ou encore Daniel H. Wilson, qui n’ont pas l’envergure d’un James Robinson ou d’un Tom Taylor. Cependant, le tout reste parfaitement lisible, mais le fait est que tout ce microcosme qu’est l’univers d’Earth 2 faisait figure de véritable petite pépite au sein de l’univers DC, et que ça n’a pas du tout été le cas ces dernières années, tant les personnages ne se sont pas renouvelés et tant le titre s’est malheureusement enfermé dans ses clichés d’apocalypse et de désespoir. Et le traitement de ses héros dans Convergence n’a clairement pas amélioré les choses…
Earth 2 a donc perdu de sa superbe en cette fin de New 52, la faute à un développement un peu chaotique de cette franchise, qui renaîtra peut-être de ses cendres dans Earth 2 : Society, qui sait ?
Earth 2 : World’s End (Hebdo – Terminée)
L’arrivée de la série hebdomadaire au mois d’octobre a fait suite au mois spécial 5 Years Later et ce titre, chargé de narrer les derniers instants d’Earth 2 face à l’invasion des forces de Darkseid – qui était en cours dans la série principale depuis plusieurs numéros déjà – aura également servi à amener ses principaux personnages aux portes de l’event Convergence – qui en est en fait plus une suite de cette série qu’un vrai crossover, mais ce n’est pas le sujet. Là aussi, DC Comics ne fera pas les choses comme pour ses deux autres titres hebdo puisque chaque numéro est assuré par une platrée d’artistes (les crédits prenant la moitié de la place sur les couvertures), résultant d’une forte hétérogénéité visuelle dans les pages, même si la plupart feront des efforts pour essayer d’avoir un minimum d’unité. En termes d’histoire, on tient là le récit de blockbuster avec tout ce que ça impliqué de qualités et de défauts : c’est très explosif, très “gros” et le sentiment d’épique ne s’en ira jamais des pages. Néanmoins, on pourra reprocher une sur-abondance d’échecs et de sentiments négatifs, au travers desquels auront surgi quelques rares lueurs d’espoir. Au final, la série aura réussi son objectif de divertir sur ses quelques mois d’existence, avant de mener à l’event de l’éditeur tant attendu (ou presque).
The Flash
Entre fin 2014 et début 2015, il ne se sera finalement pas passé grand chose pour Flash. Les débats stériles, quant à la nouvelle version de Wally West, se sont peu à peu calmés, le personnage ayant lui même eu une présence très limitée dans les histoires concoctées par le duo Van Jensen / Robert Venditti jusque-là. Ainsi entre le post-Forever Evil et le pré-Convergence, notre héros aura passé le plus clair de son temps dans une intrigue l’opposant à son lui du futur. Voyages temporels, personnages piégés dans la Speed Force, autant dire que pour la fin des New 52, les fans du speedster étaient en terrain connu. Globalement il n’y a donc pas de quoi se plaindre, ni de quoi sauter au plafond et alors que certaines séries ont osé prendre des directions surprenantes, les auteurs de Flash ont, plus ou moins, joué la sécurité. Pas de révolution donc mais des histoires tout de même bien ficelées piochant allègrement dans la mythologie du héros, qui lui permettent de rester à sa place au sein du DC Universe. Il ne manquerait finalement plus qu’un peu de prise de risque pour que la série Flash ne (re)devienne une vraie réussite.
The New 52 : Futures End (Hebdo – Terminée)
Lancée avec le FCBD de 2014, la série Futures End aura connu bien des hauts et des bas pour sa seconde moitié de publication. Elle aura déjà mis presque une vingtaine de numéros à réellement démarrer, mais plusieurs moments vraiment épiques auront été vécus : le retour de Superman, l’attaque d’un gigantesque Brainiac sur New-York, ou l’affrontement contre l’hybride Batman-Joker venu du futur. Mais le tout aura été étiré sur une durée très longue, peut-être trop, et surtout beaucoup d’intrigues resteront sans conclusion, voire pire : n’auront été d’aucune utilité. Les lecteurs ont encore un souvenir douloureux du pauvre Grifter. Et si le titre n’aura pas été déplaisant à suivre sur sa seconde moitié (les hauts et bats sont inhérents à ce format de publication), c’est clairement sur sa conclusion que la série aura déçu, laissant un sentiment de “48 numéros pour presque rien’’ – la faute donc, à toutes les intrigues laissées inachevées, et en vérité, l’absence pure et nette d’une véritable conclusion au titre, qui se finit sur un cliffhanger qui ne trouvera de suite que deux mois plus tard, lors du lancement du titre Batman Beyond. C’est donc un sentiment de déception qui aura prédominé la fin de publication de la série.
Green Arrow
Après une conclusion de run magnifique par Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, Green Arrow a été repris par une équipe dont le simple nom aura fait trembler et hurler les lecteurs. Au scénario, c’est en effet Andrew Kreisberg, producteur sur Arrow et The Flash pour la CW, et qui le temps de quelques mois, aura ramené le personnage à une qualité toute discutable. Ce n’est pas pire que ce qui a été fait par Nocenti, mais tout l’aspect mystique et d’héritage développé par Lemire disparaît au profit d’une orientation plus proche de la série tv, avec l’introduction de Felicity Smoak et son intégration à l’équipe avec John Diggle, et un antagoniste dont les traits rappellent furieusement le Malcolm Merlyn interprété par John Barrowman. Et si dans l’ensemble, ce très court run ne sera pas mémorable, on ne pourra pas reprocher à Kreisberg de, contrairement aux procès d’intention, s’être assez éloigné de la série tv en intégrant dans son récit de multiples personnages invités, comme Green Lantern ou Cheetah, avec en outre un final explosif où de multiples guests feront leur apparition. Mais il semble certain que quoi que l’auteur aurait pu faire, l’ombre du run précédent ne lui aurait jamais permis de vraiment briller, et ce ne sont pas les dessins de Daniel Sampere qui, s’ils se sont améliorés en cours de run, sont bien trop classiques dans le domaine mainstream, qui viendront changer la donne. On oubliera donc assez vite cette période de la série pour se concentrer sur la nouvelle équipe qui arrive avec le DC You.
Justice League
Justice League, la série porte étendard des New 52 et surement l’une des séries qui a fait l’ascenseur capricieux en terme de qualité. Octobre 2014, Forever Evil est terminé depuis quelques mois et avec lui son lot de changements se faire sentir. Celui que personne n’avait vu venir à cette place, c’est Lex Luthor qui intègre (un peu de force avouons-le) la Justice League. Les évènements de Forever Evil l’ayant propulsé dans le cœur des habitants du monde, ou des US. tout du moins, le voilà à côtoyer nos héros favoris, au sein même de la Justice League. Ce premier arc directement après Forever Evil n’est qu’un simple bouche trou où l’on verra Lex Luthor toucher deux trois mots plus ou moins directement avec l’ensemble des membres et nous permettra d’avoir le point de vue de chacun sur la situation. Justice League #34 est un numéro léger, pour patienter avant l’arrivée du très attendu Jason Fabok sur le titre qui ne se fera qu’au numéro #36 car le #35 sera une introduction à la suite, une sorte de prologue quoi. La suite se fera avec l’arc relativement moyen et très sombre The Amazo Virus qui transforme littéralement ceux qui y survivent, en monstre doté de pouvoirs aléatoires. Rien de bien exceptionnel du côté de l’histoire ou de la narration mais il faut applaudir le coup de crayon de Jason Fabok qui dévoile un talent monstrueux, même avec autant de personnage à dessiner. De manière très classique, le virus est partiellement vaincu, donnant lieu à la naissance du nouveau véritable Amazo. Là où c’est plus surprenant c’est au niveau de la résolution du problème des contaminés qui pourrait s’avérer être un potentiel bouleversement pour le DC Universe qui en plus rentre à présent dans la fameuse Darkseid War et ça s’annonce épique !
Justice League United
Après des débuts satisfaisants pour la Justice League façon Jeff Lemire, le gros morceau qui a occupé le titre entre fin 2014 et début 2015, n’est autre que l’arc The Infinitus Saga. Cette saga, donc, en six parties marque, non seulement la fin du run de l’auteur canadien sur le titre mais aussi son départ de DC Comics et surtout le retour au premier plan de la Legion of Super-Heroes. Certes, le retour définitif de la Legion peine, depuis, à se confirmer totalement mais au moins les bases pour la reconstruction sont posées. En termes d’histoire pure, cet Infinitus Saga a tout de même soufflé le chaud et le froid. Très satisfaisante pour ses références et hommages au Silver Age, tout comme pour son travail de caractérisation sur certains personnages (Martian Manhunter, Stargirl…), cette saga souffre d’un rythme curieux faisant la part belle à des séquences d’actions gigantesques nous rappelant tout le talent de Neil Edwards, en oubliant parfois ses enjeux en cours de route. Ceci est peut-être le symbole d’un Lemire qui avait déjà la tête ailleurs mais la série parvient quand même à tirer son épingle du jeu grâce à son aspect cosmique largement assumé, à sa fraîcheur et à la profusion de personnages venant des quatre coins du DC Universe.
Justice League 3000 (annulée)
Le mois d’Octobre 2014 est pour Justice League 3000 le point culminant des 10 premiers numéros puisque « l’équipe » combat pour la première fois la seule grosse véritable menace que nous connaissons pour l’instant de cette époque. La série est toujours égale à elle-même depuis ses débuts, totalement folle avec ses personnages à la fois familiers mais tous avec de gros soucis psychologique dû à leur renaissance incomplète. Si les numéros ne sont pas tous égaux, la série ne touche jamais le fond du panier et parvient toujours à être prenante. Les dialogues bourrés d’humour donnent lieu à quelques passages de folie, des répliques cinglantes et l’humour de répétition est très bien géré. Superman, Batman, Wonder Woman, Green Lantern et surtout Flash ont tous un caractère bien trempé et des traits particuliers reconnaissables immédiatement. Les situations rencontrées sont toutes plus loufoques les unes que les autres et c’est une série à laquelle on s’attache très vite si l’on apprécie l’humour. L’histoire globale n’est pas forcément des plus intéressantes puisque l’on reste dans des sentiers déjà bien battus la plupart du temps. Non ce qui fait la force de cette série, vous l’aurez compris c’est définitivement l’ambiance qui s’en dégage. Un ton qui tranche alors assez fortement avec la série principale. L’autre caractéristique importante de la série et laquelle cette dernière doit beaucoup, c’est le style hallucinant d’Howard Porter dont les dessins sont extrêmement détaillés et dynamiques mais qui nous donne des visages d’une expressivité à la limite du surhumain. Il suffit de voir le visage de Wonder Woman pour savoir si l’on va accrocher ou non. En tout cas, l’équipe créative fonctionne parfaitement et fait de cette série une petite singularité dans le catalogue des New 52. Et si la série est annulée, rassurez-vous, ce n’est que pour mieux revenir sous le nom de Justice League 3001. Oui, vous avez compris le principe !
The Multiversity (terminée)
S’il est un titre qui mérite qu’on s’y attarde un peu, en cette fin de label New 52, c’est bien The Multiversity. Tout d’abord, précisons pour les puristes que le label n’apparaît pas sur les couvertures, mais il est évident que les réalités alternatives présentées dans les différents numéros de cette série (osons l’appeler ainsi, après tout, les différents numéros forment un ensemble cohérent) coexistent avec la terre principale. Grant Morrison, acoompagné d’une armée d’artistes de haut niveau, comme Frank Quitely, Jim Lee, Cameron Stewart, Ivan Reis et j’en passe, s’est donné la lourde tâche de nous conter une histoire se déroulant sur de multiples terres, représentant chacune un aspect de ce qu’est véritablement le comic-book. Comme toujours, l’écossais a donné une dimension très “méta” à son récit, et c’est une véritable réflexion sur ce support qui nous est proposée. Si vous cherchez de bonnes idées et des concepts farfelus, c’est clairement vers Multiversity qu’il faudra se tourner, car le scénariste nous a livré de nouveaux concepts assez dingues, comme les super-héros façon jet-set dans The Just, les héros pulp dans The Society of Super-Heroes, et les multiples incarnations cinglées des personnages que l’on connaît tout au long de cette sorte de maxi-série. Nous tenons là l’un des meilleurs titres de DC depuis le lancement des New 52 en septembre 2011, et il est évident qu’il ne faut pas passer à côté de ces comics. Grant Morrison semble y signer ses adieux aux comics mainstream, et il faut avouer que c’est une belle lettre d’amour au genre qu’il nous laisse ici.
Secret Origins (annulée)
La série Secret Origins propose aux lecteurs (on va dire “aux nouveaux”) de lire ou relire les origines des personnages de DC Comics, en plus de permettre aux New 52 de canoniser un peu plus les versions “relaunchées” avec de nouvelles origines. On retrouve à chaque numéro trois origines étalées sur de petites intrigues, chacune servie par un dessinateur et un scénariste différent. Faire la liste des personnages concernés serait trop long (onze numéros multipliés par trois), et ne servirait de toutes façons pas à grand chose, la plupart de ces origines étant déjà connues de toutes façons. Le titre n’est pas dirigé par l’idée d’une constance graphique ou scénaristique, si bien que certains auteurs font un peu de ce qu’ils veulent du personnage qu’ils ont en main (ex : Constantine, dont l’origine sera triple et à la fois complètement annulée à la fin). Si le projet n’était pas mauvais en soi, la série est annulée après onze numéros, et se heurte au problème de publier au prix d’une série normale des petites histoires qui tiennent plus de l’exercice de style que de la vraie origin story, en plus de ne pas remplacer dans le coeur des fans les récits qui ont déjà raconté par le passé les premiers pas des héros DC. Néanmoins, quelques passages valent vraiment le détour, et l’avantage de la série, de par son concept même, est qu’on n’est pas obligé de se coltiner tous les numéros pour lire le seul passage intéressant. A vous de farfouiller dans les singles pour trouver le numéro qui retranscrit du personnage qui vous intéresse, il y a des chances que ça vous plaise en définitive.
Teen Titans
Avec la fin de l’ère Lobdell et le retour de la série avec un numéro #1 quelques mois plus tard, par Will Pfeifer et Kenneth Rocafort, les Teen Titans auront connu des moments chaotiques. Cependant entre fin 2014 et début 2015, les attentes autour de la série sont retombées rapidement alors que Pfeifer n’est jamais parvenu à remettre le titre définitivement sur la bonne voie. Ainsi les Teen Titans continuent leur route dans une série basique, sans grands chamboulements, ni prise de risque. Certes, l’auteur fait le job au minimum et on est loin du bordel sans nom causé par Lobdell sur le titre, c’est déjà ça. Pfeifer peut en plus s’appuyer sur les artistes que sont Rocafort et Scott Hepburn pour assurer la très bonne tenue graphique de l’ensemble. Ce n’est, hélas, pas forcément suffisant pour redorer le blason d’une série qui ne semble absolument pas penser avec des plans sur le long terme par l’auteur. Malgré tout, les derniers numéros, avec le retour de certains personnages et les tensions entre les Titans qui sont au centre des enjeux, permettent d’y croire encore un peu.
Wonder Woman
Cette dernière ligne droite pour la Wonder Woman New 52 a débuté avec l’ultime numéro de Brian Azzarello et Cliff Chiang sur le titre. Durant 35 épisodes, le duo aura mis l’accent sur le ‘new’ de New 52 en redéfinissant la mythologie entourant Diana tout en mettant en place un final, malgré tout, plutôt ouvert pour la suite. Evidemment passer après ce run avait tout du cadeau empoisonné pour le couple Finch, chargé de maintenir le cap sur un titre maintenant très attendu. Après six numéros (sept en comptant l’annual), le contrat est, hélas, loin d’être rempli et la chute en terme de qualité est, elle, significative. Trop classique, trop dispersé, le premier arc de Meredith et David Finch souffre forcément de la comparaison avec ce qui s’est fait avant mais se montre, en lui-même, loin des ambitions revendiquées par le couple. Cette première histoire propose néanmoins de suivre la vie rythmée de Wonder Woman entre son activité au sein de la Justice League, son statut de déesse de la Guerre et son rôle, très contesté, à la tête des Amazones. Seulement voilà, excepté le retour de Donna Troy, il n’y a pas grand chose à retenir des premiers mois des Finch à la tête du titre, tant l’ensemble use et abuse de poncifs et montre des auteurs qui semblent peiner à définir leur personnage principal comme il se doit.
Worlds’ Finest (annulée)
Avec la lancée d’Earth 2 : World’s End, les héroïnes de Worlds’ Finest quittent leur titre pour rejoindre leur monde, et donc la série hebdomadaire. Mais que peut-il y avoir bien à raconter pour Paul Levitz, dont les derniers numéros étaient déjà plus du remplissage qu’autre chose ? Hé bien, il aura décidé de nous raconter une histoire “secrète” sur le Superman et Batman de cette Terre. Racontée par une Lois Lane déjà transformée en Red Tornado, cette histoire reprend le même schéma narratif sur quasi tous ses numéros : à différentes époques, des envoyés de Darkseid avaient déjà pour cible Superman, tentent de l’enlever, sont interrompus et repartent aussitôt, sans pouvoir être rattrapés. En somme, on n’apprend vraiment rien de “secret”, les dessins sont globalement à la traîne : un dernier arc de pur remplissage qui achève la série, dont l’annulation permettra au moins d’abréger les souffrances. Et celles de ses lecteurs.
Pour conclure…
Avec sept titres terminés/annulés, le groupe Justice League aura donc bien besoin de sang neuf avec la reprise du DC You, et c’est bien là que DC Comics compte instaurer de nouvelles choses, ou de donner leur chance à des perosnnages qui ne l’avaient pas encore eue jusqu’à présent. Ainsi, un nouveau titre JLA par Bryan Hitch veut s’imposer comme une nouvelle référence de l’éditeur, alors que Cyborg aura droit à sa propre ongoing. Concernant les terres alternatives, l’annulation d’Earth 2 n’est en fait pas vraiment réelle puisque les héros ont subsisté de façon très importante dans Convergence, et seront de retour dans Earth 2 : Society, preuve que DC Comics n’en a pas fini avec ces personnages. C’est également Martian Manhunter qui aura droit à une nouvelle ongoing, alors que Justice League 3001 se moque du relaunch en rajoutant une unité à son titre. Un groupe qui va donc au final diminuer un peu ses effectifs, pour que d’autres groupes puissent également profiter de l’effet DC You !
– ArnoKikoo, Corentin, Nathko, n00dle, Zeppeli
Groupe Super-Family
Depuis le début des New 52 la Super Family se sera définitivement cherchée un moment. Si les premiers temps sous Lobdell n’était pas forcément complètement mauvais, il semblait malheureusement que les bonnes idées que l’on pouvait remarquer finissaient toutes par décevoir dans l’exécution. La série soeur, Action Comics avec un Morisson pas facile aux manettes donnait du fil à retordre à la plupart des lecteurs (surtout les nouveaux). Il y avait Superboy qui avait vraiment du mal à décoller lui aussi et il y avait Supergirl, la seule fille du groupe, la seule qui s’en est bien tirée dès le départ. Et puis les choses on changé petit à petit avec les changements d’équipe créative et surtout avec l’arrivée de Greg Pak sur Action Comics. Superboy restera une petite série mais qui aura eu le mérite de disparaître dans une fin d’arc en mode WTF à l’image totale de la série. D’autres série sont venue égayer une famille un peu tristounette avec Superman/Wonder Woman, Batman/Superman avec les réussites qu’on leur connaît.
Action Comics
Si le DC Universe sort de Forever Evil, Superman lui se frottait aussi son ennemi le plus létal, en la personne de Doomsday. Dans Doomed, Superman était confronté à une nouvelle forme de Doomsday puisque la créature, ne faisant pas le poids contre un Superman déchainé, s’est alors transformée en gaz pour contaminer notre héros. C’est dans Action Comics #35 d’octobre 2014 que l’épilogue aura lieu, faisant un petit état des lieux de la place de Superman sur cette terre au travers des yeux des 3 femmes les importantes de l’univers Superman. Clark ira jusqu’à écrire un article s’intitulant « Le monde a-t-il besoin de Superman ? ». Action Comics, sous la plume de Greg Pak va encore nous étonner avec une aventure qui commençait comme une bête histoire de zombie qui tombait à pic pour Halloween. Pourtant, l’auteur va très vite s’émanciper pour nous proposer quelque chose d’un brin plus profond pour les personnages tout en introduisant Ultra-Humanite dans les New 52 sous la forme d’une grosse bête bien dégueulasse. Lana Lang et Steel feront partie de l’histoire et la première sera vraiment touchée par les évènements qui se déroulent dans cet arc, au point que la relation d’amitié très forte entre Clark et elle sera mise à rude épreuve. La ville de Smallville sera elle aussi durement frappée et laisse des traces encore aujourd’hui sous l’idée que Superman est un aimant à catastrophe. Enfin, les New 52 se termineront par la rencontre de Superman avec le Bizarro World. Un monde qui est tout simplement l’inverse du notre et qui va faire de cet Action Comics #40 une véritable petite bombe que ce soit à l’écriture ou au dessin. Un numéro à ne pas manquer et que vous ne pouvez pas manquer si vous n’êtes pas déjà un régulier de la série ! Sinon c’est shame on you !
Batman/Superman
Batman/Superman rentre dans un nouvel arc qui est tout à fait dispensable puisque Greg Pak nous raconte une nouvelle histoire qui se verra annulée à la fin grâce à une pirouette scénaristique des plus classiques. La mémoire des deux héros est effacée et ils sont pris en main par des personnages inattendus et cela va donner lieu à des situations cocasses. Sympathique mais loin d’être indispensable. Et puis arrive l’arc Superman’s Joker avec Batman/Superman #16 et qui va durer jusqu’à mars 2015 pour se terminer dans Batman/Superman #20. Le pitch de base est simple puisqu’un nouvel ennemi apparait et se met à tuer, ou à essayer de tuer les proches du Man of Steel. Forcément le héros comprend très vite que cela est personnel mais il ne parvient pas à déterminer qui. Seul Batman peut réellement aider le premier à démasquer l’assassin. Cette enquête va nous mener à la rencontre entre Superman et d’autres personnages que nous n’avons pas nécessairement l’habitude de voir interagir en temps normal. Superman sera d’ailleurs poussé moralement, à tel point qu’il ira presque jusqu’à la faute. Le sentiment de tension est fidèlement retranscrit du début à la fin et la conclusion reste surprenant jusqu’au bout. La conclusion est un peu fofolle par rapport au début plus typé Batmanesque qui fait que le récit évolue naturellement de l’enquête à l’action fantastique plus SF et donc plus classique pour Superman.
Supergirl (annulée)
Supergirl est et restera malheureusement perdue jusqu’à la fin. La pauvre série se cherche éperdument pendant plusieurs numéros. Un petit sursaut aura lieu avec Supergirl #36 dans lequel la jeune Kryptonienne va rejoindre la Crucible Academy (oui parce qu’à ce moment-là, c’est à la mode de rejoindre des écoles en tout genre pour apprendre tout et n’importe quoi) qui est une Academy qui forme des héros de l’espace. Pendant un temps ça fonctionne relativement pas trop mal et puis ça s’essouffle bien trop vite. Supergirl trouve toutefois un rythme et une direction, ce qui en soi est un accomplissement, mais cela ne suffira pas à en faire une série que l’on a vraiment envie de suivre volontairement. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’à la fin de l’arc la série est annulée. La cousine de Kal-El n’aura jamais vraiment su trouver sa place dans l’univers DC Comics sous l’ère des New 52. Peut-être que le futur lui sera plus souriant.
Superman
À ce moment-là, la série principale, Superman se retrouve avec le nouveau duo Johns/Romita Jr. est un arc qui semble vouloir remettre l’Homme d’Acier sur des rails plus familières aux « vieux » lecteurs de DC Comics. Ulysses, nouveau personnage débarqué dans l’univers du Kryptonien va permettre quelques évolutions du personnage, pas forcément justifiés d’ailleurs, mais qui pourraient s’avérer utile à l’avenir. L’arc en lui-même ne sera pas non plus mémorable mais reste un bon moment avec des scènes puissantes en action et en émotions. Inégale mais intéressante histoire.
Superman/Wonder Woman
En octobre 2014, la série Superman/Wonder Woman se penchera elle aussi sur les conséquences de Doomed sur le super couple. C’est également le dernier numéro de Charles Soule pour la série avant d’être remplacé par Peter J.Tomasi. Ce numéro lui permettra donc de mettre un point final à son run en nous montrant que le couple a bien grandi pour être à ce moment-là, une véritable relation, avec ses joies et ses problèmes aux proportions épiques ! Peter J.Tomasi prend ensuite les rênes de la série Superman/Wonder Woman et ne perd pas de temps pour nous introduire un nouveau personnage plutôt intriguant du nom de Wonder Star. Nous laissant penser un temps qu’il pourrait s’agir du fils des deux héros, très vite on se rend compte que le personnage cache quelque chose, malgré lui. Les masques tombent et un personnage bien connu du DC Universe et surtout de Wonder Woman fait son grand retour dans les New 52. Globalement cet arc ne fera pas de miracle puisque assez bas du front en essayant d’aborder des thèmes un peu plus grave mais somme toute classique. Il en reste un bon moment de lecture, bourré d’action, caressant la rétine dans le sens du nerf optique.
Pour conclure…
Sur cette fin de New 52, on peut dire que la Super Family aura connu une véritable métamorphose. Les séries perdues ont disparu et laissent la place à celles qui savent où elles vont. Les arc qui commencent maintenant sont tous des points de départs intéressants pour les nouveaux lecteurs (même s’il faudra un peu de rattrapage pour certains). Une chose est sûre, avec le DC You, c’est un nouveau départ bien mieux réussi pour le kryptonien et sa smala, surtout qu’en fait, il n’y a plus que lui (ou presque) dedans !
– Nathko
Groupe Bat-Family
Pour cette dernière demi-année d’existence des New 52, c’est certainement la Bat-Family qui aura connu le plus de bouleversements, marqués par l’arrivée de l’éditeur Mark Doyle, qui travaillait pour Vertigo avant et ami de Scott Snyder, qui va insuffler un nouveau souffle à ce groupe, avec des changements qui pré-annonçaient la politique nouvelle qui allait arriver avec DC You. Après avoir annulé bon nombre de séries sans grande personnalité (Batwing, Birds of Prey, Batman : The Dark Knight), de nouvelles moutures font leur apparition, avec le slogan qu’il faut un titre « Batman » pour chaque type de lectorat. Arrivent donc Gotham Academy, Arkham Manor et Gotham By Midnight, ciblant chacun un public très différent. Mais des changements d’équipe créative chez Batgirl et Catwoman remettent une orientation nouvelle également pour ces titres, avec un succès fulgurant pour la première. Six mois d’expérimentations qui auront donc porté leur fruit, et qui montrent que tout en gardant un contexte familier aux lecteurs, il est toujours possible de faire preuve d’un minimum d’inventivité.
Arkham Manor
Lancée au milieu de nulle part, Arkham Manor est intervenue en parallèle de Gotham Academy comme une autre tentative de donner la parole aux “autres” de Gotham City. Si la série s’était proposée, au départ, d’être le Gotham Central du staff de l’asile d’Arkham, le projet a ensuite évolué pour être une simple histoire de Batman dans les murs de la terrible maison – relocalisée à son propre manoir après les événements de Batman Eternal. J’ai dit simple ? Revenons là-dessus. Introduit dans les locaux d’Arkham sous une fausse identité, à l’instar de son alias Matches Malone pour le crime organisé, Bruce cherche dans les murs de sa maison à coincer un criminel qui s’en prend aux fous d’Arkham les uns après les autres. La récit suivra cette enquête sur six numéros, avant de boucler sur une petite enclave dédiée à un autre personnage plus secondaire introduit en début de récit. Arkham Manor, à l’instar d’Arkham Asylum : Living Hell ou de Serious House on Serious Earth, est plaisante à plus d’un titre : chaque plongée dans les couloirs de la maison des fous de Gotham est toujours riche d’une certaine ambiance. Les dessins participent beaucoup à cette atmosphère, qui rappelle celle de Dini & Timm dans le dessin animé des années ‘90, y compris dans l’écriture qui reste macabre mais ne cherche pas à être trop sérieuse ou abusivement dérangeante pour autant. On retrouve ici le Batman détective qu’on aime, plongé dans un peu de sa folie schizophrène sans forcément trop s’y investir : le récit est riche, bien référencé, mais perméable au lecteur qui cherche juste un tie-in à Eternal, Endgame ou Gotham Academy. La fin de ce premier arc déçoit malgré tout sur un point : la brièveté de la série, qui s’arrête après six numéros. A lire, parce que c’est vraiment bien.
Batgirl
La “quatrième” année des New 52 aura été plus que profitable à la série Batgirl. Après le départ de Gail Simone sur un numéro de Five Years Later qui fera date à n’en pas douter, Cameron Stewart reprend en main le personnage de Barbara pour une orientation diamétralement opposée, loin du noir et du grim & gritty, plus coloré, joyeux et volontairement féminin. Après les derniers événements en date de sa vie de justicière, Batgirl décide de changer de vie et d’emménager dans le quartier de Burnside, une annexe inédite de la Gotham XIXème, plus branchée, dans les tendances, la hype et le bon voisinage. Barbara change de colocataire, se dédie à sa vie scolaire et amoureuse, et affronte des ennemis tout droit sortis d’un imaginaire typé dessin animé ou jeu vidéo parodique. Le premier arc sous la direction de Stewart mettra en scène un scénario de science-fiction, où une autre Batgirl semble agir au nom de l’originale et mener sa propre carrière, tout en tentant de se débarrasser de Barbara Gordon via un réseau clandestin d’ennemis aux couleurs de Burnside. Si les premiers numéros ont de quoi dérouter les fans assidus du personnage, le scénariste raccroche les wagons avec les incarnations précédentes, d’abord via Black Canary, très critique du mode de vie “hipster chick” adopté par son amie, puis via un ou deux flashbacks intervenant à la fin de l’arc et où s’explique le pourquoi de cette “seconde” Batgirl qui cherche à éliminer la première. Cette première aventure offre aux anciens lecteurs une bonne transition dans ce nouvel univers, en plus d’être plutôt bien écrite et fort bien dessinée par l’artiste Babs Tarr. Batgirl a depuis ouvert des portes dans les publications DC (on a parlé de “batgirling” de certaines séries), notamment un spin-off sur la Black Canary de Brenden Fletcher au sein du DCYou. Belle réussite, pour un personnage qui avait assez mal vécu les premières années du relaunch.
Batman
Pour le titre Batman, après une longue pause de deux mois suivant le final de Zero Year (le Batman #34 n’étant qu’un fill-in assuré aux dessins par Matteo Scalera, le numéro suivant étant le spécial Futures End), l’équipe créative en charge du Chevalier Noir depuis les débuts des New 52 reprend les commandes pour ce qui pourrait sembler être un dernier arc au titre annonciateur : Endgame. Le teasing assez poussé sur cet arc sert en vérité à masquer le retour de la némésis ultime de Batman, le Joker, avec cet arc qui se veut la suite de Death of the Family. Comme à son habitude, Scott Snyder essaie de s’approprier le personnage et d’en changer radicalement le statu quo, pour un effet qui sera apprécié différemment selon la perception du lecteur, et une conclusion qui amènera, quant à elle, à un changement plus que radical du statu quo pour Batman – même si tout le monde se doute bien qu’il n’est pas destiné à être maintenu. Un arc qui divisera au niveau de son histoire, même si tout le monde s’accorde pour féliciter les dessins d’un Greg Capullo toujours en grande forme : et ce n’est pas une surprise si le titre phare de DC Comics continue de vendre au dessus des 100 000 exemplaires. A noter que pour cet arc, comme pour tous ceux de Snyder, des tie-ins dans d’autres séries du Bat-verse sont apparus. Mais à l’inverse de ces derniers, ici DC Comics a eu l’intelligence de publier ces tie-ins en plus des numéros normaux des titres concernés, plutôt que d’imposer des coupures dans les arcs des autres séries comme ça a été le cas par 3 fois auparavant. Preuve que même éditorialement, les choses peuvent s’arranger !
Batman Eternal (Hebdo – Terminée)
En octobre 2015, le titre hebdomadaire Batman Eternal enchaîne sa seconde moitié de publication. Et si la série connaît des hauts et des bas en termes de qualité graphique, alternant les artistes codifiés « mainstream » qui réussissent avec plus ou moins de succès à livrer un travail très propre, et choisissant au contraire quelque fois des artistes aux traits plus caractérisés, peut-être moins attirants, mais avec une patte plus personnelle, on ne peut pas dire que visuellement le lecteur s’ennuie, chaque numéro se révélant être une nouvelle surprise pour les yeux. En revanche, l’histoire commanditée par Scott Snyder et James Tynion IV, qui commençait déjà à s’essouffler, va rapidement lasser les lecteurs, à force d’enchaîner nouveau vilain sur nouveau vilain, avec un Batman complètement perdu qui passe son temps à courir après chaque méchant en posant toujours la même question. On observe clairement les efforts que fait Snyder pour mettre en avant, voire imposer, sa « nouvelle » Bat-Family (comprenant Julia Pennyworth et Harper Row notamment), et clairement aussi comment les auteurs peinent à maintenir un rythme jusqu’au final. Car si l’identité du VRAI méchant est clairement sous entendue plus de dix numéros avant la conclusion, il faudra réellement attendre le dernier numéro pour la connaître de front (avec un twist juste avant très ironique de la part de l’auteur), avec un final qui s’avèrera, dans l’ensemble, assez décevant au final. On retiendra surtout de Batman Eternal ce qu’elle a permis de construire, et de remodeler dans le Bat-verse lors de sa publication, plutôt que son intrigue en elle-même. Une seconde saison est d’ores et déjà prévue (peut-être pour octobre 2015 ?) et on espère que l’équipe en charge saura retenir quelles ont été les défauts (et les qualités bien sûr) du titre pour ne pas recommencer tout de la même façon.
Batman & Robin (annulée)
Batman and Robin, cette série aura connu beaucoup d’événements. Des événements touchants, des événements déchirants, des événements parfois marrants, et tout ça en quelques années. Pas de changement d’équipe créative n’est à noter, mais par contre un immense changement va s’opérer dans le titre. Nous avons eu droit à l’arc Robin Rises, avec Batman qui s’en retrouve sur Apokolips pour ramener le corps de son défunt fils, notre Damian bien aimé. Puis au fil de ses aventures et combats, le héros parviendra à ramener son fils, qui ne sera plus tout à fait le même puisque doté de certaines capacités. La magie de ces numéros vient sans doute du génie de Peter J. Tomasi qui a su nous faire passer du rire aux larmes, de la joie aux surprises, de la colère et au deuil à la réconciliation avec le titre en passant par des numéros originaux et des idées un peu dingues mais qui fonctionnaient bien. Malheureusement, maintenant c’est fini, mais ne pleurons pas notre plaisir sur ces lectures passées.
Batwoman (annulée)
Autant Catwoman a su joliment se renouveler avec une nouvelle direction, Batwoman elle a souffert durant ses derniers numéros. La pauvre Kate Kane sous la plume de Marc Andreyko s’est vu propulsée dans l’arc Batwoman and The Unknowns d’une bêtise absolue, avec des directions assumées par l’auteur mais détestées par les lecteurs. Au choix, une nouvelle équipe avec Etrigan, Ragman, Clayface et Red Alice, contre Morgan Le Fay et son armée, avec un petit tour dans l’espace et dans une autre dimension (non ne pensez pas à Seven Soldiers of Victory en pensant à Morgan ce serait une insulte au travail de Morrison). On a également l’amourette avec la vampire Nocturna, qui nous transforme Batwoman en vampire. Bref, le numéro complètement tapé de Futures End qui nous avait fait voyager dans un futur improbable s’est en fait révélé un futur réel pour le personnage. Forcément ça n’a pas plu, forcément le titre est annulé. Enfin franchement, comment décrédibiliser l’une des héroïnes les plus charismatiques, fortes et emblématiques du DC Verse ? Laissez Andreyko aller au bout de ses idées en massacrant tout ce qui a été fait avant en sautant à pieds joints dessus et admirez la catastrophe. Oui, on a mal à notre Batwoman.
Catwoman
Souvenez-vous, Catwoman, mutilée, trahie, massacrée jusqu’à Futures End sous l’ère Nocenti, on en a bavé, et elle aussi, beaucoup… Et puis d’un coup, Genevieve Valentine reprend le flambeau à l’écriture, et le personnage revit ! Attention, pour les derniers numéros de Catwoman de ces New 52, exit la petite féline voleuse, maintenant, et suite à Batman Eternal, Selina Kyle Calabrese est désormais à la tête du monde du crime, à la tête de toutes les familles les plus influentes et dangereuses de Gotham, y compris celle des Falcone et compagnie. Une ambiance noire se joint à ce récit, et tel un polar nous sommes entrainés dans toutes ces sombres histoires, toutes ces manipulations. Ce n’est pas très gai à lire, et parfois même dur, mais dans l’ensemble, c’est très agréable avec parfois un sous air de souvenir qui ramène à l’ère Ed Brubaker. Cette bouffée d’air frais (même si très polluée car on reste à Gotham) est un réel plaisir et nous redonne envie de nous plonger corps et âme dans la série Catwoman pour laquelle on avait envie de déchirer les pages auparavant.
Detective Comics
La dernière ligne droite de Detective Comics période New 52 aura débuté de façon un peu étrange avec un arc en deux parties signé Ben Percy et John Paul Leon. Approchant Batman et son univers de façon plutôt réaliste, se montrant solide dans la narration, malgré quelques curiosités et surtout extrêmement beau, ce fill-in n’aura pas dénaturé le run de Brian Buccellato et Francis Manapul qui reviendront après cette pause avec un arc mettant en avant Anarky. En ré-imaginant le vilain et surtout en mettant en avant le travail de détective du Dark Knight et de ses alliés, les deux compères ont continué tout au long de l’année à donner un aspect polar très marqué au titre. Dans cette optique, les auteurs ne placent pas forcément Batman au centre de l’action et s’attardent volontiers sur le parcours de Harvey Bullock et de la police de Gotham. Une intention louable de la part du duo qui donne une identité forte à la série, surtout quand c’est illustré par Manapul, et qui permet à l’ensemble de se démarquer du Batman de Snyder et Capullo. Ce n’est pas le retour, tant attendu, de Renée Montoya qui risque de changer les choses et malgré la présence du All New Batman, les deux auteurs semblent décidés à conserver l’atmosphère qu’ils développent depuis leur arrivée sur le titre, et c’est tant mieux.
Gotham Academy
Parmi les nouveaux titres apportés au Bat-verse sous l’égide de Mark Doyle, Gotham Academy se démarquera d’entrée de jeu en se voulant accessible à un public plus jeune, et proposant une orientation bien lointaine du grim & gritty ordinaire. A la croisée du Club des 5, de Scooby-Doo et de Harry Potter, on nous propose de suivre une bande de jeunes étudiants à l’Académie de Gotham City et surtout de découvrir les dits protagonistes et leur environnement. L’avantage de la série est de proposer un contenu réellement différent, et en s’affranchissant de pas mal de contraintes liées à l’utilisation du Bat-verse, tout en se raccordant tout à fait aux autres titres publiés comme Arkham Manor ou Batman Eternal par exemple. Et la très grande force du titre est aussi le trait de Karl Kerschl qui propose des dessins très colorés, à la limite du dessin animé moderne, en y associant un découpage travaillé qui font de cette série une découverte des plus sympathiques. Un rafraichissement dont le Bat-verse était en manque, et qui est plus que bienvenu. A continuer dans le DC You.
Gotham By Midnight
Autre nouvelle série pour le Bat-verse, Gotham By Midnight prend le contrepied de sa cousine Gotham Academy en se proposant de plaire au lectorat des fans d’horreur et de fantastique. Nous suivons Jim Corrigan, inspecteur de police qui porte en lui le redoutable Spectre, à la tête du Midnight Shift, une équipe spéciale qui enquête sur des phénomènes occultes et paranormaux contre lesquels même le Chevalier Noir ne peut grand chose. Naviguant entre horreur mystique et religieuse, et instaurant une atmosphère lugubre et poisseuse, Ray Fawkes se retrouve dans un univers dans lequel on le sent à l’aise, avec un script de bonne facture et qui donne envie de s’intéresser à ce nouvel aspect de Gotham City. Mais le bonus sexy des débuts de la série, c’est bien la présence de Ben Templesmith aux dessins, un artiste reconnu pour son trait unique, et qui donne tout son grain au récit de Fawkes, avec des visuels délicieusement flippants. Un premier arc introductif qui sera donc réussi, et la série continuera après Convergence, avec pour seul bémol le départ de Templesmith (qui semblait avoir été prévu par DC, l’artiste aura sûrement servi d’accroche pour le lectorat), mais l’artiste le remplaçant, Juan Ferreyra, à l’air de savoir lui aussi s’y prendre. Ne restera donc qu’à Fawkes de raconter de bonnes histoires, loin des dérives qu’ont été Constantine et Pandora.
Grayson
Autre Bat-sidekick à avoir tenté une direction inédite au crépuscule des New 52, Grayson, ex Nightwing, ex Titan, ex Batman et ex Robin (ok, on va revenir au début : au départ, il faisait du cirque, et un beau jour…), le premier successeur et héritier spirituel de Bruce Wayne part désormais jouer les espions au sein de l’organisation Spyral. Après les événements de Forever Evil, l’identité civile de Dick est révélée au grand jour, et son rôle en tant que justicier fortement compromis. Batman trouve à son presque fils une nouvelle façon de servir la cause, en l’infiltrant au sein d’un groupe apparenté à la Batman Inc, mais aux agissement douteux et mené d’une main de fer par le très enigmatique Mr Minos. Les premières aventures de Dick ne suivent pas le cheminement habituel des comics de super-héros : la majorité des numéros se basent sur des intrigues one-shot, liées entre elles par le fil rouge de Grayson avec Batman, sa relation avec Helena Bertinelli et la résurgence de personnages de second plan. Si Tim Seeley sert de prête-nom et de scripteur pour la série, la plupart des numéros sont signés du débutant Tom King, qui mêle sa propre expérience dans les services secrets à des récits plutôt bien structurés. Grayson empreinte beaucoup des codes du cinéma d’espion, un story-telling de série TV à suspense et une écriture qui flirte bien souvent avec le second degré. Parfois léger, souvent sérieux, les scénarios s’enchaînent comme des briques mettant en place le nouvel univers de ce Richard Grayson New 52, loin de Gotham, des costumes et des super-vilains. La première partie de la série s’achèvera, en fin de New 52, sur la résolution du “problème” Minos, après avoir introduit un cast solide de seconds personnages et introduit quelques idées d’intrigues à plus ou moins long terme. Comme Batgirl, Grayson a lui aussi engendré son propre spin-off, avec la série Midnighter, après que le héros hard boiled et supra-bavard de WildStorm ait fait de nombreuses apparitions très remarquées tout au long du titre. Graphiquement, Mikel Janin aura été solide, sinon excellent, offrant des découpages originaux et des ambiances de fond à mi-chemin entre le James Bond rétro et le réalisme de certains décors urbains ou désertiques. Une très bonne surprise, qui continue dans le DCYou.
Harley Quinn
Harley Quinn a connu beaucoup d’aventures pendant les New 52, mais ces derniers mois ont été les plus riches, avec le plus important, du moins le plus fou des arcs de la série. Harley Quinn se retrouve l’espace de quelques numéros en team-up avec une Power Girl amnésique pour des aventures complètement hilarantes qui ont su séduire le public. D’ailleurs cette histoire a tellement plus qu’on a droit à une mini-série Harley Quinn & Power Girl actuellement (quelle joie !). Des situations loufoques, des voyages inter-dimensionnels, des costumes, des histoires à s’en retourner la cervelle, Jimmy Palmiotti et Amanda Conner continuent sur leur lancée et la belle en fait les frais. Par la suite, après avoir été abandonnée par Pee Gee, Harley Quinn dépassée par ses ambitions décidera de se former un gang et c’est cette histoire qui continue actuellement dans le DC You. Pas de grands changements notables pour cette série dans cette dernière partie de bilan New 52, mais bon le team-up avec Power Girl restera tout de même dans les mémoires.
Red Hood and the Outlaws (annulée)
Depuis le retour de Scott Lobdell sur le titre après les passages de James Tynion IV et de Will Pfeifer, les choses n’ont jamais été aussi bordéliques dans le titre Red Hood and the Outlaws. La direction prise par Lobdell peine même à ranger ce titre encore dans le groupe de la Bat-Family, les héros étant quasiment déconnectés du reste de cet univers. Pour son final sur la série, Scott Lobdell multiplie les délires en pagaille, faisant de Jason Todd un addict au venom de Bane, de Starfire une droguée à la coke spatiale, et d’Arsenal un grand brûlé mais qui ne se porte pas si mal. En plus de vouloir faire revenir de vieux ennemis qu’il avait utilisés au tout début de son run, Lobdell finit d’achever le titre dans un grand foutoir dont on peine à saisir si c’est réellement mauvais ou si, comme avec un gros nanar, ça se lirait plutôt mieux avec une pinte dans le nez – le titre n’étant pas aidé par les artistes qui se relaient, avec un R.B. Silva dont la qualité graphique sera hautement dépendante de celui qui fait l’encrage. Mais contre toute attente, la série aura subsisté pendant 40 numéros (on essaie encore de comprendre pourquoi, mais attendez la suite), et profitera même d’une suite/relaunch avec Red Hood/Arsenal pour un résultat qu’on aimerait plus consistant. En vérité, il faudrait surtout que l’éditorial se décide de quoi faire avec ces personnages.
Pour conclure…
Les changements instaurés pendant ces 6 mois ne seront que le début de la remodélisation du Bat-universe, puisque les titres annulés en verront d’autres les remplacer, avec des approches différentes, et plus originales également. Comme précisé auparavant, les titres Batgirl et Grayson vont donner deux spin-offs avec Black Canary et Midnighter. Batman & Robin va laisser la part belle au sidekick du Chevalier Noir avec Robin : Son of Batman, alors que le concept même du personnage est repensé dans une dimension sociale avec le nouveau titre We Are Robin. Seul Red Hood, malgré le changement de titre, semble vouloir poursuivre dans la même direction, et il est encore difficile de pouvoir vraiment rattacher ce titre à ce groupe (l’éditeur est-il d’ailleurs le même ?) qui, dans l’ensemble, aura évolué de façon très positive au fil de ces 3 ans et demi !
– ArnoKikoo, Corentin, Harley, n00dle
Groupe Green Lantern
L’univers des Green Lantern, depuis le début des New 52 n’aura connu que très peu de répit. L’ensemble des séries enchainent les events et les crossover, au point que cela en devient presque fatiguant. C’est d’ailleurs par un autre crossover que le mois d’Octobre commence pour les Lanterns. Ce dernier s’appelle Godhead et nous promet un affrontement entre l’ensemble des Lanterns contre les puissant New Gods. Heureusement pour nous, celui-ci est sans aucun doute de le meilleur crossover que les Lanterns connaîtront puisque l’exécution est pratiquement un sans-faute. Il y a bien par-ci par-là des numéros qui sont moins bon que les autres mais rien de dramatique. L’un des gros points fort de Godhead c’est que chaque série garde sa propre voix, sa propre direction tout en culminant à la même destination, à savoir l’affrontement final. La multitude des protagonistes présent ne gene en rien la lecture et participe même à prouver l’infinie de l’univers et que ce dernier n’a pas encore révélé tous ses secrets. Le pitch de base est simple, Highfather, père et chefs des New Gods veut s’emparer du pouvoir de la création absolue afin de pouvoir créer une arme qui pourra vaincre le maléfique Darkseid qui semble s’être lancé dans une nouvelle guerre cosmique. Ce pouvoir de la création c’est le White Lantern Kyle Rayner qui l’a en sa possession. Le problème c’est que Highfather veut contrer Darkseid en créant une armée surpuissante grâce à ce pouvoir de la création plutôt que faire les choses classiquement, car cette armée se trouve en fait n’être que des individus transformés contre leur grés en chair à canon. Les Lanterns ne voient pas cela d’un très bon œil et voilà que le conflit éclate. Godhead est un très bon moment de lecture et donnera à l’univers des Lanterns quelque chose que les lecteurs n’avaient pas eut depuis un moment, de l’excitation !
Green Lantern
Par la suite la série principale Green Lantern va justement s’afférer à prendre en compte cette folie qu’a connue le Green Lantern Corp depuis les New 52. En effet, ce dernier est destitué de sa fonction de police galactique car les peuples qui l’habitent ne leur font plus confiance pour les protéger et les renégats cosmiques n’ont plus peur des porteurs d’anneaux, pire, ils deviennent même des cibles à abattre. En tant que chef du Green Lantern Corps c’est Hal Jordan qui va concocter un plan qui a pour but de redonner ses lettres de noblesse au Corp. Mais pour ça il va devoir sacrifier quelqu’un, faire de lui un pariât, un renégat. Il fait part de son plan à son véritable ami, Kilowog qui ne voit pas cela d’un très bon œil mais qui ne peut que se plier face à la volonté d’un Hal Jordan transformé. C’est sans doute l’une des plus grandes réussites du run de Venditti, l’évolution du personnage d’Hal Jordan qui était vraiment dépeint comme un personnage à la limite du débile, imbus de sa personne et passablement antipathique. À la fin de tous ces évènements, le voilà devenu chef du Green Lantern Crop, un chef qui aura commis des fautes mais qui aura énormément appris. Il suffit de lire les débuts de la série et les derniers numéros pour se rendre compte de la métamorphose.
Green Lantern Corps (annulée)
Green Lantern Corps nous fera vivre une dernière ( ?) fois le passé le passé turbulent de John Stewart qui devra faire face avec son équipe à une nouvelle menace qui n’est, en réalité, pas si nouvelle ça. Oui, elle a un lien avec le passé du Lantern et cette fin permettra de terminer la série en donnant à son personnage principal un sentiment d’accomplissement personnel qui lui fera beaucoup de bien. Là aussi la fin nous promet de nouvelles aventures, mais celles-ci ne sont pas si lointaines que ça !
Green Lantern : New Guardians (annulée)
Après Godhead, Green Lantern : New Guardians va nous conclure les aventures de Kyle Rayner qui est devenu l’équivalent d’un dieu en le faisant s’affronter contre son antithèse. Sous couvert d’une déferlante de pouvoir, Justin Jordan ose essayer d’aborder des thèmes que l’on a plutôt pas l’habitude de croiser dans ce contexte là mais qui ont le mérite d’être là. Il ne s’agira pas d’une fin de série flamboyante mais d’une conclusion tout ce qu’il y a de plus satisfaisant pour les quelques fans de la série. Evidemment, la promesse de nouvelles aventures prochaines est faite, mais ça c’est pour plus tard apparemment.
Red Lanterns (annulée)
Red Lanterns en profitera pour aussi se terminer avec un trip jusqu’au tréfonds de la colère pour Guy Gardner. Un voyage très personnel puisqu’il est le dernier Red Lantern et qu’il s’est mis en tête de récupérer ET porter tous les anneaux rouges qui existent. Sur son chemin il rencontrera une créature qui n’est autre que la rage incarnée. Tout comme les deux séries précédentes, la fin de Red Lanterns n’a rien d’extraordinaire mais permet à son personnage principal de trouver une certaine paix d’esprit, une paix qu’il aura largement mérité et qui met fin à de nombreuses souffrances.
Sinestro
La série Sinestro fera partie des série élues du Green Lantern Universe à ne pas être annulée en mars 2015. Pour autant ce n’est pas forcément plus passionnant que pour les autres. Après Godhead, Sinestro découvre que des membres de son peuple dont la planète a été détruite sont encore en vie, à différents endroit de l’univers. Il se met alors en tête de les chercher, les récupérer et créer une nouvelle Korugar pour les survivants. Mais voilà, les Korugarians encore en vie ne veulent plus entendre parler de Sinestro après leur avoir fait vivre l’enfer. Mais Sinestro ne serait pas Sinestro s’il abdiquait aussi vite. D’ailleurs, certains dans le Sinestro Corps se rendront compte que personne n’est plus important que lui-même, son peuple et sa famille et surtout que personne ne peut se mettre en travers de son chemin. Son principal fait d’arme jusqu’à aujourd’hui sera d’avoir capturé Warworld des mains d’un Mongul qui passe une nouvelle fois pour une crevette. Aujourd’hui, New Korugar est de nouveau face à une explosion imminente et l’issue est définitivement incertaine.
Pour conclure…
Le groupe des Lanterns est sans aucun doute celui qui a connu le plus de changement avec l’arrivée du DC You avec l’annulation de 3 séries sur 5. Rassurez-vous, une autre est déjà là. Il faut maintenant espérer que tous ces changements redonnerons du poil de la bête à un univers qui a vraiment été malmené durant les New 52.
– Nathko
Groupe The Edge
Dans ce groupe se trouvent les séries qui ne sont pas vraiment rattachées aux autres lignes des New 52 (qui, officiellement, ont cessé d’exister depuis longtemps mais bon), et c’est là que se trouve une grande diversité d’approche, avec plusieurs titres tout récents, qui ont vu le jour pendant la 3ème année des New 52. On avait pu voir à ce moment que déjà DC Comics essayait de proposer des titres aux approches différentes, mais vous verrez que cette dernière demi-année d’existence n’aura pas été des plus joyeuses pour tous.
Deathstroke
Commencé en octobre 2014, ce titre propose une nouvelle fois de suivre le super-vilain Deathstroke après un premier essai avec Rob Liefeld qui s’était montré… décevant, restons poli. C’est Tony S. Daniel qui est aux commandes et du dessin, et du scénario. Et pour ce dernier point, nombreux sont ceux qui ont craint son travail suite à Detective Comics, mais l’auteur bluffe tout le monde en proposant un récit solide dans lequel Slade Wilson est rajeuni et se retrouve à lutter contre un ennemi surpuissant, Oddyseus, une lutte qui s’intègre dans une complexe histoire de famille. Le récit propose une histoire prenante, servie par des dessins qui sont objectivement de très grande qualité (et voir Harley Quinn dessinée par Daniel, c’est quand même le pied). Le titre n’hésite pas à verser dans la violence graphique la plus folle, ce qui colle très bien pour le personnage, et on se retrouve avec une sorte de série B (de qualité) assumée, qui assure largement son rôle de divertissement, et il ne reste qu’à souhaiter à Tony S. Daniel de se maintenir à ce niveau pour la suite de son histoire.
Infinity Man and the Forever People (annulée)
Lancée en juin 2014, le titre écrit par Keith Giffen et Dan Didio se voulait être un hommage aux personnages et à l’univers de Jack Kirby, et si dans la réalisation, les dessins de Keith Giffen font vraiment hommage au 4th World, dans l’écriture, les choses sont un peu plus compliquées, les personnages manquant clairement d’intérêt, et le titre peinant à trouver de véritables enjeux et à s’inscrire correctement dans la continuité d’Earth 0. Un effort est lancé à l’automne 2015 puisque le titre sera pris dans le méga crossover GodHead, qui va hélas couper la trame narrative initiée auparavant, ce dont le titre n’avait pas forcément besoin, d’autant plus que l’artiste Keith Giffen arrête alors de s’occuper des dessins. S’ensuivent deux petits arcs en deux numéros chacun, sans grande envergure (même s’ils sont à la lecture plutôt sympathiques, même pour des non-initiés), la série partira hélas dans ceux qui seront annulés. Une décision qu’on pourra accueillir avec une certaine amertume tant on a l’impression que DC n’a pas vraiment cru en cette série, ou en tout cas n’a pas voulu faire trop d’efforts pour l’amener plus haut que ce qu’elle a atteint. Et pourtant : il y avait la Bat-Cow dedans !
Klarion (annulée)
Autre idée étrange de la ligne New 52 en bout de ligne, confier à Ann Nocenti le destin de Klarion, personnage de Jack Kirby en marge de l’univers DC classique, qui hérite ici de sa propre série. Annulé après six numéros seulement, le titre suit le jeune sorcier dans une ville étrange, où se bousculent camps de sorciers, factions robotiques et personnages hauts en couleur (dont le Diable, qui s’est reconverti en chauffeur de taxi). Au fil de l’intrigue, la série développe l’intégration de Klarion, ses rencontres, sa vie amoureuse et ses conflits avec une société technologique mal intentionnée, le tout servi par un storytelling hyper compressé où Ann Nocenti tente plus ou moins bien d’explorer des concepts métaphysiques entre Sandman et Harry Potter, sans le talent de l’un ou de l’autre des auteurs de ces inspirations mal digérées. La série vaut néanmoins le coup pour sa partie graphique de Trevor McCarthy, très inspirée et assez extraordinaire dans les découpages et les rendus visuels de cet univers à part. Mis à part cette bonne note, Klarion compte parmi ces séries assez médiocres des New 52, dont on ne peut expliquer l’existence ou la distribution que par des coups d’essais à l’aveugle (sans doute motivés par l’alcool, ou la drogue), et le dernier affront d’une scénariste qui n’aura définitivement pas fait les beaux jours du DC Comics de ces dernières années.
Lobo
DC possède des personnages iconiques, même parmi ses seconds couteaux, et il faut bien avouer que Lobo, ce cliché ambulant de la fin des années 80/début des années 90 (rayez la mention inutile) en fait partie. Ce biker de l’espace, dont les comics semblent puer la bière et l’huile de moteur, avait tout pour apporter un peu de fun dans l’univers éditorial de DC. Cependant, ce n’est pas vraiment à lui qu’est consacrée la série, puisque l’on nous fait l’affront de nous imposer un “nouveau Lobo”, au design assez discutable, que certains ont assez vite accusé d’être inspiré du succès de franchises honteuses comme Twilight… Et il faut bien avouer que le scénario n’est pas à la hauteur, Cullen Bunn nous a livré une série bourrée de clichés, avec un héros qui pète un boulon suite à la mort de sa bien-aimée (on est bien loin des origines classiques du personnage) et une violence gratuite assez loin d’être aussi fun que ce que nous proposait un Alan Grant à l’époque. Ces comics se regardent toutefois avec curiosité, et l’on se demande clairement pourquoi DC a voulu modifier Lobo, et comment on a pu laisser faire ça…
Comme on pouvait s’en douter, Lobo n’est pas la série qui a pu sauver le groupe “the Edge”, et l’on déplore le fait qu’en dehors de rares traits d’humour noir, qui ont pu faire mouche, le titre se noie dans le cliché du héros sombre et torturé, qui ne colle pas à l’idée que l’on se faisait du dernier Czarnien.
New Suicide Squad
Après que la série Suicide Squad ait été annulée, elle revient dans la dernière années des New 52 avec de nouvelles idées. Un premier arc présentant le nouveau dirigeant de l’équipe, en conflit avec Amanda Waller, quelques personnages ajouté au roster de fan-favorites, et des conflits plus terre-à-terre où l’équipe opère sur de réels champs de batailles face à des militaires étrangers. Deadshot récupère sa moustache, on a vite fait de se débarrasser de la fille du Joker, et en dehors des têtes connues, un casting en perpétuelle réinvention a vite fait d’éluder le problème et se retrouve à répéter les mêmes gimmicks que le titre précédent. Après avoir visité la russie, vu la trahison de Deathstroke et un repli en catastrophe, le nouveau board du Skwad les envoie combattre un genre de menace zombie, et termine à Métropolis dans un ciel peuplé d’avions de chasse qui livrent son lot de morts obligatoires. Deadshot prépare sa reconstruction physique, Waller reste la même et Black Manta fait la tête : on attend le prochain arc pour juger de la direction à venir, mais dans ce bilan des New 52, on avoue se demander l’intérêt de relancer la série au delà de la nécessité de donner aux fans leur os de seconds couteaux à ronger tous les mois.
Secret Six
Difficile de véritablement parler de cette série puisqu’elle n’aura connu en tout et pour tout que deux numéros après son lancement en décembre 2014, la faute à des retards qu’on imputera par déduction à l’artiste Ken Lashley, dont on sent déjà qu’il a du mal à finir ses planches sur les premiers numéros, tant les débuts sont somptueux et les dernières cases complètement baclées. Du coup, le premier “arc’’, où les Secret Six, pas encore formés, se retrouvent dans une sorte de salle piégée gigantesque par un certain Mockingbird, qui leur propose un défi à la croisée de Saw et de Cube. Ces retards de publication, malgré l’attente que le titre peut susciter puisque c’est Gail Simone qui signe son retour au scénario, seront l’un des derniers ratés des New 52. Gageons que la série saura retomber sur ses pattes lors de la reprise en juin.
Star-Spangled War Stories feat G.I. Zombie (annulée)
G.I. Zombie, c’est un titre qui aurait sûrement eu plus sa place au lancement du DC You. Un titre complètement ovni par rapport au reste des publications New 52 (ça aurait d’ailleurs très bien pu être publié chez Vertigo), avec ce soldat-zombie Jared au service de l’armée américaine, parti en mission pour arrêter un groupuscule terroriste qui menace de déclencher une épidémie zombie et donc de détruire le monde. Personnage atypique pour un contexte narratif qui ira de mal en pis (dans les faits, pas dans l’histoire : c’est très bien écrit), on est à la limite du récit de guerre (urbaine), de l’espionnage, et du film d’apocalypse zombie, pour un résultat vraiment plaisant, le tout étant servi par le même artiste sur toute la durée, qui insuffle sa personnalité à l’histoire. Hélas, et malgré les rebondissements à gogo, le lectorat ne suit pas le nouveau projet de Justin Gray et Jimmy Palmiotti, et la série est donc annulée avant l’arrivée de Convergence. Mais contrairement à d’autres titres, on a eu au final avec ce titre une véritable histoire (qui trouve même un bel épilogue dans son numéro Futures End), ce qui laisse augurer d’une très chouette lecture lorsqu’arrivera le TPB. C’est déjà une petite consolation !
Pour conclure…
Comme tant d’autres, le groupe Edge (qu’on appelle plus comme ça par principe que par réelle conviction) va également connaître son lot d’annulations à l’arrivée de Convergence. Et parmi ceux-là, des titres qui n’auront connu qu’à peine 6 à 10 numéros, ce qui nous rappelle les tristes vagues d’annulations de la seconde année des New 52 ; on pourra trouver que DC n’a pas fait tous les efforts pour donner leur chance à ces titres, mais le lectorat y est aussi pour quelque chose dans ces décisions. Mais quoi qu’il en soit, l’envie de proposer des titres non super-héroïques continuera avec DC You avec l’arrivée dans ce groupe de titres plus ou moins atypiques, avec Prez, All-Star Section Eight, voire Dr. Fate ou le très mystérieux Mystik U qui ne fera son arrivée qu’à l’automne 2015. Un groupe qui subsiste donc tant bien que mal, mais qui subsiste quand même.
– ArnoKikoo , Corentin, Zeppeli
Groupe The Dark
Déjà bien affaibli au cours de sa troisième année d’existence part l’annulation d’un certain nombre des séries le composant, le groupe The Dark, pourtant assez resplendissant dans les premiers moments des New 52, fera un dernier tour d’honneur pendant 6 mois d’existence, pendant lesquels seul le Swamp Thing de Charles Soule, qui ne trouvera pas de remplaçant, saura encore rendre justice à la ligne Dark de DC Comics, les autres titres manquant hélas soit d’ambitions, soit de vrai talent. On lui connaîtra donc un sort funeste qui était hélas prévisible.
Constantine (annulée)
Chez DC, il semblerait que les séries (tv ou comics) estampillées Constantine soient vouées à disparaître. Après avoir connu des hauts et beaucoup de bas, Constantine s’est offert un tour sur Earth 2 où le bougre a tenté de se construire (enfin de voler) une nouvelle famille, avant de combattre pour un monde qui se meurt contre les forces d’Apokolips. Ses aventures ne l’ont pas laissé indemne, et franchement, on en vient même pas à se prendre d’affection pour lui. On a perdu le panache qui pouvait peut-être exister sur quelques numéros, les équipes créatives ont voulu trop en faire, mais en malmenant l’essence du personnage et forcément cela ne prend pas du côté du lecteur. C’est dommage, mais c’est comme ça. Il n’y en a pas spécialement plus à dire au sujet des derniers numéros connus par le titre Constantine puisque ce n’était pas spécialement trépidant alors que l’idée de son voyage sur Earth 2 n’était pas tellement mauvaise, mais l’exécution ne suit pas l’ambition. Et puis, si par hasard vous aimez le personnage mais que vous ne l’aimez pas dans Constantine, ne lui donnez pas une chance dans Justice League Dark, il est encore pire dedans !
Justice League Dark (annulée)
Après un arc dans la Maison des Mystères et un autre à travers le temps, la série Justice League Dark s’achève sur l’annulation au quarantième numéro. J.M. DeMatteis livre un scénario où Zatanna est fortement mise en avant, une nouvelle fois dans sa relation avec Constantine. L’équipe parvient à retrouver la Maison des Mystères avant de devoir affronter la “reine des ombres”, le chaos originel qui précède l’intervention divine et la naissance des mondes. Constantine rejoint la partie et main dans la main avec sa sorcière bien aimée, partira poutrer ladite menace et sauver ses copains hyper reconnaissants. La série s’achève sur la dissolution de l’équipe dans l’anonymat le plus total. La série Justice League Dark aura été l’une des plus affectées par l’éviction de la ligne dark et le départ de Jeff Lemire. Devenue une série d’équipe de super-héros comme les autres, simplement différente dans la forme et le ton des menaces rencontrées. Après avoir développé Deadman et joué lourdement sur la relation Zatanna/Constantine, la série se borne à limiter les autres personnages à de vagues seconds couteaux, et se perd dans un “toujours plus fort, toujours plus en danger” caractéristique, et loin de l’esprit des personnages pris séparément. A éviter, sauf pour les complétistes de l’extrême.
Swamp Thing (annulée)
On retrouve Charles Soule dans cette troisième année de New 52, après que le scénariste ait récupéré la série des mains de Scott Snyder et proposé une approche plus traditionnelle pour le champion du green. La série se conclut sur un arc de longue haleine, où la mythologie du swamp s’enrichit d’un nouveau royaume, artificiel et synthétique : celui des machines. L’intelligence artificielle cherche à son tour à rejoindre le panthéon des différentes formes de vie, et à créer son propre avatar, la Machine Queen, pour mettre une bonne tatane aux élémentaires de plantes. Après un arc conflictuel dans son propre camp, Alec Holland parvient à rassembler le parlement et ramener du passé les anciennes créatures du marais, pour une bataille finale dont l’issue ouvre sur une fracture du quatrième mur, quand le Swamp Thing est confronté à son propre destin de personnage de fiction. La série s’achève sur une page de méta-écriture où Charles Soule boucle l’existence du personnage en version New 52 sur l’intérêt de relancer perpétuellement les mêmes projets et de répéter les mêmes idées (via un emprunt à la littérature). Swamp Thing tire sa révérence – pour peu qu’il reparaisse dans un avenir proche au sein du DCYou. A lire si vous aimez les plantes vertes et l’écriture implicite de déconstruction.
Trinity of Sin (annulée)
Trinity of Sin partait d’une idée ma foi pas mauvaise : réunir les deux séries du Phantom Stranger et Pandora, et leur ajouter l’énigmatique The Question, très peu vu mais réclamé par les lecteurs au sein des New 52. Lancée à l’automne 2015, la série ne durera que 6 numéros, et il semble difficile de ne pas en voir les raisons. Outre que le traitement des personnages de Pandora et Question a été plus que discutable pendant les derniers mois, ici réunis, la Trinity n’est jamais soudée, et l’équipe ne donne pas envie de s’y intéresser. De plus, J.M. DeMatteis fait son propre « Rotworld » en imaginant la Trinité dans un DCU qui aurait été dévasté et pris en charge par une ancienne divinité mystique, ce qui coupe la série de tout liant avec le reste de la ligne éditoriale de DC Comics. Si on ajoute à cela un chara-design assez douteux pour ce grand ennemi, ainsi qu’un style graphique très banal, on expliquera facilement les faibles ventes du titre qui en auront eu raison. D’autant plus que si DeMatteis (pour peu qu’on apprécie son style très verbeux) ne livre pas un travail foncièrement mauvais, on reste quand même très loin de ses meilleures productions : à croire que l’auteur lui-même n’avait plus vraiment l’envie de parler de ces personnages – ou du moins pas dans cette direction, sa propre série sur Phantom Stranger ayant de toute façon déjà eu sa conclusion. On se demande encore ce que DC comptait faire de sa Trinity of Sin, qui semblait si importante il y a encore quelques années, et qui s’est avérée être un immense gâchis dans le traitement de ces personnages. On les oubliera donc bien volontiers avec l’arrivée de DC You.
Pour conclure…
Avec la fin des New 52, la ligne Dark finit donc officiellement d’exister elle aussi puisque tous ses titres se voient disparus ! Et ce n’est pas forcément prêt de s’arranger avec le lancement de DC You, même si les intentions pour redorer cette ligne éditoriale semblent louables. En effet, Constantine revient dans une série sous-titrée The Hellblazer, preuve que l’éditorial veut revenir vers des racines plus proches du passé chez Vertigo du personnage. En revanche, malgré son annonce, le titre Dark Universe ne sortira pas en juin et perdra d’ailleurs son équipe créative avant même d’être lancé. Le côté Dark du DC You risque donc d’avoir encore quelques difficultés avant de réussir à s’imposer.
– ArnoKikoo, Corentin, Harley
Bilan et Perspectives
L’heure est à présent de faire le bilan de cette dernière demi-année, qui sera donc assez courte en termes de durée. En vérité, seul le mois d’octobre 2015 aura été la plus grosse source de changements avec le souffle d’air frais attribué au Bat-groupe (l’arrivée de nouveaux titres, les nouvelles équipes et directions sur certains titres) et au reste des publications DC, avec des approches qui déjà se veulent différentes et qui laissent préfigurer le DC You de l’année suivante. Certains changements seront plus ou moins bien accueillis, avec dans les bon l’arrivée de Cameron Stewart sur Batgirl, de Valentine sur Catwoman ou de Peter J. Tomasi sur Superman/Wonder Woman – et d’autres bien moins, comme Andrew Kreisberg pour Green Arrow et le couple Finch sur Wonder Woman. Octobre 2015 aura également permis de lancer la troisième série hebdomadaire de l’éditeur, qui aura donc commencé officiellement le compte à rebours pour Convergence.
Très vite, on se sera aperçus que l’annonce et l’arrivée de cet event a donné une sorte de limite aux auteurs, qui ont donc dû terminer leurs intrigues pour les numéros de mars 2015, alors que les séries hebdomadaires se sont toutes finies à la même semaine, afin que la transition avec Convergence, qui démarrera le 1er avril avec un numéro #0, soit nette et précise. D’un point de vue éditorial, les délais de publications auront plutôt bien été respectés, même si certains enfants terribles n’auront pas réussi à se boucler avant la fin officielle des New 52. Ainsi, Justice League, Batman et Superman verront leur 40ème numéro publié au mois d’avril, mais DC rattrape le coup en organisant cette publication une semaine avant le FCBD, qui présentera des aperçus des nouvelles directions de ces trois titres pour le mois de juin. Un stratagème plutôt malin. Et au final, la « seconde phase » des New 52 qui avait été décrite par Geoff Johns, n’aura pas duré très longtemps, tout aussi bien qu’elle n’a jamais été vraiment clairement définie (même si on pourrait dire que son véritable début est octobre 2015, pour les raisons déjà expliquées auparavant).
Difficile de dire si ces 6 derniers mois auront été supérieurs à l’ensemble de la 3ème année des New 52, mais l’évolution qui avait déjà été observée à la fin de cette dernière s’est confirmée ici et s’est affirmée, augurant des changements radicaux qui seraient opérés après Convergence. Certains diront « avec un peu de retard », mais DC Comics a semblé comprendre où se trouvaient leurs faiblesses dans leurs publications, et semblent commencer à changer la donne en apportant de nouvelles séries en dehors du super-héros mainstream, avec de nouvelles équipes faites avec de nouveaux talents ou bien de grands noms qui font leur retour. Les couvertures à thème, toujours présentes en 2014, continueront en 2015 au vu de leur succès : avec des variantes dédiées à Harley Quinn, au Joker, aux Teen Titans GO! et même une seconde vague de Bombshells – qui mettront également des personnages masculins. Ces variantes thématiques jouissent toujours d’un fort succès, il n’y a pas de raison que l’éditeur s’arrête en si bon chemin.
Quant aux chiffres de vente, si DC Comics a de nouveau réussi à obtenir une première place avec le mois Futures End et ses couvertures 3D, il ne faut plus s’attendre à revoir l’éditeur à cette position pendant le reste des mois qui suivent, l’écart entre les deux Big Two se creusant énormément, DC Comics pouvant passer à presque la moitié des parts de marché de Marvel. Une situation rendue encore plus difficile par l’acquisition par Marvel des droits des comics Star-Wars qui, associés à leur stratégie de relaunch perpétuels de leurs titres, ne laisse pas vraiment la place aux séries à longue numérotation de DC. Quoi qu’il en soit, les best-sellers restent toujours les mêmes, avec une Harley Quinn très populaire également, sur laquelle DC a d’ailleurs l’habitude de tirer le cordon à coups de one-shots spéciaux (et over-priced). A l’heure de la rédaction de ce dossier, les chiffres du mois de juin devraient bientôt tomber, et nous verrons bien si l’arrêt des New 52 au profit du DC You aura un effet bénéfique sur les ventes !
On termine avec ce tableau qui vous résume quels sont les titres existants au sortir des New 52, et au début de DC You. Il y a donc 25 titres qui auront perduré après Convergence, et 22 qui auront été lancés en juin (et juillet juste pour Cyborg). Deux autres titres annoncés en même temps que les autres semblent avoir quelques soucis, alors que l’on sait également que d’autres devraient être officialisés prochainement.
Les séries existantes au lancement du DC You | ||
1. Aquaman | 27. Batman Beyond | |
2. The Flash | 28. Bizarro | |
3. Green Arrow | 29. Black Canary | |
4. Justice League | 30. Constantine | |
5. Justice League United | 31. Cyborg | |
6. Teen Titans | 32. Green Lantern : The Lost Army | |
7. Wonder Woman | 33. Doomed |
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8. Action Comics | 34. Earth 2 : Society | |
9. Batman/Superman | 35. Dr. Fate | |
10. Superman | 36. Harley Quinn/Power Girl | |
11. Superman/Wonder Woman | 37. JLA | |
12. Batgirl | 38. Justice League 3001 | |
13. Batman | 39. Martian Manhunter | |
14. Catwoman | 40. Midnighter | |
15. Detective Comics | 41. The Omega Men | |
16. Gotham Academy | 42. Prez | |
17. Gotham By Midnight | 43. Red Hood/Arsenal | |
18. Grayson | 44. Robin : Son of Batman | |
19. Harley Quinn | 45. All-Star Section Eight | |
20. Green Lantern | 46. Starfire | |
21. Sinestro | 47. We Are Robin | |
22. Deathstroke | 48. Dark Universe (à venir) | |
23. Lobo | 49. Mystik U (à venir) | |
24. New Suicide Squad | ||
25. Secret Six | ||
26. Bat-Mite |
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Enfin, on remarquera que parmi ces titres, plusieurs mini-séries sont présentes, ce qui augure d’une meilleure stratégie éditoriale pour les titres à faible potentiel (en termes de chiffres de vente). Ainsi, le fait d’avoir des séries aux concepts trop « perchés » mais qui ont un nombre de numéros définit, permettra aux auteurs de raconter vraiment ce qu’ils veulent, sans être sous le stress d’une potentielle annulation faute de ventes – tout comme elle permet aux lecteurs de faire preuve de curiosité tout en sachant qu’ils n’auront pas à trop investir dans un titre « différent ». De plus, ça devrait permettre une rotation continuelle de petits titres qui pour la plupart, se sont montrés très sympathiques dans leurs premiers numéros ! A présent, il ne nous reste plus qu’à voir ce que DC Comics compte prévoir pour octobre 2015 (selon le teasing de Dan Didio), et nous reviendrons donc vers vous en juin 2016 pour vous faire un bilan de la première année d’existence du DC You !
Excellent dossier! Bien organisé et clair, merci à toute l’équipe!
Magnifique dossier, félicitations à l’équipe :)
Tous les super héros présentés n’ont pas le dixième de votre courage et de votre détermination !
Ce dossier est vraiment excellent : les informations sont précises, très claires, on comprend très facilement tout ce qu’il s’est passé pour une série même ans être vraiment familier avec !
Le tout est en plus bien écrit et agréable à lire !
Merci beaucoup à vous et courage pour les dossiers et articles à venir !
Mes collègues ci-dessus ont déjà tout dit : vous faîtes un boulot monstre et bravo à toute la team pour ce dossier complet et bien rédigé !
On peut dire ce qu’on veut des new 52 mais ils auront permis à dc de revenir et de titiller marvel plus ou moins longtemps ça dépend des mois et c’est grâce aux new 52 que je me suis lancé dans l’aventure et je ne le regrette pas.on a assisté à des moments épiques importants et parfois tragiques (couple superman/ww, visage arraché du joker, »mort de robin »….) à des auteurs de légendes qui ont quittés leur série respective (grant Morrison/Batman, geoff johns/green lantern)
Mon seul regret c’est que plusieurs séries ne méritaient pas leur annulation (omac , jli …..) et aussi qu’il n’y ait pas plus de diversité dans les publications librairie de urban .J’aurais aimé lire entre autre des séries du groupe dark ou young justice.En tout cas DC peut compter sur moi pour DC you j’espère qu’il en sera de même pour vous
Est ce envisageable un « dossier » avec plus ou moins le must have des new 52 ? ou ce qu’il faut avoir lu pour suivre correctement les évènements majeurs ?
J’ai fait mes premiers achats sur l’univers DC sur ces new 52 mais un peu au hasard (Aquaman / Batman / Injustice / Green Arrow / Nightwing / Forever Evil)