Review VO – Earth 2 : Society #1

Review VO : Earth 2 : Society #1 Les points positifs : De jolies planches La reconstruction d’un nouveau monde La narration en deux-temps Les points négatifs : Rythme trop décompressé Terry Sloan, encore le vilain Mais pourquoi tout va toujours mal sur Earth 2 ?

« This was supposed to be a better, shinier future. » – Batman 

• Scénario : Daniel H. Wilson – Dessins : Jorge Jimenez – Couleurs : John Rauch – Couverture : Jorge Jimenez & John Rauch

• DC Comics – Earth 2 : Society #1 – 10 juin 2015 – 32 pages – $2.99

Après avoir perdu leur terre dans Earth 2 : World’s End et avoir été promptement emmenés dans l’espace via des vaisseaux du dernier espoir, pendant qu’une poignée des héros se retrouvaient sur Telos durant Convergence (mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ?), l’heure est venue pour les habitants d’Earth 2 de reconstruire une société sur l’ancienne planète/entité qui servait Brainiac, et qui va maintenant pouvoir les accueillir – mais attendez, non, les choses ne vont pas être aussi faciles. On est sur Earth 2, la série de la poisse depuis maintenant très longtemps.

Daniel H. Wilson ne veut pas laisser de répit à ses personnages. Et si le sneak peek avait eu, à mon sens, la très bonne idée de présenter le nouveau statu quo un an après l’arrivée (le crash) des habitants d’Earth 2 sur cette nouvelle planète, je pensais qu’en débutant la série, on se plongerait vraiment dans l’instant présent, et qu’on arriverait au bout de je ne sais combien de numéros au statu quo montré auparavant (un fonctionnement un peu comme Batman Eternal). Il n’en est rien, puisque Wilson veut déjà nous montrer la situation dans le futur, et on jongle donc entre scènes du présent et scènes se déroulant dans un an. Personnellement, c’est une alternance que j’apprécie plutôt, et les transitions ne se font pas de manière trop abruptes. Mais il faut reconnaître que le rythme en prend un sacré coup, et surtout que les choses n’avancent pas énormément ; si on regarde grosso modo ce qu’on apprend dans ce numéro, ça tient en quelques lignes à peine.

Les débuts d’une reconstruction sont toujours difficiles, et ici Wilson nous montre bien que chaque super-héros semble prêt à jouer son rôle pour rebâtir une société. Alan Scott par la force du Green, se veut sauveur de toute forme de vie sur la planète, Power Girl, Huntress et Mister Terrific sont également de la partie, et le devenir de Nightwing prend une tournure inquiétante après les évènements de Convergence. Et ça laisse planer un petit doute au début quant à son devenir de super-héros qu’on avait pu deviner. Des doutes qui sont effacés très vite au vu de certaines lignes de pensée. Deux choses me chiffonnent néanmoins : ça fait pas mal de temps que Terry Sloan, encore représenté comme le vilain à attraper dans ce numéro, ne cesse d’en faire des siennes sans que personne ne l’arrête vraiment, et il en résulte une certaine impression de tourner en rond avec ce personnage. L’autre point, c’est qu’à nouveau les choses s’annoncent vraiment sombres pour cette nouvelle planète (et en seulement un an après l’arrivée des habitants !), et il serait de bon ton de laisser un peu le titre respirer dans une autre atmosphère, surtout après tout ce qu’il s’est passé ces derniers mois.

Graphiquement, ce numéro tient très bien la route. Jorge Jimenez essaie de varier les ambiances (aidé également par la colorisation) et propose une vision intéressante de la nouvelle Gotham City, en alliant le design de la ville avec les restes d’un des vaisseaux s’étant écrasé sur la planète ; on sent que la planète est jeune, que la société est à peine mise en place, et certaines compositions sont vraiment de toute beauté (la première scène avec Dick Grayson). De façon générale, les personnages sont également bien détaillés, et c’est donc avec plaisir, au niveau visuel, qu’on parcourt ces planches. Dommage qu’en termes de contenu narratif, on reste tellement sur sa faim.

En vérité on ressort de cette lecture avec une certaine frustration. C’est une toute nouvelle aventure qui attend les héros d’Earth 2 mais en mélangeant présent et futur, et en voulant trop prendre son temps, on se retrouve avec un récit qui en dit trop peu, et qui nous montre que l’auteur n’a pas encore envie de se débarrasser de l’ambiance maussade qui traîne sur le titre depuis des mois. Reste que c’est bien joli, mais comme on dit par chez nous, l’habit ne fait pas le moine.