Review Express VO – Special TPB #3 – JLA’s Vibe et The Movement

Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans ce troisième numéro des Review Express VO spécial TPB ! Comme toujours, la rubrique propose de revenir (plus ou moins) en vitesse sur quelques TPBs sortis ces dernières années, avec ici exclusivement des « petits » titres des New 52 que vous aurez d’ailleurs peut-être déjà oubliés ! Avec Justice League of America’s Vibe et The Movement.

N’hésitez pas, pour ceux qui auraient lu ces ouvrages, à nous faire part de vos avis dans les commentaires !


JUSTICE LEAGUE OF AMERICA’S VIBE VOL. 1 : BREACH

Équipe : écrit par : Geoff Johns, Andrew Kreisberg et Sterling Gates – dessins par : Pete Woods et autres – couverture par : Ed Benes
Contient : Justice League of America’s Vibe #1-10
Sorti le : 23 juillet 2014
Pages : 232
Prix : 16,99$

Même avec un certain recul aujourd’hui, on a un peu du mal à voir ce qui a motivé la publication de la série Justice League of America’s Vibe dans les New 52. La série en question a démarré en même temps que le lancement du titre Justice League of America, là aussi au départ avec Geoff Johns au scénario, qui servait à mener à la désormais fameuse (mais pas forcément pour de bonnes raisons) Trinity WarCisco Ramon, alias Vibe, c’est ce héros latino (coucou les quotas ethniques chez DC) qui semble vraiment promis à de grandes choses. Il acquiert ses pouvoirs lors de la première attaque de Darkseid contre Earth 0 (dans Justice League #1, toujours par Geoff Johns), alors que son frère disparaît au même moment. On nous présente un héros dont les pouvoirs sont très intéressants, surtout pour les fans de terres parallèles et de Multivers, puisque Vibe peut voir les éléments/personnes venant d’autres dimensions, et même voyager au travers de celles-là. Et au début, on sent que les prémisses d’une grosse intrigue sont là, et Johns nous parle même de la Fille de Darkseid qui serait enfermée dans les locaux de l’A.R.G.U.S. ce qui fait une très étrange résonance avec la Darkseid War que nous avons maintenant…

Mais très vite, ces éléments abordés dans les premiers instants de ce TPB sont oubliés alors que l’écriture est reprise par Andrew Kreisberg et Sterling Gates pour une intrigue qui en devient très banale. On s’attend à l’identité de l’ennemi qui vient harceler Vibe, certes, mais c’est l’oubli de la « Fille de Darkseid » qui déçoit, pour nous proposer à la place une demoiselle en détresse des plus banales, pour une épopée qui certes, fera explorer au jeune héros un autre univers que celui qu’il connaît… Mais un univers tout à fait lambda (du moins, peut-être que des fans aguerris des continuités DC y verront quelque chose…) qui ne propose pas grand chose d’excitant… Un royaume à sauver, une princesse en déroute, on se tourne un peu presque vers le space opéra à la Star Wars, et au final on voit très bien ce qui aura fait défaut à ce titre : un manque flagrant d’ambition, comme si du moment où Johns avait quitté le navire, tous les plans pour le personnage avaient été abandonnés également, et qu’on a fait survivre la série histoire de faire semblant, alors que de toute façon plus rien n’était prévu.

Heureusement, on se consolera avec la présence de quelques artistes bien sentis qui donneront du dynamisme à l’histoire malgré son manque d’intérêt, le tout dans un univers peut-être trop coloré (j’entends, couleurs trop vives), et avec quelques designs de personnages un peu douteux ; et le monde parallèle visité ne plaira pas forcément à toutes les rétines. En somme, très franchement, procurez-vous le premier numéro en single histoire de voir la définition même du « potentiel », mais ne vous laissez tenter par ce TPB que si vous voulez une démonstration du « potentiel gâché »…

Note : 2,5/5


THE MOVEMENT VOL. 1 : CLASS WARFARE

Équipe : écrit par : Gail Simone – dessins par : Freddie Williams II – couverture par : Amanda Conner
Contient : The Movement #1-6
Sorti le : 21 mai 2014
Pages : 144
Prix : 14,99$

The Movement part d’une bonne idée, celle d’un groupe de super-héros (qui ne se réclament pas comme tels) de la rue, mais de la vraie rue. A Coral City, ce sont les reclus, le petit peuple, les gens moyens, qui tentent comme ils peuvent de survivre dans la jungle urbaine ; c’est un mouvement des « pauvres », que l’on sent inspiré par des initiatives comme Occupy Wall Street et ce genre de mouvance populaire (en france, je dirais mélenchoniste) qui avait le vent en poupe courant 2013. C’est donc l’idée de vouloir un peu politiser le super-héroïque (de l’autre côté, DC avait lancé une contrepartie ultra-capitaliste avec The Green Team) avec cette bande d’adolescents/jeune adultes, un peu héros, un peu activistes – mais le Movement dont il est question, ce sont aussi tous les autres, ceux qui n’ont pas de pouvoirs, ceux qui sont défendus, qui se défendent contre l’oppression, et qui se cachent derrière un masque. Tout comme la communication est mise en avant par les réseaux sociaux (l’activisme sur le net, cette belle invention), ces gens là se rallient derrière un masque, sorte de croisement avec celui de la Cour des Hiboux et du masque de Guy Fawkes utilisé comme symbole par les Anonymous. Un récit donc ancré dans une certaine réalité, et qui se laisse apprécier par la diversité de ses personnages, qui auront tous droit à leur exposition même si le charisme de certains (MouseKatharsis) dénote plus que celui d’autres.

Dans ce premier tome, le Movement est opposé de façon très naturelle, presque forcée en fait, avec ceux qui représentent le « mal » : ce sont les forces de police corrompues, qui abusent de leurs droits et qui ne font plus leur devoir de protéger le citoyen ; c’est un homme, James Cannon, un riche businessman qui a mis la main sur la ville avec moult billets : un bon gros capitaliste véreux qui se fout des autres tant qu’ils ne sont pas sur son chemin. Mais il y a un autre « bad guy », un mystérieux tueur en série qui s’en prend aux sans-abris, et qui semble donc aussi avoir des motivations axées « plan social ». On s’aperçoit très vite que tout ce petit monde est connecté, et de l’autre côté la riposte se fait également sentir. Une lutte des classes occupe ce TPB, avec comme point principal la capture de deux agents de police véreux par le Movement.

Mais au lieu de s’aventurer dans une dichotomie parfaite, Gail Simone arrive à nuancer ses propos en montrant des dissensions dans les deux camps, que ce soient les forces de police mais également dans le Movement, où certains ne sont pas d’accord avec la méthode à employer et le symbolisme qu’elle sous-entend. En revanche si on peut apprécier que l’auteure s’attache à ses personnages et nous les dépeignent, le mouvement décrit reste trop concentré à Coral City, et à un moment on nous fait miroiter quelque chose qui deviendrait global, sans nous le donner. Et cette envie de grandeur qui n’est pas exécutée, quelque part donne un certain sentiment de frustration. Mais faire un soulèvement massif dans le DCU aurait du se répercuter dans le reste des publications, à l’époque, et ç’aurait été difficile à faire. Et c’est dommage.

En revanche, on retrouve avec plaisir sur les dessins Freddie Williams II, artiste un peu sous-estimé dans les New 52, qui arrive à donner une personnalité certaine au titre dans ses planches, en proposant des personnages tout aussi divers dans leur apparence que dans leur caractérisation, des scènes qui sont détaillées dans les extérieurs et les intérieurs, des moments d’action qui explosent et certains designs vraiment bien pensés. Par moment, le tout a un côté un peu « sale », qui se rapproche de l’ambiance « à la rue » du titre. J’aurais souhaité plus d’ambitions pour cette série, mais il semblerait que ni l’auteure, ni l’éditorial n’avaient vraiment envie de pousser le tout jusqu’au bout de son concept. Et c’est un peu décevant.

Note : 3,5/5


THE MOVEMENT VOL. 2 : FIGHTING FOR THE FUTURE

Équipe : écrit par : Gail Simone – dessins par : Freddie Williams II – couverture par : Stephen Segovia
Contient : The Movement #7-12
Sorti le : 3 décembre 2014
Pages : 144
Prix : 14,99$

Suite et fin de nos aventures pour les activistes à super-pouvoirs de Coral City. Dans ce second volume, la lutte contre les forces de police a abouti a une trêve entre elles et le groupe qui tient à s’occuper lui-même de sa population, et Gail Simone va avoir fort à faire pour maintenir l’intérêt auprès du lecteur. Certes, dans le fond, James Cannon et le Cornea Killer (ce tueur en série qui s’en prend aux pauvres de la ville pour… bah, qu’il n’y ait plus de pauvreté. Ca sent un peu le raisonnement à la Didier Super dites) continuent d’être les gros bad guys de l’histoire, mais ce dernier a commandité un groupe de super-vilains pour décimer nos héros : la Graveyard Faction. Déjà rencontrés dans le précédent tome, nous les avions laissés alors en train d’attaquer le QG du Movement, alors que Mouse s’était fait proprement tabasser comme il faut. Une situation qui semble critique au départ, mais c’est sans oublier que l’union fait la force, et c’est surtout l’occasion pour Simone de nous étaler l’étendue des pouvoirs de ses super-héros, et également pour Freddie Williams II de se faire bien plaisir dans de très chouettes scènes d’action, avec mention particulière pour le design impressionnant de Burden une fois complètement transformé.

Mais une fois ce problème réglé, la série poursuit une route un peu plus intimiste, dans laquelle Simone essaie de nous parler de problèmes de sociétés, et notamment liés à la sexualité (et à la religion) au travers de courts arcs. L’un deux sera une critique virulente de la religion ultra-conservatrice en faisant intervenir la famille de Burden. Une histoire assez caricaturale en vérité, dans laquelle Simone y va de façon poussive, et surtout nous dévoile les différentes sexualités de ces protagonistes en jouant à fond la carte LGBT ; mais ça fait un peu « hé ! regardez ! y a des gays dans mon comicbook ! et même une ‘asexuée’ – alors que c’est juste balancé au détour d’une phrase et qu’on approfondit même pas la chose ; juste mettre de la diversité pour en mettre, c’est un peu vain et surtout, ça donne un côté « faux » agaçant. L’autre histoire, à peine plus intéressante, fait intervenir Batgirl – qui était à l’heure de la publication toujours écrite par Gail Simone. L’occasion pour l’auteur d’insister sur les liens réels existant entre les deux séries même s’ils sont tenus ; mais impossible de ne pas virer de nouveau dans un côté dépressif avec Barbara Gordon dans une scène qui rappelle de façon glaçante Killing Joke, mais c’est là aussi que les conflits entre les visions de Gotham et Coral City sont mises en valeur, histoire de montrer avec un poil de nuances que non, la police c’est pas des bâtards partout. On sent bien que l’irruption du personnage a été faite pour booster le titre, car il n’y a rien de transcendant dans les interactions qu’elle entretient avec le Movement. Et de voir des justiciers qui se chamaillent entre eux, déjà qu’ils le font même sans Batgirl, c’est un peu agaçant.

En vérité, c’est le dernier numéro qui reste le plus touchant, avec au départ une sorte d’aveu de Simone sur les ambitions de la série, avec un commentaire sur le destin des « petites » séries de DC Comics qu’on ne veut pas mélanger aux grandes et qui sont destinées du coup à disparaître, tout comme on arrêtera de suivre les aventures de ces jeunes super-héros. Reste un grand moment de révélations et la conclusion de l’histoire avec Cannon, ici assez habile, qui permet de refermer le volume avec la satisfaction d’avoir eu une histoire complète, avec ce qu’il faut de potentiel pour voir les personnages débarquer ailleurs, un jour (pour le moment, sachez que ça n’a toujours pas été fait). Aux dessins, Freddie Williams II continue d’apporter un plus d’un point de vue graphique, même si je trouve sa Batgirl peu reluisante (et c’est là qu’on voit que son premier costume New 52 était vraiment pas terrible). Mais je le disais en début de review, les scènes d’action contre la Graveyard Faction sont réussies, et le dernier numéro a aussi droits à certains guests qu’on appréciera, le tout aidant largement à faire passer les faiblesses scénaristiques, et l’ambition avortée du scénario de Gail Simone.

Au final, on se demande un peu comment une série telle que The Movement a réussi à tenir aussi longtemps dans le contexte d’époque des New 52 ; on pourrait être cynique en invoquant le fait de vouloir maintenir une série qui faisait la part belle aux minorités (ethniques, sexuelles etc) ou que, peut-être, si le titre avait fonctionné, que les ambitions dans le DCU auraient pu atteindre leur but. Las ! On en retiendra un court titre ma foi assez sympathique, mais trop loin d’être exempté de défauts pour que ça en reste un incontournable.

Note : 3/5

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ArnoKikoo

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4 Commentaires
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urbanvspanini10
urbanvspanini10
8 années il y a

3 tpb seulement c’est peu :/

urbanvspanini10
urbanvspanini10
8 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

ah ok je comprends desolé si je tes offensé ArnoKikoo(ou anti monitor ^^)

Ares
Invité
Ares
8 années il y a
Répondre à  urbanvspanini10

Peu de TPBs, c’est le principe de ces Reviews EXPRESS spéciales…

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