Review VO – Midnighter #1

Preview Midnighter #1
Midnighter #1

Review VO : Midnighter #1

Les points positifs :
  • Le Midnighter
  • Bonne entrée en matière
  • Aco fait du Mikel Janin
  • Le meilleur profil Tinder de tous les temps
  • De l’empathie, de la violence et de jolis dessins
Les points négatifs :
  • Plus « Grayson » que « Wildstorm »
  • Encore un peu sage
  • Le Midnighter ressemble de moins en moins à Batman

« I’ve already fought this fight a million different ways. » – Midnighter 


  • Scénarisé par Steve Orlando – Dessiné par Aco
  • DC Comics – Midnighter #1 – 3 juin 2015 – 24 pages – $2.99

Lors de l’élaboration des New 52, il avait été convenu que les personnages de Wildstorm feraient dorénavant partie intégrante du panthéon DC canonique. il en a résulté quelques séries assez vite annulées et pas toujours mémorables (Grifter, si tu nous regardes), avant que le Midnighter ne revienne des oubliés de l’imprint dans la série Grayson, bénéficiant du succès de la série dédiée aux aventures de l’agent 37 en en devenant un antagoniste régulier. Revenu en grâce, le personnage a été ensuite parachuté héros de son propre titre, vendu comme un spin-off, pour les nombreux nostalgiques des années Warren Ellis / Garth Ennis et les héros de The Authority.

La série s’ouvre sur une intrigue à moyen terme, une quête du Midnighter pour récupérer l’arsenal du God Garden, ainsi que le secret de sa propre identité. Une bonne idée, pour tous les nouveaux lecteurs à qui le personnage n’évoque rien encore, de découvrir son passé à mesure que lui même cherchera à sauver le mystère de Lucas Trent, l’homme avant le costume. Ce numéro est une bonne entrée en matière, et permet au passage de présenter le Midnighter avec beaucoup d’empathie, à travers son quotidien, sa manière d’aborder la vie civile, sa vie romantique et son rapport à la violence, toujours parodique d’un autre héros en noir lui aussi connu pour être du genre expéditif. La comparaison s’arrête là néanmoins, ce Midnighter étant plutôt une tentative de développer le personnage dans un nouveau contexte, à l’image de pas mal de héros des séries Batman et de l’effort post-Convergence, où l’on donne aux héros « solo » le droit de s’affirmer.

Midnighter (2015-) 001-010

Peu de concession sont faites à la teneur « grand public » de l’édifice DC. Le Midnighter tue, cogne, s’envoie en l’air – sans que sa sexualité ne devienne jamais un propos ou un pamphlet engagé un peu racoleur. Le fait qu’il soit gay est à peine un détail de l’histoire, comme dans la tradition du personnage, qui a plus souvent tabassé la caste homophobe que revendiqué les couleurs du drapeau arc-en-ciel. La violence est elle aussi bien dosée, on ne tombe pas dans l’excès comme dans les premiers pas des séries New 52 où une plus grande liberté était donnée aux excès absurdes, ici, le tout est esthétique, bien rythmé et important pour établir et présenter les capacités du personnage : une grande gueule qui se bat autant avec sa tête que ses poings.

Sur le plan graphique en revanche, la série est une vraie référence à Grayson, et on sent l’envie de l’éditeur d’unifier les deux titres par un choix d’unité graphique probant. La qualité est là, les découpages sont particulièrement inventifs, et offrent de jolies constructions dans les pages – en cela, on retrouve même parfois un peu de Sorrentino dans la mise en scène, les cases dans les cases, ou l’éparpillement de cases sur un aplat blanc. Les couleurs font aussi bien leur travail, quoi qu’on reste là encore dans un style très emprunté, les scènes de combat sont superbes et d’une richesse appréciable, et répondent bien à une envie de moderniser le personnage, loin de l’aspect graphique des années ’90 ou du dessin académique de Chris Sprouse sur la série de 2006.

Midnighter (2015-) 001-011

Problème, si on peut faire un parallèle sur la différence de ton dans le dessin, on peut aussi reprocher à la série de rester un peu sage dans l’angle développé sr le personnage. Certes, la violence des débuts des new 52 était souvent risible (ah tiens, Rob ? Rob Leifeld ? On parlait de toi vieux, c’est dingue !), mais on ne peut, si on a connu la longue histoire du personnage, regretter que celle déployée ici reste loin de la créativité et de la cruauté digne du personnage. Ce n’est qu’un demi-reproche – puisqu’en définitive, la violence dans les comics est souvent un défaut plus qu’une qualité, quand elle n’est pas née d’un Ennis ou d’un Miller – mais la crainte de voir tous ces grands héros permissifs du passé s’atténuer dans l’ère moderne peut rebuter certains lecteurs, ce qu’on aurait tort d’oublier. Après, je peux vous reparler de la série Constantine si vous n’êtes pas convaincus.

The Midnighter arrive parmi les titres du DCYOU (je propose ce nom officiel pour le trademark des années à venir) comme une bonne grosse surprise. Un titre avec un personnage bavard (vous savez que ça me parle), violent, et qui gère étonnamment mieux sa vie sexuelle que la plupart des héros de comics pour lesquels la chose a fini par devenir un running gag à force de tourner en rond. Le Midnighter garde, presque vingt ans après sa création, ce feeling de personnage hors-normes qu’on a toujours le sentiment de découvrir, même si on en a déjà fait le tour. Moins cruel, moins Batman, plus humain et loin de son alter-ego Appollo, le Midnighter a dépassé sa condition de Hitler-buster pour devenir un personnage humain, sympathique, et que même ceux qui ne le connaissent que par la petite fenêtre Grayson semblaient réclamer en solo. C’est désormais chose faite, et le résultat est à la hauteur. Oh, et MFW pratique le bondage hardcore avec des 4/10 sur internet. Je le place là, ce sera le petit bonus de ceux qui ont lu la review jusqu’au bout.


UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Quel plaisir de retrouver Midnighter en grande forme et plus badass que jamais. Quand on a apprécié The Authority et même les débuts et le tout dernier numéro de Stormwatch new 52 on ne peut qu’être conquis. Commençons par évacuer le point qui prête toujours à discussion sur le cas Midnighter à savoir son homosexualité assumée. Les gens qui ne connaissent pas vraiment l’équipe dont il fait partie l’appellent le Batman gay qui entretient une relation avec le Superman gay de l’équipe à savoir Apollo. Or Midnighter est bien plus que cela et c’est aussi un des personnages les plus fascinants du monde du comics.

C’est un héros brutal, sans concession, extrêmement intelligent capable comme Lucy non pas de se transformer en clé usb mais d’utiliser le plein potentiel de ces petites cellules grises pour anticiper les coups adverses. C’est un homme mais badass et charismatique. Alors qu’une menace pèse Midnighter qui s’est inscrit sur un site de rencontre (avec une description excellente) a son premier rencard, son Apollo étant pour l’instant fort loin. L’action pointe vite le bout de son nez et on appréciera l’extrême dynamisme des scènes d’action avec un ACO appliqué et bien meilleur que sur des séries comme Constantine.

Ce dernier bénéficiant aussi, il est vrai, d’un encrage et d’une colorisation sans faille pour faire ressortir son trait. Alors ça castagne sans être stupide, ça envoie de la punchline et en plus on a des petites trouvailles marrantes faisant penser aux X-ray de mortal kombat (un titre dont Corentin est fan). Entre sa vie de tous les jours vraiment bien écrite avec un personnage attachant et le héros violent avec ses gadgets, le numéro arrive à trouver un équilibre tout à fait appréciable. Il met de plus en place une intrigue principale qui s’annonce passionnante. Doté d’une narration fluide, d’une caractérisation correcte et absolument pas too much et de dessins convaincants, c’est une série que je ne peux que recommander. De plus elle est vraiment accessible pour un nouveau lecteur.

– MFW

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Corentin

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Arnonaud
8 années il y a

Personnellement j’ai bien aimé ce premier numéro. Il y a un potentiel évident ici pour faire une bonne série, notamment dans les dialogues et les moments de vie civile que j’ai vraiment bien aimé. La discussion avec le barman est géniale. Et c’est vrai qu’en lui même le personnage a un sacré potentiel.
J’espère trouver d’autres débuts de séries aussi enthousiasmants (voire encore plus) dans les autres lancements de DC en ce mois de Juin.

cosmos
8 années il y a

Je n’ai lu que ses apparitions dans Grayson et la première saison de The Authority (par Ellis/Hitch, donc) et je trouve que dès le début, Midnighter ne ressemble pas vraiment à Batman.
Y a un clin d’œil évident à Superman et lui dans le couple Apollo/Midnighter, Ellis poussant plus loin le concept du paladin et du dark knight qui se complètent, mais par exemple Lucas Trent *aime* la violence et n’est pas du tout torturé comme Bruce Wayne peut l’être, au contraire. Après y a peut-être des trucs qui les font se rejoindre dans ce que je n’ai pas lu, mais je ne trouve pas que Midnighter soit « moins » Batman ici vu qu’il ne l’a jamais vraiment été.
Sinon, dans ce chapitre j’ai trouvé le découpage original à défaut d’être clair par moments, et l’exposition un peu maladroite (et puis le mec qui se fait injecter une puce GPS dès le deuxième rencard sans trop broncher : wtf ?) :| Mais y a aussi beaucoup de bonnes idées, je continuerai.

pacclerouge
pacclerouge
8 années il y a
Répondre à  cosmos

Je suis plutôt d’accord avec ce commentaire. Quand Ellis ramène le couple Apollo/Midnighter en tant que membres de Stormwatch Black, ils font originellement partie d’un groupe dont les membres ont été décalqués du design de la Justice League. Après que ce soit psychologiquement ou sur les pouvoirs, les persos ont rien à voir. Midnighter n’a jamais été un stratège (ce rôle est dévolu à Jenny Sparks, puis Jack Hawksmoor), voire à l’Ingénieur). La version Wildstorm en fait un putain de tueur pas loin de la psychopathie qui ne s’adoucit vraiment qu’à l’adoption de Jenny Quantum. Aaaah… cette période bénie de Wildstorm. Bref, je me fais du mal.
En lisant la critique, je ne regrette pas de ne pas faire la série. Ca se jouera comme pour Batman Beyond au TP (voire à la vf).

cosmos
8 années il y a
Répondre à  pacclerouge

Effectivement, j’oubliais l’absence du côté stratège/détective ! Comme le personnage n’a pas la même aura que Batman, il n’a pas du tout la même importance au sein de son équipe, et puis ce n’est pas le genre à conserver des informations sur ses alliés façon Tour de Babel, ou à jouer les petites fouines en espionnant les uns et les autres. C’est vraiment plus un agent qu’on peut envoyer sur le terrain, plutôt qu’un décideur énigmatique.

Herbefol
8 années il y a

J’ai déjà croisé le personnage dans Grayson ainsi que dans la version new 52 de Stormwatch et ça m’intéressait pas mal de voir ce qu’un titre solo sur Midnighter pouvait bien donner. Ce premier numéro est pas mal et introduit assez bien le personnage pour qui ne le connaissent pas du tout. Les scènes d’action sur plutôt bien fichu et on sent vraiment le type qui aime la violence, qui adore son ego. L’intrigue de fond est assez classique (on a volé ton identité/passé/secret mouahahahaha !) mais ça fonctionne bien et j’attends la suite avec intérêt. :-)

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