Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Je ne suis pas ton garçon ! » – Nightwing à Batman.
- Scénario : Kyle Higgins – Dessin : Will Conrad, Cliff Richards, Russell Dauterman, Javier Garron, Jorge Lucas, Daniel Sampere – Encrage: Guillermo Ortego – Couleur : Peter Pantazis, Jeromy N. Cox, Tony S. Daniel, Vicente Cifuente
- DC Renaissance – NIGHTWING TOME 5, DERNIER ENVOL – 29/05/2015 – 200 pages – 17,50 € – Collecte : Nightwing #25-30 + Annual #1
/!\ Cette review contient des spoils potentiels pour les lecteurs n’étant pas à jour avec Forever Evil /!\
Ça y est, Nightwing New 52, c’est fini. Le dernier tome en français est paru fin mai chez Urban Comics. Une fin concluante ? Pas vraiment, malheureusement. Et pourtant, j’ai essayé de m’enthousiasmer pour cette série, parce que Nightwing est le héros qui fait battre mon cœur depuis l’adolescence… mais non, la version New 52 de l’ex-Boy Wonder n’a pas su convaincre, pas même la fangirl qui est en moi. Pourtant, la série avait bien commencé avec une équipe nouvelle et des bonnes idées… après quelques passages à vide, l’arrivée de Dick Grayson dans une nouvelle ville (Chicago) lors du tome 4, promettait – avec ce changement de décor – une suite et fin intéressante. Mais, comme pour le reste de la série, le tome 5 de Nightwing sent fort les occasions ratées et les maladresses scénaristiques. Et on cherche toujours le petit plus qui nous fera sourire, louper un battement de cœur… bref, le suspense, l’épique !
Au début du tome, on retourne en arrière pour un épisode du passé de Dick Grayson, avant même que ses parents soient assassinés. Le #25 de Nightwing est en lien avec le run de l’An Zéro qui a lieu dans la série Batman (par Snyder et Capullo)… mais n’a en soi rien à voir avec la série en elle-même. N’y aurait-il pas eu un moyen de lier cela à la trame générale de l’histoire en cours ? Certes, ce numéro est sympa, plein de rebondissements, et ça fait toujours du bien de voir nos héros favoris dans leurs années tendres… mais en dehors de cela… il n’y a aucune utilité ni pertinence.
Batgirl et Nightwing – l’ultime teamp-up
Ensuite, on passe sans transition à l’Annual #1, qui suit l’enquête de Nightwing, accompagné de Barbara Gordon (en sorte de ninja cagoulé car Batgirl a été déclarée persona non grata à Gotham), tenter de protéger une célèbre actrice des attaques de Firefly. À nouveau c’est sympa… mais sans plus. Aux dessins, se sont Jason Masters et Daniel Sampere qui se dévouent. Malheureusement, le style est inégal et parfois certains visages sont vraiment moches. Parfois, la colorisation de Vincente Cifuentes sauve les meubles, notamment dans les scènes d’incendies provoqués par Firefly qui sont assez réussies.
C’est agréable de voir Babs et Dick travailler ensemble à nouveau. Au début de ce chapitre, Barbara aide Grayson à empaqueter ses affaires pour Chicago et on nous rejoue pour la 300ème fois la scène de « Tu sais, ça aurait pu marcher entre nous, sauf que c’était jamais le bon moment… » Bon, j’avoue sur le moment j’étais un poil émue… mais à nouveau, c’est un truc qu’on nous fait miroiter et qui tombe à l’eau… comme pour beaucoup de choses dans cette série, malheureusement. Toutefois, il y a un petit retour sympa sur leur premier « rendez-vous galant » en tant que Batgirl et Robin et, franchement, c’est tendre et mignon. Et un clin d’œil sympa à leur histoire.
Pas de cohérence entre les histoires
Et puis, avec un peu plus de transition cette fois, on approche de la conclusion de la série avec les numéros 26 à 30. Comme à plusieurs reprises au cours de cette série, on a plusieurs petites histoires (deux en l’occurrence) avec deux méchants différents. Pour cette fois, des noms connus, le Chapelier Fou et Zasz. Dans le premier cas, Nightwing enquête sur un trafic d’antipsychotiques et se frotte à Mali l’imitatrice… une voleuse qui a bien besoin d’antipsychotiques justement. Comme toujours, ça paraît sympa au début… en parallèle, on assiste aux déboires de Dick qui doit concilier sa vie de super-héros et la vie en… colocation (oui, oui, vous avez bien lu). Pas facile, facile… déjà que sans identité secrète, je ne trouve pas ça évident alors je ne m’imagine même pas la galère que ça doit être quand on joue les justiciers la nuit. Bref…
Pour les deux derniers numéros avant la disparition du justicier, on sent les numéros d’adieux… Sonia Zucco qui vient parler une dernière fois à Dick, etc. On a aussi droit à une grosse séquence émotion et beaux discours sur le sens de la vie. Grayson, explique à Jen – une petite fille gardée par sa coloc qu’il a empêchée de faire une grosse bêtise – (je n’en dis pas plus au cas où vous auriez encore envie de lire ce tome après avoir digéré cette review) pourquoi il fonctionne comme ça et ce qui fait ce qu’il est. Alors ce n’est dans tous les cas pas original. Mais c’est mignon, c’est émouvant, c’est joliment tourné et les dessins de Dauternman sont justes magnifiques, à mon avis. Une jolie conclusion pour cette série.
Du côté graphique, c’est Russell Dauterman qui reprend le pinceau jusqu’au numéro 29… et il relève la barre. Personnellement, son style plus décidé, plus régulier et un encrage original (surtout dans le #29) ont su me convaincre. Dans le #29, certaines manières de dessiner les cheveux de Jen m’ont rappelé l’art nouveau et en tant qu’amatrice de ce style, j’ai vraiment apprécié ça.
Un numéro pour les rassembler tous ?
Ce #29 est vraiment le numéro qui aurait pu tout sauver… s’il n’était pas suivi d’une page explicative qui nous détaille le sort de Nightwing lors de l’event Forever Evil en trois lignes et demies et du numéro 30… sur lequel je ne reviendrai pas en détail car il m’a vraiment déçu. À nouveau, des choses sont sous-entendues, mises en place mais rien n’est expliqué, rien n’est clair ni pertinent. Je suis vraiment déçue que la série ne revienne pas sur ce qui advient à Nightwing durant Forever Evil. Il y joue un rôle crucial et, même si ça aurait été redondant avec la série Justice League, les Wingnuts n’auraient certainement pas été déçus de voir la série dédiée à leur héros préféré revenir sur… sa mort (ok, c’est pas une vraie mort mais quand même) !!! En plus, la confrontation avec Batman au milieu du numéro est pour moi complètement inutile et le pire moyen possible d’introduire la nouvelle mission de Dick (qui se passera dans la série Grayson). D’accord, on est dans un comics et l’action prime… mais une petite discussion tranquille autour d’un coca ça va pas tout aussi bien ? En plus on évite les frais de carrosserie sur la Batmobile…
Je m’arrête ici car ma review est déjà bien longue. Il y a beaucoup de déception pour moi sur ce dernier numéro. Avec un peu de lumière et d’espoir sur le #29 qui aurait fait une jolie conclusion… mais qui a été gâchée par le #30. Pourquoi n’avoir pas utilisé ces cinq numéros à disposition pour un mini-arc plus cohérent en lui-même plutôt que de ressortir des méchants des tiroirs poussiéreux ? Comme je l’ai mentionné plusieurs fois, cette série a « dommage » marqué en très gros dessus.
En bref, il y a plein de bonnes idées, des bons artistes et, après tout, Nightwing – qui, s’il n’est pas Batman est tout de même un ancien Robin et un personnage plein de ressources qui peut être intéressant comme l’ont prouvé Dixon et Story dans leur run des années 1990. Malheureusement, tous ces atouts ne sont pas utilisés à bon escient et on ne va pas au bout des bonnes idées… ce qui donne un maigre résultat. Je prie très fort pour que Grayson (qui sera aussi publié par Urban, d’après une annonce à la fin de ce tome) saura prendre la relève et faire quelque chose de meilleur du personnage de Dick.
Je suis tout à fait d’accord pour la sensation de frustration qui émane de ce numéro… J’ai vraiment l’impression que la série partait très bien avec le premier tome qui était bon et régulier du point de vue du scénario ET du dessin. Les tomes 2 et 3 étaient aussi de bonne qualité à mon sens et le tome 4 était très intéressant, le travail sur le personnage était pertinent et la conclusion du tome plutôt bienvenue. Mais ce qui relie ces quatre tomes c’est surtout une continuité scénaristique, et des graphismes plus réguliers.. Là par contre c’est la débandade à mon sens.. On nous sort des épisodes qui font des sauts dans le temps sans rien introduire, on change d’ennemis de problème etc, on a pas d’enjeu auquel se rapporter comme on avait dans les tomes précédents…
Et puis graphiquement… J’ai été vraiment déçu par l’aspect esthétique du volume… C’est certes subjectif mais on a fréquemment des visages plats, sans profondeur.. Le pire étant pour moi l’annual.. Daniel Sampere s’en sort mais Jason Masters… Je ne suis pas du tout fan de ce qu’il a fait…
Je suis aussi d’accord pour dire que le #29 avec Jen est sans conteste le meilleur du livre…
En somme les défauts peuvent se résumer à « Pas d’unité » pour moi : pas d’unité graphique, pas d’unité scénaristique, on part dans tous les sens, j’ai plus l’impression de tenir un « recueil » de quelques histoires de Nightwing qu’un véritable tome avec une trame comme on avait dans les précédents…
Comme toi (et comme tout lecteur) j’ai regretté le format qui fait beaucoup souffrir le lecteur en l’amenant dans pas moins de 5 histoires différentes en un seul tome. De la même manière, le dernier numéro de Nightwing est d’autant plus décevant qu’il ne conclut rien et est même en-dessous du #29 qui offrait une conclusion agréable. Mais bon, le #30 sert de prologue à Grayson.
Par contre, à ta différence j’ai trouvé le couple Dick/Barbara très rechauffé dans ce numéro. Je n’ai pas trouvé du tout la beauté et la magie qu’ils sont censés avoir.
Quant au #25, j’ai trouvé ça agréable de revoir rapidement Raymond et Raya, des personnages qui furent, finalement, sous-exploités.
Je suis d’accord que le duo Dick-Barbara sentait le réchauffé… mais j’ai quand même bien aimé la petite référence à Batgirl/Robin Year one ;)
Je m’explique cette incohérence du tome dans son ensemble en partie à cause des ties-in obligés avec les autres séries… j’imagine que ça laisse moins de place pour faire un scénario suivi et créatif… mais encore… y a moyen selon moi…
J’ai surtout l’impression que Higgins a vraiment eu peur de se jeter à l’eau et de faire ce qu’il avait envie durant toute cette série… et c’est l’impression qu’il me donne quand je lis ses interviews…
Ou alors il est juste mauvais… enfin bref ;)
On ressent surtout que Higgins n’était pas libre de ses choix. Il a conclut l’histoire des 26 et 27 car on venait de lui annoncer le destin tragique. Du coup, il a fait une conclusion de la série avec les 28 et 29. Il conclut son run car il est éjecté du 30. Du coup, pour exploiter ses idées sur Chicago, Higgins est allé faire C.O.W.L..
Pour le 30, on avait aussi eu un épisode annulé bien qu’écrit par James Tynion IV et dessiné par Meghan Hetrick, dont on a pu voir les pages N&B sans dialogue il y a un an sur la toile. Bizarrement, l’histoire se centrait sur l’enterrement et aurait pu figurer en pages aditionnelles du 30 qu’on a eu… Bizarrement, seuls peu d’élus savent ce qu’il s’est passé chez DC.
Néanmoins, je prends plaisir à lire. Il y a u du dynamisme et on peut apprécier quelques voltiges de Nightwing et même de belles pleines pages de Dautermann. Will Conrad tire aussi son épingle mais ne finit pas la totalité de ses épisodes donc ça gâche un peu.
Oui, je suis d’accord avec toi! C’est bien dommage d’ailleurs.
En fait on sent qu’il y a du potentiel dans cette série mais on passe à côté!
Dans ce cas, est-il nécessaire d’acheter ce tome pour la compréhension, du moins au début, pour la série Grayson (au niveau des bases, du caractères du personnage …)
Si tu lis Batman saga, dans le 34, le dernier Nightwing est présent avec l’intro à Grayson.
Mais si tu aimes voir Nightwing mettre des mandales en voltigeant, c’est dans ce tome.