Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans ce second numéro des Review Express VO Special TPB ! Comme vous aviez pu la découvrir il y a quelques mois, cette rubrique vous propose de découvrir des avis sous forme « express » (mais quand même détaillés) sur quelques TPBs sortis plus ou moins récemment et compilés ensemble.
Pour ce second numéro, j’ai choisi de m’attaquer aux tomes 3 à 5 de la série Batgirl des New 52 qui regroupe la suite et fin du run de Gail Simone sur le personnage, run qu’elle avait commencé depuis le lancement du reboot/relaunch de DC Comics en septembre 2011. En france, la série aura été beaucoup critiquée, étant considérée comme le point faible des Batman Saga – et alors que la nouvelle Batgirl sera publiée en librairie chez Urban (le TPB VO est sorti le mois dernier), voilà l’occasion de faire un retour en douceur sur ce que l’auteur aura apporté à l’un de ses personnages fétiches au long de ces trois tomes !
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BATGIRL VOL.3 : DEATH OF THE FAMILYÉquipe : écrit par : Gail Simone – dessins par : Ed Benes et autres – couverture par : Ed Benes |
C’est un épais volume qui s’ouvre à nous, mais qui nous propose un contenu très disparate au lieu d’avoir une seule (ou à la limite deux) histoires complètes. Un fait encore plus marquant lorsqu’on sait que l’arc qui donne le nom à ce TPB est en vérité tie-in à celui de la série principale Batman. Et pourtant pour cette série le lien devrait se faire naturellement puisque la relation entre Barbara et Joker est très intéressante compte tenu de ce que ce dernier lui a fait subir dans Killing Joke. Gail Simone ne lésine pas pour exploiter les sentiments de la jeune femme lorsqu’elle se retrouve de nouveau face à face à son ancien tortionnaire, et c’est la colère et la rage qui prédominent dans ce récit, ponctué hélas par de nombreuses répétitions dans les cases de pensées. Le plan de Joker en lui-même semble sonner un peu faux : on a du mal à n’y voir autre chose qu’une tentative de remplissage pour coller à l’event (oh, et on est d’ailleurs obligé de se taper le Batman #17 – ça faisait longtemps) ; heureusement que Simone n’en oublie pas sa trame principale (même si elle est, ici, mise de côté), avec James Gordon Jr. qui semble bien décidé à pourrir la vie de sa soeur. C’est dans la seconde moitié de l’ouvrage que la tension grimpe entre les deux, avec la mère des deux qui est prise entre deux feux, pour un final haletant, qui rappelle l’affrontement épique et terriblement glauque qu’on avait eu dans The Black Mirror.
Alors bien sûr, il faudra apprécier ce ton très sombre et très violent dans la série, qui fait qu’on a droit vraiment à une sorte de Batman en féminin, et en plus déprimé aussi. Les pensées sont maussades, il pleut tout le temps, les personnages sont tous en proie aux larmes, et seul le numéro spécial St Valentin apporte une petite touche de légèreté (j’ai d’ailleurs apprécié que Simone ait intégré cette histoire de façon cohérente dans son run). Mais la série aurait peut-être gagné à adopter un ton différent – je n’ai pas trop envie d’en faire le procès parce que je suis plutôt bon client avec le grim & gritty. Le vrai problème se situe plus dans la narration, avec une première grosse moitié du TPB qui, malgré la présence de Joker, est plutôt molle, malgré sa violence. Car elle est également graphique, avec beaucoup de sang, et on ne pourra reprocher aux artistes de mettre des tripes dans leurs dessins. Mais ça n’est pas toujours très beau, et même quand ça l’est, ça ne compense pas les faiblesses du récit.
En somme, on aurait peut-être mieux de prendre les singles qui constituent le dernier arc et sa conclusion, très prenante, plutôt que d’investir dans tout le TPB. Mais c’est vous qui gérez et votre temps, et votre argent !
Note : 2,5/5
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BATGIRL VOL. 4 : WANTEDÉquipe : écrit par : Gail Simone – dessins par : Fernando Pasarin et autres – couverture par : Alex Garner |
Si depuis le début les choses vont plutôt mal pour Batgirl, elles ne font qu’empirer ici. C’est à se demander si Gail Simone se s’amuse pas à tourmenter, voire torturer son héroïne tant la poisse semble lui coller à la peau. Batgirl se croit responsable de la mort de James Gordon Jr. et dans un grand moment de solitude, décide de retirer le bat-symbole de son costume, car elle ne le mérite plus. Son père est à sa poursuite, de nouveaux vilains débarquent, et son petit copain se fait tirer dessus. Des larmes, des larmes de l’apitoiement, des pleurs, des états d’âme à n’en plus finir : on plonge dans le pathos à fond dans ces récits malgré un rythme qui traîne dans la seconde partie (et dont on se doute dès le départ que l’auteur n’osera jamais changer le statu quo malgré les intentions affichées). Si vous aimez les ambiances déprimantes, ce TPB vous siéra bien mais il faut reconnaître que sur la longueur, la narration, avec ses multiples cases de pensée (tristes) devient plombant.
On appréciera néanmoins le petit-arc dans lequel Gail Simone réintroduit le Ventriloquist façon New 52, qui profite d’un changement de sexe, d’un look super creepy et d’une marionnette qui rappelle Saw. Du coup, l’ambiance est très (très) glauque et verse dans un ton horrifique, mélangeant les influences et basculant même dans quelques explosions gore pour lesquelles il faut avoir le coeur accroché : mais oui, c’est bien du Batgirl qu’on lit pourtant. Le numéro du Villains Month apporte finalement très peu de background sur le vilain, mais reste une bonne histoire d’horreur également. Un autre point positif est le liant que Simone met dans sa série tout au long des arcs, avec une certaine évolution des personnages et leur ré-utilisation au fil des pages, qui ont une incidence certaine sur le récit. Malgré tout, la lecture se fait sans qu’on ait l’impression de lire un grand run, ou de grandes histoires sur le personnage ; et c’est dommage, car c’est bien ce que ces récits ne sont pas.
Du côté des dessins, on souffle le chaud et le froid ; Fernando Pasarin devient quasi artiste principal sur le titre (on a encore Daniel Sampere quelques fois), et si l’ensemble n’est pas dégoûtant, ça reste très banal, dans les grandes lignes et codes du mainstream de base, mais pas assez beau pour que ça se fasse remarquer. Comme je l’ai dit avant, c’est très sombre aussi dans les traits, très violent graphiquement (décapitation bonjour) ; mais rien qui restera non plus dans les annales. Enfin, un dernier mot sur le numéro spécial Zero Year qui reste aussi dans une ambiance maussade, mais apporte une touche d’optimise bienvenue après toute la déprime au cours de cette lecture.
Note : 3/5
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BATGIRL VOL. 5 :Équipe : écrit par : Gail Simone, Marguerite Bennett – dessins par : Fernando Pasarin et autres – couverture par : Alex Garner |
Pour ce dernier tome du run de Gail Simone, on peut dire qu’il y a une certaine quantité, en termes de contenu, avec une qualité qu’on appréciera plus ou moins si le ton dark de la série depuis ses débuts n’a pas lassé. Si on laisse de côté le tie-in assez curieux à l’arc Gothtopia, qui reste intéressant en nous montrant les personnages habituels de la série sous un angle diamétralement opposé, le reste des arcs verse toujours dans le (très) sombre, avec encore des ébauches de surnaturel que l’arc sur Ventriloquist avait commencé à introduire. Entre un chasseur de vampires, Silver, l’arrivée d’ Andrew Bennett de I, Vampire, ou l’apparition du Midnight Man, sorte de croquemitaine des légendes urbaines modernes, une grosse partie de l’arc verse dans l’horreur et le fantastique, un ton dans lequel Simone semble se plaire – et si les histoires n’en sont pas exceptionnelles, ça permet de faire un peu évoluer Batgirl au sein de son environnement et de ses relations. Car contrairement au volume précédent, Barbara est ici plutôt entourée et notamment avec ses partenaires des Birds of Prey, que ce soit Black Canary, Strix ou encore Poison Ivy (qui est au centre d’un numéro annual pas trop mal ficelé, tournant autour de la personnalité de cette dernière au fil des quatre saisons).
Mais les reproches qu’on peut faire à ce tome restent toujours les mêmes : une écriture assez lourde et surchargée en cases de pensée, les dits monologues étant toujours très… déprimants ? Dans toutes les situations, les pensées sont rarement positives, et on atteint le point d’orgue lorsque Barbara vient rendre visite à son copain Ricky et qu’elle se dit pendant deux pages « oh mon dieu, il va me larguer ». De façon générale, le côté grim & gritty, toujours très présent (il y a des morts, des crises de larmes, des gens qui se font couper des membres, etc…) pourra rebuter ceux qui voudraient lire autre chose que du Batman au féminin. Néanmoins, j’apprécie toujours la solidité de l’univers qu’a construit Simone, les interactions entre les différents personnages qui évoluent au fil des arcs, et certains qui font des apparitions récurrentes tout au long des histoires.
Et c’est d’ailleurs le dernier arc qui réunira tout ce beau monde, posant Knightfall une dernière fois comme arch-némésis ultime de Batgirl, où l’on s’aperçoit que beaucoup d’évènements antérieurs ont mené à cette situation. On a vraiment l’impression d’un final puisque l’auteur se lâche et fait intervenir tout un casting d’invités, avec notamment The Movement qui s’offre une courte seconde vie en quelques pages. Une impression de grandeur qui donne bien le sentiment de lire la conclusion d’un run d’auteur, avec les dernières pages qui font preuve d’un optimisme annonçant le changement de ton radical qui sera opéré pour l’héroïne. En définitive, ce dernier tome n’est pas forcément plus mauvais que les précédents, il reste dans une certaine monotonie continue. On espère que le changement d’équipe fera du bien.
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