Review VF – Superman Saga #16

Les points positifs : Le crossover Doomed qui n’en finit par de surprendre agréablement ! Et de ce fait la qualité générale du magazine est portée vers le haut. Les points négatifs : La série « Superman » par Johns et Romita Jr qui divise.  Batman/Superman en dessous de tout.

Salut à toi ami lecteur, tu es fan du petit homme bleu, tu es au bon endroit, puisqu’on retrouve dans Superman Saga #16 la suite de son tête à tête avec Ulysse, l’autre homme de demain, son amnésie parallèle à celle du chiroptère de Gotham et le début de la fin de sa possession par l’incarnation du jugement dernier ! Tout ça c’est dans ce magazine disponible depuis le 10 avril pour 5 euros 60.

Superman #34

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : John Romita Jr – Colorisation: Laura Martin

Un numéro intéressant ce mois ci pour Superman #34, qui arrive, à l’image de son dessinateur, à opter pour un contre milieu entre le bâclé et le bon. On modifie quelques promesses faites à l’égard du nouveau “Man of Tomorrow”, tout en conservant la relation parallèle qu’il entretient avec Clark. Le récit tourne en petite enquête entre potes surhommes, ce qui est servi par l’habituelle écriture à la Johns, proche des personnages et aussi fan de compression que de dialogues au service de la caractérisation.

C’est bon, c’est parfois émouvant, mais reste le sentiment d’une histoire qui refuse d’ouvrir complètement ses ailes. Pour “redresser” Superman, après bien des scénaristes, l’ami Geoff semble prendre son temps, et construire un arc en plusieurs actes dont le premier s’achevait le mois dernier pour embrayer sur cette nouvelle partie. C’est bon et beau (si on veut), mais la route est encore longue et parsemée de cliffhangers foireux avant de voir où le scénariste souhaite nous emmener.

Le seul espoir est de voir une histoire bonne mais anecdotique évoluer en un tournant pour Clark et son entourage (spoiler alert de lecteur VO : ce sera le cas. Un peu. Allez, quoi, il est bien ce numéro, arrêtez de râler).

Je pense qu’il est temps pour moi de donner mon avis sur l’équipe Johns et Romita. Clairement c’est pas un tandem qui me fait rêver mais il faut le dire Geoff Johns connaît très bien l’univers DC et il est capable de créer quelque chose de formidable, mais accompagné d’un Romita, c’est un peu plus compliqué.

Ce numéro est clairement meilleur que le précédent malgré quelques pointes d’émotion un peu douteuses. On rencontre un ennemi intéressant et qui pourrait s’avérer réellement coriace mais je trouve ça simple comme chute. Comment battre les hommes les plus puissants ? Il suffit d’en contrôler un pour taper l’autre ou qu’il devienne fou pour aussi taper l’autre. Sympa à lire mais quand même redondant à force. Pour ce qui est des dessins, je bloque sur ce que propose Romita, je me dis que l’histoire serait vraiment folle si c’était Kenneth Rocafort sur le titre (fanboy is coming) et on aurait un vilain et des monstres bien badass !

Batman/Superman #13

• Scénario : Greg Pak– Dessins: Diogenes Neves, Marc Deering – Colorisation : June Chung

 OK, OK, donc on en parle de cette série… Je crois d’ailleurs qu’on a perdu la série depuis quelques temps…. Franchement déjà les aller-retour gratuit vers Terre-2 c’était saoulant, mais là on frise le ridicule avec un Superman torse nu qui minaude avec Catwoman pendant que Batman drague Lois Lane comme un puceau de quatorze ans.

Bon allez, je lâche le mot, c’est complètement nul côté scénario, et niveau graphisme, c’est assez pathétique de voir Diogenes Neves et Marc Deering tenter de copier Jae Lee sans évidement avoir sa patte aussi particulière….

Qui y a-t-il à sauver dans ce numéro.. En VF rien et en VO au moins ils avaient la variante selfie (ci-dessous) que je trouve vachement drôle, pour le reste….

Vous le savez tous, cette série est clairement bipolaire. Greg Pak est clairement capable du meilleur comme du pire sur ce titre, et c’est avec une appréhension certaine que j’ouvre ce comic-book tous les mois.

Malheureusement, l’histoire actuelle est loin d’être la meilleure qui soit parue dans les pages de Batman/Superman, ce qui est assez dommage, tant les prémices était amusantes. On nous ressort sans cesse le gimmick de l’opposition entre les deux super-héros sans que ceux-ci ne soient particulièrement bien caractérisés. Il est évident que l’auteur tente par moments de le faire, et son Bruce Wayne est même assez bien écrit, mais son Clark est paradoxalement réduit à sa simple puissance (alors que sur un titre comme Action Comics, le scénariste écrit ce héros avec finesse).

Le coup de la perte de mémoire des héros est intéressant, mais le traitement est assez maladroit et les personnages féminins, à savoir Lois et Selina, sont clairement sous-exploités, tant on ne fait qu’effleurer tout ce qui fait le sel de ces deux femmes qui comptent parmi les plus intéressantes de l’histoire des comics. Graphiquement, Neves et Deering s’en tirent plutôt pas mal, en nous livrant un travail à la fois proche du style de Jae Lee et plus vivant que les pages de ce dernier, en rompant avec la froideur qui caractérise ce type de dessins.

Action Comics Annual #3

• Scénario : Greg Pak– Dessins : K. Lashley, Aaron Kudert, J. Herbert, C. Richards, J. Gopez, W conrad, P. Alixe– Colorisation: U. Arreola

Difficile de résumer ce qui se passe dans ce numéro, tellement l’action fourmille. Brainiac se servant de Lois comme tête de pont (de pont, hein c’est un p), tente d’envahir massivement la Terre avec une flotte de vaisseaux maousse. Pour repousser cette attaque, toute les bonnes volontés sont les bienvenues (même Baka et Krypto…) et même les mauvaises puisque Batman et Lex Luthor tentent d’utiliser la zone fantôme et ses occupants dans cette optique.

Bon c’est intéressant mais cela part un peu trop dans tous les sens, déjà l’event semble tirer un peu en longueur et là il semble qu’on en rajoute couche sur couche. Néanmoins passé ces quelques lourdeurs, on se passionne pour cette lutte sans fin contre le véritable adversaire : Doomsday (quoique…).

Côté graphique, c’est la même impression de trop plein qui domine, c’est beau, mais il y en a probablement un peu trop sur chaque page. Au moins on ne ressent pas l’impression de vide de certaines productions un peu bâclé !

Pour résumer, l’impression qui se dégage c’est un sentiment de quasi trop plein, c’est intéressant et beau, mais presque trop, c’est paradoxal, mais si l’action s’était trouvé moins diluée, s’eut été parfait. Sinon, je me plains, mais je vous ai dit que c’était bien ?

Dernier chapitre de l’arc Superdoom au sein du méga crossover Doomed, cet annual d’Action Comics en met plein la vue. Multiples intrigues, des personnages imprévus qui s’ajoutent au casting et surtout un rythme haletant. Alors que Superman a ses propres problèmes à régler, Brainiac lance une offensive sur la Terre.

Inutile de dire que la situation est on ne peut plus catastrophique et Greg Pak mène tout cela d’une main de maître sans qu’à aucun moment le lecteur ne soit largué. Même les très nombreux rebondissements ne semblent pas forcés. Les sept dessinateurs mis à contribution, sans parler des encreurs, arrivent tout de même à donner une relative homogénéité dans l’ensemble même si c’est impossible pour certaines planches. Toujours est-il que le lecteur n’est pas brusqué et cela ne gâche en rien le plaisir qu’apporte cette lecture.

Un arc ce termine et un autre s’ouvre au sein d’un crossover qui n’en fini plus de me surprendre de façon positive.

Action Comics #34

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Aaron Kudert, Scott Kolins – Colorisation: Wil Quitana

Le crossover Doomed prend un nouveau tournant dans ce numéro, qui va nous présenter une alliance improbable de super-héros et de super-vilains qui vont devoir travailler de concert pour la bonne cause, rien que ça.

Greg Pak parvient à bien restituer la détresse dans laquelle se trouve le personnage de Superman, dont la caractérisation très nuancée est très réussie. Nous avons aussi droit à de très bonnes scènes d’action, qui légitiment le titre de la série, ce qui fait toujours plaisir à voir. Cette histoire trouve un parfait équilibre entre développement psychologique et grand spectacle, et c’est, à mon humble avis, la meilleure façon d’écrire le Kryptonien. Évidemment, on n’échappe pas à tout un tas de clichés propres au genre et ce numéro ne viendra clairement pas révolutionner l’histoire des comics, et ne se hisse pas non plus au niveau des meilleures histoires de Superman.

C’est cependant l’une des meilleures choses qui m’aient été données à lire depuis septembre 2011, et, rien que ça, c’est très plaisant. Graphiquement, les dessins d’Aaron Kuder et de Scott Kolins, qui se partagent la tâche, sont efficaces et tous deux parviennent à rendre justice à cette histoire (même si j’ai clairement une préférence pour le premier).

Doomed continue et prend une toute nouvelle tournure dans un numéro toujours aussi brillant. Béni soit Greg Pak qui a réussi à redresser la franchise Superman qu’on croyait à jamais perdue. Oui, ce crossover fait tout dans la démesure et les scènes d’actions et situations épiques s’enchaînent.

Mais pourtant le tout est plus subtil qu’il n’y paraît en raison de qualités d’écriture indéniables et d’une caractérisation de Superman et de pas mal d’autres personnages tout en nuances. C’est franchement réussi. Doomed ou comment faire ressentir un certain désespoir au lecteur à chaque page mais par chance tout évolue toujours pour le mieux. Et quand on croit l’homme d’acier et la Terre enfin tirés d’affaires, voila qu’une menace encore plus grande apparaît.
Les dessins de Kuder et Kolins sont tout à fait adaptés à un event de cette ampleur. On en prend plein les yeux et leur style ne diffère pas trop.
Si Greg Pak pouvait avoir ce niveau sur Batman/Superman, j’accrocherais sans peine un poster de ce brave homme dans ma chambre.
Chapeau l’artiste.

Superman/Wonder Woman #11

• Scénario : Charles Soule – Dessins : Thony Silas – Colorisation: Tomeu Morey, Ulises Arreola

Ce numéro onze de Superman & Wonder Woman arrive en plein arc Doomed. Alors que le monde est envahi par Brainiac, Superman n’est pas en grande forme à cause du virus de Doomsday et le passage pour la zone fantôme est ouvert.

On ne peut rêver plus apocalyptique comme entrée en matière, mais on assiste à une scène relativement drôle de Mongul et Nön s’échappant de la zone fantôme pour arriver sur Terre mais constatant l’invasion de Brainiac, la réaction des deux guerriers est priceless.

Un numéro entraînant, nous plongeant dans une épopée pleine de rebondissements avec une tendance space opéra que l’on apprécie grandement. Graphiquement, c’est une bombe comme chaque numéro de Superman & Wonder Woman mais la fin du numéro est tout simplement choc et sublime, une grande réussite notamment avec la colorisation de la zone fantôme.

Comment dire ? C’est long. Mais c’est bon ! Superman Doomed n’est encore pas fini, après moult péripéties – il en vient encore ! – et un dénouement que l’on sent tout proche, l’événement rejoue les mêmes scènes avec un peu plus d’action, de jolies splash pages et quelques bonnes trouvailles.

C’est spatial, c’est beau, c’est rythmé, c’est explosif et ça ferait un super film au cinéma. Difficile d’être plus expansif ou plus bavard sur un événement qui aura été constant dans sa qualité (plus ou moins), avec moins de bas que de hauts, mais dont l’essence est restée la même depuis le numéro #1. Un peu d’introspection, beaucoup de baston, et l’occasion de voir exploitées les têtes connues de l’univers Superman – amis, ennemis, lieux clés, etc – pour mener à une conclusion un brin attendue mais franchement espérée.

Le souffle épique est toujours là, mais fort heureusement le tout est sur le point de se finir, peut être juste avant de devenir barbant. Heureusement que la phantom zone est trop classe.