Review TV – Arrow S03E18 « Public Enemy »

« You realize the man you’ve been looking for has been right in front of you the entire time. » – Ra’s Al Ghul

• Arrow Saison 03 – Épisode : 18 – Titre : Public Enemy

• Réalisé par Dwight Little – Écrit par Marc Guggenheim – 25 mars 2015

Il a parfois été reproché à ces reviews de ne pas être assez sévère, particulièrement dans les semaines précédentes, avec quelques gros défauts inhérents à la série TV Arrow. La raison à cela est simple : derrière une épaisse couche d’imperfections, Arrow s’est toujours évertué à donner corps au DCU sur le petit écran, et ce, avec assez de passion et d’envie pour offrir un monde sympa, même si bourré de défauts. Alors oui, il y a des triangles amoureux, de très grosses ficelles (je pense qu’on peut parler de cordes à un moment donné) et des incohérences servies ou autres faux raccords. Mais, l’envie est là et malgré tout cela, Arrow peut parfois rester un moment agréable pour peu qu’on sache ce qu’on va regarder. L’avant-dernier épisode en date était une transition posée où l’on pardonne aux vilains, le tout dernier était l’adieu de Deadshot et une belle tentative de faire les choses plus subtilement qu’à l’accoutumée. Mais Guggenheim, Berlanti et Kreisberg ont décidé cette semaine de ne rien conserver de leur propre cohérence, comme si les deux précédents n’étaient que des hors-série à part dans une saison 3 qui fait tout de travers. Ça va bitcher.

Cette semaine, Ra’s Al Ghul obtient ce qu’il désire, faisant d’Oliver l’ennemi public numéro 1, pendant que Ray Palmer est hospitalisé et risque de perdre la vie, à moins que ses nanorobots n’entrent en son système pour le guérir de l’intérieur. Tout ça bien entendu rythmé par des flashbacks plus que jamais hors-sujet. Paradoxalement, ceux-ci sont presque comme une pause respiratoire dans un épisode qui enchaîne des dialogues prévisibles et des situations trop attendues pour réellement surprendre, et surtout, intéresser. Le tout ne cherche pas à aller plus loin que « ce qui était prévu », ce qui laisse entrevoir une piste assez linéaire pour cette fin de saison.

Problème, avec un Marc Guggenheim déchaîné à l’écriture, on retrouve ici les dialogues « à la CW« , jusqu’au bout du bout de leur logique cloisonnée. Un « I love you » de plus dans la grande cosmogonie de Starling, suivi d’un dialogue mère-fille m’évoquant le niveau des téléfilms « un jour une histoire » qui passent en après-midi sur M6 pour les ménagères désœuvrées. L’écriture est l’énorme point faible de cet épisode, qui décide de cracher sur beaucoup d’avancées faites dans les épisodes précédents (notamment sur le plan de la maturité, du refus de ranger dans les cases « blancs » ou « noir » avec trop d’empressement) et qui fait passer le dialogue Oliver/Felicity de l’épisode 17 (ou le tant décrié « affrontement » verbal et physique de Atom et Arrow) pour une vaste blague d’entre deux avant que n’atterrisse un retour au statuo quo romantique de cette saison 3 collégienne.

On retrouve quand même dans ce fouillis un point positif, puisqu’il apparaît désormais comme une évidence que The Atom va bel et bien devenir le héros rétrécissant des comics, de quoi faire plaisir aux détracteurs de la première armure peu inspirée. Maigre consolation, vu le traitement du personnage dans l’épisode, et les quelques dialogues usuels du personnage (notamment à son médecin, meilleur praticien du monde, qui refuse simplement à son patient le droit de se soigner comme il veut. Beh ouais.), comme à ceux du commissaire Lance, redevenu la caricature de flic borné de la première saison.

Pour ce qui est de la technique, dans une Staling City qui s’est rarement montré sous un jour plus stéréotypé, quelques scènes de poursuite et des plans de rues de nuit, la caméra ne rend aucune justice à cette cité très « NCIS ». Le tout est plutôt mal filmé dans l’ensemble, en plus servi par un rythme à la CW, donc globalement raté (et c’est encore une fois dommage, au regard de l’épisode précédent), avec une photographie clichée ou chaque ambiance semble correspondre à une série différente. Mention spéciale, une fois encore, aux flashbacks, où tout évoque les saisons passées, comme si les scènes du passé de la vie d’Oliver avaient été tournées à l’époque et, sans savoir trop quoi en faire, on les balançait dans la saison 3 entre deux scènes clés pour alléger le propos.

En somme, cet épisode est mauvais. Mal écrit, mal dialogué, malheureusement mal joué par des acteurs qui ne font que revivre une situation déjà vécue au moins une fois (voire deux) dans les saisons précédentes. Peut être se cache-t-il derrière cet épisode 18 un message philosophique sur la répétition des schémas de scénario, ou le déterminisme qui nous pousse dans la direction la plus attendue et la plus courue d’avance, sans nous demander s’il existe un autre chemin. Le cas échéant, je salue la profondeur de ce message, très – très – bien caché derrière Felicity Smoak, sa maman, son copain, son ex, et toutes les tribulations lyçéennes d’une saison 3 dont les meilleurs épisodes restent, malheureusement ou heureusement, ceux qui sont le plus déconnectés de l’intrigue principale au point de devenir de quasi-hors séries.  

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Franchement, ça sent la fin. Et pas seulement la fin de la saison 3, mais surtout la fin de mon intérêt pour Arrow. Tout semble si vide, si plat. C’est comme si on passait 40 minutes à développer 10 minutes d’idées dont 7 sont dédiées à Ray Palmer et une nouvelle invention.

Maintenant, si l’épisode n’est pas intéressant, il est vrai que la série ne sera plus la même. Et du coup, ça devient quand même intéressant. En fait, on oscille entre un ras le bol avec toujours la même organisation dans les saisons, et en plus les idées intéressantes passent à la trappe. Je suis curieuse de voir comment va évoluer la situation car ça peut permettre un renouvellement dans la dynamique du show, et il aura fallu attendre quasiment 3 saisons pour y parvenir alors qu’on aurait pu avoir cette situation il y a déjà deux ans. Côté flashbacks, c’est caca. Soyons honnêtes, ils nous balancent un petit personnage surprise qui n’apporte absolument rien à l’histoire, juste faire le lien sur la puissance de la vérité.

Bref, pour moi c’est épisode était long, lourd, répétitif, Ra’s commence à me sortir par tous les trous, Arrow aussi, Lance aussi. Mais quand même, la série va changer, et j’espère du fond du coeur que les producteurs vont commencer à réagir et donner de la puissance à la série, et ne pas la laisser creuser une tombe encore plus profonde.

– Harley