Review VF – Superman Saga #14

Les points positifs : La qualité du titre est en nette hausse Doomed reste agréable à lire Les points négatifs : Batman/Superman en perte de vitesse Les débuts du duo star Johns/ Romita Jr en retrait par rapport aux attentes

Un numéro placé sous le signe des duos star, avec le retour de Superman Unchained par Scott Snyder et Jim Lee et le début du run du duo qui avait fait grand bruit lors de l’annonce de leur collaboration sur Superman: Geoff Johns et John Romita Jr. Pour le reste vous allez découvrir nos avis sur la suite de Doomed dans Action comics et Superman/Wonder Woman, qui avait plutôt commencé sous d’excellentes auspices. Ajoutez à cela Batman-Superman et vous aurez le menu complet de ce Superman Saga #14 disponible depuis le 13 février pour 5 euros 60 dans toutes les bonnes crèmeries !

Superman #32

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : John Romita Jr – Colorisation: Laura Martin

Scott Lobdell laisse finalement sa place à une toute nouvelle équipe créative. Geoff Johns qu’on ne présente plus revient aux commandes accompagné de John Romita Jr. Ce dernier est une vraie légende qui a fait les beaux jours de Marvel.  Le voilà donc chez DC.

Au programme, un scénario qui repose les bases et une intrigue affreusement classique. Clark Kent se fait de nouveau approcher par le Daily Planet. Un retour se profile donc après un exil qui, si il était une bonne idée, n’aura pas servie à grand chose. Et sinon une nouvelle menace arrive mais Superman ne sera pas seul pour la contrer. Un jeune homme au passé assez similaire à l’homme d’acier débarque. C’est sympathique à suivre mais il faudra que le récit soit plus ambitieux. Reste qu’on a le plaisir de lire une bonne histoire.

John Romita Jr est en petite forme. Son style assez particulier avec des visages et un trait fort reconnaissables ne me séduit pas. La qualité varie tout au long du numéro.  Parfois c’est carrément beau et détaillé et trois cases plus loin ça peut être l’inverse. C’est une déception.

Début d’un nouveau run pour Superman. Et quel début ! On a droit a une équipe all-star pour donner à nouveau un souffle épique aux aventures du kryptonien : Geoff Johns, à qui l’on doit de très bonnes histoires concernant ce personnage, et John Romita Jr, qui a longtemps officié chez Marvel, mais qui vient a présent travailler chez la concurrence. Avec ces deux poids lourds aux commandes, on est en droit de s’attendre à un récit de qualité. Et c’est clairement le cas, bien qu’il s’agisse d’une histoire extrêmement classique. On nous présente une sorte de double de notre héros, le dernier survivant de sa planète, envoyé sur terre par ses parents avant la destruction de son monde. Superman rencontrera ce nouveau personnage.

Ce numéro est aussi l’occasion pour Geoff Johns de rapprocher Clark Kent du staff du Daily Planet, et les fans de longue date apprécieront cette décision. L’histoire est peu originale, mais reste efficace, et c’est bien le principal. Graphiquement, John Romita Jr n’est pas à son meilleur niveau, mais c’est tout de même très agréable à regarder, et le tandem parvient à refaire de Superman un titre à lire absolument, et ça, c’est déjà un exploit.

Superman Unchained #7

• Scénario : Scott Snyder – Dessins: Jim Lee – Colorisation : Alex Sinclair

La parution un peu chaotique de cette série fait que quand on commence le numéro on a du mal à replacer l’histoire et, quand on se replonge dedans, on à l’impression que l’univers de Superman a fait un sacré bout de chemin depuis. Bref, revenons à cette histoire, Wraith attaque Batman dans son repère tandis que le Général Lane prend d’assaut celui de Superman avec un arsenal anti-Superman, s’ensuit deux énormes bastons.

Côté scénario, ce numéro ne fera pas date pour sa finesse, mais il faut bien que ça pète et c’est maintenant. Je suis juste un peu gêné par l’astuce de l’armure dont est affublé Superman à un moment, ce genre d’artifice se répète un peu souvent dans les comics, les auteurs devrait peut être arrêter les mangas. Ceci dit l’utilisation du garage de Batman, s’il m’a fait un peu mal au cœur, est assez jouissive. Mais le job est fait, il faut bien le reconnaître.

Pour les dessins, c’est magnifique, Lee est au sommet de sa forme et le retard prit pour la série est largement justifié par la beauté des planches !

Un numéro pas d’une grande finesse, mais il faut aussi ce genre de numéro. On ne peut qu’être embrouillé par l’écart entre les parutions qui perturbe un peu la compréhension de l’intrigue, à part ça l’univers de Superman ne peut que s’enorgueillir de ce genre de parutions.

Souffrant d’une publication chaotique aux États-Unis, la série Superman Unchained était pourtant un projet d’envergure : associer un scénariste à la mode, Scott Snyder (vous savez, celui qui massacre allègrement le bat-verse ces derniers mois) et un dessinateur star en la personne de Jim Lee. Force est d’avouer que le résultat est correct, mais on ne retiendra probablement pas cette histoire. Ce mois-ci, on nous montre le personnage de Wraith bien décidé à en découdre avec Superman et ses alliés, à commencer par Batman.

Le numéro est riche en action et ceux qui aiment les comics “pop corn” seront ravis, contrairement à ceux qui aiment les intrigues subtiles. Jim Lee est clairement en forme et nous livre de superbes planches, qui nous en mettent plein la vue pour nous faire oublier à quel point le scénario manque d’ambition. C’est cependant très correct et si l’on n’attend que peu de choses de cette histoire, on sera agréablement surpris, et puis c’est tellement beau que l’on peut aisément pardonner aisément le côté “brainless” de la série, qui déçoit quand on sait que Snyder a pu, par le passé, écrire des sagas aussi réussies que The Black Mirror.

Batman/Superman #12

• Scénario : Greg Pak– Dessins : Tom raney, Ken Lashley – Colorisation: Jason Wright

Batman et Superman se retrouvent de nouveau sur Earth-2, ce coup ci au moment du climax de l’affrontement avec Apokolips, c’est à dire l’assaut final. Voulant ne pas intervenir, il vont devoir enfreindre leur promesse et s’interposer dans cette guerre qui ne les regarde pourtant pas.

Ok, donc visiblement la seule raison d’être de cette série c’est d’être une sorte de Earth-1,5. Car c’est déjà la troisième incursion du duo dans cet univers parallèle. Manque d’inspiration de Greg Pak, fainéantise ou plan sur le long terme ? Je me garderais bien à se stade de juger, mais je pencherais volontiers vers le premier diagnostic.

Les dessins de Tom Raney, ne relèvent franchement pas le niveau, c’est souvent indigent, les arrières plan sont souvent vides, en gros ce n’est pas super joli. Les deux pages signées Ken Lashley sont de meilleures factures, mais difficile d’en dire plus.

Cette série végète un peu depuis la départ de Jae Lee et ce numéro enfonce encore un peu plus la série. Un peu de variété au niveau des intrigues (pas façon Toyman cependant) serait de bon aloi, les aller-retour vers Terre-2 feraient bien de cesser. Mais hélas le scénario n’en prend pas le chemin…

Un numéro assez étrange de Batman/Superman pour ce mois de février. Résumons : dans une sorte de salle des machines, nos deux héros se retrouvent confrontés aux événements de la série Earth-2 à ses débuts – souvenez-vous. Devant affronter une nouvelle fois l’assaut des forces d’Apokolips sur Terre-2 (qui les mena tous deux à leur perte dans cette version alternative), les héros font le choix d’intervenir, pour tenter de sauver leurs familles, et constatent cependant l’échec de leurs homologues alternatifs.

Le tout n’est pas inintéressant, et surtout, utile à l’heure où Futures End et Earth 2 : World’s End sont au cœur des préoccupations VO, mais ce numéro reste dans son ensemble assez inconséquent. Il ne se passe rien – sérieux, quoi ! – d’utile, les scènes étant pour la plupart bâclées et les dialogues de Greg Pak sont fades, comme si la série Batman/Superman se cherchait chaque mois une raison d’être, sans parvenir à accepter qu’elle n’existe que pour vendre quelques dizaines de milliers d’exemplaires, et c’est tout.

Concrètement, on pouvait défendre le titre à l’époque où il servait encore de sublime planche à dessins pour Jae Lee (un génie qui divise), mais ici je n’ose pas vous parler de la partie graphique tant le décalage est grand. Actuellement, tant pour les séries Superman que pour le Bat-verse, Batman/Superman est un sommet d’inexplicable, une sorte de World’s Finest senior sans les roploplos de Power Girl pour faire passer la pilule.

Action Comics #32

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Scott Kolins – Colorisation: Will Quitana

Nouveau chapitre pour Doomed, et étape : celle où l’Homme d’Acier commence à réaliser l’ampleur de son infection. Un numéro assez bien écrit, qui tient compte de la peur de Superman face à son propre état, et emploie intelligemment l’univers du Kryptonien, amours, collègues, alliés, ennemis, le tout embarqué dans ce crossover encore en première instance, qui attend de déployer des ailes plus catégoriques. On retrouve un grand principe de la ligne New 52, à savoir faire du neuf avec du vieux, et l’on se surprend dans cette implication mondiale du «problème Superman» à retrouver un peu de l’ambiance du Death of Superman où Doomsday s’en sortait autrement.

C’est du bon – mais peut-être pas aux dessins, où l’ambiance graphique peine parfois à convaincre, d’un style un peu brouillon à des explosions parfois grossières, pas vraiment assorties avec l’ampleur du scénario. Peu importe, ça reste sympa à suivre, et un événement un peu ambitieux et de bonne facture pour la famille des super-séries, qui n’ont pas vraiment eu l’occasion de briller depuis le relaunch de 2011. Allez, on garde, et on dira qu’on n’a rien vu.

Doomed se poursuit dans les pages d’Action Comics ce mois-ci. Superman comprend à quel point le virus dont il est victime est dangereux pour la planète et tente de préserver les autres. Autour de lui, tout le monde s’active afin de réussir à se débarrasser de cette nouvelle menace, mais de façons bien différentes. Certains veulent aider l’homme d’acier alors que d’autres pensent tout bêtement l’éliminer.

Le numéro est efficace et utilise habillement tout l’univers du Kryptonien, le tout au service d’un crossover de bonne qualité, qui a l’ambition de constituer une saga marquante pour Superman, ce que l’on avait pas vu depuis le début des New 52. On n’est peut-être pas en face d’une histoire aussi réussie que Death Of Superman, mais c’est très sympathique et ça se laisse tout à fait lire.

Superman/Wonder Woman #9

• Scénario : Charles Soule – Dessins : Tony Daniel – Colorisation: Tomeu Morey

Pas le meilleur numéro de la série ce mois-ci. Encore ancrée dans l’événement Doomed, Superman/Wonder Woman avance au rythme planifié par l’équipe d’auteurs en charge du projet. Problème : si le numéro précédent brillait de sincérité et d’intérêt, par l’étude de l’angle amoureux sur ce «problème Doomsday», ici, on est plutôt dans un numéro qui doit calibrer, donner son taux d’éléments indispensables pour faire avancer l’histoire (pré-planifiée), et en somme, gagner du temps. Les dialogues sonnent toujours juste, le rythme est toujours bien mené par un Charles Soule rarement décevant, mais Wonder Woman et sa mythologie ne servent ici pas à grand-chose, et on sent dans la seconde partie du numéro un deus ex machina forcé par l’intervention de personnages dans la suite de l’histoire.

Ici, on est plus face à un numéro de type tie-in : bien réalisé, mais un travail de commande sans grande envie. Bien sûr, on ne le remarque qu’à moitié au milieu des autres numéros de Doomed publiés dans la revue VF, mais isolé et tel quel, par rapport au reste de la série Superman/Wonder Woman depuis ses débuts, c’est un peu dommage. Le dessin reste quant à lui inattaquable, toujours au top de ce qui se fait dans les comics « mainstreams », propre, lisse et bien découpé.

Doomed se poursuit dans un épisode qui ne fera pas beaucoup avancer l’intrigue. Superman/Wonder Woman ne sert ici qu’à nous rappeler les tenants et les aboutissants de l’histoire, ce que Charles Soule fait très bien, là n’est pas le problème, mais le numéro manque clairement d’ambition et l’on sent que le scénariste a les mains liées. Cependant, on ne peut qu’admirer la caractérisation des personnages et les dessins de Tony S. Daniel sont tout bonnement magnifiques, ce qui aide à faire passer la pilule.

L’épisode constitue une lecture agréable mais anecdotique, qui ne sert qu’à nous faire patienter jusqu’au grand final de ce crossover. On ne boudera cependant pas notre plaisir, car le scénariste nous montre comment écrire un bon tie-in, et certains de ses collègues devraient en prendre de la graine.