Review TV – Arrow – S03E13 « Canaries »

« So, why do you try to take my place ? » – Sara Lance

• Arrow Saison 03 – Épisode : 13 – Titre : Canaries

• Réalisé par Michael Schultz – Écrit par Jake Coburn, Emilio Aldrich – 11 février 2015

Hé bien hé bien, la première chose que j’aimerais vous dire concernant cet épisode c’est que si vous n’aimez ni Laurel ni Thea vous risquez de détester l’épisode, et la seconde chose c’est de prévoir un petit mouchoir au cas où. Cet épisode fait intervenir le Comte Vertigo, mais franchement ce vilain passe totalement au second plan comparé à tout ce qui se passe à côté.

En fait, ici on a un peu un épisode jumeau avec la première apparition du nouveau comte Vertigo dans cette troisième saison. Dans le premier round, c’était Oliver qui devait se combattre tout seul une fois atteint par le Vertigo, ici, rebelote mais version  Laurel qui doit affronter ses plus gros démons de famille. La construction est plutôt très classique avec le vilain qui parvient toujours à s’échapper tout ça, mais quand même, cet épisode reste nécessaire. Ainsi, on retrouve Laurel en Black Canary, elle a droit aux reproches d’Oliver, bla bla bla, et franchement ça m’a saoulé et pour une fois Felicity lui a envoyé dans la tête ce que je pensais, comme quoi c’est pas parce qu’il revient qu’il doit être le même con que par le passé. Laurel est toujours hésitante sur le terrain, toujours maladroite mais du coup c’est crédible, j’aime bien ça. Le titre Canaries fait référence au combat entre Sara et Laurel qui suit l’injection de la nouvelle Canary par la drogue Vertigo. C’est dur, mais le pire c’est que c’est touchant et lors du second round, s’ajoute aux hallucinations version Sara des hallucinations version Papa Lance. Et bon dieu que c’est dur, Laurel prend session dans tout l’épisode, et j’ai entièrement pris son parti. On a droit à une ôde à Black Canary. Au final, on a droit à une scène qui m’a encore fait pleurer entre Laurel et son père. Genre la scène que je n’attendais pas, que je redoutais et qui tombe sans prévenir. Une jolie surprise, qui fait mal, mais qui est nécessaire.

De l’autre côté, on a droit à des révélations pour la famille Queen et j’ai aimé l’envolée prise par Thea Queen. Même si elle a toujours ses travers, le personnage est bien developpé avec une jolie histoire et un joli caractère de cochon. Là aussi, c’est touchant voire parfois dur, mais heureusement, elle a du monde pour la protéger. L’histoire de la famille Queen prend alors un nouveau tournant et j’avais peur du prochain épisode avec l’apparition des premières images, mais au final, ça se tient (pas trop mais un peu quand même). J’ai bien aimé cette partie, et surtout une réflexion faite par Thea sur la capuche d’Arrow.

Tout le reste n’est autre que de la fumisterie. C’est une enquête tout ce qu’il y a de plus normale, avec les même utilisations de l’Arrowcave et un même dénouement, donc je suis un peu déçue par ce côté, mais franchement, les développements familiaux m’ont beaucoup intéressée donc c’est pas grave. Par contre, les flashbacks, limite, ils n’en mettaient pas c’était pareil pour moi. C’est pas vraiment passionnant. La semaine prochaine le niveau changera peut-être mais là, on a quoi 1 minute ou 2, qui ne servent à rien et l’arrivée dans la nouvelle ville aurait tout aussi bien pu être introduite d’une autre manière.

Cet épisode m’a plutôt convaincue. Il est sûr qu’il y a un peu moins d’action, de badasserie, mais les choses se mettent en place, on a droit à des combats personnels, des révélations. Le côté familial m’a beaucoup touché et il était temps que les yeux s’ouvrent, on en est quand même au 59ème épisode de la série quand même ! 

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Et ? C’est non. Après un épisode encourageant la semaine dernière, qui semblait avoir compris l’intérêt de mettre le focus sur un personnage et reprendre un rythme plus pêchu, on retombe dans les travers de cette saison 3. Trop de sous intrigues, trop de conflits arides et insipides dans une équipe devenue tassée tant les personnages se coupent la parole pour avoir chacun trop peu de choses à dire. On se fout un peu de tout, le destin des héros étant déjà scellé par les intrigues de rigueur (on voit à peu près qui va ou ne va pas mourir, qui finira par se dire je t’aime à la fin de saison et comment les portes laissées ouvertes se referment dans l’embarras le plus total). On aimerait un peu de préparation, des règlements de compte qui posent les choses à plat, un bon gros débrieff des événements récents : en somme, le calme avant la tempête que sera le boss de fin de cette saison, et on n’est exaucé qu’en partie. Canary fait un bad trip, Felicity agace et la famille Merlyn discute secrets et ouverture d’esprit. Paradoxalement, ce qui était un des points forts de la série, les fameux flashbacks, deviennent de moins en moins pertinents à mesure que la saison progresse. C’est ballot, rien ne m’a tenu en haleine sinon l’attente de voir la série se remette à castagner et revenir à des essences plus basiques.

Une théorie intéressante circule à propos des films et des séries TV : après le premier épisode ou la première saison, tout s’arrête. Les suites de films sont souvent là pour exploiter le filon, et les suites de séries gardent le spectateur accroché grâce à l’affect qu’il a développé pour les personnages, et l’envie qu’il a de voir leurs problèmes personnels se résoudre. Dans Arrow, j’ai de plus en plus l’impression que c’est ça. La série n’a pas la même ambiance ou la même teneur que dans les saisons une et deux. On se contente de suivre un enchevêtré de problèmes à résoudre pour les personnages, sans qu’on aborde tout ce qui fait la force des super-héros et la simplicité de situations héros vs vilain qui se présentait par le passé. Bref, Arrow a grandi trop vite. Heureusement qu’il y a Flash.

– Corentin