Review VF – Superman Saga #13

Les points positifs : Un crossover qui débute sous les meilleurs auspices Scott Lobdell au top Krypto en guest star Les points négatifs : Batman/Superman bordélique et plus faible Beaucoup de numéro avec plusieurs dessinateurs… … ce qui nuit à l’unité artistique

L’affrontement contre Doomsday commence, dans ce numéro qui lance véritablement le crossover « Doomed ». Alors, déception cuisante où relance de la franchise ? Tout va vous être expliqué tout de suite ! Superman Saga #13 est paru le 16 janvier et coûte 5,60 euros dans toutes les bonnes crèmeries…

Doomed #1

• Scénario : Scott Lobdell, Greg Pak, Charles Soule – Dessins : Ken lashley – Colorisation: Sunny Gho

Doomsday is here ! Encore plus fort, encore plus méchant, encore plus évolué. Il semblerait qu’il soit devenu adulte. Ça fait plaisir de savoir que celui qui a tué Superman n’était qu’une “larve”. Adulte semble vouloir dire radioactif et contagieux, et c’est là le nœud du problème.

Le scénario qui anime ce numéro introduit correctement ce “nouveau” Doomsday, mais cela ne soulève pas mon enthousiasme. La contagion ne m’emballe pas non plus, donc pour moi cette histoire est bien sans plus.

Côté dessin c’est très très moyen, le trait de Ken Lashley est parfois très brouillon, c’est dommage car il ne manque pas grand chose pour que ce soit beau, d’autant que la colorisation de Sunny Gho est admirable. Bref un début valable, mais qui ne soulève pas mon enthousiasme…

Doomsday serait arrivé à maturité, et semble avoir développé un nouveau pouvoir à base de radioactivité, qui pourrait s’avérer plus que dangereux pour la Terre. Évidemment, Superman va faire tout ce qui est en son pouvoir pour s’en débarrasser, quitte à payer le prix fort. Ce numéro introduit le crossover Doomed, qui va s’étaler sur une bonne poignée d’épisodes des séries consacrées à Superman. Pour un début, c’est plutôt correct et l’intrigue a le mérite de se révéler petit à petit d’une manière bien efficace. Les dessins de Ken Lashley sont assez bons, même si l’on peut regretter quelques pages qui semblent un poil bâclées, mais rien n’est scandaleux, loin de là.

L’ambiance de “film catastrophe” qui se dégage des pages de ce numéro est une vraie réussite, et l’on peut dire qu’il constitue une entrée en matière acceptable, sans être le meilleur épisode de cette saga.

Action Comics #31

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Aaron Kuder, Rafa Sandoval, Cameron Stewart – Colorisation: Wil Quintana

Suite directe de Superman : Doomed #1, ce premier chapitre de l’arc “infecté” démarre dans le chaos le plus total. Superman est à terre, Doomsday s’est vaporisé. Clark sent qu’il y a un problème et il n’est plus tout à fait lui-même. Ceci est fort bien exploité tout au long du numéro, Greg Pak décrit à merveille la psyché de l’homme d’acier qui va au plus mal. Pourtant,il n’est pas seul et c’est la force du numéro aussi.  Il peut compter sur des alliés comme sa chère et tendre du moment, Batman ou même sur Lex Luthor fraîchement débarqué dans la ligue. Mais son agressivité naissante posera certainement problème. Un chapitre dense, tragique et bien écrit qui ne donne qu’une envie : lire la suite !
On regrettera un manque de cohérence artistique puisque trois dessinateurs au style assez différent se partagent l’affiche.

Superman : Doomed se poursuit dans les pages de ce numéro, qui nous présente un Superman abattu, bien que victorieux. Clark va petit à petit se rendre compte qu’il est en train de changer et Greg Pak nous livre ici un script ingénieux, qui va parfaitement explorer l’esprit torturé de notre héros.

L’utilisation d’un casting secondaire de luxe (Wonder Woman, Batman et Lex Luthor) aide aussi l’épisode à se distinguer. Franchement, cette lecture est un véritable plaisir. Si l’on veut pinailler, on pourra reprocher un manque d’unité graphique puisque trois artistes se partagent les dessins du numéro, mais le tout reste tout à fait regardable, et il serait idiot d’hurler au scandale. Quand on a droit à du bon Superman, il ne faut pas faire la fine bouche.

Superman/Wonder Woman #8

• Scénario : Charles Soule – Dessins : Tony Daniel – Colorisation: Tomeu Morey

C’est bien écrit, c’est joli à regarder, mais ! Ça ne marquera l’esprit de personne, ni dans l’écriture ni dans le dessin. Comme depuis ses débuts, la série Superman/Wonder Woman fait du bon, voire du très bons par endroits. Charles Soule, toujours à l’aise avec les mythologies de ses deux héros respectifs, réussit à caractériser aussi bien l’un que l’autre et à s’adapter aux choix éditoriaux (parfois discutables) de DC pour tirer le meilleur d’un travail de commande – même d’un tie-in, c’est dire.

En somme, on ne peut lui reprocher que le manque d’emphase et de réelle prise de risque : c’est convenu, du bon convenu, mais du convenu, et si l’on peut s’en contenter, on ne peut s’empêcher de trouver dommage que des prises de risques comme Doomed ou simplement la relation de Clark et Diana n’osent pas davantage d’idées vraiment originales. Le tout reste bien écrit, apporte sa contribution à l’édifice Doomed, même s’il reste honnêtement assez dispensable par rapport à l’événement dans sa totalité. Au compte final, on reste dans le haut du panier.

Charles Soule poursuit l’histoire de Superman : Doomed dans les pages de sa série et il apporte sa pierre à l’édifice en nous livrant un numéro qui s’intéresse aux conséquences de la transformation de Superman sur sa relation avec Wonder Woman. L’épisode est loin d’être surprenant, mais c’est lisible et l’on peut totalement prendre du plaisir à la lecture de ce comic book, si l’on ne cherche pas la petite bête. Comme d’habitude, la série est magnifiquement illustrée et l’on a droit à de bien belles pages consacrées à l’amazone.

On est loin d’être en présence d’un épisode marquant et c’est effectivement un simple tie-in qui nous est proposé, mais c’est un tie-in de qualité, certains auteurs devraient en prendre de la graine.

Batman/Superman #11

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Karl Kerschl, tom Derenick, Daniel Sampere – Colorisation: Hi-Fi

Doomed se poursuit, cette fois du point de vue de Batman, qui mène l’enquête dans la Phantom Zone avec Wonder Woman et Krypto (“le super chien”), dans un numéro aussi inégal que sympa. On retrouve plein de défauts : une narration scolaire, trop d’événements pour un seul numéro, un rythme qui paraît saccadé, et pas mal de clichés.

Depuis les vilains méchants qui veulent juste bastonner jusqu’au grand vilain machiavélique beaucoup trop bavard, tout dans ce numéro rappelle une époque lointaine, où des auteurs du type Kirby exploraient les pans cosmiques des comics, dans un ton un peu suranné devenu charmant en vieillissant. C’est peut être la réussite de ce numéro, en plus de l’ambiance graphique (très bleutée), ce côté rétro, né de l’empilage d’événements improbables, qui finit par devenir plaisant.

Au fond, une amazone, un toutou, et un gugus en costume de rat volant qui vadrouillent dans l’espace, est ce que ce n’est pas le début d’une bonne idée ?

Batman, comme à son habitude, garde du recul sur l’infection qui frappe son pote Clark et enquête sur les origines de l’arrivée de Doomsday. Aidé de Wonder Woman, Krypto, Steel et l’Iroquois qui se fait appeler “Soldat Fantôme”, Batman débarque dans la zone fantôme pour y chercher des réponses et y ramène quelqu’un qui en apparence n’a rien à voir avec la limonade.

Si l’idée est plutôt bonne, ça part vite en cacahuète et devient assez incompréhensible, donc logiquement n’a aucune conséquence sur les numéros suivant…

Les dessins sont vraiment beaux et assez cohérents malgré l’intervention de trois dessinateurs… La zone fantôme est vraiment superbe avec ses tons bleus et la colorisation très réussie y est pour beaucoup.

Un numéro un peu vain et un peu gâché par une narration foutraque et fourre tout, dommage…

Superman #31

• Scénario : Scott Lobdell – Dessins : Ed Benes, Jack Herbert – Colorisation: Pete Pantazis, Jeremy Cox

Un numéro assez surprenant de la part de Scott Lobdell. Alors que je me complais souvent à critiquer sa façon d’écrire à base de détails ou pensées inutiles et d’une narration décousue, il se modère ici. Superman est à sa demande en chambre de confinement, il rejette des spores de Doomsday et il a le plus grand mal à contenir le mal qui est en lui. Rationnel, il demande une interview avec Lois Lane. Puis évidemment le tout tourne au fiasco. Lobdell ici écrit parfaitement l’homme d’acier, nous transmet ses pensées et maîtrise fort bien son récit. On appréciera aussi ce côté travail en équipe avec toute une ligue présente pour aider et sauver l’homme d’acier. Comme quoi, quand il y a un projet cohérent, de bonnes idées et un frein au n’importe quoi, Scotty peut très bien se débrouiller.
Ed Benes et Jack Herbert aux dessins se débrouillent très bien mais leur style est radicalement différent, ils y a aussi deux encreurs donc cela nuit à l’homogénéité du tout. Cependant cela n’empêche pas la présence de planches assez somptueuses, surtout en fin de numéro.

Tout comme mon collègue, vous me connaissez pour ne pas être très élogieux lorsqu’il s’agit de parler de Scott Lobdell. Eh bien sachez que ce mois-ci, le scénariste nous signe un épisode tout à fait correct. Nous y retrouvons un Superman infecté, confiné dans un QG secret par la Ligue de Justice. Il demande à se faire interviewer par Lois Lane, et tout ne se déroulera pas comme prévu. Lobdell reprend les troubles psychologiques du personnage comme l’a fait Greg Pak dans Action Comics et le numéro est parfaitement lisible, la narration n’est pas trop lourde et je vous avoue même avoir trouvé cet épisode très plaisant. On pourra cependant regretter un manque d’unité graphique, mais ce n’est pas la faute de Lobdell, eh ouais.