[Review TV] Constantine – S01E04 « A Feast of Friends »

Constantine

Review TV : Constantine, saison 01, épisode 04

Les points positifs :
  • Le rythme, c’est mieux
  • L’ambiance, c’est bien
  • Matt Ryan, c’est comme d’hab
Les points négatifs :
  • Toujours trop aseptisé
  • Toujours contestable en terme de format
  • Toujours pas un immanquable 

« You wouldn’t be laughing if you knew what was in store for you. » – John Constantine


  • Réalisé par John F. Showalter – Écrit par Cameron Welsh  14 Novembre 2014


Quatrième épisode des aventures télévisées de John Constantine cette semaine. Le cap des trois premiers étant franchi, on peut (voire : on doit) officiellement cesser de s’accrocher à l’idée que la série devrait être ce qu’on en espère pour réaliser ce qu’elle est. Si la série a trouvé son public (et on va dire que c’est le cas), ce dernier a désormais pu cerner les routines de la formule proposée, et accepter de la suivre en connaissance de cause. Donc, finies les critiques sommaires sur les choix prônés par ce début de saison : jugeons cet épisode comme un épisode de Constantine, ni plus ni moins. A l’échelle des diffusions de ces quatre dernières semaines, la question se pose alors : était-ce bien ? Oui. C’était-ce bien. Mais on va se borner à dire que c’est pas mal, sans plus, ce qui risque de laisser ce papier avec un sentiment vague de ni-oui-ni-non-mais-oui-quand-même-parce-que-voilà, et maintenant je dois vous expliquer pourquoi.

Alors que John poursuit la formation de Zed dans la maîtrise de ses dons psychiques, un ami de Newcastle s’en revient d’Afrique avec un passager clandestin. Un démon, piégé dans une bouteille comme un génie des 1001 nuits, qui parvient à s’échapper après que le système des douanes Américaines – pourtant connu pour son laxisme et sa paresse notoire – brisent la bouteille par inadvertance. Libéré et en roue libre dans les rues, le démon va infester hôte après hôte ceux qui croiseront son chemin, laissant derrière lui un sillage sanglant de nourriture de supermarché et (un peu) de cadavres. John va donner un coup de main pour remettre le démon dans sa boîte (avec un coup de Mafuba !), et revisiter au passage les tenants et aboutissants des événements de Newcastle, où ses souvenirs le ramènent, vers Astra. L’intrigue est posée.

Pas des plus originaux, le récit de cet épisode aura pour mérite d’être un bon monstre de la semaine. Aidé du folklore centre-africain, le démon s’installe confortablement comme une menace crédible. L’ajout de cet ami de longue date pour John offre un reliquat de supporting cast, dispensable dans les épisodes précédents, et une dynamique de scènes ayant plus d’intérêt que les dialogues entre Zed et John, sympathiques mais lassants. La série ose d’ailleurs un peu plus d’aspérités, ce qui fera plaisir aux détracteurs du Constantine non-fumeur, puisque celui ci a tout de même le droit à la drogue (mais la drogue shamanique, donc c’est bon, on a rien vu) et un petit trip explicatif sur les rites ancestraux en matière d’exorcisme. Un bel effort, qui rappelle au passage le passé addict de John, et qui permet un peu de laisser aller dans la caméra.

Parlons justement de la réalisation de cette semaine : globalement, moins de paresse, plus d’envie de bien faire et plus de motivation. On perd l’esprit fade et random de l’utilisation de décors poussiéreux et bêtement banals, pour une série prétendument mystique et traitant de l’occulte. Sans être foncièrement poussive, l’utilisation de certains décors intérieurs fonctionne, certaines interactions avec l’environnement sont même bien trouvées, et les éclairages poussent intelligemment l’ambiance dans les recoins du cliché agréable et bien employé. Pêle mêle, le frigo à viande, la vieille salle de cinéma, le copain du bled qu’on avait pas vu depuis Noël, et le repaire de John et Zed aux teintes jaunes et bleues, un peu rétro mais avec le bon esprit anglais de séries BBC des années 90. C’est pas mal, on rentre bien dedans, c’est des pantoufles et un feu de cheminée, bref, ça passe bien.

Il ne sera pas très utile d’insister sur la performance des acteurs, ceux ci étant, comme chaque semaine, réduits à peau de chagrin, et le temps d’écran occupé par Matt Ryan suffisant pour maintenir la présence humaine à bon niveau. Un moment d’émotion très réussi sur la fin de l’épisode, quelques répliques bien senties dites avec la bonne expression, les « mate » et « luv » propres au jargon de bistrot britannique, c’est bon, le contrat est rempli. En cela, tout l’épisode est à la hauteur de la promesse offerte par la série, mais du bon côté. La plupart des éléments sont réussis, on ne s’ennuie pas et le rendu global laisse apparaître plus de qualités que de défauts. Bref : c’est bien quoi. Allez, disons le, hop, même pas peur. Mais nuançons tout de même ce constat optimiste (parce que c’est cool d’être cynique).

Relativement à la série Constantine, cet épisode est un bon épisode. Néanmoins, il laisse transparaître comme à son habitude un goût d’inabouti, de retenue et d’auto-censure presque gênant au regard du potentiel offert par la série. L’horreur est là, mais laisse une trace mortelle presque inintéressante tant elle est hasardeuse et auto-contenue. Les acteurs sont bons, mais trop peu nombreux, et trop isolés pour qu’on se sente concernés par cet univers dans lequel, périodiquement, un monstre apparaît de nulle part, est vaincu et on retourne au pub finir la pinte restante avant de s’envoyer le prochain. Le concept de la série lui même divise, parce qu’il ne va pas au bout de ses ambitions, et n’offre rien qu’une série occulte et psychique quelconque aurait à offrir, sans la plus-value du nom et du personnage de Constantine, où l’univers d’Hellblazer à exploiter. On peut passer outre grâce aux qualités, et si on accepte tout cela comme un fait établi, mais il restera toujours des gens pour trouver ça dommage, et très franchement, on ne peut pas leur donner tort.

Voilà, fin du résumé pour la critique objective de ce quatrième épisode. Qu’en retenir, alors ? Que tous les employés de la douane Américaine ont un accent de redneck ? Que dans Constantine, si tu es anglais, tu viens forcément de Newcastle ? Que les drogues, si c’est pour vaincre un démon et sauver des millions de gens, c’est pas si grave, finalement ? Ou bien tout simplement que dans une formule contestable, il y a parfois aussi des moments de réussite ? J’opterais pour ce quatrième constat (encore que les autres me séduisent assez), et vous conseillerais mine de rien de regarder la série – et cet épisode – qui a défaut d’être le meilleur exemple d’un bonne série adaptée de comics, reste peut être celle qui essaye le moins de plaire à l’audience comics, et fait ce qu’elle a à faire, avec un bon acteur et une ambiance qui tient debout.

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Herbefol
9 années il y a

J’ai bien aimé cet épisode. Je me suis fait à l’idée que Constantine ne sera pas une série télé génialissime mais juste un show sympathique à regarder et globalement c’est franchement sympathique (justement).
Et puis c’est, à ma connaissance, le premier épisode qui reprend vraiment une intrigue du comics et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de celle qui démarre justement le comics Hellblazer.
J’apprécie aussi les petites touches de noirceur, qui ne sont certes pas à la hauteur du comics et de certains shows anglais, mais qui pour une série américaine sur une grande chaîne hors cable change quand même un peu des habitudes. :-)

Strax
Strax
9 années il y a

J’ai gloussé à l’évocation du Mafuba ! J’enrage de n’y avoir pensé ! :D
Sinon, toujours dans la référence, mais dans un autre registre (celui du Catch), je noterai de mon côté le Spider Walk du démon, digne d’un Bray Wyatt ! Very Nice !
Bon, sinon pour l’épisode en lui-même, je l’ai trouvé très bien construit et différent des précédents (pas de voyage vers le prochain patelin maudit), et surtout plus intéressant dans le sens où, mine de rien, la série se consacre enfin à Constantine.
J’ai pas eu l’impression de « déchets » ici, de scènes inutiles qui alourdissent l’intrigue (du pathos en gros). On reste focalisé sur le problème et le sujet.
Le final de l’épisode tombe de manière assez rude, et on y cerne bien mieux Constantine, c’est très efficace !
Si la série continue sur cette lancée et met plus en avant son meilleur atout (Matt Ryan / Constantine), elle pourrait finir par être une vraie bonne surprise au bout du compte !

Herbefol
9 années il y a
Répondre à  Strax

Le spider walk, c’est pas du catch comme référence, c’est « L’exorciste ». ;-)

Strax
Strax
9 années il y a
Répondre à  Herbefol

@Herbefol : Oui je sais, mais juste la façon dont le personnage damné effectue la spider-walk dans l’épisode de Constantine fait énormément penser à celle de Bray Wyatt.

danahan
danahan
9 années il y a

Il boit de l’alcool et utilise de la drogue. Mais la cigarette par contre, c’est pas bien hein.

Monarque
9 années il y a
Répondre à  danahan

C’est toujours comme ça aux Etats-Unis. Il n’y a qu’a voir Homer dans les Simpsons ou Peter dans Family Guy (les Griffin en france) ou encore Roger dans American Dad, se sont des alcooliques mais ça passe. C’est mieux d’être alcoolique que fumeur apparemment…

Un épisode bien divertissant pour ma part, un peu convenu par rapport à la fin mais je ne me suis pas ennuyé !

MadAsAHatter
9 années il y a

Perso, j’ai regretté de m’être mise devant l’épisode en mangeant =)

Harley
Éditeur
9 années il y a

Le meilleur épisode de la série jusqu’à présent. Le rythme est là, l’histoire se tient. On a toujours Matt Ryan qui excelle, mais le fait que Constantine et Gary aient un passif lourd et que les deux acteurs soient amis donnent une profondeur de plus à leur jeu. Du coup, j’aurais volontiers bien aimé voir un petit flashbacks sur Newcastle XD.
Côté FX c’est pas mal, on voit un léger mieux, mais il pourraient pousser encore plus loin dans l’horreur pour vraiment faire écho à l’univers sombre et torturé d’Hellblazer et arrêter aussi l’auto-censure comme tu dis si bien Corentin. Maintenant, c’est franchement pas mal du tout, et la scène finale m’a prise aux tripes, bien jouée, bien filmée, sobre et douloureuse.

Harle
Harle
9 années il y a

C’est con à dire, mais le manque de clopes est à mes yeux le symbole de tout ce qui ne va pas dans cette série. Sans vouloir faire de l’anti-américanisme primaire, suis-je le seul qui aurait préféré que Constantine soit produit par une chaine anglaise ? Parce que là tous les défauts (ne serait-ce que le format, road-movie à travers des USA remplis de beaux gosses pour combattre les méchants) me semble venir des conventions et du formatage du grand méchant Hollywood. A ce compte là autant regarder Supernatural, le côté très américain du show étant assumé et constituant même une de ses forces.

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