Review VF – Arrow Tome 1

Les points positifs : 10 euros en prix de lancement pour 240 pages C’est plutôt joli 2/3 histoires à sauver Quelques bonnes scènes d’action boom boom Les points négatifs : Les visages sont souvent peu ressemblants C’est vain C’est niais On apprend (presque) rien C’est naïf C’est 10 euros qui pourraient être dépensés autrement

« À t’entendre Laurel tu devrais vraiment faire avocate ! » – Detective Lance

• Scénario : Marc Guggenheim, Andrew Kreisberg et autres – Dessins : Mike Grell, Phil Hester et autres – Couleurs : David Lopez et Santi Casas
  

• Urban Comics Séries – Arrow Volume 1 – 6 novembre 2014 – 240 pages – 10 euros

Jouant habilement avec la diffusion en français de la série et le début de la saison 3 aux Etats Unis, Urban propose donc le comics adapté de la série télé aux lecteurs VF. L’intention mercantile est louable mais l’ouvrage proposé ici, malgré une présentation soignée, propose surtout du vide à ses lecteurs. Éléments de réponse.

Ah Arrow, ta saison 3 ne décolle pas encore trop et ta VF me débecte mais j’aime ce que tu es. Une jolie série CW avec de beaux étalons et de belles juments, avec un scénario plein de rebondissements dont je suis si friand. Mais ce serait oublier la niaiserie propre à la chaine, avec amourettes et dialogues parfois aussi profonds qu’un épisode de The Big Bang Theory. Je vais me faire des ennemis, j’aime ça, ragez de mon retour les loustics.

Ce comics suit donc plus ou moins l’intrigue de la saison 1 et a la visée d’enrichir le tout avec flashbacks et actions dans le présent canoniques avec le show. Oliver Queen revient à Starling City alors que tout le monde le croyait mort en mer, il a passé 5 ans sur une île déserte mais en fait non, elle ne l’était pas mais chut, et il doit sauver sa ville décadente en devenant un justicier. Intrigues, révélations et plan diabolique, Oliver n’est pas au bout de ses surprises. Ce résumé est sponsorisé par TF1.

On a une succession de petits one shots de 10 pages. Et c’est là le souci car comment raconter quelque chose de vraiment intéressant aussi rapidement ? Il faut être doué et surtout ne pas être limité comme cela. La contrainte du format et celle de devoir rester canonique avec la série restent le plus gros problème de l’ouvrage. Sur 18 histoires courtes je n’en ai retenues que trois ou quatre qui racontaient quelque chose de vraiment intéressant ou avec une mise en page digne de ce nom.

On aura souvent un flashback inutile si on est avancé dans la série ou qui ne raconte pas grand chose de nouveau. Voire rien. Ou on aura une scène avec un mec qui a failed la city et qui doit payer. C’est globalement ça et c’est très mal exécuté. Quelle déception ! Il y avait du potentiel avec un show qui a ses parts d’ombres, qui aurait pu raconter des anecdotes sur l’île par exemple. Mais nada, les scénaristes Andrew Kreisberg et Marc Guggenheim pourtant producteurs de la série sont ici moins à l’aise et ça se sent. Le format ne leur va pas et je pense qu’ils sont plus à même de s’exprimer sur Green Arrow, nous verrons. Ils sont aidés ou remplacés plusieurs fois.

Autre point vraiment préjudiciable au volume ici présent : la niaiserie. Oui c’est inhérent à l’œuvre de base et quand on regarde Arrow on s’attend à en avoir. Mais à quoi bon la retranscrire ainsi dans le comics ? C’était un moyen de changer un peu de ton, de raconter quelque chose de différent ; mais non, on retrouve tout un tas de phrases pseudo philosophiques qui donneront leur part de fou rire. Je ne sais pas si c’est volontaire ou non mais lire « ressasser le passé peut détruire mon présent » c’est d’une naïveté incroyable. S’ajoute à ça un problème flagrant de subtilité et le jackpot est atteint. En exemple je prendrais cette phrase dans un flashback lamentable sur Laurel et Sara : « à t’entendre Laurel tu devrais vraiment faire avocate » et à la fin elle ouvre un bouquin de droit. Sérieusement ? Idem pour l’alcoolisme de Lance dont je vais vous laisser trouver la cause. C’est cliché au possible.

Décidément rien ne semble sauver le bouquin. Je noterai quelques scénarios sympathiques mais ils sont rares. C’est surtout de voir des bonnes grosses scénettes d’action difficiles à mettre en scène vu le budget de la série qui est plaisant. L’histoire au stade, le flashback de Diggle, celui de China White pourquoi pas ou encore le très bon chapitre « REC » sauvent le tout d’un naufrage absolu. Mais ça reste trop peu à l’échelle d’un tome entier il faut bien l’avouer.

Côté dessin on souffle le chaud et le froid même si globalement c’est plutôt positif. Retrouver Mike Grell l’artiste emblématique en forme ou avoir Jorge Jimenez ça fait plaisir et la plupart des artistes font un boulot respectable. C’est souvent très propre niveau colorisation qui plus est avec un vrai parti pris pour garder une cohérence globale pour le tout avec ce ton gris assez particulier. Ce que je reprocherais ce sont les visages. Parfois c’est tout sauf ressemblant voire complètement éloigné du support d’origine et pour un comics supposé s’y rattacher ça fait mal. Et ça arrive assez souvent, un gros point noir donc.

En définitive Arrow volume 1 est plus que dispensable et ne satisfera même pas les fans de la série. Toutefois pour un prix aussi abordable et si vous avez 10 euros à perdre vous savez quoi faire car la pagination est importante et vous pourrez toujours vous en servir pour caler une figurine sans socle dans votre bibliothèque. Plus sérieusement les fans hardcore pourront peut être y trouver leur compte avec des micro-révélations qui les feront tressaillir mais j’en doute. Niais, vain, naïf et décidément trop peu ambitieux, ce comics reste plutôt joli et plaira au moins à vos yeux si vous débranchez votre cerveau avant. Je précise une fois de plus que j’aime Arrow donc c’est d’autant plus une déception pour moi. You have failed this comics Oliver !