Review VF – O.M.A.C.

OMAC Jack Kirby
Critique de OMAC Jack Kirby
Les points positifs :
  • Une imagination époustouflante
  • Le trait propre à Jack Kirby
  • … et un paquet d’action !
Les points négatifs :
  • Pas le plus évident des travaux de Kirby
  • Le traitement expédié des thèmes
  • Pas de vraie conclusion

« Peu m’importe de disparaître, si je peux tous vous entraîner dans la mort avec moi ! » – Maréchal Kafka


  • Scénario : Jack Kirby – Dessin : Jack Kirby
  • DC ARCHIVES – O.M.A.C. – 7 Novembre 2014 – 192 pages – 17.50€

Jack Kirby est surnommé le « King » des comics. S’il est avant tout connu du grand public pour son travail chez Marvel (Fantastic FourCaptain America, etc.), son Fourth World a laissé une marque indélébile sur le DC Universe, et Darkseid ne cesse d’être cité comme le plus terrible vilain de DC Comics. L’estime d’Urban pour Jack Kirby est donc justifiée, et s’est traduite tout d’abord par la publication d’une anthologie consacrée au King. Une pareille sélection éparse n’étant peut-être pas la meilleure manière de pénétrer l’œuvre particulière de l’artiste, l’éditeur n’a pas tardé à embrayer avec la réédition complète de son travail sur Kamandi en deux tomes. C’est maintenant à la courte série O.M.A.C. (pour One Man Army Corps) d’être traduite, huit numéros issus de l’imagination fertile de Jack Kirby avant d’attaquer, enfin !, son Quatrième Monde qui débarque en janvier.

Un monde, une nation

Dans le futur, toutes les nations du monde seront rassemblées en un seul et même pays planétaire. La technologie aura permis à l’humanité de réaliser des merveilles, comme la construction d’un satellite intelligent surplombant d’un regard protecteur la Terre. Mais hélas, cette technologie n’a pas permis de supprimer le mal qui ronge le cœur humain, et parce qu’avec des moyens technologiques impressionnants on peut accomplir des désastres non moins impressionnants, l’A.P.P. (l’Agence Planétaire de la Paix) a créé un être doté de capacités hors-normes, O.M.A.C., une armée à lui tout seul, pour empêcher les hommes dotés de mauvaises intentions de répandre leur poison sur le monde.

De la même manière qu’on s’émerveillait en découvrant le fabuleux monde de Kamandi, dont chaque numéro révélait une nouvelle facette fabuleuse, on est ébloui par les idées folles dont Jack Kirby parsème l’univers d’OMAC. La première page en fournit déjà un exemple avec l’image d’une sorte de robot-mannequin à monter soi-même pour s’en faire une amie mécanique. Comme dans Kamandi, chaque numéro est porteur de nouvelles idées brillantes, sur lesquelles le King s’attarde rarement, brossant à toute vitesse, et à grands coups d’explosions et de combats trépidants, le portrait d’un futur merveilleux et angoissant.

La machine qui déshumanise

Angoissant d’une part, parce que si cette technologie a permis aux hommes d’augmenter leur niveau de confort, Jack Kirby montre également de quelle manière des criminels songeront à l’utiliser pour, par exemple, vider les océans de leur eau, transplanter les esprits de vieillards mourants dans le corps d’adolescents kidnappés, utiliser des amis artificiels (les fameux copains-robots à monter soi-même, une idée déjà angoissante) pour commettre des assassinats. Souvent, l’avancée technologique en soi n’est pas mauvaise, mais c’est à travers l’utilisation qu’en font les hommes que Jack Kirby porte un regard méfiant vis-à-vis de ce futur.

Mais ce futur est également merveilleux d’une autre part, parce que l’idée d’une organisation aussi puissante que l’A.P.P. et chargée de maintenir la paix dans le monde sans jamais hésiter semble singulièrement optimiste. Le lecteur s’attend sans cesse à ce que Jack Kirby nuance ce système, en soulignant les dangers que représente une telle organisation dotée de moyens aussi puissants qu’un satellite capable de surveiller la planète entière et de, grosso modo, supprimer n’importe quel individu, ce que l’auteur semble faire implicitement (cf le débat dans les commentaires). Sans parler d’O.M.A.C., force de frappe à la portée illimitée – il traverse la planète en une poignée de minutes – et capable d’arrêter n’importe qui, pour autant qu’il en reçoive l’ordre (arbitraire ?) de l’A.P.P.. Mais cette ambiguïté sera mise en avant à loisir plus tard dans le DCU, songeons à ce que fait Greg Rucka de Brother Eye dans Infinite Crisis). Ici, Jack Kirby préfère insister sur la nécessité d’une telle organisation internationale dans le monde d’O.MA.C.. Une organisation qui dépasse les différences entre individus, puisque les visages des membres sont recouverts de masques qui préservent leur anonymat, « pour cacher nos nationalités d’origine… car nous représentons toutes les nations ! » S’ils bénéficient d’un pouvoir illimité et n’hésitent pas à l’exercer, leurs actions aspirent à un bien qui aspire à une objectivité : ainsi, à l’exception d’O.M.A.C., aucun des membres de l’A.P.P. n’a le droit de faire usage de la violence et ils sont tous équipés d’armes non-létales comme des sprays à « gaz inodore, indolore et sans effets permanents. »

Où est le Bien ? Où est le Mal ?

On retrouve ainsi dans O.M.A.C. un éternel combat entre le Bien et le Mal. Jack Kirby la souligne par exemple en faisant des parallèles avec le nazisme, avec un systématisme obsessif, entre les affreux que combat O.M.A.C. et les nazis de la seconde Guerre Mondiale, que ce soit le Docteur Skuba, qui vide les océans : « Ce qu’Hitler a pu réussir avec ses armées, Skuba peut l’accomplir avec ces cages à eau ! », le Maréchal Kafka (sans parenté connue avec l’auteur tchèque du même nom) : « Le monde en a soupé des émules d’Hitler, je vais te coffrer Kafka ! » et « Ce fou de Kafka veut se suicider, comme Hitler dans son bunker…« , ou encore à travers l’affreux Multi-Tueur utilisé pour assouvir les envies meurtrières de l’homme : « UN FAUVE DEVENU ARME DE TERREUR !!! Cela n’a rien d’un nouveau concept militaire… Hannibal s’est servi des éléphants, les nazis exploitaient la férocité des molosses… » Ces récurrents renvois au nazisme, d’autant plus éloquents que Jack Kirby était juif et avait servi durant la Deuxième Guerre Mondiale, servent à opposer une vision du bien absolu alors au pouvoir (l’A.P.P.), au mal absolu, incarné par les nazis. Cette démarche, qu’on pourrait retrouver également dans l’opposition, non dénuée de nuances elle aussi, New Genesis-Apokolips, pourra faire sourire en 2014, où on voit des anti-héros comme Hitman tourner en ridicule le code moral de Batman qui l’empêche de tuer, mais ce semblant de manichéisme a un côté rafraîchissant. Le fait que l’A.P.P. soit rattaché au clan des ‘gentils’ est d’autant plus étonnant qu’elle s’impose en légitimant un organe de surveillance et de sécurité mondiaux, une thématique ironiquement actuelle !

Ce monde fantastique porte par ailleurs l’influence de toutes les grandes utopies du XXe siècle. La marque du 1984 est la plus évidente, particulièrement en vo, où Brother Eye (traduit l’Œil en français, qui perd la nuance de fraternité… imposée) ne peut qu’évoquer la célèbre entité de surveillance Big Brother du roman de George Orwell. Mais le parallèle avec le Brave New World d’Aldous Huxley serait presque plus pertinent. Là comme dans OMAC on retrouve l’idée selon lesquelles les passions (colère, déprime, etc.) sont à purger d’une société idéale, d’où la mise en place chez Kirby de « psycho-cellules » où on peut à loisir botter les fesses de mannequins plus vrais que nature, brûler des bagnoles ou déchirer des livres (et hop Farenheit 451). L’idée d’un cinéma où la vue seule ne serait plus stimulée, mais tous les sens à la fois, est également présente dans les deux œuvres. Mais le plus intéressant est le concept selon lequel le pouvoir en place n’asservit pas l’humanité en vue de maintenir sa stabilité. Ça, c’est les dérives totalitaires que Jack Kirby abhorre justement ! Non, dans O.M.A.C., au contraire, comme dans Brave New World, le pouvoir n’a d’égale de son omnipotence que sa totale bienveillance à l’égard de l’humanité, justifiant sa puissance par la nécessité de prévenir une menace plus grande encore.

D’une richesse inépuisable

On constate à ce stade qu’il est facile de digresser à partir de l’œuvre de Jack Kirby et qu’on peut établir cent parallèles plus ou moins fertiles. Au-delà de l’intérêt de telles dérives, cette possibilité traduit surtout l’incroyable richesse d’O.M.A.C., qui regorge d’idées lumineuses, brassant une pléthore de thèmes au rythme effréné qui habite ses numéros (et qui reflète probablement le rythme effréné auquel il les produisait). Ça génère le risque de frustrer le lecteur qui aura l’impression de ne faire que survoler un monde formidable sans jamais pénétrer dans ses rouages ou ses concepts, mais on peut également le voir comme la formation d’un terreau d’idées brillantes dans lequel les générations futures en mal d’inspiration n’auront qu’à plonger pour les enrichir de développements inédits… et c’est ce qui s’est fait ! Le talent de Jack Kirby se mesure alors également à la portée de son influence et de son héritage. On rétorquera que si le Fourth World a sans doute laissé une marque plus significative sur le DCU qu’O.M.A.C., il faut aussi considérer leur taille respective : le Fourth World, c’est près de 1200 pages de comics, contre seulement huit numéros pour O.M.A.C. ! Combien de mini-séries du même acabit sont totalement passées dans l’oubli, tandis que pour O.M.A.C. on revit les idées de Jack Kirby reprises ici dans le plus gros event de l’histoire de DC Comics (Infinite Crisis), là dans une mini-série de John Byrne, là encore dans un épisode de Batman : The Brave and the Bold, etc.

Ceci dit, en dépit de la reprise future de certains concepts, O.M.A.C., à l’instar de Kamandi, s’intègre mal dans un univers super-héroïque. D’ailleurs le personnage de Buddy Blank [traduit Otto Ordinaire], qui constitue en soit le seul aspect « super-héroïque » du récit, s’est fait plus discret depuis, comparé à l’inquiétant Brother Eye. À l’inverse, le Fourth World n’a eu aucun mal à s’intégrer au DC Universe, auquel il était déjà lié d’une certaine manière via le titre Superman’s Pal Jimmy Olsen. L’univers d’O.M.A.C. doit davantage à la science-fiction traditionnelle qu’aux comics pour son inspiration. Facteur de renouvellement, ça rebutera peut-être des lecteurs qui s’attendent à évoluer sur les terres familières du Bronze Age de DC Comics, avec lequel O.M.A.C. jure en fait singulièrement. C’est peut-être une des raisons qui provoquera son annulation prématurée, au numéro qui exploitait pour la première fois les possibilités de la cohabitation dans un même corps des personnalités de l’O.M.A.C. et de Buddy Blank, chacun n’ayant pas réellement conscience de l’existence de l’autre. Ouvrant une nouvelle piste, Jack Kirby est contraint de l’avorter précipitamment dans un tonnerre de détonations, terminant la mini-série d’une façon abrupte qui ne clôt en fait pas grand-chose. Dommage.

Ce style incomparable

Reste enfin le dessin de Jack Kirby en lui-même. Massif, carré, pesant, anguleux, écrasé, il est très particulier et ne plaira pas forcément du premier coup d’œil. Mais comme avec Pink Floyd, c’est à force d’en écouter qu’on en appréciera les qualités. Son style est à la fois simple, épuré, par rapport, par exemple, à un Neal Adams qui sévissait à la même époque, à côté duquel il aura l’air quasiment cartoon. Paradoxalement on pourra aussi le considérer sophistiqué et extrêmement généreux en détails, notamment dans ses paysages ou sur les objets inanimés qu’il surcharge de lignes, censées désigner des circuits électriques ? Des nervures du métal ? Difficile à dire, mais après avoir vu un bâtiment dessiné par Jack Kirby, vous les reconnaîtrez entre milles. Si ses visages empâtés, également reconnaissables du premier coup d’œil, diviseront plus facilement les avis, sa manière d’amplifier les flammes et les déflagrations en utilisant des gerbes de traits concentriques garde son effet flamboyant des décennies plus tard. De la même manière, ses impressionnantes double-pages avec lesquelles il ouvre quasiment systématiquement ses numéros arrachent des « Woah ! » respectueux. Et à défaut d’apprécier à sa juste valeur le pinceau de Jack Kirby, on pourra, comme les idées folles qui hantent ses scénarios, mesurer son talent en considérant l’influence énorme qu’il a eue sur des générations de dessinateurs.

Chaque œuvre de Jack Kirby est historique, et celle-ci ne faillit pas à la règle, regorgeant d’idées incongrues, folles, angoissantes ou merveilleuses. Avec O.M.A.C., on traverse un monde fantastique à un rythme effréné, sautant de coup de poings en double-pages estomaquantes, puis de double-pages estomaquantes en explosions, tandis qu’un panorama délirant défile sous nos yeux. En à peine huit numéros, on a l’impression d’évoluer dans un monde à la profondeur alléchante, dont on ne peut que regretter l’extrême brièveté, rendue plus douloureuse encore par l’absence de véritable conclusion.

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TheRiddler

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BlueWarth
BlueWarth
9 années il y a

Acheté aujourd’hui, je lirai ta chronique après ma lecture TheRiddler ;)

Toran93
Toran93
9 années il y a

Pareil, je viens tout juste de l’acheter. Je le lirais ce week end , et ensuite cette review

DarkChap
DarkChap
9 années il y a

Un excellent comic book en effet.
Maintenant, autant le manichéisme est un thème très présent dans l’oeuvre de Kirby, autant Kirby adore le nuancer.
Dans OMAC, la manière qu’a la Global Peace Agency de contrôler la vie de Buddy Blank, l’hypocrisie de leurs méthodes (refusant toute violence directe mais créant une arme absolue) et l’existence de Brother Eye sont autant d’éléments qui sont introduits afin de provoquer une certaine gêne chez le lecteur.
De même pour New Genesis-Apokolips en fait. Dans le Fourth World de Kirby, New Genesis est loin d’être parfaite. C’est une société ségrégationniste divisée en deux castes, les dieux, qui vivent à Supertown et les bugs, une race considérée comme inférieure qui vie dans la pauvreté sur la planète. Tous les New Gods de New Genesis ne sont pas bons (Mantis), tous les enfants d’Apokolips ne sont pas mauvais (Big Barda). Certains personnages choisissent de ne pas participer au combat entre les deux planètes (Mr. Miracle) tandis que d’autres jouent pour les deux camps (Metron).

DarkChap
DarkChap
9 années il y a
Répondre à  TheRiddler

OMAC est une oeuvre d’anticipation. Elle ne cherche pas à idéaliser le futur, comme le ferait la Legion of Superheroes par exemple, mais à la présenter dans ce qu’il pourrait avoir de bien et de mal. Dans OMAC, la GPA a recours à un mal nécessaire. Kirby souligne qu’il est nécessaire aux dangers du monde mais ça n’en demeure pas moins un mal. Je ne crois pas une seconde que Kirby n’était pas conscient du fait que le traitement de Buddy Blank était immoral et liberticide ou qu’un oeil voyant tout depuis l’espace était menaçant.
Le bien et le mal passionnaient Kirby mais son oeuvre est remplie de héros pas particulièrement héroïques (Kamandi, Orion, Etrigan, Devil Dinosaur…) de villains qui ne sont pas vraiment mauvais (Galactus, Silver Surfer, Impossible Man, Infant Terrible, Great Caesar, Klarion …) et de ces maux nécessaires, du Highfather condamnant son fils à une vie de torture à Merlin utilisant un démon pour protéger Camelot.

DarkChap
DarkChap
9 années il y a
Répondre à  TheRiddler

Comme tu l’as dit, le « problème » de Kirby, c’est qu’il balance très vite des tas d’idées sans les explorer. Ce que ça signifie, c’est que pour comprendre son message, parfois il faut avoir lu beaucoup de ses comics et savoir faire des liens entre eux.
Ce que nous apprend Mister Miracle, c’est que la vie, c’est la liberté. L’Anti-Life tant recherchée par Darkseid, c’est la suppression du libre arbitre.
Dans OMAC, pensé comme un « Captain America du futur », Buddy Blank n’est pas un volontaire qui voulait absolument se battre pour son pays. La GPA lui impose son avenir et lui retire sa conscience et son libre-arbitre, ce que Kirby considère clairement comme un mal absolu, l’Anti-Life tant recherchée par Darkseid.

Arnonaud
9 années il y a

Du Kirby pas cher, je pense me prendre ça prochainement. C’est tellement jouissif de parcourir les pages de Kirby, entre le débordement de puissance que dégage ses dessins et son imaginaire unique…
Je me souviens que l’épisode d’OMAC dans l’anthologie Jack Kirby était vraiment très bon.

BlueWarth
BlueWarth
9 années il y a

Bravo pour la chronique!

Une très bonne lecture, un univers incroyable, Kirby à sa propre vision, il la met en application et c’est une bonne chose. Il y a des points très pertinents.
Au final l’ensemble se révèle très peu « humain » ce qui rend la lecture très étouffante, et donc de sacrées sensations.
Le style graphique est « explosif », j’adore, vraiment. Aujourd’hui il a peut être un effet « nostalgique » mais je trouve que l’ensemble est crédible et finalement aussi très actuel.
Dommage pour la « conclusion »

Vivement le Quatrième Monde !!!!

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