[Review TV] Arrow – S03E03 « Corto Maltese »

« I need you. » – Oliver Queen

• Arrow Saison 03 – Épisode : 03 – Titre : Corto Maltese

• Réalisé par Wendey Stanzler – Écrit par Jake Coburn et Keto Shimizu – 22 Octobre 2014

Arrow sait faire du Arrow, ça on l’a bien compris pendant la première saison qui a su trouver son rythme et sa voie. Maintenant que la série a pris du galon il serait temps que le reste suive ces ambitions pour être réellement prise au sérieux. Je me ferai surement lapider à la tomate pour ça mais je ne pense pas être le seul à penser de cette façon. Oui Arrow c’est vraiment pas mal, mais ça commence à faire un trop bon marché. Je m’explique.

Si la première et la seconde saison n’avait pas à souffrir d’une quelconque comparaison avec une autre série, The Flash est maintenant présente dans le paysage et cette nouvelle série ne peut pas être ignorée. The Flash et Arrow sont un peu comme SonGoku et Vegeta. Trop différentes pour être complètement comparables et pourtant tellement complémentaires qu’elles ne peuvent pas totalement être dissociées non plus. Mon problème vient du fait qu’Arrow, et encore plus avec ce troisième épisode, n’a pas les moyens de ses ambitions. L’intrigue autour de Thea est tout ce qu’il y a de plus logique après tout ce qu’il s’est passé autour d’elle durant la saison dernière. Il était d’ailleurs temps qu’elle ait un peu de temps pour elle puisque personnellement, c’est sans doute le personnage pour lequel il existe un gros potentiel de développement alors qu’elle était sous-utilisée jusque-là, ou en tout cas majoritairement en tant que victime de sa propre vie. Mais voilà, comme je le craignais, emballé c’est pesé en un seul épisode, et qui n’est pas complètement centré sur elle en plus de cela. Dommage pour elle, même si je suis convaincu qu’il ne s’agit que d’un début. Je l’espère parce que la série a su nous prouver qu’elle pouvait produire des personnages féminins forts. C’est aussi avec cet épisode que l’on sent sur quoi la série se focalise. Les personnages se cherchent, essayent de trouver leur place, leur équilibre par rapport à leurs nouvelles positions. Laurel doit faire avec son feu intérieur et cherche de l’aide là où elle peut la trouver, Thea a déjà commencé une transformation profonde, Oliver est toujours dans le combat entre sa vie privée et sa vie masquée et Roy fait toujours de la figuration. Il faudra apprendre au garçon à faire autre chose que de froncer les sourcils. Moment pour moi de commenter la prestation des personnages masculins de loin les plus mauvaises de la série, sauf pour Stephen Amell. Roy est sans doute le pire de tous avec un jeu d’acteur qui se résume à deux expressions faciales si peu discernables l’une de l’autre qu’on se demande vraiment s’il n’est pas juste botoxé… Diggle s’en sort un peu mieux puisqu’il n’est pas non plus aidé par le script qui lui donne des lignes de dialogue assez risibles.

Je peux aussi parler des scènes d’action rigolotes au possible. Par exemple, le fait que Roy a un pouvoir secret. Oui, vous savez, lorsqu’il affronte plusieurs méchants et que les autres ne bougent pas tant qu’il n’a pas terminé d’en tabasser un autre. C’est quand même vachement pratique, même Oliver n’a pas se pouvoir, où alors c’est peut-être parce que lui n’a pas besoin de cheatcode pour gagner ? Pourtant lui il en a un autre. Il arrive à se protéger d’une mitrailleuse type minimi grâce à… des palettes de transports ! Ted Grant est aussi introduit dans l’épisode, fidèle à ce qu’il est dans sa version papier…sauf physiquement. Normalement on attend d’un mec qui fait de la boxe depuis au moins une décennie et qui a son propre gymnase d’être au moins affuté physiquement pour être crédible, mais pas là. Bon il est aussi 60 ans plus jeune mais dans le fond, semble avoir le même cœur et sens civique. En espérant qu’il se détache très vite de son rôle actuel. Vous voyez où je veux en venir quand je dis que la série n’a pas les moyens de ses ambitions. Je pourrais aussi prendre un peu de temps pour toucher du doigt une espèce de tendance de la série à faire des personnages des guerriers et sous-entend donc que l’on ne résoud les problèmes de nos vies que par la violence…

Toutefois il ne faut pas non plus lui voler ces qualités. Le personnage de Ray Palmer, joué par le génial Superman maudit Brandon Routh, fait plus que du bien à la série dans son ensemble et dont l’impact à long terme sur la série sera bien plus important que ce que l’on pouvait imaginer au début. Les références à l’univers DC toujours plus nombreuses et alléchantes (et parfois vraiment subtiles), une Felicity Smoke qui se détache du Olicity que personne ne voulait voir arriver, un vrai copinage entre les deux séries aux villes jumelles et vous voyez que tout n’est pas noir et que je ne tape pas dessus gratuitement.

Ne dit-on pas « qui aime bien châtie bien » ? Si j’en demande autant à cette série c’est parce que dans tout ce qu’elle nous présente on sent qu’elle veut en faire plus, mais que beaucoup d’éléments la retiennent de passer à une autre étape. Son casting dont le jeu est encore largement perfectible, ses quelques incohérences de mise en scène sont des poids qu’elle doit se trainer. Heureusement, il y a tellement d’autres bonnes choses à côté pour remonter le niveau que la série garde son capital sympathie relativement haut chez moi. Corto Maltese est un bon épisode qui aurait du donner à Thea la place nécessaire pour réellement donner un coup de dynamite dans le développement du personnage. On se contentera d’avoir un épisode plus classique dans son déroulement, sans pour autant s’ennuyer !

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Oui mais non, mais en fait oui mais quand même non, vous n’avez pas suivi, ça tombe bien moi non plus. Ce que je veux dire par là c’est que cet épisode bien que classique n’est pas classique du tout. Il est sympathique et détestable à la fois. L’honnêteté et le travail de la part de Roy et Oliver est bien, mais franchement, Thea la girouette ne me plait toujours pas. Je trouve que cette partie de l’histoire est trop facile. En 5 mois acquérir autant de potentiel c’est un peu trop gros pour moi, et pour cette brindille. Je n’adhère toujours pas à cette idée d’en faire devenir une super Thea, bien qu’au moins elle sera moins pleurnicharde. L’histoire avec l’A.R.G.U.S. aussi est assez simple au final et j’aurais préféré un peu plus que du simple vol de données pour au final apprendre que l’A.R.G.U.S. fait faire des choses pas très nettes, parce que bon ça on le sait depuis le début quand même. J’aime beaucoup le développement de Ray Palmer, et cet épisode nous montre clairement que son personnage est bien plus mystérieux que prévu.

En fait ici, les deux seules évolutions positives restent celle de Laurel et la fin de l’épisode. On comprend tout à fait la manière de penser du personnage, et même celle d’Oliver lors du dialogue au Verdant. C’est lourd de sens des deux côtés. Et puis la fin, qui promet de jolies choses pour la suite. C’est vraiment très aguichant de nous laisser là comme ça, avec une sacrée envie de voir la suite. Attendons la semaine prochaine pour découvrir l’épisode The Magician qui promet de changer la donne à Starling City.

– HarleyHuntress