[Review VO] Deathstroke #1 (2014)

Les points positifs : Un bon point d’entrée pour tous Efficace à tous les étages À l’image du personnage : direct et sanglant Donne envie de connaitre la suite Les points négatifs : Le cliffhanger un brin WTF

« I think I’m a heck of a good guy. Actually. » – Slade Wilson

• Scénario : Tony S. Daniel – Dessins : Tony S. Daniel – Encrage : Sandu Florea – Colorisation : Tomeu Morey

• DC Comics – Deathstroke #1 – 22 octobre 2014 – 32 pages –  $2.99

Deathstroke en vrai c’est un mec plutôt sympa. Vous n’avez rien à craindre de lui tant que personne ne le paye pour vous tuer et comme il faut beaucoup d’argent pour ça, si vous ne faites pas partie de la haute société (ou ne trempez pas dans le crime organisé), vous êtes tranquille. En fait le plus gros problème de Deathstroke, dans sa version papier, c’est qu’il n’a tout simplement pas encore eu droit à une série digne de ce nom depuis un bail. L’arrivé des New 52 ne lui a pas fait honneur, pire, sa série était carrément nulle depuis le début alors qu’elle s’était un peu améliorée sur la fin. L’annulation de cette dernière était un soulagement pour le personnage comme pour nous. Toutefois, l’annonce de son retour dans une nouvelle série puisque repartant au numéro #1 n’a pas fait que des heureux. Tony S. Daniel aux dessins et à l’écriture, ça fait peur et c’est tout à fait justifié quand on retourne dans le passé. Est-ce qu’avec ce nouveau démarrage, Deathstroke et Tony S. Daniel parviendront à nous faire oublier leurs erreurs passées ?

On ne va pas se voiler là face, Deathstroke a tout du #1 pur et dur, avec ce que cela sous-entend. Toutefois, la bonne surprise vient du fait qu’il ne s’agit pas d’une histoire sur les origines du personnage. On l’a échappé belle. À la place, Tony Daniel résume un peu qui est le personnage, comment il fonctionne et ses attributs les plus importants dans des bulles de pensées ou à travers les dialogues des protagonistes. On a donc Deathstroke qui est engagé pour un contrat, qu’il va donc faire en sorte de mener à bien. La première partie du numéro nous est racontée pour le mercenaire lui-même, dans la plus simple tradition du personnage. Direct, précis et sans bavure. Elle permet nous seulement de reposer correctement les bases de ce qu’il est mais devient surtout une porte d’entrée idéale pour le nouveau lecteur. Par la suite les choses s’enchainent et sèment déjà de potentielles intrigues parallèles. On nous fait souvent le coup lorsqu’un auteur reprend un personnage qui a été malmené et qu’il faut lui rendre ses lettres de noblesses, on va puiser dans les secrets du passé. C’est exactement ce que va faire Tony Daniel puisque des affaires du passé reviennent mettre des bâtons dans les roues du mercenaire. Forcément c’est quelque chose dont il ne se souvient plus et nous les découvrirons donc en même temps que lui. Technique classique mais là aussi, efficace.

On en apprend ainsi un peu plus sur certains aspects de son métier. Comme la façon dont il gère sa communication, son identité, ses contacts et surtout les petits bonus qui peuvent aller avec. Nous allons d’ailleurs faire la connaissance d’un nouveau personnage dans l’univers de Wilson, même si, pour tout vous dire, il ne restera pas dans la annales. En tout cas, loin d’être tombé dans toutes les facilités possibles d’un premier numéro, Tony Daniel a choisi de nous raconter une première histoire qui semble bien plus personnelle que ce que l’on peut imaginer. Je ne vous parle même pas de ce cliffhanger dont je ne sais pas quoi penser tellement c’est tiré par le bandana. Une dernière page qui ne manquera pas d’en faire jaser plus d’un et surtout donner du grain à moudre aux mauvaises langues. Maintenant il va falloir attendre le prochain numéro et voir où tout cela nous mène car pour l’instant le mystère est efficace.

Visuellement parlant vous savez que Tony Daniel est une pointure. Mais alors que ses derniers travaux, notamment sur Superman/Wonder Woman m’avaient laissé un peu sur ma faim, ce qu’il produit sur Deathstroke est un niveau au-dessus. Tout n’est pas parfait et certains traits que je n’aime pas particulièrement sont toujours présents mais il faut voir le niveau de détails de chaque case pour être convaincu de la minutie de Tony Daniel sur ce premier numéro. Tout le reste, découpage, cadrage et mise en scène sont bons sans vraiment sortir des sentiers battus. Sans doute est-ce là la chose la plus raisonnable à faire, surtout pour un personnage comme celui-ci. En tout cas on sent bien que l’auteur/dessinateur apprécie grandement le personnage de Slade Wilson.

Deathstroke #1 est une agréable surprise. Tony Daniel délivre sur tous les fronts. En choisissant de ne pas nous raconter les origines du personnage tout en permettant aux nouveaux lecteurs de se lancer dans l’aventure, il parvient à obtenir un bon équilibre. Il semble également avoir compris les bases du personnage et nous gratifie d’une introduction digne de celui-ci en faisant de ce #1 un numéro sauvage, brutal et malin.