[Review VO] The Multiversity : The Just #1

The Multiversity : The Just #1
The Multiversity : The Just #1
Les points positifs :
  • Le travail de Ben Oliver.
  • Un numéro plein d’humour.
  • L’intrigue se poursuit en filigrane.
Les points négatifs :
  • Moins accessible aux novices que les deux parties précédentes.

« What Sandman ? The Sandman ? Neil Gaiman’s Sandman ? » – Batman


  • Scénario : Grant Morrison – Dessins : Ben Oliver – Encrage : Ben Oliver Colorisation : Dan Brown & Ben Oliver

Multiversity, grand projet de Grant Morrison, a très bien débuté, avec deux numéros intéressants, le premier nous exposait le multivers à travers les yeux du dernier des Monitors, Nix Uotan, et le second nous dévoilait une guerre entre deux mondes, dans une ambiance très pulp, qui rappelait les années 30. Ce qui nous est ici proposé est radicalement différent, tant ce récit semble ancré dans notre époque. Cette couverture façon magazine people, signée Ben Oliver, a intrigué de nombreux lecteurs,  et c’est avec une impatience mal dissimulée que je me suis jeté sur ce comic-book pour découvrir ce que nous réservait l’écossais. Est-ce à la hauteur de nos attentes ? Le scénariste ne s’est-il pas perdu dans ses idées loufoques ? C’est ce que nous allons voir dans cette review.

Première chose, et pas des moindres, la couverture, pour une fois, présente tous les personnages qui auront de l’importance dans ce récit, mais tout sera habilement présenté, puisqu’ évidemment, les événements qui se produiront seront bien plus complexes que ce qu’annoncent les gros titres. On tient là l’une des covers les plus réussies de l’histoire des comic-books, rien de moins. L’histoire, à proprement parler, s’ouvre sur une discussion à distance, via implant de communication, entre Sasha Norman, alias sister Miracle, et Saffi Mason, aussi connue sous le nom de Megamorpho (que j’imagine sans peine être la fille de Rex Mason et de Sapphire Stagg, si vous ne savez pas de qui je parle, alors vous avez quelques années de comics à rattraper). Cette dernière se suicide dès la seconde page, évoquant pour seule raison la fierté d’être la première super-héroïne à commettre l’irréparable. L’intrigue tournera donc autour de ce mystérieux suicide, mais ce n’est pas tout, puisque, comme la couverture nous le suggère, ce qui est central dans l’univers qui nous est présenté, ce sont les relations entre les différents héros.

En effet, le monde qui nous est présenté semble totalement dénué de crime, la génération de super-héros que nous connaissons étant visiblement venue à bout des menaces les plus sérieuse, ce sont leurs descendants qui se chargent de « protéger » ce monde sans crimes. Damian Wayne est devenu Batman, Chris Kent (oui, rappelez-vous du run de Geoff Johns sur la série Action Comics pré-New 52 ) a repris le costume de son père adoptif, Connor Hawke a repris l’arc d’Oliver Queen, etc… Seul Kyle Rayner est encore en service. Cependant, en l’absence de crime, on découvre rapidement que ce petit monde s’est inventé un style de vie très particulier, parfois très éloigné de ce que l’on peut attendre d’êtres qui portent ces costumes iconiques. Grant Morrison s’amuse comme un petit fou en écrivant ces versions dégradées de héros que nous apprécions particulièrement, et dresse un portrait cynique de l’univers DC, sans oublier de faire quelques références « méta » et en parlant du lectorat comics (oui, on vous a repéré, vous les sales hipsters qui sautez sur notre média favori ! ). Le scénariste mélange le ton propre aux histoires de super-héros et les codes des sitcoms, avec un second degré dont il a le secret (prenez-en de la graine, vous qui signez les scripts des séries de la CW !). Que penser de la relation entre Batman et Lexie Luthor ? Qu’en pensera l’homme d’acier ? L’amitié des World’s Finest subistera-t-elle ?

Morrison ne s’enferme toutefois pas dans son délire inspiré des tabloïds et autres émissions de télé-réalité, mais poursuit bel et bien l’intrigue lancée dans le premier numéro de la maxi-série. On retrouve donc dans cet épisode le fameux thème du comic-book maudit, ainsi que celui de l’ouverture de passages vers d’autres mondes/dimensions. Rien n’est oublié, ce qui fait de ce one-shot une bande-dessinée plutôt dense, qui mérite une lecture attentive pour en saisir tous les éléments. On appréciera notamment les références à de nombreux personnages plus ou moins connus du DC Universe (mais que les lecteurs réguliers on forcément croisé quelques fois) ainsi que l’apparition du restaurant Planet Krypton, que les fans de Mark Waid et d’Alex Ross auront tôt fait de rattacher à l’histoire de Kingdom Come (est-ce dans un monde proche de celui-là que se déroule l’intrigue ? On peut le supposer). Multiversity semble donc bien parti pour être une réussite qui fera date, tant l’inventivité du scénariste écossais le moins chevelu du monde est à son paroxysme.

Graphiquement, le travail de Ben Oliver est totalement adapté à l’univers que décrit le scénariste, et on notera le très grand soin apporté aux expressions faciales des personnages,  ce qui permet de mettre en relief toutes les émotions qu’ils ressentent. L’artiste a été judicieusement choisi et nous livre des pages d’une grande beauté, dans lesquelles sont parfois « cachés » des easter eggs qui parleront très vite aux lecteurs. La colorisation, réalisée par le dessinateur lui-même, aidé par Dan Brown, est excellente et le rendu intérieur est de la même qualité que l’illustration de couverture, ce qui est plutôt impressionnant. Visuellement, on est donc en présence d’un numéro magnifique, qui devrait plaire à la majorité des lecteurs (ou du moins, de ceux qui ont bon goût, ce qui est évidemment le cas de ceux qui visitent notre site).

Sans surprise, Grant Morrison signe une fois de plus un très bon numéro de Multiversity, qui continue de développer lentement son intrigue, autour de ces affrontements entre terres parallèles et de ces comic-books maudits. Le second degré évident qui se dégage de ce numéro est hautement appréciable, et imaginer des super-héros comme des célébrités oisives, avides de divertissements, est une idée originale et bien traitée par le scénariste, dont l’écriture s’adapte visiblement à tous les contextes. Cette troisième partie continue donc sur la même lancée que les deux précédentes, en nous proposant un contenu assez dense, bourré de références, sans être incompréhensible. C’est donc avec impatience que nous attendrons le prochain épisode, intitulé Pax Americana, qui sera dessiné par Frank Quitely. Franchement, Morrison et Quitely, c’est quand même un duo qui en jette, non ?

En passant par les liens affiliés BDfugue/FNAC/autres présents sur le site, DCPlanet.fr reçoit une faible commission. Qu’importe le montant de votre panier, vous nous aidez ainsi gratuitement à payer l’hébergement, modules, et autres investissements pour ce projet.

zeppeli

zeppeli

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

À lire aussi

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

Rejoignez la discussion

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Vittorini
9 années il y a

Très bonne review, merci !
Pour ma part, Jai trouvé ce numéro excellent, c’est vraiment celui que j’attendais le plus avec Thunderworld et heureusement, aucune déception, c’est mon favoris. Maintenant, je n’espère qu’une chose, c’est que la rumeur d’il y a 4-5 ans disant qu’on aurait une ongoing pour ces Terre se réalise, il y a vraiment énormément de choses à exploiter !
Quelques petits détails :
– Kyle n’est pas le dernier membre de la Ligue, Wally est également au rendez-vous, avec un Garth bien vivant. Ce serait d’ailleurs très intéressant d’avoir plus d’infos sur la Crisis dont ils parlent. Petit regret d’ailleurs quant à l’absence de Donna Troy.
-Es-tu sûr qu’il s’agisse de Lor-Zod ? J’ai plus l’impression qu’il réfère à Kal comme son père biologique. D’ailleurs, le fait qu’on soit sur Earth-16 irait dans ce sens. Je me demande même si ce n’est pas juste une réinterpretation des Super Sons disparus depuis le Silver et que personne n’a depuis vraiment réutilisé. Dans tous les cas, ça reste une relation bien foutue, comme toujours avec Momo, et qui ne se prive pas de jouer avec ses concepts favoris.
Bref, une chouette lecture !

Brutal Destr0y333r
Brutal Destr0y333r
9 années il y a

multiversity sera bien présent dans les pages françaises ?

Herbefol
9 années il y a

Bonne lecture, Morrison joue bien avec le côté jeunesse gâtée pourrie qui s’ennuie. Une belle variation sur le thème « que deviennent les super-héros quand il n’y a plus de danger à combattre ? » Sur le plan graphique c’est magnifique, ça colle parfaitement au concept et la couv’ est une vraie merveille.
J’adore l’idée de rejouer les crises passées et étrangement ça résonne bien avec les récentes annonces d’event d’un éditeur concurrent, qui mange d’ailleurs quelques scuds dans ce numéro, toutes les références ne tapant pas seulement sur dc. :p

Sinestro
Sinestro
9 années il y a

Très bonne lecture. Depuis le début Multiversity assure grave et je trouve que Morrison (dont j’ai lu quelques oeuvres mais pas toutes il est vrai) se surpasse: méta-langage, références, réflexion…le tout enveloppé dans un enrobage graphique toujours parfait.
Sur ce numéro en particulier, l’introduction déjà m’a estomaqué. EN 2 pages on a toute une ambiance et une scène que je trouve incroyable: toute en simplicité, avec pudeur et pourtant on parle de suicide de super-héros. Chapeau à l’écossais. Et le reste de l’histoire avec ces question d’héritage, de fardeau, d’inactivité et pourtant de maintien des super-héros…m’a fait penser en partie à Kingdom Come (pour la partie héritage) mais j’ai surtout apprécie la critique des lignes éditoriales actuelles. Bref, pas besoin de disserter sur 3 pages, Multiversity c’est du lourd.
excellente review by the way.

DC Universe FRA

Rejoignez la première et la plus grande communauté non officielle DC Comics Francophone et participez aux discussions Comics, Films, Séries TV, Jeux Vidéos de l’Univers DC sur notre Forum et serveur Discord.

superman
6
0
Rejoignez la discussion!x